Archive for août, 2021

Pourquoi l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt ?

lundi, août 30th, 2021
blague changement d'heure – Blagues et Dessins

« Vulgate » : du latin, vulgatus in Gaffiot : 1) habituel, ordinaire, 2) répandu, divulgué, connu partout, mais dont l’emploi en français se rapporte à : 1) ensemble de textes qui font loi dans un domaine quelconque, texte canonique, 2) parler populaire, commun, répandu. Ainsi si l’expression « vulgate populaire » ressemble grandement à un pléonasme, c’est certainement parce qu’elle exprime une vérité première sur laquelle chacun ne peut que s’accorder. Et lorsque la science confirme l’exactitude du propos on ne peut que s’émerveiller devant la dite sagesse populaire ! Dans le cas présent et pour encore une fois, il convient de revenir à l’horloge biologique impliquée dans le rythme circadien, horloge dont on sait maintenant qu’elle est loin d’être la seule dont il faut tenir compte. Le gène PER1 (pour Period Circadian Regulator 1) est particulièrement présent dans le noyau supra chiasmatique et l’habénula, impliqués dans le rythme circadien et le comportement (entre autre fonction). L’observation humaine avait déjà noté d’une part les bienfaits de la luminothérapie sur le comportement, d’autre part la survenue de modifications comportementales saisonnières. Il ne restait donc plus qu’à construire l’expérimentation dont les résultats confirmeraient et expliqueraient les constations antérieures. C’est chose faite chez la souris (How Early-Morning Light Exposure Makes Mice Less Depressed) qui fait preuve d’une activité de bon aloi, lorsqu’elle est soumise à une exposition lumineuse, mais attention au cycle nycthéméral ! Il ne faudrait pas allumer la lumière n’importe quand dans la chambre du dormeur, sinon point d’effet bénéfique. Quoiqu’il en soit, une fois connue la meilleure heure, il ne reste plus qu’ appuyer sur le bouton de l’interrupteur. Un seul « bémol » faire attention au mode de production de l’électricité, il ne faudrait pas sous prétexte d’améliorer le bien être de l’homme, détériorer celui de la planète …

« Horribile visu »

mardi, août 24th, 2021
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« L’oeil était dans la tombe et regardait Caïn » ! Comment ne pas y penser devant l’illustration de l’article Lab-made mini brains grow their own sets of ‘eyes’ et ce d’autant plus que la conscience humaine y est largement questionnée. C’est particulièrement le cas quand la finalité, celle d’un avenir meilleur pour l’humanité, valide le protocole expérimental et donc ses résultats. Ainsi la technique d’obtention des organoïdes s’inscrit-elle dans cette vision téléologique d’une amélioration des affections/anomalies qui peuvent survenir ultérieurement sur cette structure. Cette notion est à mettre en balance avec « la soif de connaissance de l’homme » telle que l’entendait le Stagirite. Et donc subséquemment dans l’idée que la fin justifie les moyens. L’embryologie de l’oeil est un sujet ancien et l’un des premiers à avoir mis en place l’idée d’induction/compétence qu’avait illustré Hans Speeman, prix Nobel de Médecine en 1935, pour sa découverte d’un centre organisateur (organisateur de Speeman) dans l’embryogenèse. Schématiquement des cellules « inductrices » agissent sur des cellules « compétentes » qui répondent de façon spécifique. On imaginait « une substance » délivrée par les premières et à laquelle les secondes étaient sensibles. On déchiffre depuis ce que sont ces facteurs. L’étude citée rapporte la mise en place de réseaux neuronaux sensibles à la lumière. En vingt ans, la construction des organoïdes s’est étendue à la « totalité » des organes. Pris séparément chacun fonctionne correctement ce qui permet d’imaginer une aide ultérieure au diagnostic et à la thérapeutique sauf qu’il manque peut-être un certain degré de coopération entre eux pour reproduire le vivant. Donc il ne reste plus qu’à les assembler, ce qui sera fait lorsque quelques nouvelles étapes auront été franchi ! Faut-il le craindre ou l’espérer ?

Programme votif

vendredi, août 20th, 2021
Voiture (hippomobile) — Wikipédia

Il n’est pas d’échappatoire, aujourd’hui, à l’enthousiasme qui porte les foules vers une énergie d’origine « exclusivement » électrique. Mais qui dit électrique doit s’entendre avec son voisin sur son origine et quand on excepte l’atome, voué aux gémonies par les adeptes d’une certaine vision future de la société, restent les énergies renouvelables, celles qui ne feront jamais défaut et ne pénaliseront pas l’avenir de la terre. Alors qu’en est-il des batteries électriques indispensables à ce nouveau mode de locomotion qui doit détrôner la voiture à essence (diésel) comme cette dernière avait remplacé la voiture hippomobile. Pour répondre aux nombreuses questions qui ne sont jamais posées dans une discussion qui s’instaure entre interlocuteurs nécessairement au fait du problème, il ne sera pas inutile de lire l’article Electric cars and batteries: how will the world produce enough? (https://www.nature.com/articles/d41586-021-02222-1?WT.ec_id=NATURE). Il existe en effet deux problèmes majeurs que traîne derrière elle chaque batterie électrique : son existence et son devenir. En effet son existence requiert des métaux rares, et pour qu’elle disparaisse, il faudra la recycler. Les constructeurs devront aller vers une miniaturisation des composants dont l’extraction a un coup qui est loin d’être négligeable pour la société et l’environnement ce qui ressemble fort aux effets néfastes dénoncés aujourd’hui. Dans le même temps l’amélioration du recyclage en permettant un certain taux de réutilisation pourrait diminuer l’effet pervers précédemment cité. Dans ces conditions, peut-être faudrait il se hâter avec lenteur pour que les discours actuels ne soient pas que voeux pieux !

Dépendance/Addiction ?

vendredi, août 13th, 2021
A votre santé-le saviez-vous ? - Fleur de Rocaille

Chez l’humain, on parle de dépendance lorsqu’il souffre du syndrome de sevrage à l’arrêt brusque de la consommation. Alors que l’addiction est la consommation excessive d’une substance, en dépit des conséquences néfastes, et les opiacés entrainent à la fois dépendance et addiction (selon Christian Lüscher : https://www.planetesante.ch/Magazine/Addictions/Drogues/L-addiction-et-la-dependance-sont-deux-choses-differentes). Qu’en est-il alors pour cette représentante de la famille des salmonidés, la truite (ICYMI: Trout Appear to Get Hooked on Meth)qui préfèrerait l’eau contenant de la méthamphétamine après qu’elle en ait absorbé antérieurement pour les besoins de la cause. Dans un domaine différent mais auquel s’attache également une mauvaise réputation, l’expression « saoule comme une grive » ne correspond pas vraiment à une intoxication éthylique coupable de ce charmant volatile. La fermentation est un processus on ne peut plus naturel qui commence sur l’arbre même. Ainsi les baies dont se nourrit cette espèce de la famille des Turdidae deviennent-elles de plus en plus appétentes au fur et à mesure où le sucre qu’elles contiennent se transforme en alcool. Dans le cas de la truite sus dite, lorsque le choix lui est donné entre une eau pure et une eau contaminée, l’animal va choisir la deuxième option quand il y a été exposé antérieurement. On peut donc imaginer l’intérêt de ce type d’expérience considérant l’abondance des polluants rejetés dans les eaux. Mais même si la truite préfère consommer de l’eau « méthamphétaminée », drogue qui se fixe dans son cerveau, rien n’est dit sur des modifications de son comportement d’où la prudence qu’il faudrait apporter au qualificatif de « dépendance » : il est vrai que des modifications avaient été montrées chez le Molly voile (Poecilia latipinna : Single and repeated exposure to methamphetamine induces altered sexual behavior in male sailfin molly (Poecilia latipinna Lesueur) (Pisces), https://academicjournals.org/journal/AJPP/article-abstract/6232D3329896). Les doses ne sont peut-être pas comparables mais la grive peut montrer des signes physiques d’ébriété tandis que la truite ne semble pas particulièrement perturbée ! Doit-on mettre la grive au régime sec exclusivement ?

Dis moi ce que tu manges …

mercredi, août 4th, 2021
Les biais cognitifs : comment nous nous trompons nous- même

Dans le cadre « Mangeons mieux pour vivre vieux », voici l’article qui assigne au microbiote intestinal, connu depuis longtemps sous le nom de flore intestinale, le rôle tant attendu d’acteur incontournable (People who live to 100 have unique gut bacteria signatures). Après le combat contre l’inflammation, vu précédemment, voici qu’entre en scène le soldat bactérie productrice d’acides biliaires ( iso alloLCA, 3-oxoLCA, alloLCA 3-ox,o alloLCA). Mais là encore dans la conclusion de cette étude se pose l’éternelle question de la différence entre corrélation et causalité. S’il existe une corrélation entre signature microbienne intestinale et âge, la causalité n’en a pas été démontrée. Comment ces bactéries ont-elles été acquises, sont-elles le résultat de l’action de facteurs antérieurs ou bien leur présence première est-elle l’étape indispensable au résultat final ? Le Cum hoc ergo propter hocavec ceci, donc à cause de ceci) est connu comme étant un sophisme, ce que Platon et Aristote dénonçaient avec tant de force. Mais cette figure de rhétorique a pu gardé toute son apparence de rigueur quand elle s’appuie sur des tests statistiques. Ainsi, dans le cas présent, la corrélation positive signifie que les deux variables varient dans le même sens (lorsqu’une variable augmente, l’autre augmente également) mais en aucun cas il n’est démontré que l’une est cause de l’autre ! Le rôle du microbiote maternel (Feature: The Role of Mom’s Microbes During Pregnancy) dans le développement immunitaire de son foetus semble mieux documenté dans la mesure où l’observation a questionné, la question a construit l’expérimentation dont l’observation a apporté des résultats. Préférer la construction raisonnée à la persuasion du verbe !