Des chaussures magiques il en est question dans les Contes de ma mère l’Oye (1697, Charles Perrault) : le Petit Poucet les vole à l’ogre et le Chat Botté s’en sert pour aider le troisième fils du meunier. Cendrillon qui ne fut pas la première (elle aurait une ancêtre grecque !), doit beaucoup à sa sandale de verre (vair ?) et plus récemment (2003) c’est Franny qui se déplace dans le temps et dans l’espace grâce à ses souliers magiques. A l’évidence la chaussure est un objet chargé de sens depuis Hermès et ses sandales ailées. Aujourd’hui la démonstration est faite qu’elles peuvent être partie prenante dans la sensation de bien ou de mal être que l’individu perçoit à partir de son corps (Magic shoes: How to hear yourself instantly happy, http://www.newscientist.com/article/dn26524-magic-shoes-how-to-hear-yourself-instantly-happy.html?full=true#.VPWppl05BYc). Mais ce qui est nouveau dans cette étude qui se situe dans le domaine de la proprioception, c’est qu’elle dépasse le cadre de la pure somesthésie pour tenir compte des autres sens que la physiologie reconnaît aux êtres vivants et en particulier à l’audition qu’il ne convient pas de négliger. Ainsi pour ceux qui jouissent normalement de leurs cinq sens, il n’existe pas de sensation brute. Le sensible cher à Aristote est complexe ! Le monde extérieur est construit à partir de toutes ses sensations que le cerveau traite de concert, car toute construction nécessite différents matériaux indispensables à la cohésion de l’édifice. Ceci étant, il n’en reste pas moins vrai que se sentir bien dans ses baskets ne sera jamais une publicité mensongère !