Encore une oxymore ? Peut-être ou bien peut-être pas, tout pourrait dépendre de la définition que l’on donne au processus de l’évolution. Et en particulier est-on en droit d’assimiler évolution à complexification ? Selon le dictionnaire de l’Académie française en Biologie : ” Se dit de l’ensemble des transformations qui ont affecté ou qui peuvent affecter les espèces vivantes“. Pour Lamarck, comme pour Darwin, “toutes les espèces vivantes ont évolué au cours du temps à partir d’un seul ou quelques ancêtres communs ” Et si le second devint pour l’éternité, le père de la théorie de l’évolution c’est parce qu’il a avancé dés son époque la possibilité de transmission des caractères acquis. L’idée générale que l’évolution est une amélioration repose sur la “transformation du monde vivant au cours de génération” transformation qui suit toujours le chemin d’un perfectionnement en éliminant les anomalies et en préservant le meilleur. L’article Does evolution ever go backward?, reprend le terme dévolution régressive pour démontrer que “l’évolution ne revient pas sur ses pas“. Le terme d’évolution régressive date de 1943 (Georges Salet et Louis Lafont) mais leur point de vue reposait sur un substratum théologique qui leur faisait parler d’âge d’or évoquant celui d’Hésiode. Ce dont il est question ici, repose sur la constatation qu’il existe un possible processus de disparition. Or lorsqu’un tel fait se produit il ne s’agit ni plus ni moins que d’une adaptation à un nouveau milieu par exemple. La disparition est donc une amélioration qui a sa place dans le processus même de l’évolution : elle n’est pas perte mais gain. Ainsi pourrait-on voir la conclusion du conte du dragon bleu et du dragon jaune :”Enfin, la dernière peinture est celle que l’artiste a reportée sur le paravent, un trait bleu et l’autre jaune… Dans ces deux dernières images est contenue toute la puissance de tous les dragons que le peintre avait représentés durant tout ce temps…”. La nature réalise ce qu’il y a de mieux à l’instant donné, et chaque individu est ce qui est le plus abouti dans son domaine en ce même instant. Mais l’évolution, c’est aussi un processus dont on ne connaît pas encore de fin, une construction une “poièse“. Et l’homme lui même, n’est pas en reste, il développe encore de nouveaux gènes, Humans Are Still Evolving Thanks to Microgenes. Ce sont de microgènes dont toutes les possibilités ne sont pas encore répertoriées, qui codent pour de nouvelles protéines qui auront ou non un impact sur l’homme du futur. Ce qui est fascinant c’est que cette zone d’inconnu du futur explique peut-être des étapes du passé !