Posts Tagged ‘définition’

Une brève histoire de la cellule

vendredi, septembre 27th, 2024

Le mot cellule apparut au XVIIème siècle, fruit de l’observation du liège végétal par Robert Hooke, qui décrivit de petites cellules, parce que lui ayant évoqué de petites chambres régulières. Il fallut de nombreuses études pour qu’au XIXème siècle Schwann établissent la communauté d’organisation dans le règne animal et le règne végétal, celle-ci reposant sur UNE structure : la cellule. Celle-ci devient dès lors le pilier de la biologie : elle est l’Unité de base de la vie qui constitue tout organisme, animal ou végétal. En 2023, une estimation propose le chiffre de trente six mille milliards de cellules dans le corps humain parmi lesquelles on distinguerait deux cents types différents. D’où la question en 2024, comment définit-on la cellule : What is a cell type, really? Et alors se révèle toute la complexité de la question parce qu’elle repose sur le terme même de définition. Qu’est-ce que définir ? Selon le dictionnaire de l’Académie Française : “Déterminer avec précision et clarté l’ensemble des caractères d’une chose “. Il semble difficile d’être à la fois précis et clair tant le nombre des caractères cellulaires s’accroissent parallèlement au développement des techniques utilisées pour les étudier. Le chercheur biologiste va de découvertes en découvertes au fur et à mesure où ses instruments d’étude se complexifient. Quelques exemples seront convaincants en allant chronologiquement du plus simple au plus compliqué : la forme, les marqueurs moléculaires, la fonction, le séquençage d’ARN à cellule unique et dernière étape mais peut-être pas ultime, les marqueurs moléculaires fonctions de la place d’une cellule dans les tissus, ce qui fait passer le nombre de types différents de deux cents à plus de cinq mille ! Dès lors quelle est LA question à laquelle il n’a pas encore été répondu : produire un nouvel atlas, promouvoir des thérapeutiques adaptées, reconnaître quelle est l’unité de base de la vie ?

C’était il y a soixante quinze ans …

samedi, mai 11th, 2019

En 1944, Erwin Schrödinger, qui depuis dix ans s’amusait déjà beaucoup avec son chat, commet un ouvrage de vulgarisation dans lequel il pose une question essentielle : Qu’est-ce que la vie ? La question semble tout aussi difficile à résoudre que la question de la définition du temps à laquelle Saint Augustin avait apporté la réponse suivante : “Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne m’interroge, je le sais ; si je veux répondre à cette demande, je l’ignore “. Et c’est un peu en le paraphrasant que François Jacob avait répondu sans répondre ” ..chacun de nous sait ce qu’est la vie”. C’est avec plus d’acuité encore que se pose de nouveau la question au regard des robots et autres dérivés de l’Intelligence Artificielle (Opinion: How to Define Life, https://www.the-scientist.com/news-opinion/opinion–how-to-define-life-65831 ), cette dernière n’arrêtant pas de s’améliorer. La question est d’autant plus prégnante que l’industrie en cause se mobilise pour définir à son profit des lois à propos de la robotique, autres que celles d’Isaac Asimov ! (Don’t let industry write the rules for AI,
https://www.nature.com/articles/d41586-019-01413-1?WT.ec_id=NATURE-20190509 ). Un robot ne s’est-il pas vu attribué une nationalité ? Parmi tous les critères proposés, il en est certains auxquels répondent les produits de l’IA et on pourrait poser comme indispensable qu’ils répondent à tous. Il en est pourtant deux qui jusqu’à aujourd’hui sont encore spécifiquement humains : l’évolution darwinienne mais aussi la connaissance qu’a l’homme de sa finitude. Mais il ne peut s’agir là que d’une réponse à l’aune des connaissances actuelles. L’expression “Demain est un autre jour” reste on ne peu plus pertinente !

La complexité s’impose

lundi, novembre 20th, 2017

“Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué” le plus célèbre des aphorismes shadokiens relève d’une réalité de tous les jours. Il s’applique de plus à la définition même de type cellulaire et avec encore plus d’acuité à la population neuronale humaine. Ce fut une vraie bataille que de faire accepter le concept de cellule comme unité fondamentale de tous les êtres vivants. Il a fallu attendre presque deux cents ans pour que la cellule découverte par Hooke acquiert son statut d’universalité grâce à Schwann. Au niveau des organismes multicellulaires (eucaryote) la cellule répond à un patron qui convient à toutes avec des adaptations menant à la définition du type cellulaire, transformant le prêt à porter en un sur mesure. Mais aujourd’hui le concept même de type cellulaire unique doit être revu à la hausse. La différenciation qui permet la mise en place d’une cellule adaptée en lieu et place à son rôle serait beaucoup plus compliquée encore qu’il n’y parait : c’est ce qui est montré au niveau des neurones (Advancing Techniques Reveal the Brain’s Impressive Diversity, https://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/50700/title/Advancing-Techniques-Reveal-the-Brain-s-Impressive-Diversity/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=58116133&_hsenc=p2ANqtz–5m_lAFcbfDfKR4krsJTViQIR2mqJBCsvJ7dWxfyeMEESiHkKxlKnoYdHoYANx0Nlgaks54A6_8OqlOASxJ-xb850pwQ&_hsmi=58116133). Il en découle cette question princeps, comment définir un type cellulaire (Opinion: How to Define Cell Type,https://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/50848/title/Opinion–How-to-Define-Cell-Type/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=58116133&_hsenc=p2ANqtz–5m_lAFcbfDfKR4krsJTViQIR2mqJBCsvJ7dWxfyeMEESiHkKxlKnoYdHoYANx0Nlgaks54A6_8OqlOASxJ-xb850pwQ&_hsmi=58116133). Ainsi a-t-il pu être tenu compte de la forme, de la fonction, et plus récemment d’une classification selon un modèle hiérarchique. Quoiqu’il en soit le raffinement technologique n’a certainement pas fini de trouver des différences substantielles entre des cellules primitivement décrites comme appartenant au même type. Il pourrait sembler plus simple d’adopter l’attitude philosophique qui lorsque l’on parle de feuille ne la voit ni verte, ni rouge, pas plus sur sa branche qu’à terre. Ainsi en fut-il de la première d’entre elles !

Exceptionnel, vous avez dit exceptionnel !

lundi, septembre 25th, 2017

Quelle serait la meilleure définition de l’humain, s’il devait en exister une, puisque l’on voit reculer les frontières qui avaient été érigées entre les espèces animales et l’homo sapiens sapiens. C’est avec Prométhée, ayant du réparer les erreurs de son frère Épiméthée, que la race humaine s’est distinguée par l’utilisation qu’elle avait su faire du feu qui lui avait été  offert. On a depuis, proposé plusieurs “définitions” à commencer par celle de Platon pour qui “l’homme serait un bipède sans plume“. A l’opposé on ne peut passer sous silence celle qui fait de l’homme “le seul être vivant ayant connaissance de sa finitude“. Mais il pourrait exister également une autre possible distinction, celle qui fait de l’homme le suprême prédateur. Si la célèbre formule de Hobes “Homo homini lupus est laisse à entendre que le loup, tel l’homme, attaque son semblable pour le plaisir, on peut être tenté de chercher à prouver cette assertion. C’est le propos de “Do Animals Murder Each Other?” (https://www.livescience.com/60431-do-animals-murder-each-other.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20170918-ls). Deux constatations s’imposent. Premièrement il se pourrait qu’il existe des “causes” identiques en ce qui concerne animaux et humains comme  celles qui relèvent de la conservation d’un territoire ou de la conquête sexuelle. Deuxièmement il existerait quand même une différence, celle qui relève de l’infanticide où l’homme serait moins impliqué ! Et pourtant la mythologie puis les textes sacrés rappellent que les meurtres d’enfants  ainsi que les “petits meurtres en famille” sont loin d’être exceptionnels. Mais le point à retenir (qui  “fait froid dans le dos”), est celui  qui montre que ce sont les mammifères sociaux qui sont les plus meurtriers. La société pervertirait-elle le monde animal comme elle a perverti le monde de l’humain !!

 

Une nouvelle définition

mardi, juin 28th, 2016

04-Lucky-Luke-1024x577MORT (def) : énonciation des attributs qui distinguent une chose, qui lui appartiennent à l’exclusion de toute autre ((Littré, Gallimard/Hachette, 1967)). Ce n’est pas sans raison que définitif, qui termine une chose, est un mot de la même famille. De même que la mort met un terme à la vie terrestre (ce qui ne peut être mis en doute), de même la    définition doit mettre un terme à toute discussion concernant le sens du mot concerné. Or s’il est un mot dont la définition, malgré ce que l’on pourrait croire, évolue avec le temps c’est le mot même de mort. Ainsi distingue-t-on plusieurs morts puisqu’elle peut être dite : médico légale, cérébrale, biologique … Et même en ne considérant que le versant physiologique, on voit qu’il n’existe pas un instant t où cesse toute activité biologique mais une succession d’instants jusqu’à une cessation complète. Ainsi vient-il d’être mis en évidence la persistance de certains gènes jusqu’à quarante huit heures après le décès (Hundreds of genes seen sparking to life two days after death, https://www.newscientist.com/article/2094644-hundreds-of-genes-seen-sparking-to-life-two-days-after-death/?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2016-2306-newGLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS). Si cette découverte s’inscrit normalement dans ce processus de disparition progressive de toutes les fonctions vitales à l’échelle cellulaire, elle pourrait rendre compte de la survenue de certaines néoplasies survenant à partir d’organes greffés. Les explications concernant cette “survie” voire cette “activation post mortem” n’en sont encore qu’à l’état d’hypothèses mais elles ouvrent aussi/surtout un nouveau champ d’exploration tourné vers la vie et non vers la mort. Enfin voici un nouveau critère à inclure dans une définition particulièrement extensible.