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Le sexe des anges

vendredi, juillet 14th, 2017

On pourrait dire de l’ange qu’il a bel et bien pris la place d’Hermès,  puisque ce dernier, comme son homologue Mercure, était messager des dieux, de Zeus en tout premier lieu mais aussi passeur vers l’au delà entre autres fonctions. Il appartient aux trois religions monothéistes et apparaît très tôt dans les textes sacrés. Il est plutôt aimable dans l’Annonce faite à Marie, mais il peut aussi se battre avec Jacob toute une nuit. Enfin il peut aussi désobéir et être puni, déchu à l’image du plus célèbre d’entre eux, Lucifer. Le problème, c’est que normalement invisible il peut se laisser voir et que la question se pose de savoir à quelque sexe il appartient. En fait il se pourrait bien que n’ayant pas réellement de corps il ne puisse pas plus avoir d’attributs. Si cette querelle byzantine sur le sexe des anges s’acheminait plutôt vers l’extinction, elle reprend de l’actualité avec le sexe des robots ce qu’Asimov n’avait jamais évoqué (Let’s talk about sex robots, http://www.nature.com/news/let-s-talk-about-sex-robots-1.22276?WT.ec_id=NATURE-20170713&spMailingID=54477173&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1201858239&spReportId=MTIwMTg1ODIzOQS2) ! Si l’on excepte la sexualisation du robot version intelligence artificielle en réponse à une situation différemment gérée selon celui ou celle qui est concerné,  ce qui est en cause aujourd’hui c’est l’importance que peut prendre une autre application du robot dans ce domaine aussi vieux que le monde, celui de la sexualité. Quand la poupée gonflable est dépourvue d’une réelle interactivité, il n’en est pas de même avec le « robot sexuel » de telle sorte que tous les problèmes inhérents à la sécurité informatique devront être pris en compte et viendront s’ajouter à l’éthique et à l’économie de ce marché. Il ne s’agit donc plus de reprendre le chemin de ces discussions interminables vouées à l’échec mais de faire en sorte que l’intelligence artificielle bien qu’artificielle soit intelligente !

Ce chemin est-il le meilleur ?

vendredi, août 12th, 2016

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Depuis l’antiquité (Héron d’Alexandrie), de grandes améliorations ont été apportées aux automates en témoigne Le Canard digérateur  créé par Jacques de Vaucanson en 1738. Il s’agissait d’une machinerie très complexe qui reproduisait les processus de la digestion de l’animal et dont les rouages étaient visibles. La robotique mise en  place par Isaac Asimov (1941/1942, Menteur, Runaround) en s’intéressant  à un domaine un peu différent se rapproche pourtant plus des humanoïdes artificiels dont Ephaistos fut le premier promoteur. Aujourd’hui si l’on continue à imaginer et à réaliser des humanoïdes artificiels  la robotique a envahi de nombreux autres domaines : industriel, domestique, médical, militaire, scientifique. Celui dont on parle abondamment actuellement concerne la robotique de transport avec la voiture autonome, c’est à dire la voiture sans conducteur. Si l’on passe outre les problèmes liés à  la réalisation même de ce type d’engin, à propos duquel on sait que toutes les réponses n’ont pas encore été apportées, il reste une question primordiale, celle du rapport de l’homme à la machine (Steer driverless cars towards full automation, http://www.nature.com/news/steer-driverless-cars-towards-full-automation-1.20390?WT.ec_id=NATURE-20160811&spMailingID=52032459&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=981769299&spReportId=OTgxNzY5Mjk5S0).  L’homme est-il prêt à ce que la machine prenne totalement en charge l’action de conduire transformant l’objet en sujet et inversement  ?  Cette inversion des rôles pouvant être interprétée comme une dépossession, action liberticide s’il en fut, même si l’on imagine que le conducteur ainsi dépossédé devient apte à choisir une autre action. Parmi les autres questions, celle du conditionnement qu’une telle machine risque d’entraîner sur l’environnement dans lequel elle va se déplacer. Et à l’heure où l’écologie prône le respect de l’environnement, la voiture autonome risque d’installer l’homme dans un nouvel univers, qui ne pourra plus être celui de ses ancêtres, d’où une réelle aporie qu’il conviendrait peut-être d’éviter. Qui gouvernera la route ?

Éthique et robotique

lundi, septembre 22nd, 2014

westworld (2)En 1942, Isaac Asimov élaborait les trois lois de la robotique : 1 : Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger, 2 : Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la Première loi, 3 : Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la Première ou la Deuxième loi. On peut se poser la question de savoir où se situent aujourd’hui les rapports qui unissent l’homme et sa créature le robot, à la lecture du récent article,  Ethical trap: robot paralysed by choice of who to save (http://www.newscientist.com/article/mg22329863.700?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2014-0918-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.VB_Lc11xlYc), écrit par Alan Winfield (http://www.ias.uwe.ac.uk/~a-winfie/) . Le problème est celui de la prise de conscience d’un processus tout à fait particulier, celui d’un choix entre deux situations identiques mais qui peuvent s’exclure l’une l’autre ? Si le robot dans près de la moitié des cas, prend tellement de temps pour faire son choix que l’action lui échappe, qu’en est-il lorsque la même expérimentation est  proposée à l’homme ? Dans quelle mesure ce dernier réussira-t-il  cent fois sur cent sa mission : effectuer le sauvetage des deux individus en position dangereuse ? Le particularité du problème posé par la situation décrite, est  d’insister sur le faire, pour lequel  l’homme,  ne peut faire l’économie du  jugement puis de la justification. Se pourrait-il que ce qui est encore une spécificité humaine, devienne par le miracle des algorithmes une qualité supplémentaire des robots ? Où comment on peut retrouver cette question engendrée par le scientisme du  XIX° siècle :  le progrès est-il synonyme d’amélioration du futur ?