L’homme un rat de laboratoire (Why we are all lab rats in the digital world) ? Il convient de choisir le sens que l’on donne à l’expression, car le rat de laboratoire est un petit rongeur bien particulier de l’espèce des ratus novergicus, issu d’une lignée choisie et élevée à des fin d’expérimentation, quand par ailleurs le rat de laboratoire est celui qui passe sont temps confiné dans son lieu de travail. Qu’est donc « l’homme, rat de laboratoire » des auteurs ? Un sujet devenu objet d’expérimentation tel le ratus norvegicus dans la mesure où il ignore parfaitement son état puisqu’il y a été mis à son insu ! Il ne s’agit ni plus ni moins que de l’utilisation des « mega/giga data » accumulées au grès de l’utilisation des réseaux sociaux par tous ceux qui les parcourent. Quelle que soit le recherche, qu’il s’agisse d’un particulier, d’une entreprise, cette utilisation des données affecte tout autant les travailleurs indépendants que des équipes de scientifiques. « Il existe ainsi trois régimes possibles d’expérimentation – explicite, caché et illimité – qui ont reconfiguré l’autonomie » des consommateurs. Ainsi créer un compte est-il synonyme d’abandon des données personnelles au profit de … ? Si le monde scientifique est plus impliqué dans une démarche éthique, il n’en est pas nécessairement de même pour tous ceux qui se situent en dehors. C’est la raison pour laquelle la loi sur l’intelligence artificielle de l’Union européenne (https://www.cyberguru.it/fr/2024/05/06/loi-sur-lia-leurope-est-la-premiere-au-monde-a-reglementer-lintelligence-artificielle/?) est d’une réelle importance et constitue une avancée responsable dans l’encadrement de l’utilisation des données et des algorithmes générés. Encore un exemple d’un détournement par destination !
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Homo ratus est homini !
samedi, novembre 16th, 2024C’est quand même une curieuse idée !
dimanche, janvier 31st, 2016Oyez, oyez, dans l’optique d’une concordance des temps assumée avec la sortie du dernier opus de Star Wars, voici le dernier jeu scientifique qui fera (peut-être/certainement !) fureur dans peu de temps le Lab Wars (Simulating Scientific Sabotage, For Fun, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/45200/title/Simulating-Scientific-Sabotage–For-Fun/) où comment mettre en place un sabotage dans le monde de la science. Ruiner une réputation, calomnier, falsifier pourquoi même ne pas aller jusqu’à l’empoisonnement de la personne (faut-il s’arrêter en chemin ?), toutes les actions sont possibles pour que chacun puisse tirer on épingle du jeu et se sortir vainqueur de toutes les chausses trappes tendues par l’autre ! Chercher qui a tué » le capitaine Moutarde avec une corde dans le petit salon » ne relèverait donc pas de la vraie vie tandis que chercher à éliminer un confrère s’inscrirait au contraire parfaitement dans la réalité quotidienne des laboratoires. Si les scientifiques ne sont pas des saints, pas plus que la population(en général) du reste, on se demande quelles sont les unités scientifiques que les concepteurs du jeu ont fréquentées (Caezar Al-Jassar and Kuly Heer, Lab Wars, http://www.lab-wars.com/#!how-to-play/cf5y) pour que leur vienne cette idée pour le moins farfelue ! Heureusement ce jeu n’est pas réservé qu’aux seuls chercheurs, tout le monde peut y jouer, ce qui diminue « un peu » la stigmatisation (à laquelle on aurait pu penser) d’une certaine catégorie d’individus. Et puis pour en minimiser encore la signification, le titre ne porte-t-il pas la mention « For fun » ! Ouf, tout est bien qui finit bien.
Il vaudrait mieux penser à tout !
mardi, décembre 2nd, 2014Ce n’est pas parce que c ‘est plus facile d’utiliser un petit animal de laboratoire, telle la souris, qu’il faut oublier un minimum de précautions. Au fil des expérimentations, des années et des techniques il est devenu évident que le stress faisait partie intégrante du ressenti de l’animal. On en conviendra facilement, l’environnement laboratoire ne constitue pas plus pour l’animal que pour l’homme un cocon de douceur et d’affection. Sans vouloir faire preuve d’une tendresse excessive il n’est pas anodin d’agir envers l’animal selon des règles de bonne conduite. Si les défenseurs des animaux ont établi une charte en ce sens, si l’Assemblée a adopté (octobre 2014) une disposition qui reconnaît aux animaux la qualité symbolique «d’êtres vivants doués de sensibilité», il existe aussi une façon à la fois plus pragmatique et plus hypocrite de s’intéresser à ce problème. Ne pas tenir compte de ces recommandations, peut provoquer des erreurs dans les résultats obtenus (Mouse Traps, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/41269/title/Mouse-Traps/) ! Enfer et damnation, un article pourrait se voir refuser la publication pour cause de faux résultats à mettre sur le compte du comportement de l’expérimentateur et non sur la conduite de son protocole ! Mieux vaut donc prendre en considération ces petits compagnons de recherche car l’impact est lourd de conséquences d’autant que les facteurs à prendre en ligne de compte sont nombreux. Ainsi a-t-il été édité un ensemble de recommandations sous le titre de The ARRIVE (Guidelines Animal Research: Reporting of In Vivo Experiments, 20-item checklist) qu’il serait bon que chaque expérimentateur garde en mémoire pour l’appliquer. Il ne faut surtout pas croire que l’étude comportementale de la souris soit beaucoup plus simple que celle de l’homme !
Mais qu’est devenu le laboratoire d’antan ?
mardi, janvier 22nd, 2013Le laboratoire par l’actualité de la technique qu’il abrite, est-il le primum movens de la démarche scientifique ? La démarche conceptuelle fait-elle naître et vivre le laboratoire d’aujourd’hui ? En d’autres termes, il est « devenu » parfaitement juste de se poser, à propos du laboratoire et de la pensée scientifique, la même question que celle que l’on se pose à propos de l’oeuf et de la poule. On imagine facilement à la lecture de l’article Limber LIMS (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/33758/title/Limber-LIMS/) que la technicité s’exprime par la technique mise en oeuvre dans ce laboratoire qui se doit de répondre à chaque demande spécifique de chacun des chercheurs. Même si la technique ne peut en aucun cas être en avance sur son temps (ce qui serait paradoxal !) il n’est pourtant pas certain qu’aujourd’hui la démarche se soit inversée entre le chercheur et son laboratoire depuis Claude Bernard. En effet il existe bel et bien un marché entre l’observation première des faits, leur construction seconde avant leur aboutissement en une loi normative qui transforme le statut de plusieurs singulatirés en celui d’une généralité. L’avancée, car il en existe une quand même, ce ne serait pas tant l’abandon des cahiers d’expériences que la rapidité d’obtention des résultats, d’où un profit en terme d’économie. Reste une question : cette haute technicité laisse-t-elle encore place au doute, donc à la critique sans laquelle on passe directement de l’a priori au dogme !