Les représentations pariétales de l’art rupestre se sont imposées comme art du paléolithique au début du XIX° siècle après des polémiques tenant essentiellement à la non reconnaissance première de leur véracité. Leur interprétation est encore sujette à hypothèses et repose essentiellement sur la signification que l’on accorde à l’image pour l’humanité, symbolique, votive, ou simple prise de conscience d’un environnement. Quoiqu’il en soit, il s’agit bel et bien d’un art puisque la nature n’en est pas l’exécutant. Le dessin chemine donc de concert avec l’homme depuis peut-être trente mille ans sans que celui ci ne s’en lasse ; l’écriture n’est-elle pas par ailleurs dessin ! Pas plus Gutenberg et ses caractères mobiles que Nicéphore Niepce et son procédé héliographique n’ont été en mesure d’empêcher l’homme de dessiner. Le dessin quand il est scientifique tient lui aussi une place importante en raison de son rôle didactique non dénué d’une réelle esthétique comme en témoignent les publications anciennes. Ainsi les Archives de Ramon y Cajal et de l’Ecole Histologique Espagnole (http://www.unesco.org/new/fr/communication-and-information/resources/multimedia/photo-galleries/preservation-of-documentary-heritage/memory-of-the-world-nominations-2016-2017/spain-archives-of-santiago-ramon-y-cajal-and-the-spanish-neurohistological-school) ont-ils fait l’objet d’une communication à l’UNESCO dans le domaine « Mémoire du Monde » en 2017. Quelle ne devrait pas être la fierté retrouvée de tous ces illustrateurs s’il leur était donné d’avoir connaissance de l’article The comeback of hand drawing in modern life sciences. Il s’agit en fait du projet Cytopic : Dessiner les sciences du vivant (https://explore.univ-psl.fr/fr/thematic-focus/dessiner-les-sciences-du-vivant-le-projet-cytopic) dont le but est essentiellement didactique rejoignant ainsi la grande lignée de tous les dessinateurs scientifiques. Alors les illustrations étaient l’expression d’observations précises et multiples et ceux qui les réalisaient étaient également des artistes admirés. Le sensible y est glorifié par une observation du modèle qui permet et invite à l’apprentissage. Et qu’est-ce que l’apprentissage sinon une voie qui mène à la connaissance.
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Rien de neuf sous le soleil
mercredi, février 28th, 2018Une nouvelle cocotte qui n’est pas en papier !
samedi, février 17th, 2018Il n’est pas d’enfant qui ne connaisse le mot « origami » et sa signification sans aucunement pratiquer la langue de l’Empire du Soleil Levant. A la question « qu’est-ce qu’un origami », la réponse se doit d’être « pliage de papier ». Rien de plus simple en apparence, mais en apparence seulement car certaines figures obtenues relèvent de l’œuvre d’art. Mais cet art vieux de plusieurs siècles sait aussi faire preuve d’adaptation en choisissant un nouveau domaine d’application, celui de la biologie. Akira Yoshizawa serait le créateur d’au moins 50 000 pliages différents ainsi que du système international Yoshizawa-Randlett (1950), qui permet de coder les différents plis de l’origami à partir de symboles et diagrammes représentant le processus de création d’un pliage. Paul Rothemund, nouveau maitre en origami (2006) modèle des structures bi- ou tridimensionnelles en utilisant une longue chaîne d’ADN viral. Origamiste un jour, origamiste toujours, on est en droit d’écrire qu’il n’y a aucune différence entre maitre Akira Yoshizawa et Paul Rothemund puisque les œuvres de ce denier ont fait l’objet d’une exposition au MOMA (https://www.scientificamerican.com/article/dna-origami/). Mais un artiste a plusieurs domaines d’expression et le support conditionne la finalité de l’objet composé. Ainsi en est-il des pliages d’ADN que Yan et ses collègues, à la suite des travaux de Paul Rothemund, ont utilisés pour mettre au point un nano robot tubulaire destiné à cibler un site tumoral (DNA Robots Target Cancer, https://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/51717/title/DNA-Robots-Target-Cancer/&utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2018&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=60643722&_hsenc=p2ANqtz-81hoCW1sTkkz1uBjLG-49sP0jiu7R1Si5_wANCSbvdGT-skw5zZ1iGM-VnV8t1WVcW6fna9y8zIiRKhin_O0N0bYEbbQ&_hsmi=60643722/). Quelques vérifications avant embarquement sont peut-être encore nécessaires mais les spectateurs du Voyage Fantastique ne risquent pas d’être étonnés, ils vont simplement échanger le Proteus (https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Voyage_fantastique_(film,_1966) contre un moyen plus moderne de locomotion !
« … dessine moi une fleur… »
lundi, février 12th, 2018Paléontologie : discipline scientifique qui étudie les restes fossiles des êtres vivants du passé et les implications évolutives ressortant de l’étude de ces restes (https://fr.wikipedia.org/wiki/Pal%C3%A9ontologie). Tout ce qui touche le vivant, touche l’homme et le monde végétal a tout autant droit que le monde animal à son attention. Ainsi la paléobotanique analyse-t-elle les structures végétales fossilisées. Le domaine est ancien, Aristote lui-même ne distinguait-il pas les plantes qui ne se déplaçaient pas contrairement aux animaux ce qui témoigne d’une fine observation ! C’est en effet grâce à elle que se mettent en place ressemblances et différences, point de départ des toutes premières classifications. Reste néanmoins à établir, et c’est forcément beaucoup plus difficile ce qui était avant ce que l’on a sous les yeux. C’est la raison d’un ambitieux projet dénommé eFlower (https://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&u=http://eflower.myspecies.info/&prev=search) répondant à une base de données de caractères floraux alimentée par plusieurs équipes de chercheurs. Et aujourd’hui comme hier, quand on ne sait pas on imagine, sauf que les prédictions tendent à se rapprocher d’une réalité en raison de l’utilisation d’outils qui n’ont plus rien de la boulle de cristal. C’est cette nouvelle façon de faire qui introduit un différentiel entre « une réalité et la réalité » comme le souligne l’article Debate blooms over anatomy of the world’s first flower (http://www.nature.com/articles/d41586-018-01539-8?WT.ec_id=NATURE-20180209&spMailingID=55939187&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1341194322&spReportId=MTM0MTE5NDMyMgS2). Mais le problème soulevé est de taille puisqu’il pose une question aussi vieille que l’utilisation des statistiques elles-mêmes : ce qui est statistiquement possible peut-il être ipso facto biologiquement possibles ? Existe-t-il des arguments recevables et convaincants, ou bien est-on confronté une fois encore à une infernale aporie ?
« Géo, trouve tout … »
mardi, février 6th, 2018Une traduction peut ne pas être parfaitement intelligible ce qui est le cas du mot serendipity, un nom pas vraiment commun, qui fut proposé par Horace Walpole, dernier fils de Robert Walpole lord du Trésor en 1721. Le terme français sérendipité n’était toujours pas répertorié dans les dictionnaires en juillet 2016 (https://www.scienceshumaines.com/serendipite-mot-de-l-annee_fr_24741.html) et ne semble pas plus l’être aujourd’hui . Cette traduction est peu explicite, la fortuité pourrait être plus adaptée puisqu’elle parle de quelque chose qui intervient de façon inattendue. Les découvertes inattendues sont légion ; il en existe un exemple qui vient immédiatement à l’esprit, celui de la découverte de la pénicilline par A. Flemming. Combien de fois n’a-t-il pas été proposé aux lycéens apprentis philosophes dans le but de pouvoir discuter de l’introduction du facteur hasard, que la démarche scientifique aurait tendance à ignorer pour certains à réfuter pour d’autres. Et pourtant l’esprit scientifique ne peut se départir d’une curiosité active et d’un esprit critique menant au doute raisonnable. L’exemple de la pénicilline est loin d’être le seul mais ce qui est frappant, quelque soit le domaine considéré, c’est la récupération d’un inattendu que l’on va incorporer dans la démarche scientifique à laquelle cette particularité semblait ne pas appartenir. Pourrait alors intervenir la notion d’intuition intellectuelle ou intuition d’invention qui répond à l’ηὕρηκα d’Archimède. C’est dans un sens le sujet de l’article,The serendipity test (http://www.nature.com/articles/d41586-018-01405-7?WT.ec_id=NATURE-20180202&spMailingID=55891285&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1340119441&spReportId=MTM0MDExOTQ0MQS2) qui propose « l’idée un peu folle » d’un test appliqué à la sérendipité. Que l’auteur veuille convoquer l’économie au chevet d’une recherche intuitive ne doit pas cacher l’essentiel à savoir qu’il s’agit d’une réflexion princeps sur les conditions d’acquisition de la connaissance scientifique, processus également connu sous le terme d’heuristique.
Il a du nez …
vendredi, février 2nd, 2018Le Nez est un appendice corporel qui défie le temps puisque plusieurs personnages réels ou imaginaires ont acquis leur notoriété grâce à lui. Ainsi en est-il de Cléopâtre aussi bien que de Cyrano de Bergerac mais aussi de Pinocchio chez lequel le nez devient indice de comportement au regard du mensonge. On peut également juger de son importance quand on se réfère aux différentes expressions dans lesquelles ce substantif constitue le mot clé. Le nez c’est le signe extérieur du sens olfactif qui chez l’homme a beaucoup perdu par rapport à celui toujours présent dans l’espèce animale en général. Malgré cette piètre performance l’olfaction qui ne peut être dissociée de la gustation, n’a pas perdu de son attrait comme en témoignent l’engouement pour l’aromathérapie et la parfumerie à laquelle on rattache un domaine plus spécifique, celui des phéromones. On en distingue deux groupes dont les phéromones « signal » auxquelles appartiennent les attractants sexuels des mammifères. Par le biais de ses hameçons publicitaires le commerce s’est emparé du sujet même si chez l’humain l’activité phéromonale s’est réduite à peau de chagrin en raison même de l’état vestigial des structures anatomiques qui en sont responsables et c’est le sujet de l’article Do Human Pheromones Exist? (https://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/51445/title/Do-Human-Pheromones-Exist-/&utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2018&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=60186240&_hsenc=p2ANqtz–t0C9nutTiH6VcKe5UECAm0P2vp_MKKMSwbkpurbsICB_eT2sw0VoKk2X0D5pG5s1l093fCWXGPs9MGhSW3kT_bel0WA&_hsmi=60186240). Des preuves d’une quelconque attraction sexuelle d’un produit cosmétologique, que nenni, par contre, un effet placebo d’autant plus performant que le prix du dit produit est élevé là, la preuve n’en est plus à faire !