Quel pourrait être le but de l’article » Your brain starts eating itself during a marathon, study finds » ? On n’imagine pas son intention de décourager d’hypothétiques marathoniens ! Car à en croire les auteurs plutôt que de conforter l’aphorisme, « mens sana in corpore sano« , la course extrême, comme celle pratiquée lors d’un marathon peut affecter défavorablement différents organes de celui qui pratique ce sport, et en particulier son cerveau. Il faut néanmoins rappeler que « Philippidès, qui aurait parcouru la distance de Marathon à Athènes pour annoncer la victoire des Grecs contre les Perses en 490 av. J. -C » serait mort en arrivant ! Un fait qui aurait du mettre la puce à l’oreille des sportifs. Le bon sens comprend facilement que tout travail demandé à une machine nécessite du carburant, et c’est ce qui se passe lorsque le corps est sollicité par un effort extrême. Lorsque le glucose, premier des carburants à être utilisé, fait défaut, le second à intervenir, la réserve en quelque sorte, est le stock des graisses, dont le cerveau est particulièrement riche. D’où son implication comme secours immédiat. Mais il est également logique de comprendre que cette « ponction » dans le tissu du système nerveux ne peut être que préjudiciable à celui-ci, puisque c’est son matériau constitutif en propre qui va diminuer portant atteinte au fonctionnement de ce dernier. Tout n’est pourtant pas définitif, la myéline, puisque c’est d’elle dont il s’agit peut se reconstituer, ce qu’elle fait déjà normalement sans interruption. Néanmoins peut-être les efforts doivent-ils être mesurés, au moins pour certains individus. La vertu aristotélicienne réside dans le juste mileu.
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Rien ne sert de courir !
samedi, avril 5th, 2025Evolution convergente
mardi, avril 16th, 2024Si l’on parle volontiers des effets pathogènes des rétrovirus, qu’ils soient endogènes ou exogènes, on aborde plus rarement leur effet bénéfique ce dont il est question dans l’article : Un virus à l’origine de la myéline (https://www.pourlascience.fr/sd/genetique/un-virus-a-l-origine-de-la-myeline-26214.php). S’il est une « innovation » dont les vertébrés peuvent s’énorgueillir (encore que …) c’est bien la facilité de conduction de l’influx dans les fibres nerveuses quand elles sont myélinisées. Des études viennent de montrer dans les oligodendrocytes, cellules produisant la myéline dans le cerveau, « un rétrotransposon, dérivé d’un rétrovirus. Les rétrotransposons sont des séquences d’ADN, parfois d’origine virale, qui s’insèrent dans le génome de leur hôte et se démarquent par leur capacité à s’y déplacer et à s’y multiplier. Ils constituent aujourd’hui environ 40 % du génome humain, par exemple. Ils sont d’ordinaire non codants, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas traduits en protéines. Néanmoins, la séquence découverte par les chercheurs, surnommée RetroMyelin, est, chez les rongeurs, transcrite en une séquence d’ARN qui régule l’expression de la protéine MBP (myelin basic protein), l’un des composants clés de la myéline. En effet, quand les biologistes ont inhibé expérimentalement cette séquence dans les oligodendrocytes, ainsi que dans les cellules souches desquelles ils sont dérivés, les cellules ne produisaient plus de MBP« (https://www.pourlascience.fr/sd/genetique/un-virus-a-l-origine-de-la-myeline-26214.php). Ce qui est particulièrement intéressant dans cette découverte c’est également qu’elle s’intègre dans le concept d’évolution convergente : « processus par lequel des espèces éloignées développent des traits similaires« , comme l’exemple de l’écholocation chez la chauve-souris et le dauphin (https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/similitudes-genetiques-entre-dauphins-et-chauve-souris_21551). Mais l’évolution convergente n’est pas l’apanage exclusif de la biologie puisqu’elle est évoquée en science sociale lorsque l’on cherche à établir des lois explicatives appliquées à l’évolution des sociétés. Ainsi en est-il de l’apparition simultanée de techniques sinon identiques tout au moins très proches chez des peuples suffisamment éloignés pour ne pas avoir à évoquer des phénomènes de transmission horizontale. Il est néanmoins indispensable de rappeler que pour faire le monde tel qu’il est de l’infiniment petit à l’infiniment grand, l’évolution convergente a travaillé de concert avec l’évolution divergente dans un environnement qui ne compte pas pour rien !

