Être chercheur n’est pas nécessairement un statut enviable comme le laisse à penser cette boutade dont on ne saura jamais exactement à qui on la doit « Des chercheurs qui cherchent, on en trouve ; des chercheurs qui trouvent, on en cherche. » Elle pourrait néanmoins avoir été un des facteurs qui auraient déclenché la réflexion de Carsten Lund Pedersen et Thomas Ritter lorsqu’ils ont écrit leur article What kind of scientist are you? ( https://www.natureindex.com/news-blog/what-kind-of-scientist-are-you ). Le débat est certes ancien, mais en quels termes s’est-il posé lorsque s’est imposé le concept du pourquoi ? Qui pourra jamais répondre ? Peut-être les artéfacts protohistoriques peuvent-ils donner quelques indications ? Mais on peut raisonnablement penser que c’est l’observation qui donna en premier lieu matière à questionnement : pourquoi cette répétition à l’identique du jour et de la nuit, des saisons, des marées… ? Les exemples se conjuguent à l’infini. Et à partir de cette base, quelle option choisir des deux suivantes : a priori vs a posteriori ? En d’autres termes, fut-il possible de raisonner en l’absence d’observation ? Si l’on ajoute le facteur paradigme à la nécessité ou non d’une antériorité, l’épistémologie devient une simple grille à quatre cellules où prend place toute l’histoire de la connaissance des sciences ! Simple et pratique : pour être certain de trouver il faut bien chercher et pour se faire passer par la grille de Carsten Lund Pedersen et Thomas Ritter ( https://hbr.org/2017/07/the-4-types-of-project-manager ). Elle devrait permettre de gagner plus que vingt mille francs commme au bon vieux Loto ®
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Un guide pour quoi faire ?
dimanche, novembre 24th, 2019Art/Science et questionnement
dimanche, septembre 10th, 2017Existe-t-il un continuum entre Art et Science? Et s’il en existe un, pourquoi ne passerait-il pas par le biais du questionnement ? Il est tentant d’aborder le sujet et l’article, Artists Create Puzzles, Scientists Solve Them (http://www.cell.com/cell/fulltext/S0092-8674(17)30947-9) pourrait servir de prétexte. Loin d’être exhaustif, mais ce n’est pas le but l’auteur qui a fait le choix de quelques exemples, le texte comporte deux parties qui pourraient sembler parfaitement distinctes. En réalité il s’agit là d’un artifice comparable à ceux que peut utiliser un artiste au regard de sa création. Car le but est bien de montrer qu’il existe entre l’artiste et le scientifique un point de convergence, celui d’une même démarche : le questionnement et sa solution. Eὕρηκα, c’est la réponse émerveillée d’Archimède quand il comprend, c’est la réponse de chacun devant la solution du problème, expression d’un questionnement antérieur. On peut regarder un tableau sans le voir, mais lorsqu’on le voit, alors combien de tableaux peut-on démêler ? Ainsi en est-il de la science médicale qui cache sous diverses expressions des responsables que l’on débusque au fil du temps. Depuis sa découverte, la protéine mTOR a ainsi largement dépasser le domaine de l’oncologie pour jouer également un rôle dans l’homéostasie cellulaire, le diabète de type 2, l’obésité, la neurodégénérescence. Le papillomavirus des “crêtes de coq”, description princeps d’Hippocrate, a attendu plus de deux mille ans pour qu’Harald zur Hausen en fasse le responsable dans une de ses expressions. Chaque cas est une énigme qui se révèle un puzzle dont les pièces s’intriquent les unes dans les autres. On ne voit jamais rien en un seul coup d’œil, mais il n’y a pas plus grand plaisir que de découvrir progressivement un ensemble jusque là insoupçonné ! Eὕρηκα !
Que Choisir
samedi, mars 30th, 2013Que l’on n’entende pas ce titre comme l’intitulé de l’association française du même nom, mais comme une question. La lecture (rapide) de titres d’articles différents mais appartenant au domaine général de la recherche en biologie, peut laisser le doute planer sur la validité, l’intérêt du choix de l’un plutôt que d’un autre. Bien sûr, ce choix reflète les domaines qui d’une certaine façon sont chers à celui qui les rapporte, qu’il les aie lui même explorés ou même tenté d’explorer. Qu’il les approuve ou les réfute, la démarche s’inscrit dans une volonté de partage comme le souligne un post publié dans le Jim de Mars(Science : qui sait encore te lire ? http://www.jim.fr/e-docs/00/02/1B/9D/document_actu_pro.phtml).
Aucune des publications choisies ne l’a été pour apporter une solution définitive mais au contraire pour proposer une ouverture en donnant la possibilité de se poser des questions. Si le questionnement est une démarche vitale point n’est besoin de tout résoudre, il est de loin préférable de trouver dans chacune des réponses, matière à nouvelle question : le savoir comme une poièse. En somme, laisser ouverte toute réponse, refuser l’absolutisme du dogme, fuir le définitif dans lequel sombre toute quête. Se souvenir du symbolisme du Graal pour savoir échapper à la fin des temps aventureux des chevaliers de la table ronde.