Dans le cadre “Mangeons mieux pour vivre vieux”, voici l’article qui assigne au microbiote intestinal, connu depuis longtemps sous le nom de flore intestinale, le rôle tant attendu d’acteur incontournable (People who live to 100 have unique gut bacteria signatures). Après le combat contre l’inflammation, vu précédemment, voici qu’entre en scène le soldat bactérie productrice d’acides biliaires ( iso alloLCA, 3-oxoLCA, alloLCA 3-ox,o alloLCA). Mais là encore dans la conclusion de cette étude se pose l’éternelle question de la différence entre corrélation et causalité. S’il existe une corrélation entre signature microbienne intestinale et âge, la causalité n’en a pas été démontrée. Comment ces bactéries ont-elles été acquises, sont-elles le résultat de l’action de facteurs antérieurs ou bien leur présence première est-elle l’étape indispensable au résultat final ? Le Cum hoc ergo propter hoc ( avec ceci, donc à cause de ceci) est connu comme étant un sophisme, ce que Platon et Aristote dénonçaient avec tant de force. Mais cette figure de rhétorique a pu gardé toute son apparence de rigueur quand elle s’appuie sur des tests statistiques. Ainsi, dans le cas présent, la corrélation positive signifie que les deux variables varient dans le même sens (lorsqu’une variable augmente, l’autre augmente également) mais en aucun cas il n’est démontré que l’une est cause de l’autre ! Le rôle du microbiote maternel (Feature: The Role of Mom’s Microbes During Pregnancy) dans le développement immunitaire de son foetus semble mieux documenté dans la mesure où l’observation a questionné, la question a construit l’expérimentation dont l’observation a apporté des résultats. Préférer la construction raisonnée à la persuasion du verbe !
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Dis moi ce que tu manges …
mercredi, août 4th, 2021Qui est sujet à se briser !
jeudi, décembre 28th, 2017Comment établit-on la différence entre fragile et faible ? Si l’on peut dire d’un vase qu’il est fragile, à coup sûr on ne pourra pas dire qu’il est faible ! Ce qui semble introduire d’emblée une connotation de jugement pour le second par rapport au premier, l’équivalent d’un jugement de valeur d’autant plus qu’il peut y avoir faiblesse sans fragilité et inversement, tout autant que simultanément faiblesse et fragilité. Ainsi le grand âge chez l’homme peut-il s’accompagner de l’un ou de l’autre, de l’un et de l’autre. Le fait que l’on améliore sans cesse l’espérance de vie (sans en augmenter la durée) accroit le choc du à la rencontre de ces deux caractéristiques liées au temps. Mourir en pleine santé restant le but de chacun tant que l’on n’aura pas éradiquer purement et simplement cette fin, invite à tenter d’agir sur l’une comme sur l’autre de ces deux qualités négatives. S’il n’existe pas de réparateur universel, les cellules souches sont pensées par certains comme le meilleur candidat à cette fonction et c’est dans cette optique que leurs actions ont déjà été testées sur les animaux et aujourd’hui sur l’homme d’où l’article : Can Young Stem Cells Make Older People Stronger? (https://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/51135/title/Can-Young-Stem-Cells-Make-Older-People-Stronger-/&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=59298212&_hsenc=p2ANqtz-91I0EIITNIqKj9nZeVgEwevm4b2QnXbBjSy6pqtEGuTHKUIGXJenED5nQvnXFVh1SSezo4eNdftV8up6aVt98QJ4ciGw&_hsmi=59298212). L’idée n’est pas de prolonger la vie mais d’améliorer celle de ceux que l’âge a rendus fragiles. Pour ce faire, quoi de mieux qu’une simple injection de cellules souches mésenchymateuses dont on commence à connaître l’influence sur les phénomènes inflammatoires eux-mêmes impliqués dans de nombreux processus parmi lesquels la fragilisation peut-être au même titre que les effets délétères du stress oxydatif ou des dysfonctionnements mitochondriaux. Sans être ἡ πανάκεια, la panacée tant recherchée, cette méthode est simple et répond à ce que la fille d’Asclépios doit accomplir, secourir et non pas guérir, ce qui serait plutôt le rôle d’une de ses sœurs, Iaso. C’est bien ce que réaliserait cette injection. Mais en cette époque où la nature revient en majesté, si les plantes sont mises à l’honneur, ce ne serait peut-être pas le cas de cellules souches mésenchymateuses !
Pour ou contre Mathusalem ?
mardi, juillet 4th, 2017Fils d’Henoch, Mathusalem vécut 969 ans et eut un fils Lamech à l’âge de 187 ans, ce qui tout bien considéré, n’est pas si mal. Son fils mourut à l’âge de 777 ans tandis que son petit fils Noé atteignait l’âge de 950 ans. La longévité serait-elle une affaire de famille ? La question s’invite régulièrement à la une d’une presse plus ou moins scientifique, mais encore faut-il s’entendre sur la différence entre longévité et espérance de vie. Le fait est que la longévité apparente a progressivement augmenté mais qu’elle ne peut en aucun cas être calquée sur l’espérance de vie. Ainsi si en un siècle, l’espérance de vie a enregistré une hausse de 65 %, la longévité, elle, ne s’est aucunement modifiée. Et c’est bien sur la longévité que les chercheurs s’opposent encore (Evidence for Human Lifespan Limit Contested, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/49758/title/Evidence-for-Human-Lifespan-Limit-Contested/), laissant par exemple, l’espérance de vie aux hygiénistes. C’est un article de Nature qui a mis le feu aux poudres, Evidence for a limit to human lifespan (https://www.nature.com/articles/nature19793.epdf?referrer_access_token=LAq6cuwZYHPvn5xS6zgx_NRgN0jAjWel9jnR3ZoTv0Pb4vtl1frNQHDv-H9AfVH0FFEOocIlHV6NeaQctjwE8qBBlv2EGlq5v7bTaMPNHwldYeddOAHSb3yybcsj_DjA5wRiqp8hSnALiPX9Kf9p_l4aHsLWwEF1k08SloNHXOU16Or_). D’accord, pas d’accord, tout pourrait être question de recueil et d’analyses de données ! Et certains contradicteurs de l’existence d’une date limite d’espérance de vie de suspecter une démarche tautologique des auteurs : théorie établie à partir de données qui ne peuvent en retour que conforter la dite théorie ! Il est de notoriété publique que l’on n’est jamais si bien servi que par soi-même. Quoiqu’il en soit, il n’est peut être pas inintéressant de savoir s’il existe une limite à l’espérance de vie humaine mais peut être est-il plus utile, comme le préconise S. Jay Olshansky (http://sjayolshansky.com/sjo/Background.html), de se concentrer sur la recherche certes d’une vie aussi longue que possible mais aussi et surtout en bonne santé !
Le télomère et l’enfant
mardi, novembre 1st, 2016A la fois état d’inachèvement et état de potentialité maximale, l’enfance est un domaine qui allie/mélange/potentialise une extrême fragilité à une puissance incommensurable dont le résultat sera une construction plus ou moins achevée. Cette période fera toujours (certainement !) l’objet de nombreuses études/recherches tant il est vrai que l’on cherche à expliquer le futur par le présent-passé. Aujourd’hui cette quête requiert la science comme en témoigne l’article Early-Life Stress Affects Telomeres Later (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/47186/title/Early-Life-Stress-Affects-Telomeres-Later/&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=36209199&_hsenc=p2ANqtz-_iWc8pt0GmlWm3THtzT0G9u3F6oEBWovukLKf64L-attLXy21O39YFhGrwvzZRLbbr9ZwgcBYrbJsKGv5LauKSXlwr8g&_hsmi=36209199) ; la science n’est-elle pas garante de l’objectivité de ses méthodes et de la fiabilité de ses résultats ! Dans le cas présent, il existerait un rapport entre les situations de stress vécues/subies au décours de l’enfance et le raccourcissement télomèrique impliqué dans les processus du vieillissement biologique. Ainsi les stress auraient ils une implication différente selon l’époque de la vie où ils se produiraient. Même si la liste des stress possibles n’est pas exhaustive, même si ce raccourcissement télomérique n’a pas été corrélé à l’état de santé ou à la longévité des individus explorés, se pourrait-il que l’on est enfin trouvé un facteur scientifique au naturalisme romantique professé par Zola ?
Mathusalem connais pas
mardi, octobre 11th, 2016Après quelques jours de silence, il est bon de se replonger dans l’actualité des nouveautés scientifiques. Parmi celles-ci il en est une qui traite du temps. Il ne s’agit ni plus ni moins que du temps de la vie humaine, celle qui fait régulièrement la une des journaux avec des allures de match entre les pays, la France et Jeanne Calment, l’Italie et Emma Morano. Il est certain que dans cet ordre d’idée, le champion toutes catégories reste et restera Mathusalem dont le nom est de ce fait devenu synonyme de longévité. Or ce dont l’homme se préoccupe depuis ….., c’est de son temps de vie terrestre, puisqu’il est probablement le seul à avoir conscience de sa finitude. Ainsi la question posée par l’article, The limits to human lifespan must be respected, http://www.nature.com/news/the-limits-to-human-lifespan-must-be-respected-1.20728?WT.ec_id=NATURE-20161006&spMailingID=52464950&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1020921868&spReportId=MTAyMDkyMTg2OAS2) concerne-t-elle la façon d’envisager les limites de la vie humaine : respect ou transgression ? Que la durée de vie, longévité continue d’augmenter et ce dans de meilleures conditions est le fait d’actions externes, c’est l’espérance de vie dont on voit bien qu’elle est fonction de nombreux facteurs, pays, sexe, rang sociétal …, mais sans toucher à l’horloge naturelle. Si les facteurs environnementaux sont multiples, les facteurs internes sont loin d’être tous répertoriés. On parle volontiers du raccourcissement des télomères et du rôle que pourrait tenir l’enzyme télomérase comme une clef qui ouvrirait la porte vers une prolongation de la durée de vie. Mais c’est là que se posent plusieurs questions : est-il possible et licite d’augmenter indéfiniment et quels en seront les effets collatéraux ? Ces derniers seront certainement d’importance essentiellement en ce qui concerne le rapport entre les besoins de la population humaine et ce qui pourra lui être offert. Mais en ce qui concerne la première partie de la question, qui a jamais établi l’âge butoir à la longévité de l’homme. Les acquis auraient semblé bien improbables il y a quelques siècles et c’est déjà certainement la survenue d’individus exceptionnellement âgés pour leur époque qui explique le personnage de Mathusalem. On a donc déjà répondu à la première partie de la question ! En addendum, on pourra lire avec intérêt l’article, Study: Human Life Span Maxed Out (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/47209/title/Study–Human-Life-Span-Maxed-Out/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=35506671&_hsenc=p2ANqtz-8JaM3f-gSXmPUPs4yRjRX7lKsP8e9Q11lJqUCYgsAXEnxVvLXRBERVsubDBkijk17FpmlxSZfPdVix_1G8II_CN1TyvQ&_hsmi=35506671)