Archive for septembre, 2015

Trop, c’est trop !

mercredi, septembre 30th, 2015

infobesitepart01-300x195Deux mots identiques qui s’entrechoquent, et c’est une réflexion qui s’impose car sous cette expression “triviale” c’est une vérité qui  pointe le bout de son nez. L’adverbe sus cité exprime en effet qu’une limite raisonnable a été dépassée entraînant le basculement dans un autre monde, celui de l’excès. Sans aller jusqu’à comparer la tempérance aristotélicienne, d’un monde raisonnable, à l’hubris, d’un monde déraisonnable, il s’agit quand même de montrer que l’excès induit un effet totalement inverse à celui que l’on attend. Ainsi en est-il de l’excès d’informations, qu’il s’agisse de celles qui inondent quotidiennement le paysage de chacun que de celles qui affectent des domaines qui se devraient d’être plus privilégiés car plus restreints. Ainsi en est-il des informations scientifiques dont l’abondance telle une logorrhée étourdit et interdit la réflexion et de ce fait le choix éclairé. C’est le sujet de la publication , Data “Overflow” Compromising Science? (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/44102/title/Data–Overflow–Compromising-Science-/) reprenant l’article , Point of view: Overflow in science and its implications for trust( http://elifesciences.org/content/4/e10825#sthash.95vg0MhQ.dpuf). Plus grave, peut-être, serait la mise en place d’un schéma que le chercheur se devrait d’adopter, courir toujours plus vite, sans but véritable autre que celui de se survivre et non pas de faire vivre la science ! Finie l’émulation de quelques uns, place à la médiocrité de tous par étouffement réciproque !

Le tour du monde en quatre vingt jours

dimanche, septembre 27th, 2015

1406410190-J2aJules Vernes a fait voyager Philéas Fog par delà les cinq continents. On est en 1872 et c’est le siècle de la révolution industrielle. JY Cousteau (et L. Malle),  avec Le Monde du silence en 1955 puis le Monde sans soleil en 1965, imagine ce sixième monde où la vie de l’homme pourrait peut-être exister. Estimant (certainement) que ce nombre n’était pas suffisant, l’homme a choisi d’en créer un septième  (Le 7e continent de plastique : ces tourbillons de déchets dans les océans
 http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/05/09/le-7e-continent-de-plastique-ces-tourbillons-de-dechets-dans-les-oceans_1696072_3244.html#LVcwzuWLjovIfAzG.99!). Il est vrai, assez peu stable, insuffisamment même pour s’y installer, il représente pourtant une superficie à peu près équivalente à celle d’un tiers des Etats Unis ou six fois celle de la France. Il s’agit surtout d’une plaque de déchets dérivant dans le nord de l’océan Pacifique, terre de mort pour les habitants aquatiques  tout au long de la chaine alimentaire. Personne n’ignore l’impact du monde des plastiques, parmi lesquels les  emballages, dont la durée de vie sans être éternelle est très largement supérieure à celle des hommes. Mais il s’agit là d’un monde visible, macroscopique . Il existe aussi un monde microscopique d’autant plus redoutable ! Microscopique mais largement présent, puisqu’il entre dans la préparation de nombre de produits cosmétologiques ayant récemment envahi le marché (In the name of beauty, http://www.nature.com/news/in-the-name-of-beauty-1.18398?WT.ec_id=NATURE-20150924&spMailingID=49614214&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=763182077&spReportId=NzYzMTgyMDc3S0). “Miroir, mon beau miroir, dis moi quelle est la plus belle”, la sorcière des frères Grimm n’a plus besoin d’une pomme empoisonnée, le poison est présent dans la crême et l’on peut même affirmer que la peine est double : la publicité est mensongère et l’habitat marin est détruit !

Avoir son propre nuage !

vendredi, septembre 25th, 2015

Para227167Etre dans les nuages est une expression qui va (enfin) pouvoir s’employer littéralement puisqu’il vient d’être montré, People Emit Unique Microbial Clouds (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/44066/title/People-Emit-Unique-Microbial-Clouds/, d’après l’article, Humans differ in their personal microbial cloud, https://peerj.com/articles/1258/) que chaque individu possédait autour de lui un nuage de microbes qui lui était propre ! A l’évidence le biotope human s’élargit chaque jour. Il semblait normal que les organes du milieu interne tout autant que le revêtement cutané fussent propriétés de l’individu considéré. Mais il était beaucoup moins évident que l’environnement immédiat du dit individu lui appartint également. C’est pourtant le cas ! Mais il y a loin encore de la coupe aux lèvres,  d’un milieu stérile à un milieu ambiant ordinaire. Pourtant malgré une contamination on ne peut plus vraisemblable, cette nouvelle signature existe bel et bien, ainsi n’en finit-on pas de définir l’individu.   Peut-être un jour, la police se verra-t-elle offrir un nouveau test scientifique comme de  pister un criminel à partir de son nuage microbien. Plus raisonnablement,  il s’agit là de la mise en évidence d’un nouveau mode de transmission microbien interindividuel. Ainsi sans le savoir,  les habitants des mégapoles asiatiques se sont-ils déjà appareillés pour pallier à cet inconvénient à mois qu’ils ne veuillent pas être reconnus par leur nuage personnel !

Ecosystème humain

lundi, septembre 21st, 2015

ego-natureL’écosystème est un sujet dont il est largement question depuis Sir Arthur George Tansley, botaniste britannique (1871-1955) qui crée le terme. Le microbiome est un sujet dont il est largement question depuis plus longtemps que l’on croit, puisque le microbiote auquel il se réfère est la vision élargie d’un monde ancien connu sous le nom de microflore (exemple la microflore intestinale). Il aurait été anormal que l’un ne fasse pas partie de l’autre et peut-être plus anormal encore que l’homme n’y soit pas impliqué. Heureusement ce n’est pas le cas : il existe bien un écosystème humain dont fait partie un microbiome ubiquitaire dont l’espace ne cesse de s’étendre. Ce dont il est question dans l’article Skin Microbes Help Clear Infection (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/44001/title/Skin-Microbes-Help-Clear-Infection/) est particulièrement intéressant dans la mesure où il est question du microbiome cutané humain qui non seulement serait l’équivalent d’une signature (à l’instar des empreintes digitales) mais encore qui conforte l’idée ancienne d’une barrière de protection, qui de passive est à l’évidence a tous les caractères d’une barrière active. A partir d’une étude, qui quoi qu’on en dise, reste ethiquement discutable, le microbiome cutané se révèle, en fonction de l’individu, plus ou moins efficace dans la résolution de l’infection inoculée. Mais c’est cette constation en elle-même qui pose la vraie question : la place exacte du microbiome cutané (dans le cas présent) dans la gestion de l’infection par l’organisme. Et d’une façon plus générale, comment doit-on envisager la place de l’écosystème humain dans l’équilibre de la communauté des êtres vivants ?

ΓΝΩΘΙ ΣΕΑΥΤΟΝ ( NOSCE TE IPSUM)

dimanche, septembre 20th, 2015

Petit_larousse_illustre,_1906,_pages_roses.djvuLes pages roses du dictionnaire Larousse (connues des plus anciens !) ont permis à un certain nombre de lecteurs de faire montre d’un savoir qu’ils auraient aimé encyclopédique et ancien mais le plus souvent limité et d’acquisition récente. Or il se trouve que cette maxime, inscrite au fronton du temple de Delphes peut être méditée comme il est habituel mais aussi sur un plan plus inattendu. Se connaître soi-même, existe-t-il plus belle démarche que le retour sur soi condition indispensable à la découverte de l’autre. Mais le corps doit également avec la connaissance du soi et lorsqu’il ne se reconnaît pas les dégats peuvent être tels qu’ils mettent la vie même en danger. On ne parle pas de l’expression mais des expressions et ce, non pas d’une maladie mais des maladies auto-immunes tant l’expression de la non reconnaissance du soi est protéiforme. Même si la connaissance des signes n’a pas livré tous ses secrets, la connaissance des causes, elle,  reste loin d’être résolue et en particulier le(s) facteur(s) déclenchant(s). Il s’agit d’un sujet important par ses implications en terme de politique de santé, surtout dans deux domaines : la médecine préventive et le coût d’une médecine curative. Mais ce qui est particulièrement intéressant dans l’article “Body, Heal Thyself” (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/43798/title/Body–Heal-Thyself/) c’est l’idée qu’une hypothèse étiologique ancienne se verrait confirmée par les résultats de tests rendus possibles par la technique actuelle. Encore une manifestation d’une possible connaissance intuitive qui précèderait la connaissance acquise. Platon et Aristote restent d’actualité.

Savoir choisir ses mots

dimanche, septembre 13th, 2015

Ceci-nest-pas-une-pipeLa sémiologie est ancienne et le terme est largement toujours utilisé en médecine, puisqu’il s’agit de l’analyse des signes, analyse indispensable à l’établissement du diagnostic.  La sémiotique pourrait être sa mère  puisqu’elle porte en elle l’idée d’une science générale des signes, tandis que la linguistique serait une petite soeur dévolue au domaine des signes du langage. Quoiqu’il en soit il s’agit d’une famille dont le but avoué est l’interprétation des signes tant est important le message qu’ils véhiculent. Ferdinand de Saussure a été considéré comme le premier à avoir proposé une interprétation de la langue sur la base d’ “… un système de signes exprimant des idées …”. Bien sur, dans l’oralité, il existe plus que le symbole des mots : l’environnement, l’attitude tout ce dont se pare la vie en société par ses signes accompagnant qui ont toute leur valeur. Le mot écrit est plus sobre quand il est distingué de l’image (Martine Joly, L’image et son interprétation, https://questionsdecommunication.revues.org/7557). Plus sobre, certes, mais son choix est signifiant comme le souligne l’article,Loaded language (http://www.nature.com/news/loaded-language-1.18338?WT.ec_id=NATURE-20150910&spMailingID=49508451&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=761206452&spReportId=NzYxMjA2NDUyS0), les hommes politiques le savent parfaitement et le pratiquent fort bien dans leur rédaction des questions que posent les consultations du type référendum. S’il faut tourner cent fois sa langue dans sa bouche avant d’énoncer une vérité première, il faudrait aussi  tremper cent fois sa plume dans son encrier avant de coucher un texte sur le papier ce qui dans cette ère d’immédiateté va rendre la vie très difficile. C’est sans doute pourquoi, ces conseils ne sont et ne seront jamais suivis !

Responsabilité et transparence

samedi, septembre 5th, 2015

dessin-de-presse-ER-14-art-de-debattreDans cette époque de médecine scientifisée, responsabilité et transparence,  sont deux termes qui interpellent tout autant le politique que le scientifique dans leurs rapports avec le citoyen, et ce d’autant plus qu’on les associe volontiers. La demande de transparence affecte tous les domaines et il est de bon ton d’affirmer la rechercher pour s’y conformer. Responsabilité et transparence, c’est le  citoyen qui les demande au politique duquel il attend une réponse claire et intelligible, ce qui sous-entend son universalité. Mais le langage que tiendra le politique pour informer le citoyen peut-il être le même que celui que lui a tenu  le scientifique pour l’informer lui ?  Il existe donc à l’évidence plusieurs niveaux que sont l’expression et la compréhension par les mots pour chacun des trois protagonistes : le savant, le politique, le citoyen.  Et cette situation ne se présentera que, si en amont, décision a été prise de délivrer l’information en espérant avoir au préalable répondu à  la double  question de la responsabilité et de la transparence (Personal responsibility, http://www.nature.com/news/personal-responsibility-1.18269?WT.ec_id=NATURE-20150904&spMailingID=49465812&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=760401953&spReportId=NzYwNDAxOTUz). Qu’est-on en droit de délivrer, existe-t-il des informations qui doivent être scellées ? Dans la mesure où les conséquences ne sont pas prévisibles, faut-il opter pour la non transparence ? La responsabilité peut-elle être partagée dans les deux cas de figures, avertir vs ne pas avertir ? Faut-il choisir, la solidarité vs la solitude ? Chacune des questions en fait surgir une autre puis qu’aucune ne peut être résolue ! Mais on peut aussi se demander s’il est possible d’accumuler des connaissances sans passer à l’acte, ce qui sous entendrait qu’il pourrait exister un domaine privilégié de connaissances pures ! Pourtant après s’être posé toutes ces questions enrichissantes, il convient de ne pas oublier que tout à chacun a accès aux réponses par le biais de la toile, ce qui voudrait dire que pour certains le pas a déjà été franchi !

.

Qu’est-ce que la vie ?

mardi, septembre 1st, 2015

CorteX_21_Wanted_chat_SchrodLa question a été posée en 1944,  par Erwin Schrödinger, dans une publication éponyme. La question reste d’actulaité et peut-être encore pour longtemps ! En tous cas elle est de nouveau soulevée dans l’article, Good Vibrations (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/43553/title/Good-Vibrations/) et se termine de façon attendue par un point d’interrogation. Il n’est cependant  jamais inintéressant de reposer une même question à la lueur d’acquisitions pour s’autoriser de nouvelles hypothèses. En faisant abstraction de l’aspect religieux et/ou spirituel, on pourrait se satisfaire de la définition proposée par la NASA : ” La vie est un système chimique auto-entretenu capable d’évolution darwinienne“. Les lois (principes) de la thermodynamique abouties au début du XX° siècle se trouvent rapidement confrontées à la physique quantique et Schrödinger explique les résultats de la génétique de l’époque par la mécanique quantique. Il utilise le terme de code pour expliquer le rôle des gènes, ce qui est particulièrement innovant à cette date et le fera qualifier de père de la génétique, comme s’il avait pré-vu ce qui allait être démontré car selon lui   “… Les génes ont une structure moléculaire organisée, qu’il nomme “cristal apériodique” et qui de ce fait doivent suivre les lois quantiques … “.  En avançant dans la connaissance moléculaire des systèmes vivants, on s’explique mieux encore le comportement quantique de la vie dans d’autres domaines que celui de la génétique. Mais si ici, surgit une nouvelle question, savoir comment peut se maintenir ce comportement qui devrait disparaitre au sein de la cellule vivante, la persistance d’un équilibre subtil et délicat devient alors la marque distinctive de la vie, celle qui différencie l’organisme vivant de la matière inanimée. CQFD.