“Ton père” ou bien plutôt un ancêtre de celui-ci et c’est là où l’attention est pleinement requise “… Car vous ne m’épargnez guère …” , puisqu’effectivement les gènes ancestraux ne sont pas pour rien dans l’hérédité actuelle des humains (‘More Neanderthal than human’: How your health may depend on DNA from our long-lost ancestors). Si la lignée des néandertaliens a disparu il y a environ quarante mille ans, sans que la raison en ait été clairement établie, elle n’en persiste pas moins dans la lignée moderne de l’H. sapiens. Bien que leurs origines géographiques et leurs dates d’apparition aient été différentes ils se sont non seulement croisés mais aussi mélangés et accouplés. C’est ainsi que des “dizaines de millions d’années” plus tard, persistent des traces indélébiles dans le génome de l’homme d’aujourd’hui . Si les chromosomes sexuels sont particulièrement pauvres en ADN néandertalien, il n’en est pas de même pour les autosomes. Car si l’ADN néandertalien a été pour l’homme moderne particulièrement délétère, la nature faisant bien les choses en a conservé deux pourcents du génome, mais selon une répartition très variable. Cette conservation s’exprime différemment. Ainsi certains traits de l’apparence physique tout autant que l’existence d’une horloge biologique peuvent-ils être le reflet d’une empreinte des pérégrinations de ces très lointains ancêtres. Malheureusement tout n’est pas rose dans cette transmission, en particulier ce qui concerne le système immunitaire. Mais la persistance de fragments d’ADN néandertaliens est d’un intérêt considérable. En effet il ne s’agit pas seulement d’enquêter sur ses ancêtres mais aussi d’explorer ce que ce passé peut encore et toujours apporter au présent.
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Si ce n’est toi, c’est donc ton père
samedi, mai 25th, 2024Un outil performant
jeudi, septembre 9th, 2021Il n’y a aucun doute, les anciens avaient pleinement raison : la nature a horreur du vide et elle fait bien les choses. En voici encore un exemple que les découvertes scientifiques du monde d’aujourd’hui racontent lorsque l’on veut bien tendre l’oreille et leur accorder une bienveillante attention. Depuis la découverte de l’ADN en 1869, et celle de sa structure en double hélice en 1953, l’idée qu’un but avait été atteint n’a heureusement jamais été évoquée tandis que celle d’un extraordinaire outil s’imposait. Ainsi en est-il de cette découverte concernant ces fragments d’un ADN que l’on attendait pas, qui ont eu l’heureuse idée de s’intercaler et que l’on débusque au sein de ceux dont on avait déjà connaissance. Que confirment-ils ? (The Extinct Species Within) Que des “mélanges” ont toujours eu lieu, en tous temps, en tous lieux ! Qu’apprennent-ils ? Qu’il manque des étapes dont il ne persiste que le fantôme ! Et donc parmi les espèces qui se sont croisées, il manque des protagonistes dont on ne retrouve qu’une portion d’ADN, telle la fiche qui objective dans le rayon d’une bibliothèque le livre qui y fut emprunté. Cette découverte porte un nom : introgression adaptative. Mais si le mot est nouveau, le processus ne l’est pas et l’homme l’utilise depuis longtemps de même que MR Jourdain philosophait sans le savoir .. Mais surtout, l’homme a tout intérêt à prendre connaissance de son héritage et de celui des vivants avec lesquels il vit car il ne devrait pas y avoir de mal à pouvoir se faire du bien !
Encore un problème d’héritage !
samedi, décembre 1st, 2018Le fantasme de l’existence d’une mère de l’humanité s’est trouvé grandement conforté lorsque l’Eve mitochondriale fit son apparition, elle qui venait fort heureusement contrebalancer Pandora et sa boite, Eve et sa pomme. Elle pouvait alors postuler pour assouvir une vraie vengeance contre ces individus du sexe féminin qui ne représentaient que la face sombre de l’humanité. Elle pouvait par ailleurs prétendre à une place de choix dans l’action de la transmission d’un ADN particulier celui que renferme la mitochondrie. Il faut reconnaitre que cette dernière est un organite tout à fait particulier puisque l’on admet (presque) aujourd’hui qu’elle est le fruit d’un processus d’endosymbiose, ce qui pourrait expliquer que les dites mitochondries aient conservé leur propre génome bien que très réduit. Pour que l’humanité ne soit pas redevable que d’une seule mère, on mit en place un père universel, l’Adam chromosome Y. Mais un match nul ne signe pas la fin des hostilités comme pourrait le laisser supposer l’article : Dads (Not Just Moms) Can Pass on Mitochondrial DNA, According to Provocative New Study (https://www.livescience.com/64172-mitochondrial-dna-dads.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20181128-ls). Ainsi si l’on savait que les mitochondries d’origine paternelle disparaissent lors de la pénétration du spermatozoïde dans l’ovocyte (Comment l’ovocyte fécondé se débarrasse des mitochondries paternelles, http://www2.cnrs.fr/presse/communique/2331.htm), on avait également eu connaissance dès 2004, d’une transmission possible sans y croire vraiment. Il va falloir réviser ce doute à la lumière des dernières découvertes (cf article cité plus haut) qui, si elles ne suppriment pas l’Eve mitochondriale ne la confortent pas non plus ! Sic transit gloria !
Une nouvelle cocotte qui n’est pas en papier !
samedi, février 17th, 2018Il n’est pas d’enfant qui ne connaisse le mot “origami” et sa signification sans aucunement pratiquer la langue de l’Empire du Soleil Levant. A la question “qu’est-ce qu’un origami”, la réponse se doit d’être “pliage de papier”. Rien de plus simple en apparence, mais en apparence seulement car certaines figures obtenues relèvent de l’œuvre d’art. Mais cet art vieux de plusieurs siècles sait aussi faire preuve d’adaptation en choisissant un nouveau domaine d’application, celui de la biologie. Akira Yoshizawa serait le créateur d’au moins 50 000 pliages différents ainsi que du système international Yoshizawa-Randlett (1950), qui permet de coder les différents plis de l’origami à partir de symboles et diagrammes représentant le processus de création d’un pliage. Paul Rothemund, nouveau maitre en origami (2006) modèle des structures bi- ou tridimensionnelles en utilisant une longue chaîne d’ADN viral. Origamiste un jour, origamiste toujours, on est en droit d’écrire qu’il n’y a aucune différence entre maitre Akira Yoshizawa et Paul Rothemund puisque les œuvres de ce denier ont fait l’objet d’une exposition au MOMA (https://www.scientificamerican.com/article/dna-origami/). Mais un artiste a plusieurs domaines d’expression et le support conditionne la finalité de l’objet composé. Ainsi en est-il des pliages d’ADN que Yan et ses collègues, à la suite des travaux de Paul Rothemund, ont utilisés pour mettre au point un nano robot tubulaire destiné à cibler un site tumoral (DNA Robots Target Cancer, https://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/51717/title/DNA-Robots-Target-Cancer/&utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2018&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=60643722&_hsenc=p2ANqtz-81hoCW1sTkkz1uBjLG-49sP0jiu7R1Si5_wANCSbvdGT-skw5zZ1iGM-VnV8t1WVcW6fna9y8zIiRKhin_O0N0bYEbbQ&_hsmi=60643722/). Quelques vérifications avant embarquement sont peut-être encore nécessaires mais les spectateurs du Voyage Fantastique ne risquent pas d’être étonnés, ils vont simplement échanger le Proteus (https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Voyage_fantastique_(film,_1966) contre un moyen plus moderne de locomotion !
Elles n’ont pas fini de faire parler d’elles !
lundi, avril 10th, 2017Elles ne datent pas de leur découverte il y a 160 ans mais proviennent probablement de l’endosymbiose d’une alpha-protéobactérie il y a environ 2 milliards d’années selon la théorie développée et argumentée par Lynn Margulis dès 1966. En 1980, on les voient s’enrichir d’un ADN spécifique d’origine maternelle puisque la quasi totalité des mitochondries après fécondation provient de la mère ; les mitochondries paternelles étant pour la plus part d’entre elles localisées au flagelle qui lui, ne pénètre pas l’ovocyte. Ce qui entraîne une certaine part de responsabilité maternelle : côté pile de la médaille le concept d‘Eve mitochondriale (il y aurait cent cinquante mille ans …), côté face ce que l’on a appelé les mitochondropathies dont le dénominateur commun est un déficit de la chaîne respiratoire mitochondriale (Maladies mitochondriales, http://campus.cerimes.fr/genetique-medicale/enseignement/genetique9/site/html/1.html). La presse s’est récemment intéressée à une nouvelle manipulation ayant donné lieu à des publications au titre provocateur que l’on pourrait résumer par “Un bébé, trois parents“. Cet enfant, maintenant âgé de un an, continue (et risque de continuer) de poser des questions certaines ayant été provisoirement résolues, d’autres auxquelles on croyait avoir répondues, d’autres enfin auxquelles on n’aurait pas pensé ! (Genetic details of controversial ‘three-parent baby’ revealed, http://www.nature.com/news/genetic-details-of-controversial-three-parent-baby-revealed, http://www.nature.com/news/genetic-details-of-controversial-three-parent-baby-revealed-1.21761?WT.ec_id=NATURE-20170406&spMailingID=53784341&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1140784154&spReportId=MTE0MDc4NDE1NAS2). Il est certain que si l’on excepte la description du procédé employé (Live birth derived from oocyte spindle transfer to prevent mitochondrial disease, http://www.rbmojournal.com/article/S1472-6483(17)30041-X/fulltext) qui s’adresse à la communauté scientifique, l’horizon n’est pas nécessairement dégagé en particulier en raison de ce problème essentiel qu’est le refus des parents de faire suivre leur enfant. Si l’on veut établir une comparaison avec la définition du “consentement éclairé” sensé effacer l’asymétrie entre le médecin qui sait et le patient qui ignore on se trouve devant une situation bien plus angoissante puisqu’aucune des deux parties en présence ne sait quoi que ce soit ! A quelle aune devient-il aujourd’hui possible de juger le savant ?
Pourquoi elle et pas lui ?
jeudi, juin 30th, 2016On n’en est pas certain mais il n’est pas impossible que ce ver ait été créé pour apporter des réponses aux interrogations nombreuses ( peut-être pas toutes néanmoins) que se pose l’homme. Le Caenorhabitis elegans vient encore de frapper fort. S’il ne résout pas toutes les questions se rapportant à l’ADN mitochondrial, il en résout pourtant quelques unes. Il est de notoriété publique que les mitochondries ont ceci de particulier c’est de renfermer un ADN d’origine exclusivement maternelle, ce qui a été de première utilité dans l’étude des populations. Aujourd’hui les chercheurs ont mis en évidence chez le célèbre ver, un gène codant pour une enzyme impliquée dans la dégradation de l’ADN mitochondrial paternel après fertilisation de l’œuf (Why Paternal Mitochondria Aren’t Passed On to Offspring, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/46414/title/Why-Paternal-Mitochondria-Aren-t-Passed-on-to-Offspring/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=31024464&_hsenc=p2ANqtz–16Pt0u2eTPmYHViE3PZXpK3kQSjhm7MBIKPL1XMz3Rs6EHsBjGv4Fz8t1ILNZ8Y4dG0uGBaAHU-K–vFaSHLd8K4UrA&_hsmi=31024464). L’absence de ce processus serait fatale au développement ultérieur. Comme chez le ver, la première étape déterminante chez l’homme, intervient au moment de la fécondation, selon le chromosome sexuel du spermatozoïde fécondant . S’il s’agit d’un chromosome Y, la différenciation se fera vers la masculinisation. S’il s’agit d’un chromosome X et en l’absence de chromosome Y, la différenciation s’orientera vers la féminisation. Les deux exemples suivants ne nécessitent peut-être pas d’être portés à la connaissance des groupes se revendiquant de la gender theory. Rappelons que pour Judith Butler c’est le genre qui construit le sexe et donc on voit mal comment intégrer les deux éléments suivants : premièrement le développement ultérieur de l’œuf du Caenorhabitis elegans nécessite la disparition de l’ADN mitochondrial chez le mâle, deuxièmement chez l’homme, c’est l’absence du chromosome Y qui autorise le développement de tractus urogénital femelle après un stade d’indifférenciation. Ce qui procurerait d’une part à certains/certaines des arguments à propos de l’idée de compétition et d’autre part de relancer un débat d’une importance capitale à savoir le remplacement du terme séminaire par celui d’ovarium !
Tic Tac, Tic Tac
dimanche, novembre 15th, 2015Le vieillissement tel que chacun le vit dans son extériorité, c’est aussi le vieillissement de l’ADN cellulaire qui au fur et à mesure que le temps s’écoule, s’altère et dont les réparations sont de moins en moins performantes. Par ailleurs des phénomènes de mutation interviennent à un cadence que des éléments extérieurs peuvent accélerer. Le problème majeur vient du fait que la survenue de ces détériorations loin d’avoir des avantages n’a, au contraire, que des désavantages. Jusqu’à présent, on ne possédait que peu d’éléments concernant la temporalité de leur survenue . L’existence d’un système équivalent à celui d’une horloge à propos du vieillissement de l’ADN vient d’être prouvé. Or qui dit horloge, sous entend ipso facto possibilité d’agir sur la dite horloge comme par exemple la possibilité de la remettre à l’heure (‘Death clock’ in cells could tell you when you’ll get cancer, https://www.newscientist.com/article/mg22830475-100-death-clock-in-cells-could-tell-you-when-youll-get-cancer/?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2015-1211-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS) ! Il vient alors immédiatement à l’esprit l’idée selon laquelle il serait possible de retarder la survenue de certaines mutations, et par voie de conséquence la survenue de certains cancers. L’idée suivante étant bien évidemment de ratarder le vieillissement lui-même et pourquoi pas de s’attaquer ensuite à l’échéance ultime ! L’homme, conscient de sa finitude, serait-il en passe d’envisager d’en modifier l’inéluctabilité !
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Happy Birthday !
vendredi, avril 26th, 2013On peut probablement rattacher un des moments forts de la biologie du XX° siècle à la découverte de la structure en double hélice de la molécule d’ADN. Cette découverte se place en effet, comme la mise en place du concept de la cellule, dans une perspective de l’unicité du monde vivant. Au lendemain du décès de François Jacob, Prix Nobel de Médecine ou Physiologie, en 1965 avec André Wolff et Jacques Monod, cet anniversaire (Happy birthday DNA, http://www.the-scientist.com/TheScientist/emails/daily/2013/04/25a.html) semble tomber à point comme un rappel indispensable de cette avancée dans la connaissance de ce que Jacques Monod a également appelé dans “Le Hasard et la Nécessité” l’invariant universel. On touche là à deux notions essentielles : celle qui place le vivant et le fait scientifique dans le temps. Chaque nouvel individu est ainsi vieux de plusieurs millions d’années du fait de son ADN, tandis que le fait scientifique n’est que la révélation en termes devenus compréhensibles de ce qui est inscrit dans la nature depuis son origine (R. Poincaré). On devra prendre son temps pour lire tous les articles du TheScientistDaily qui, s’ils ne peuvent pas être exhaustifs, présentent néanmoins plusieurs points de référence sur le sujet.
Nobel de Physiologie et Médecine, 2012
vendredi, octobre 12th, 2012A tous ceux qui veulent vraiment se tenir au courant mais pas uniquement pour briller dans les cercles de conversations parisiens, il faut conseiller deux lectures et trois conférences. La première lecture colle à l’actualité sous le titre Reprogrammed Cells Earn Nobel Honor (http://news.sciencemag.org/sciencenow/2012/10/physiology-or-medicine-nobel.html). On y traite rapidement des deux heureux lauréats et non moins rapidement de leurs travaux. La seconde est un texte plus ancien (2005) de N. le Douarin sur Les ARN interférents: une nouvelle clé pour comprendre le génome, (http://www.academie-sciences.fr/activite/prix/S151105_ledouarin.pdf). Mais pour compléter et élargir le débat, tout en revenant aux lauréats, il n’est pas inutile d’écouter les trois conférences qu’elle a données à la Cité des Sciences (2008) à propos des cellules souches (http://www.cite-sciences.fr/fr/conferences-du-college/programme/c/1239026846457/les-cellules-souches/p/1239022827697/). Depuis l’époque des chimères caille-poulet dont elle est “l’inventeur“, N. Le Douarin ne cesse d’explorer les domaines qui s’attachent au développement en général tout en le dépassant. Comme G. Canguilhem, elle aborde Le normal et le Pathologique, mais c’est son approche qui lui permet d’expliquer le premier par le second. La science est belle quand elle est riche d’espoirs.
Infalsifiabilité ?
jeudi, juillet 28th, 2011Le journal “Science” (impact factor élevé), vient de publier un “rectificatif” à un article récemment paru et concernant des gènes relevants dans des populations dites âgés.
Il semble que des erreurs se soient glissées en particulier en ce qui concerne des vérifications par des puces à ADN.
Certains s’étonnent qu’une revue aussi prestigieuse ait accepté un article dont on ne saurait dire selon K. Popper qu’il était ou non “infalsifiable”.
N’oublions jamais le canular-pastiche de Sokal, publié dans la revue Social Text, et n’ayant lui, subi aucune vérification d’un quelconque comité de lecture !