Archive for janvier, 2015

Un ver qui compte

mercredi, janvier 28th, 2015

neurocomic_cajalintheforestneurocomic_cajalintheforestneurocomic_cajalintheforestramonQui osera prétendre aujourd’hui que le cerveau d’un ver, le C. elegans, n’est pas devenu un outil indispensable à l’étude du fonctionnement neuronal des êtres vivants en général et de l’homme en particulier (Filming the Nematode Brain, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/41995/title/Filming-the-Nematode-Brain/) ! Le cerveau, cette boite noire qui pense mais ne se pense pas, reste un défi pour les chercheurs en neurosciences. En effet la première étape, décryptage des circuits, n’est pas nécessairement la plus simple. Depuis Ramon y Cajal et Heinrich Wilhelm Waldeyer, le neurone existe et la contiguïté a remplacé la continuité. De ce fait il a fallu imaginer une (des)  transmission(s) de l’information, ce qui d’un point de vue exclusivement mécanique a donné lieu à la recherche de circuits dont le décryptage n’est pas nécessairement l’étape la plus simple. Les techniques modernes n’ont été que des améliorations de ce qui était déjà connu et ce, plutôt d’un point de vue esthétique. Il  reste néanmoins toujours cette question lancinante, comment ça marche, comment passe-t-on d’une chaîne à un réseau ? Comment filmer un cerveau ? C’est chose faite chez ce vers déjà détenteur d’un prix Nobel par chercheur interposé (First Videos Created of Whole Brain Neural Activity in an Unrestrained Animal, http://www.technologyreview.com/view/534481/first-videos-created-of-whole-brain-neural-activity-in-an-unrestrained-animal/). Trois cent deux neurones, c’est quand même plus simple ! Des neurones spécifiques pour des actions spécifiques, attention, danger droit devant ! Ne pas croire, par ailleurs, que le but soit atteint, que se passe-t-il entre le centre de commandement et les effecteurs (et inversement !), on n’en sait pas plus, mais on sait peut-être comment faire pour arriver à le savoir !

L’algorithme et le filtre d’amour

dimanche, janvier 25th, 2015

ca015bSelon http://dept-info.labri.fr/ENSEIGNEMENT/INITINFO/initinfo/supports/book/node41.html, »l’algorithme est une méthode pour résoudre un problème particulier dont on est sûr qu’elle trouve toujours une réponse en un temps d’exécution fini.  Il est important, voire primordial, de se souvenir que l’algorithme donne toujours une réponse, tandis que le programme peut conduire à une boucle infinie (même référence) et de ce fait ne plus pouvoir s’arrêter. C’est sans doute la raison pour laquelle il vaudrait mieux se fier à un bon algorithme que même à un bon programme pour trouver à coup sur la bonne personne avec laquelle construire une vie à deux. Si les sites de rencontre actuels ne proposent pas encore l’algorithme mais le choix à partir de critères définis, photographiques et/ou psychologiques, c’est que le mot, sans doute, est encore peu attractif, à l’exception, peut-être du candidat mathématicien. C’est pourtant en formalisant une démarche identique que l’on aboutit à « Romance algorithm predicts if you’ll be lucky in love » (http://www.newscientist.com/article/mg22530042.600?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2015-0122-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.VMUTil05BYc). Il semble bien qu’il existe encore des réticences concernant la fiabilité de cette procédure qui devrait apparaître dans le commerce d’ici à  peu de temps. Il existerait pourtant un moyen infaillible ayant fait ses preuves au niveau le plus haut, le filtre d’amour, le seul problème étant de ne pas le faire boire à n’importe qui. Ce qui renvoie à la question précédemment évoquée : comment choisir la dite personne …..

Marcher ensemble

dimanche, janvier 25th, 2015

neolitiqDécouvert en 1882 par Robert Koch, génome séquencé en 1998, le Mycobacterium tuberculosis  responsable de la tuberculose, chemine au côté de l’homme de façon connue depuis Hippocrate. Alors que son traitement commence dans les années 1882 par la collapsothérapie, suivie par la chimiothérapie à partir de 1944,  la vaccination par le BCG mise en place en 1924 n’est plus obligatoire depuis 2007. Elle reste pourtant  recommandée pour les populations dites à risques en particulier les enfants (http://www.sante.gouv.fr/vaccination-par-le-bcg.html). Mais si toutes ces étapes sont connues de tous (ou presque), on en apprend aujourd’hui plus sur les premiers pas de cette maladie chez l’homme. En 460 avant J-C, un bout de chemin avait déjà été fait, puisque la bactérie et l’homme aurait déjà tissé des liens entre eux depuis six mille six cents ans  (Tracking Tuberculosis Over Time, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/41930/title/Tracking-Tuberculosis-Over-Time/)! Certes il s’agit d’une souche particulière , la lignée de Beijing  qui semblerait avoir pris naissance près du bassin du fleuve Yangtze. puis se serait répandue largement au delà du continent asiatique et serait devenue multi résistante aux différentes  thérapeutiques spécifiques. Si l’on comprend parfaitement que ces modifications puissent être contemporaines d’évènements sociétaux tels la révolution industrielle, la première guerre mondiale ou l’épidémie du VIH, il n’en reste pas moins vrai que la concomitance entre son apparition et la hausse de l’agriculture dans cette région pose le problème finalement intemporel de l’action de l’homme sur son environnement. Ecologie et principe de précaution bien conduits auraien-ilt pu éviter il y a six mille six cents ans  d’en arriver là !

 

Du nouveau ?

mardi, janvier 20th, 2015

homfembel4Rien de définitif dans ce récent article sur ce  qui pourrait être des nouveautés essentielles à propos des différences homme/femme …. (Crossed Wires, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/41919/title/Crossed-Wires/) puisque depuis des siècles on continue cette recherche essentielle de ce en quoi la gente masculine diffère de la gente féminine. L’explication selon laquelle ces deux entités figurent les deux moitiés d’une pomme, idée selon laquelle il existerait une complémentarité entre les deux sexes ne satisfait pas, à l’évidence, un grande partie des deux populations. Il est donc de bon ton de pointer ces différences, en s’appuyant entre autre sur les différences de fréquence dans la survenue d’une même maladie en fonction du sexe. Aujourd’hui, c’est un organe noble, s’il en fut, qui est sur la sellette, soit en d’autres termes : le cerveau a-t-il un sexe ? Impossible de se faire une idée précise quant à la réponse tant les avis semblent « mal » partagés, tant les conditions mêmes de l’étude semblent insuffisamment décrites ! Si l’on s’est intéressé à la taille, au poids, voire au nombre de neurones (!!!), il s’agit ici du « câblage » que l’on peut distinguer en homolatéral et controlatéral. Même s’il existe effectivement des différences entre l’homme et la femme, ce qui n’est pas évident à la lecture de l’article, on est en droit de se poser la question de savoir comment s’est fait le choix des deux échantillons dans le but de les comparer : neuf cent quarante huit individus (quatre cent vingt huit  mâles et cinq cent vingt et une femelles) entre huit et vingt deux ans. Même s’il s’agit d’individus jeunes, et donc en reconnaissant  que les expériences vécues sont moins nombreuse à huit ans qu’à vingt deux, il n’en est pas moins vrai que ces expériences existent, qu’elles sont fonction du milieu dans lequel elles interviennent et que les réponses apportées ne peuvent être identiques. D’où la question du primum movens, câblage vs situation : la situation modèle-t-elle le câblage, un câblage différent a-t-il modifié la réponse ? La science a ses limites. Il est heureux de se voir confirmer que l’homme n’est pas réductible à des données quantitatives seules.

Avatar

jeudi, janvier 15th, 2015

Avatars_of_Vishnu-9fa77Selon le Larousse (3volumes, 1965) : du sanskrit, avatara :descente sur terre d’un être divin, transformation, métamorphose de quelqu’un ou de quelque chose, mais aussi l’acceptation familière de malheur, d’accident fâcheux, voire depuis J. Cameron (2009), un discours sociétal et une prouesse technique. Aujourd’hui il se pourrait bien que l’on puisse en faire une alternative positive au principe de précaution. Il ne s’agit en effet de rien de moins que de construire un laboratoire virtuel dont le but serait de rendre possible une étude exacte de l’impact de l’homme sur la nature (Tropical paradise inspires virtual ecology lab, http://www.nature.com/news/tropical-paradise-inspires-virtual-ecology-lab-1.16710?WT.ec_id=NATURE-20150115). Foin des suppositions,  des prises de position stériles même si cela implique la suppression des discussions sans fin pour les longues soirées d’hiver. Se servir de la technique pour vérifier le bien ou le mal fondé du rôle de facteurs connus mais dont l’influence conjointe ne pouvait encore être appréhendée dans le cadre d’une approche holistique indispensable. Du virtuel au secours du réel  pour faire disparaître la vision que donne le petit bout de la lorgnette est une extrêmement bonne nouvelle.

Lamarck n’avait peut-être pas tort sur tout !

lundi, janvier 12th, 2015

22543_484791300112_419219510112_11302828_931935_nComme l’explique de façon à la fois didactique et humoristique les faiblesses de la théorie de l’évolution selon Lamarck « … Comme il était simple de démontrer que des souris auxquelles on a coupé la queue ne donnent pas naissance à des souris sans queue, sa théorie s’est peu à peu couverte de ridicule … » (Dossier: l’épigénétique, On 16.09.2010, in Dossiers, by Alan Vonlanthen, http://www.podcastscience.fm/dossiers/2010/09/16/dossier-l-epigenetique/), on a rapidement jeter aux orties le bain et l’eau du bain ! Et aujourd’hui retour sur investissement avec l’article, Stress Fractures (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/41708/title/Stress-Fractures/). On savait depuis une dizaine d’années déjà, qu’il existait un facteur de transcription nommé Ikaros, (appartenant à la famille des facteurs de transcription en « doigt de zinc ») impliqué de façon large dans le système immunitaire mais dont des altérations chez les femelles gestantes murines reproduisaient chez leurs nouveaux nés des conditions de stress identiques aux leurs. Maintenant, on sait également que chez l’homme des affections induites par de grandes situations de stress, se retrouvent non seulement chez les enfants mais aussi dans leur descendance, c’est à dire au delà de la deuxième génération. S’il est indispensable d’avoir des preuves de ce que la communauté médicale suggérait à la communauté scientifique en terme d’interrelation stress/affections, il n’est pas moins important d’insister sur le couple épigénétique/génétique, dont on découvre progressivement l’immense palette de rôles. Dans ce sens un projet (2010) ambitieux de longue haleine a été créé.  Baptisé : EpiTwin – The role of epigenetic factors in the aetiology of common complex diseases using twins, et  » … qui va s’intéresser aux différences d’expression génétiques de quelque 5’000 jumeaux en raison de leur style de vie et de leur hygiène alimentaire ...  » il aura l’immense avantage de pouvoir comparer deux à deux des individus armés d’un patrimoine génétique identique. Ainsi va s’éteindre cette autre  querelle des anciens et des modernes, pour une marche en commun des deux protagonsites !

Sous les pavés, la mer …..

dimanche, janvier 11th, 2015

imagination_doodle_by_naldojunio-d73vweyParmi tous les slogans proposés en mai 68, « l’imagination au pouvoir » montre aujourd’hui encore, toute son actualité comme en témoignent deux articles que chacun, selon son intime conviction, peut prendre ou non comme complémentaires. Mais quelque soit la position adoptée, l’intérêt réside en une prise de conscience de l’accélération sans limite des acquisitions scientifiques faisant de  l’homme le double parfait de l’apprenti sorcier de Walt Disney où  Mickey devant la progression probablement géométrique de ses balais devait avoir recours à plus fort que lui. Alors, que faut-il faire en l’absence d’un tel  plus fort ? Les prévisions établies sont dépassées, Book Excerpt from The Creativity Crisis (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/41856/title/Book-Excerpt-from-The-Creativity-Crisis/), et les besoins deviennent immenses puisqu’ils suivent nécessairement les progrès techniques, Reasons to be cheerful (http://www.nature.com/news/reasons-to-be-cheerful-1.16657?WT.ec_id=NATURE-20150108). Comment dés lors peut s’exercer cette prudence si  chère à Aristote ? Le principe de précaution souvent évoqué et trop appliqué, bride l’action et n’apporte aucune réponse puisqu’il évacue la question. Les lois établies pour une prévision spécifique se révèlent inadaptées puisqu’elles se voient rapidement dépassées par la réalité ? C’est l’expression même de l’aporie. L’imagination pourrait prendre alors tout son sens, et pourtant des apories persistent, puisqu’il se présente toujours une situation où l’impasse semble être la seule solution. Alors existera-t-il à jamais des champs où le réel reléguera l’imagination dans le domaine du virtuel ?

L’information en question …..

mercredi, janvier 7th, 2015

Public InformationSous le titre The bad luck of cancer (http://www.sciencemag.org/content/347/6217/12.summary Cancer often caused by ‘bad luck’, not genes, say Johns Hopkins researchers, http://www.news.com.au/lifestyle/health/cancer-often-caused-by-bad-luck-not-genes-say-johns-hopkins-researchers/story-fneuzlbd-1227172343837)( Cancer : une question de probabilités, http://www.courrierinternational.com/article/2015/01/02/cancer-une-question-de-probabilites) Bert Vogelstein and Cristian Tomasetti du Johns Hopkins University viennent de présenter les résultats d’une étude à propos de la survenue du processus cancéreux.  S’appuyant sur un modèle mathématique et négligeant deux types de cette affection qui auraient peut-être pu modifier la conclusion proposée, l’étude fait grand bruit et fait de se lever une première question dans le public : doit-on vraiment arrêter de fumer ou de boire en excès ? Comme il est habituel, la presse non/peu spécialisée a extrait de son contexte l’article en focalisant l’attention des lecteurs, peu au fait de la question, sur un titre « choc » qu’il faudrait comprendre au second degré. Il ne serait donc pas inutile d’enjoindre  la dite presse de proposer à ses lecteurs la lecture attentive d’un autre article Stem Cell Divisions Help Explain Cancer Risk (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/41827/title/Stem-Cell-Divisions-Help-Explain-Cancer-Risk/). Or  il n’est pas anodin de noter que la revue Science proposait déjà en complément de son article sur le manque de chance relative à l’apparition du cancer, cette seconde publication Variation in cancer risk among tissues can be explained by the number of stem cell divisions (http://www.sciencemag.org/content/347/6217/78.abstract). On ne le dira jamais assez, l’information est un outil dangereux, très dangereux quand la compréhension manque à l’informateur tout autant qu’à l’informé. Il existe en effet un mélange entre la dimension cognitive du discours et sa dimension performative au niveau de celui qui la reçoit. Ne plus recourir à une information censurée implique que la dite information soit responsable !

Pour le plaisir des yeux ….

dimanche, janvier 4th, 2015

13693015-funny-cartoon-scientist-hollywood-labCe que les anciens exprimaient par la locution mirabile visu, expression que les latinistes connaissent pour l’avoir apprise comme exemple de supin en u ! Quoiqu’il en soit l’expression est parfaitement adaptée à la vidéo, Micro Masterpiece (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/41828/title/Micro-Masterpiece/). On peut simplement en admirer les images, mais on peut aussi chercher à avoir quelques explications supplémentaires (Micro Master, (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/41680/title/Micro-Master/) : le pourquoi et le comment. Beauté de l’image dynamique qui rend compte sous la forme d’un accéléré de la mise en place d’une structure pluritissulaire. Comme la naissance, vie et mort d’une rose se déroulant sur quelques minutes, le spectateur peut prendre conscience en un raccourci saisissant du chemin parcouru entre  la microscopie statique (coupe semi fine, microscopie électronique) et la microscopie dynamique d’aujourd’hui. A l’image première d’une cellule immuable comme morte, immobilisée par ses contours rigides est venue se superposée celle d’ une cellule fluide, dont les contours et ses composants se déforment et s’adaptent à l’environnement. D’isolée cette même cellule a été replacée dans sa niche où elle a pu reprendre toute sa place. La technique au service de la connaissance et de l’esthétique !

Nuit, doucenuit …..

jeudi, janvier 1st, 2015

la-lectureAu lit on peut lire de différentes façons : normalement, le livre sur les genoux, la lampe de chevet sur le côté, plus dangereusement, sous la couette avec sa lampe électrique pour échapper à la sonnerie de l’extinction des feux. Aujourd’hui la tablette peut remplacer le support papier, et sa luminosité celle de la lampe. Attention danger (Powering Down, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/41781/title/Powering-Down/) (Evening use of light-emitting eReaders negatively affects sleep, circadian timing, and next-morning alertness, in PNAS. ) ! Moins bien dormir pourrait ne pas être franchement catastrophique sauf à considérer qu’il existe également des effets secondaires : cardiovasculaire métabolique  comme l’obésité, le diabète, voire le cancer ! L’étude porte sur douze bénévoles sains, moitié hommes, moitié femmes et compare les effets des deux types de lecture, classique et électronique sur une durée de deux semaines. Mais il est une question très importante à laquelle l’article n’a pas apporté de réponse : les lectures étaient -t-elles les mêmes ? Il est quand même indispensable de savoir ce que l’on préfère lire sur papier et sur tablette, et quelle est la personnalité de celui qui préfère lire sur son livre par rapport à celui qui préfère sa tablette ! Il convient de ne jamais ignorer les possibles biais de recrutement (LOL) !!