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Hérésie ou rupture épistémologique

dimanche, octobre 15th, 2017

Même s’il ne l’a pas prononcée, la phrase  « E pur si muove ! » rend compte du reniement de Galilée concernant la rotation de la terre autour du soleil. C’était en 1633, mais en 1859, il semble que Darwin ait dans un premier temps hésité à publier sa théorie sur l’évolution, L’origine des espèces. S’il ne fut pas traité en hérétique, il suscita néanmoins des débats passionnés car la sélection naturelle n’allait pas de soi tant dans les communautés religieuses que même au sein de la communauté scientifique. On peut distinguer deux niveaux de réflexion dans les travaux de Darwin : l’évolution des espèces et la sélection naturelle. Bien que non exprimée de façon explicite, l’idée que l’homme pouvait descendre du singe ne pouvait s’inscrire dans la δόξα de l’époque. Par ailleurs l’absence de support scientifique à la transmission des caractères acquis rendait la théorie encore plus aventureuse. C’est dans une telle occurrence que l’on est en droit d’assimiler l’hérésie scientifique à la rupture épistémologique de G. Bachelard.  Darwin est né observateur d’où le questionnement, qui devenant agissant rend obsolète la démarche s’appuyant sur l’hypothèse de travail. La grande nouveauté consiste dans le fait que l’expérience est construite malgré : c’est la philosophie du NON. On lira donc avec intérêt l’article What is Darwin’s Theory of Evolution? (https://www.livescience.com/474-controversy-evolution-works.html) pour le regard qu’il porte sur certaines erreurs mais surtout sur la démarche de validation a posteriori d’une théorie hérétique.

Pourquoi devrait-elle s’arrêter ?

jeudi, août 4th, 2016

6a00e5500b4a64883301a3fd03256c970bL’évolution est un processus qui affecte de nombreux systèmes. Ne parle-t-on pas d’évolution des populations, du climat, de la société, des moeurs, des idées …. Les modifications caractéristiques de ces différents types d’évolution ne sont perceptibles que par rapport au temps et chacune ayant son échelle, la perception en est plus ou moins évidente. Quoiqu’il en soit une évolution ne se mesure qu’à l’aune d’une antériorité qui fixe un état dont on estime qu’il s’est modifié par rapport à un point que l’on estime de départ. Lamarckisme et darwinisme ont tous deux parlé d’évolution mais si la seconde théorie a supplanté la première c’est en raison des mécanismes proposés pour l’expliquer. La paléontologie humaine (paléoanthropologie) qui s’appuie sur l’étude des fossiles, émet des  hypothèses remises en question par la découverte de nouveaux spécimens ou nouveaux artefacts. A l’évidence ce domaine est lui-même en pleine évolution comme en témoigne ce récent article, Humans Never Stopped Evolving (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/46651/title/Humans-Never-Stopped-Evolving/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=32369516&_hsenc=p2ANqtz-8erZv28qDptwIs7dSxD8zDvJnF7j_oUQ7zsbp5fy2zDWfDMoSH88Id1gkDpe2u6Qmof8xD-ILPE31dLAVFV_vDbnz74Q&_hsmi=32369516). Première remarque, il faudrait professer une méconnaissance parfaite du concept d’évolution pour penser que l’homme y a échappé et alors depuis quand ! La seconde remarque concerne le laps de temps requis pour constater la survenue de certaines modifications. Quand les outils techniques permettent de saisir des avantages acquis il n’y a que quelques milliers d’années (cf articcle sus cité) on se dit que le préfixe paléo, s’il signifie ancien, s’inscrit dans un plus ou moins ancien ! C’est ainsi que ces mêmes outils sont en train de permettre le déchiffrage d’un segment de la population américaine de 1948 à nos jours. Ce ne sera peut-être pas plus facile que d’explorer un million d’années, car il se pourrait bien que la prise en compte des facteurs environnementaux soit particulièrement délicate. Néanmoins on pourrait presque imaginer que l’accélération d’une technicité multidisciplinaire transforme l’étude des temps anciens en une prospection des temps futurs, mais ceci est déjà le domaine de la science fiction  et et ce depuis bien longtemps, car l’homme joue aussi bien, et pas si mal, avec une technique virtuelle que réelle !

Une application pour expliquer

mercredi, février 3rd, 2016

magritte-oeil-wallyg-CC-BY-NC-ND-2.0-300x199On ne compte plus les applications gratuites et/ou payantes que l’utilisateur d’un téléphone cellulaire peut intégrer à son appareil. D’aucuns diront qu’il en est d’inutiles, d’utiles, de très utiles voire d’indispensables. Il en est une petite dernière qui permettrait d’expliquer de façon ludique que la théorie darwinienne de l’évolution est loin d’être l’expression d’un complot contre nature. Ainsi se mettrait (enfin) en place l’opportunité de remettre à l’endroit certains esprits “tourneboulés” par on ne sait quelle façon de voir le monde et les espèces qui le peuplent depuis ….. Ce n’est pas vraiment un petit miracle, mais on peut poser des questions auxquelles Darwin répond directement grâce à  un ensemble de questions/réponses : questions actuelles dont les réponses se trouvent dans les écrits de l’époque (iDarwin, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/45099/title/iDarwin/). A ce petit jeu, on se met à rêver de dialogues avec musiciens, peintres, littérateurs et autres personnages dont les noms appartiennent à la mémoire de l’humanité. On peut pourtant se demander si comprendre le pourquoi et le comment n’altèrerait pas le mystère dans lequel baigne toute œuvre quand il n’y a plus d’interprétation personnelle possible. On en vient alors à la conclusion qu’il faudrait établir nettement une séparation entre ce qui doit être expliqué et ce qui ne doit pas l’être ! Dans le premier cas, la nécessité de l’explication venant de ce que, en son absence, l’interprétation ne peut être qu’erronée et donc préjudiciable, tandis que dans le second, à l’inverse, l’interprétation est indispensable et se doit d’être polysémique ainsi en est-il (par exemple) des textes sacrés. Mais dans ce domaine, il est une certitude (à peu près absolue !) : celle de l’impossibilité d’un dialogue en direct !

Il était un petit navire …

dimanche, août 17th, 2014

ImpressionHeureux qui comme Ulysse …..,  qui ne fut pas le seul, mais qui reste peut-être le plus célèbre des marins, même s’il n’a navigué que sur la méditerranée. Les voyages maritimes restent un sujet abordé par tous les genres, la planète bleue n’est pas bleue sans raison, et qu’il s’agisse du passé, du présent, du futur, à l’eau s’attache irrémédiablement l’idée de vie. Si l´Odyssée est considérée à juste titre comme un voyage initiatique, l’expédition du Beagle (1831-1836)  offre à Darwin d’observer et de récolter nombre d’informations qui seront pour certaines d’entre elles envoyées à Cambridge tandis que d’autre seront ramenées à terre pour être étudiées plus tard à tête reposée. Mais aujourd’hui où il faut aller plus loin, plus vite et pour utiliser au mieux le temps qui passe, pourquoi ne pas reproduire le cheminement des explorateurs d’antan en usant sans en abuser, de la technologie moderne. C’est ce qu’a réalisé, au mieux semble-t-il, Leonid Moroz (Sequencing on the Seven Seas? http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/40556/title/Sequencing-on-the-Seven-Seas/, Sequencing at Sea, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/40654/title/Sequencing-at-Sea/)) en recréant  les meilleurs conditions de laboratoire possibles pour traiter “en temps réel”  les échantillons de la faune et de la flore qui peuvent être prélevés à tout instant et en tout lieu, là où le capitaine décidera de poser son navire expérimental. Il semble bien loin ce temps où les explorateurs de tous types recueillaient des échantillons qu’ils conservaient selon les méthodes de l’époque pour les étudier dans le secret de leur laboratoire. Parfois même celui qui recueillait n’était pas celui qui allait procéder à la suite des opérations. On peut se réjouir de ce qu’il n’y ait plus d’intermédiaire, que celui qui prélève sache exactement ce qu’il doit prélever. Mais la fièvre de la découverte est-elle identique ? Le temps bousculé permet-il là même sensation de satisfaction pleine et entière ? En fait, il faut se rendre compte que l’optique est différente. Il ne s’agit pas tant d’établir un descriptif d’espèces en voie de disparition que d’en tirer le plus rapidement possible des bienfaits pour l’homme. On a troqué la connaissance pour la connaissance par la réification de la connaissance !