Si les mains pariétales figurent probablement la première preuve que l’oralité évoluait vers une scripturalité encore élémentaire, ce n’est que beaucoup plus tard que surviennent les preuves d’une écriture qui néanmoins ne remplacera jamais l’oralité. Une grande question est de savoir précisément quand le passage s’est fait entre les deux modes d’expression de l’homme et il est plus que vraisemblable que jamais une date précise ne pourra en être donnée. Mais une question tout aussi intéressante et débattue est de savoir quand apparut la parole chez l’homme. On imagine que la bipédie joua un rôle non négligeable dans la verticalisation de l’appareil phonatoire. Aujourd’hui on met en avant l’existence possible d’un stade antérieur à savoir celui de vocalisation (Novel vocalizations are understood across cultures, https://www.nature.com/articles/s41598-021-89445-4). Ce dont il est question dans l’article When life got loud se situe bien antérieurement lorsque le monde terrestre passa du muet à la sonorisation alors qu’il n’avait pas connu le passage du noir et blanc à la colorisation ! Il a approximativement fallu trois milliards d’années pour que des bruits se fassent entendre au sein de l’élément liquide et encore deux cent millions d’années pour que le bruit devienne terrestre. Ce qui est indispensable pour affirmer que bruit il y avait, c’est retrouver des organes fossiles de production sonore, ce qui ne doit pas être simple quand on travaille sur la cigale ! Si le larynx des vertébrés terrestres date de trois cent millions d’années, il a fallu encore des millions d’années pour que les bruits deviennent des sons ayant une signification pour les individus de même espèce ce qui signifie que pour communiquer des informations utiles leur a fallu savoir attendre ! Quoiqu’il en soit, les prochains spectateurs de la saga Jurassic Park devront être avertis qu’il n’y a pas de reconstitution parfaite tandis que Steven Spielberg devra retravailler avec son bruiteur !
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Tout le monde parle, c’est une évidence
lundi, janvier 17th, 2022Le moi et les bottes de sept lieux
mardi, mars 3rd, 2015Des chaussures magiques il en est question dans les Contes de ma mère l’Oye (1697, Charles Perrault) : le Petit Poucet les vole à l’ogre et le Chat Botté s’en sert pour aider le troisième fils du meunier. Cendrillon qui ne fut pas la première (elle aurait une ancêtre grecque !), doit beaucoup à sa sandale de verre (vair ?) et plus récemment (2003) c’est Franny qui se déplace dans le temps et dans l’espace grâce à ses souliers magiques. A l’évidence la chaussure est un objet chargé de sens depuis Hermès et ses sandales ailées. Aujourd’hui la démonstration est faite qu’elles peuvent être partie prenante dans la sensation de bien ou de mal être que l’individu perçoit à partir de son corps (Magic shoes: How to hear yourself instantly happy, http://www.newscientist.com/article/dn26524-magic-shoes-how-to-hear-yourself-instantly-happy.html?full=true#.VPWppl05BYc). Mais ce qui est nouveau dans cette étude qui se situe dans le domaine de la proprioception, c’est qu’elle dépasse le cadre de la pure somesthésie pour tenir compte des autres sens que la physiologie reconnaît aux êtres vivants et en particulier à l’audition qu’il ne convient pas de négliger. Ainsi pour ceux qui jouissent normalement de leurs cinq sens, il n’existe pas de sensation brute. Le sensible cher à Aristote est complexe ! Le monde extérieur est construit à partir de toutes ses sensations que le cerveau traite de concert, car toute construction nécessite différents matériaux indispensables à la cohésion de l’édifice. Ceci étant, il n’en reste pas moins vrai que se sentir bien dans ses baskets ne sera jamais une publicité mensongère !