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Un paradoxe à moitié résolu est-il encore un paradoxe ?

mercredi, mai 4th, 2022
L'horloge moléculaire, qu'est-ce que c'est ?

Le paradoxe dit encore plus familièrement “casse tête” était déjà à l’honneur cinq siècles av. J.-C comme en témoigne l’habile dialecticien pré socratique, Zénon d’Elée qui, à son actif, en a proposé un certain nombre dont le plus connu peut-être est celui d’Achille et de la tortue. Le paradoxe dont il est question ici est du à un certain Richard PETO, statisticien et épidémiologiste anglais contemporain. Selon ce paradoxe l’incidence du cancer ne paraît pas être en corrélation avec le nombre de cellules de l’organisme. En effet il est logique de penser que premièrement : plus un organisme est de grande taille plus les cellules qui le constituent sont nombreuses, que deuxièmement : plus les cellules sont nombreuses, plus nombreuses seront les mutations responsables de cancers, que troisièmement : plus la durée de vie de l’organisme sera grand, plus les mutations auront de possibilités de se produire. Ce qui n’étant pas le cas est le paradoxe dont traite l’article, Ticking time bombs of DNA mutation may dictate when animals die. D’où il apert qu’Il ne peut donc être question “seulement” de la quantité des cellules de l’organisme considéré. Si les animaux de grande taille ont une durée de vie largement supérieure à celle des animaux de petite taille, et que le taux de mutations est le même c’est qu’il doit exister un rythme de survenue des dites mutations : à croissance lente, rythme lent, à croissance rapide, rythme rapide. D’où il s’en suit que la baleine n’aura pas plus de mutations génétiques que l’homme ! Il existerait donc une nouvelle horloge biologique qualifiée d’horloge mutationnelle. Les mutations se font à un rythme constant chez un individu mais à un autre rythme, tout aussi constant, chez un autre et pour tous leur taux diminue tout au long de la vie. Pas encore de conclusion à ce stade car trop peu de cellules ont à ce jour pu être étudiées, mais quid du déclenchement de l’horloge mutationnelle, quid du rapport entre mutations et vieillissement avec en supplément l’idée, plus ou moins cachée mais très ancienne, d’une action possible sur ce “naufrage”. Comme quoi un paradoxe à moitié résolu en posant de nouvelles questions garde toute sa jeunesse surtout quand il débouche sur une nouvelle échelle de temps des organismes vivants !