Même s’il ne l’a pas prononcée, la phrase « E pur si muove ! » rend compte du reniement de Galilée concernant la rotation de la terre autour du soleil. C’était en 1633, mais en 1859, il semble que Darwin ait dans un premier temps hésité à publier sa théorie sur l’évolution, L’origine des espèces. S’il ne fut pas traité en hérétique, il suscita néanmoins des débats passionnés car la sélection naturelle n’allait pas de soi tant dans les communautés religieuses que même au sein de la communauté scientifique. On peut distinguer deux niveaux de réflexion dans les travaux de Darwin : l’évolution des espèces et la sélection naturelle. Bien que non exprimée de façon explicite, l’idée que l’homme pouvait descendre du singe ne pouvait s’inscrire dans la δόξα de l’époque. Par ailleurs l’absence de support scientifique à la transmission des caractères acquis rendait la théorie encore plus aventureuse. C’est dans une telle occurrence que l’on est en droit d’assimiler l’hérésie scientifique à la rupture épistémologique de G. Bachelard. Darwin est né observateur d’où le questionnement, qui devenant agissant rend obsolète la démarche s’appuyant sur l’hypothèse de travail. La grande nouveauté consiste dans le fait que l’expérience est construite malgré : c’est la philosophie du NON. On lira donc avec intérêt l’article What is Darwin’s Theory of Evolution? (https://www.livescience.com/474-controversy-evolution-works.html) pour le regard qu’il porte sur certaines erreurs mais surtout sur la démarche de validation a posteriori d’une théorie hérétique.
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Hérésie ou rupture épistémologique
dimanche, octobre 15th, 2017Pourquoi devrait-elle s’arrêter ?
jeudi, août 4th, 2016L’évolution est un processus qui affecte de nombreux systèmes. Ne parle-t-on pas d’évolution des populations, du climat, de la société, des moeurs, des idées …. Les modifications caractéristiques de ces différents types d’évolution ne sont perceptibles que par rapport au temps et chacune ayant son échelle, la perception en est plus ou moins évidente. Quoiqu’il en soit une évolution ne se mesure qu’à l’aune d’une antériorité qui fixe un état dont on estime qu’il s’est modifié par rapport à un point que l’on estime de départ. Lamarckisme et darwinisme ont tous deux parlé d’évolution mais si la seconde théorie a supplanté la première c’est en raison des mécanismes proposés pour l’expliquer. La paléontologie humaine (paléoanthropologie) qui s’appuie sur l’étude des fossiles, émet des hypothèses remises en question par la découverte de nouveaux spécimens ou nouveaux artefacts. A l’évidence ce domaine est lui-même en pleine évolution comme en témoigne ce récent article, Humans Never Stopped Evolving (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/46651/title/Humans-Never-Stopped-Evolving/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=32369516&_hsenc=p2ANqtz-8erZv28qDptwIs7dSxD8zDvJnF7j_oUQ7zsbp5fy2zDWfDMoSH88Id1gkDpe2u6Qmof8xD-ILPE31dLAVFV_vDbnz74Q&_hsmi=32369516). Première remarque, il faudrait professer une méconnaissance parfaite du concept d’évolution pour penser que l’homme y a échappé et alors depuis quand ! La seconde remarque concerne le laps de temps requis pour constater la survenue de certaines modifications. Quand les outils techniques permettent de saisir des avantages acquis il n’y a que quelques milliers d’années (cf articcle sus cité) on se dit que le préfixe paléo, s’il signifie ancien, s’inscrit dans un plus ou moins ancien ! C’est ainsi que ces mêmes outils sont en train de permettre le déchiffrage d’un segment de la population américaine de 1948 à nos jours. Ce ne sera peut-être pas plus facile que d’explorer un million d’années, car il se pourrait bien que la prise en compte des facteurs environnementaux soit particulièrement délicate. Néanmoins on pourrait presque imaginer que l’accélération d’une technicité multidisciplinaire transforme l’étude des temps anciens en une prospection des temps futurs, mais ceci est déjà le domaine de la science fiction et et ce depuis bien longtemps, car l’homme joue aussi bien, et pas si mal, avec une technique virtuelle que réelle !
Balayage sélectif
samedi, janvier 2nd, 2016Pourquoi plus encore que comment la domestication, est une question qu’il conviendrait de se poser aujourd’hui quand ce processus qui s’est mis en route dés l’apparition de la vie sur terre se voit, a tout le moins, modifié par la main de l’homme. La sélection naturelle telle que Darwin la définissait c’est : » … [qu’] une variation si insignifiante qu’elle soit, se conserve et se perpétue si elle est utile … ». Et il est de fait que les espèces vivantes, animales et végétales ont évolué lentement mais surement vers ce qu’elles sont aujourd’hui. Si naturellement elles ne sont pas pour autant fixées, elles le sont d’autant moins que l’humanité, également depuis la nuit des temps, s’emploie à introduire d’autres modifications qu’elle estime lui être plus favorables et ce, dans un temps racourci par rapport à celui que suit la nature spontanément. A l’utilité inscrite dans le processus de survie de l’homme, est venue s’ajouter une autre requête que l’on pourrait qualifier d’accessoire, jusqu’à en être parfois superflue. Ainsi est-il indispensable d’obtenir des caniches de couleur rousse, des chiens de berger plus obéissants etc. … ? Toujours est-il que, comme il est habituel, on se trouve confronté au revers de la médaille et à l’acte dit à double effet puisqu’il s’avère (in Domestication’s Downsides for Dogs, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/44889/title/Domestication-s-Downsides-for-Dogs/) qu’a pu se mettre en place une succession de mutations désavantageuses en relation avec une sélection directionnelle ajoutée. La sélection directionnelle est incluse dans la sélection naturelle, mais dans le cas d’une selection directionnelle imposée, il y a perte de polymorphisme. Une conséquence en est, une diminution de l’effectif de la population d’origine, d’où une nouvelle population de structure allélique totalement différente. Ce phénomène est appelé goulet d’étranglement et serait une cause directe de la dérive génétique ce qui dans un deuxième temps agit à son tour négativement sur la sélection naturelle ! Ainsi certaines des mutations pathogènes ne seraient-elles pas apparues dans le cadre de la sélection naturelle libre. S’il est sûr, qu’il est plus facile de se promener avec un chien en laisse qu’avec un loup (comme le pensait Jean de La Fontaine) on n’est pas obligé d’avoir un chien de la couleur de son vêtement !
Pourquoi pas elles ?
dimanche, mars 2nd, 2014Pour éliminer le fixisme puis proposer une alternative au finalisme ou au divin, Jean Baptiste de Lamarck imagina le transformisme, puis Charles Darwin, la sélection naturelle. Dans la mesure où l’homme imite la nature et puisqu’il pratique déjà depuis les âges les plus anciens un certain type de sélection, pourquoi la nature n’en aurait-elle pas fait de même permettant au meilleur de gagner sur le long terme ? Dans cette optique le raisonnement se doit d’être appliqué aussi bien au plus petit qu’au plus grand et donc en ce qui concerne les plus petits pourquoi ne pas aller voir ce qui se passe du côté des bactéries (Self-Improvement Through the Ages, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/38943/title/Self-Improvement-Through-the-Ages/) ? L’intérêt en est d’autant plus grand qu’il est facile d’obtenir un nombre immensément grand de générations en peu de temps, qu’il est possible d’en conserver certaines, de les ranimer, d’en modifier facilement l’environnement en changeant les milieux qu’ils soient plus simples ou plus sophistiqués. Comment ne pas s’imaginer en deus ex machina quand on peut mettre en scène des individus sur cinquante mille générations, ressusciter leur passé, les projeter dans un avenir qu’aucun d’entre eux n’auraient du affronter, et mettre à jour ce devenir incertain ! Il ne s’agit bien sur que de bactéries, mais cette étude permet de vérifier l’existence d’une relation entre la survenue de l’adaptation et le moment où survient la modification de l’environnement. Elle permet également de vérifier qu’il ne semble pas exister de fin à ce processus d’adaptation. Gageons que l’analogie à l’espèce humaine ne tardera pas à être tentée !