Si la première description d’une cellule (végétale) date du XVII ème siècle, il fallut attendre deux cents ans pour que la théorie cellulaire prenne sa forme définitive. En effet il n’est pas facile même encore aujourd’hui, de visualiser cette unité structurale et fonctionnelle de la biologie, qu’est la cellule, sans l’aide de procédés extérieurs qui lui sont appliqués. Deux sont absolument indispensables : le grandissement qui est fonction du microscope (optique/électronique) et la coloration, à base de différentes substances pour visualiser ce qui est transparent. Les colorations d’abord non spécifiques se sont progressivement améliorées pour s’adapter aux différents tissus examinés. L’un d’entre eux ne livra pas ses secrets tant qu’une coloration ne fut mise au point par un officier médical en chef d’un hôpital psychiatrique, Camillo Golgi. L’histoire ne dit pas pourquoi il expérimenta un technique basée sur le dépôt de sels d’argent. Pourtant, grâce à elle, une révolution était en marche, puisque la théorie neuronale de contiguïté pris la place de la théorie de la continuité. Les neurones étaient séparés les uns des autres par des espaces particuliers, les synapses. Il existe pourtant dans le règne du vivant des animaux porteurs d’un tissu nerveux où les cellules sont en continuité les unes avec les autres (Alien-like comb jellies have a nervous system like nothing ever seen before) et ce qui ressemble à un retour en arrière pourrait bien, être un pas en avant dans l’étude des chemins de l’évolution. En effet comment le système nerveux est-il passé d’une structure où les cellules forment une chaine ininterrompue à un collier où les perles sont bien distinctes les unes des autres ? En fait on parle même de syncytium dans la mesure où les membranes des cellules nerveuses sont fusionnées. Mais ce qui est « mirabile visu » c’est que le Mnemiopsis leidyi possède également des cellules nerveuses porteuses de synapses. Que l’on se pose la question de savoir dans quel but, s’inscrit dans une démarche téléologique. Mais on peut également se poser la question de savoir comment il est possible qu’un animal soit simultanément porteur de deux moment de l’évolution de l’un de ses tissus : un avant qui aurait du disparaitre, mais ne l’a pas fait au profit du second avec lequel il coexiste ! On attend avec impatience, une réponse …
Archive for mai, 2023
Continuité vs Contigüité
samedi, mai 20th, 2023De la Mer à la Terre
dimanche, mai 7th, 2023Rien n’est certain en ce qui concerne l’émergence de la vie sur Terre, mais il est néanmoins possible de dépasser la question de l’oeuf et de la poule. Si la date d’apparition de la première cellule n’est pas connue, on la situerait à environ quatre milliards d’années, il est plus que vraisemblable qu’elle a eu lieu au sein de l’élément liquide. Si l’on ignore hardiment les processus qui ont conduit un organisme unicellulaire à un organisme pluricellulaire, il est une autre étape qui interroge : celle qui propulse l’ancêtre aquatique vers la terre ferme et lui permet d’y prospérer. Un curieux poisson serait sur les rangs pour aider à expliquer ce phénomène : le mudskipper aux yeux bulbeux, autrement dit » l’Oxudercinae sous-famille de la famille des Gobiidae, regroupant certaines espèces de poissons appelés Gobies« . La question qui vient à l’esprit est la suivante : Pourquoi lui ? Cet animal qui a la capacité de vivre dans l’eau et sur terre, qui se sert de ses nageoires pectorales pour déambuler, qui respire par la peau et creuse des galeries dans les zones humides possède surtout une capacité qui intéresse les scientifiques, celle de cligner des yeux, une qualité qu’aucun poisson ne possède. Quel est donc le rapport avec l’adaptation du milieu marin au milieu terrestre ? L’article Weirdo blinking fish could hold the secrets to how our ancestors evolved to live on land, new study reveals en donne l’explication. Il ne s’agit ni plus ni moins que « d’évolution convergente » : développer indépendamment des traits caractéristiques différents pour des individus situés dans des conditions identiques. Ce que démontre cette qualité du mudskipper aux yeux bulbeux, c’est qu’il s’est servi de structures anatomiques existantes pour les utiliser différemment, ce qui est bien en accord avec le concept de d’évolution convergente, indispensable à la théorie darwinienne de la progression de la matière vivante.