On ne le dira jamais assez, l’homme ne voit le monde qu’à travers SON image, incapable qu’il est d’avoir trouver des mots appropriés à d’autres règnes que le sien ! Ainsi en est-il du vocabulaire employé dans l’article Prokaryotes Are Capable of Learning to Recognize Phages. Et donc, des organismes unicellulaires, dépourvus de noyau, on la faculté d’apprendre à reconnaître des virus spécifiques de bactéries. On parcourt un monde du petit, et même s’il ne s’agit pas de l’infiniment petit, le procaryote dépourvu des organites spécifiques de l’eucaryote, est pourvu de la capacité d’identifier. Mais il ne faut pas se méprendre, le système qui lui apporte cette fonction, repose sur des récepteurs de reconnaissance. Il existe différents types de récepteurs mais de façon très générale, un récepteur, peut être assimilé à une serrure sur laquelle fonctionne une clef. : la bonne clef initie un message spécifique. Ce message sera suivi d’effet(s) selon une suite de réactions en cascades. Comme l’aurait dit un célèbre fabuliste ” … savoir quoi ce n’est pas l’affaire, Ni de quel juge l’on convint …” ce n’est pas tant l’étude des similitudes des protéines structurelles des systèmes de défense des procaryotes et des eucaryotes qui interroge, encore que pour les scientifiques l’intérêt soit réel (!), mais la pauvreté des mots adaptés et donc disponibles dans le domaine scientifique. On pourrait se poser la question suivante ” Utiliser le langage courant aide-t-il à comprendre ce qui n’est pas courant ? ” Mais il est plutôt vraisemblable que fidèle à lui-même depuis la nuit des temps, l’homme soit resté autocentré : s’il sait que la terre n’est pas le centre du monde, il est resté celui autour duquel tout tourne, d’où un langage anthropocentré !
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Quand manquent les mots !
samedi, août 27th, 2022Éléments de langage
jeudi, août 10th, 2017Existe-t-il des similitudes entre la novlangue d’Orwell et ce qu’ l’on aurait envie de qualifier d’inflation sémantique en honneur dans certains domaines ? La première est parlée dans le monde fictif du roman 1984, la seconde serait devenu un jargon dont “on colporte” qu’il serait particulièrement pratiqué au sein de l’Education Nationale …. Une troisième expression ” éléments de langage” ayant fait plus récemment son apparition, il n’est pas inutile de revenir sur chacune d’entre elles. La première est une langue simplifiée qui doit conduire celui/ceux qui l’écoutent et l’entendent à abandonner toute réflexion dans un but de soumission aveugle à leurs dirigeants. La seconde par un processus inverse, l’abondance des mots, rend le discours inintelligible, qu’est-ce qu’un outil scripteur ! Quant aux éléments de langage, ils mettent en place des mots ou des expressions rigoureusement choisis dans le but d’une communication calibrée identique quelque soit l’intervenant. L’oral plus encore que le verbal du fait de l’instantanéité du premier sont sujets à de multiples interprétations qui tiennent à la fois du mot choisi, de celui qui le prononce, de celui qui l’entend et de l’environnement dans lequel il se situe. A cette complexité naturelle viennent s’ajouter des intentions perverses qui font du mot un outil de soumission que l’homme n’a pas fini d’explorer pour l’utiliser à son profit. C’est tout l’intérêt de l’article USDA Emails: Don’t Use “Climate Change” (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/50041/title/USDA-Emails–Don-t-Use–Climate-Change-/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=55065135&_hsenc=p2ANqtz-8mZi8Q_61mGIf0DqvPn4D9hJi68gt4pvK5fRRkEJVRXhRwu9gJuarUJFUDU5AhPhnYKtpCeCCX_mzPMgCovhtWPTJzZg&_hsmi=55065135) !
Des maux et leurs mots
mardi, juillet 30th, 2013Boris Vian préféra choisir le nénuphar pour le poumon de Chloé plutôt que le cancer. S’agissait-il uniquement d’une figure de style poétique ou bien était-ce aussi l’expression d’un refus, celui du terme même de cancer, d’un déni de cette maladie ? Selon la légende le terme revient à Hippocrate pour qui l’image du crabe correspondait parfaitement à l’hypervascularisation en périphérie du processus tumoral. Pourtant il est aussi vrai que des proliférations bénignes peuvent s’accompagner d’une hypervascularisation et qu’il est tout aussi vrai qu’il n’existe pas un cancer mais des cancers qui sont loin d’être équivalents. Mais in fine le dernier mot reste encore à la vulgate populaire qui en liant cancer et absence de guérison entend le mot mort quand on prononce le mot cancer. Il n’est pas inutile, pas plus qu’il n’est anodin que l’article “Scientists Seek to Rein In Diagnoses of Cancer”, (http://well.blogs.nytimes.com/2013/07/29/report-suggests-sweeping-changes-to-cancer-detection-and-treatment/?_r=0) paraisse dans The Journal of the American Medical Association mais aussi dans le The New York Times Health/Science. En effet le progrès des méthodes de dépistage, les progrès de la biologie moléculaire ont cassé ladite maladie en une myriade d’affections qui partagent de moins en moins d’éléments communs. Mais progrès et information ne vont pas toujours de pair et l’avenir n’est pas exclusivement favorable quand la technique n’est pas maitrisée. C’est cette absence de maitrise qui autorise certaines dérives préjudiciables au patient faisant disparaitre les bienfaits qu’elle était sensée initier. Il faut certes pallier à cette immaturité mais le plus difficile ne serait-il pas ce nouveau vocabulaire à l’usage du public qu’il faudrait définir puis faire adopter aux praticiens pour que chacun soit au fait de ce que l’autre lui dit !