Âgée certes , dix mille ans ….., mais toujours digne d’intérêt, comme en témoigne l’article, Fixing the tomato: CRISPR edits correct plant-breeding snafu (http://www.nature.com/news/fixing-the-tomato-crispr-edits-correct-plant-breeding-snafu-1.22018?WT.ec_id=NATURE-20170525&spMailingID=54132792&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1164061838&spReportId=MTE2NDA2MTgzOAS2) la tomate se révèle être un sujet dont on n’hésite pas à affirmer qu’il « décoiffe ». Ne permet-elle pas en effet d’aborder de nombreux sujets et parmi ceux qui sont loin d’être les moins importants, celui du concept de la domestication. Car l’empreinte de l’homme sur la nature est moins que récente et si, aujourd’hui, on se focalise surtout sur une accélération, cette dernière ne se limite pas aux seuls effets délétères qui lui sont imputés. Ainsi donc la tomate contemporaine (Solanum lycopersicum L) apparue sous le soleil des Andes aurait été domestiquée à partir d’ancêtres beaucoup plus anciens que l’on ferait remonter à cinquante millions d’années lorsque le Gondwana amorce son morcellement durant le Jurassique supérieur. Domestiquer (domus : maison) c’est apprivoiser mais dans un but de modification transmissible de la matière vivante en général pour répondre à des besoins spécifiques de l’humain d’où une dimmension d’ordre téléonomique qui ne peut être ignorée. Le cas de la tomate est en lui même remarquable (mirabile visu). En effet elle figure parmi les espèces les mieux connues en agriculture et le séquençage de son génome, ainsi que celui de son ancêtre, a été parfaitement établi (2012). Ce qui est captivant c’est que l’on peut comme dans le domaine de l’archéologie, retracer le passé de la tomate par comparaison génomique (L’histoire ancestrale des tomates modernes, http://presse.inra.fr/Communiques-de-presse/L-histoire-ancestrale-des-tomates-modernes). Mais après tant de modifications dont chaque étape s’inscrit dans un but d’amélioration, on pourrait bien buter sur une difficulté inattendue : deux gènes impliqués dans les processus d’amélioration deviennent délétères lorsque combinés. « Bizarre, vous avez dit bizarre mon cousin ? » C’est méconnaitre mais pour le retrouver, ce travail que la nature accomplit depuis quelques millions d’années et qu’il est bon de se remémorer au seuil du tanshumanisme. Certaines associations sont bel et bien vouées à l’échec. En un mot et un seul, on peut faire beaucoup mais peut-être pas n’importe quoi ….
Si l’on peut encore vouloir faire du passé table rase en chantant à l’unisson avec l’Internationale d’Eugène Pottier (répression de la commune), l’expression a bien d’autres champs de résonnance. Il ne s’agit pas tant de la sphère philosophique, quand on considère le versant ontologique ou méthodologique de la connaissance, que d’une sphère de rayon infiniment supérieur quand il s’agit de la mémoire de l’humanité. Si l’aède et le ménestrel ont parfaitement joué leur rôle de passeur de la dite mémoire, l’homme avait depuis longtemps compris l’importance d’un socle transmissible des connaissances : en témoignent la mise en place de bibliothèques comme celle de Ninive, considérée parmi les plus anciennes ou celle d’Alexandrie comme la plus connue. Rien ne change en fait si ce n’est la quantité et le support des informations aux quelles on peut avoir accès mais qui, aussi, seraient dignes d’intérêt. Si l’on s’accorde volontiers sur l’accélération de l’acquisition des connaissance tout autant que sur celle des techniques il semble difficile d’établir une formule mathématique de la première tout autant que de la seconde d’où une difficulté certaine à les comparer ! Comme par ailleurs l’acquisition de nouveautés en entraine de précédentes dans les limbes du Léthé, la mise en place d’une mémoire absolue devient prégnante. Voilà d’une certaine façon, une partie du sujet abordé dans Rescue old data before it’s too late, (
L’homo sapiens et l’homo naledi auraient-ils entretenu des relations privilégiées, c’est une question d’actualité (Homo naledi Likely Roamed Earth with H. sapiens,
De « alter » : autre d’où altruisme : comportement qui se caractérise par des actes désintéressés. Le don, qui en est son expression la plus commune, peut s’exprimer dans de nombreux domaines et il est normal que celui de la science n’y échappe pas. C’est ce dont traite l’article, No researcher is too junior to fix science, (
Du grec τέχνη, la technique apparaît avec l’homme et a donc le même âge que lui, comme en témoignent les peintures pariétales où les premiers d’entre eux ont su tirer parti de la paroi rocheuse et de la couleur pour donner une représentation de leur corps par la représentation de leur propre main. Prométhée pourrait ainsi être l’inventeur de la technique quand il désacralise le feu pour l’offrir à l’homme que son frère Épiméthée a oublié dans sa distribution. La nature par sa domestication, sa dédivinisation, peut dès lors être utilisée. Ainsi a-t-on pu dire que la technique était l’arraisonnement de la nature. Mais si l’équilibre entre la nature et son utilisation par l’homme a eu son heure, il n’en est plus de même selon Heidegger pour qui l’homme après avoir dévoilée la dite nature la provoque quand la deep ecology la considère comme un objet de droit. On aurait donc toute raison de s’alarmer s’il ne se trouvait que la technique dédiée à un objet ne trouve un autre angle d’efficacité : en un mot trivial que l’on ne puisse pas utiliser un bâton pour autre chose que frapper. Or c’est bien ce qui est non seulement préconisé mais aussi réalisable comme le souligne l’article, Planetariums — not just for kids (