Posts Tagged ‘technique’

La proportion divine

jeudi, octobre 17th, 2019

Comme une suite à « La place de l’homme dans la nature » le sujet du nombre d’or témoigne de la quête d’une loi universelle qui serait l’expression de l’harmonie si chère aux anciens. Dans ce monde : le nombre d’or est  une proportion, définie initialement en géométrie comme l’unique rapport a/b entre deux longueurs a et b telles que le rapport de la somme a + b des deux longueurs sur la plus grande (a) soit égal à celui de la plus grande (a) sur la plus petite (b) ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Nombre_d%27or ). Depuis une date précisément indéterminée mais peut- être antérieure aux pythagoriciens, tous les domaines ont été touchés par cet impérieux besoin de tout mesurer pour montrer qu’il existe une constance dans les rapports obtenus. L’art est peut-être le plus fécond d’entre tous par son ancienneté et par la quantité des oeuvres ayant ainsi pu voir le jour. Le corps humain est ainsi une référence certaine en témoignent Léonard Da Vinci après Vitruve, Salvador Dali ou Le Corbusier (La Cité Radieuse). Alors dans le but de faire de l’Homme une créature vraiment à part en terme d’évolution et d’aboutissement (?), le Docteur Rafael Tamargo, neurochirurgien de son état, a tenté de montrer que ce nombre d’or se retrouvait dans le crâne humain (The Human Skull Obeys the ‘Golden Ratio,’ Study Suggests. Anatomists Say That’s Ridiculous, https://www.livescience.com/golden-ratio-human-skull.html?utm_source=Selligent&utm_medium=email&utm_campaign=8659&utm_content=20191013_LS_Essentials_Newsletter+-+adhoc+&utm_term=3192375&m_i=pAspBqeVioz304GXFcBxW5UeW7Oz%2B_5RPvbgPAIR_OMV4tPKtO9EdpG3_vrEw_6TlRRd30JNm8QY0ZwuYAaaYPULV%2BWiqocppo ). Même si la tempête menée par les anatomistes s’est levée, il n’en reste pas moins vrai que le XXI° siècle n’a pas éliminé ce besoin d’une harmonie avec le cosmos comme une loi universelle (qu’elle soit ou non de nature divine) qui signerait cette improbable paix entre l’homme et la nature, que ce dernier met à mal depuis qu’il existe et ce de façon croissante, voir à ce propos Heidegger et la question de la Technique.

La querelle des anciens et des modernes

lundi, mai 15th, 2017

L’homo sapiens et l’homo naledi auraient-ils entretenu des relations privilégiées, c’est une question d’actualité (Homo naledi Likely Roamed Earth with H. sapiens, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/49392/title/Homo-naledi-Likely-Roamed-Earth-with-H–sapiens/, Small-brained early human lived more recently than expected, http://www.nature.com/news/small-brained-early-human-lived-more-recently-than-expected-1.21961). La question n’est évidement pas innocente, elle est même d’importance par les champs de réflexion qu’elle ouvre. Premièrement la possibilité d’une coexistence en Afrique de deux espèces du genre homo il y a trois cent mille ans entrainant de fait un rajeunissement d’au moins six cent mille ans  pour l’homo naledi. C’est ce rajeunissement exceptionnel reposant en grande partie sur la difficulté inhérente à la datation des fossiles qui introduit une suite au moins aussi importante que l’étonnement d’une rencontre improbable. On sait que la datation, étape indispensable, peut être relative ou absolue. Elle ne repose que pour partie sur l’utilisation du C14 celui ci détruisant les échantillons étudiés. Aussi recherche-t-on des techniques de préservation comme l’utilisation d’un gaz chargé électriquement, réalisant une oxydation de la surface de l’objet, la  résonance de spin électronique (RSE), les mesures paléomagnétiques , enfin l’extraction d’ADN. Malheureusement ces trois méthodes se sont révélées inapplicables dans le cas de l’homo nadeli pour des raisons pratiques d’où cette valse hésitation. (Pourquoi les fossiles d’Homo naledi ne sont pas datés ? http://www.hominides.com/html/actualites/homo-naledi-datation-0960.php). C’est parce que l’homme a conscience de sa finitude qu’il juge légitime de chercher à connaître son âge et sa filiation. Pour ce faire la technique lui est indispensable et si l’insuffisance de cette dernière est d’abord source d’erreur, elle se meut secondairement en un moteur intraitable, véritable Moloch  qui commet l’humanité à une poursuite infernale !

Un mot à propos de technique

lundi, mai 1st, 2017

Du grec τέχνη, la technique apparaît avec l’homme et a donc le même âge que lui, comme en témoignent les peintures pariétales où les premiers d’entre eux  ont su tirer parti de la paroi rocheuse et de la couleur pour donner une représentation de leur corps par la représentation de leur propre main. Prométhée pourrait ainsi être l’inventeur de la technique quand il désacralise le feu pour l’offrir à l’homme que son frère Épiméthée a oublié dans sa distribution. La nature par sa domestication, sa dédivinisation, peut dès lors être utilisée. Ainsi a-t-on pu dire que la technique était l’arraisonnement de la nature. Mais si l’équilibre entre la nature et son utilisation par l’homme a eu son heure, il n’en est plus de même selon Heidegger pour qui l’homme après avoir dévoilée la dite nature la provoque quand la deep ecology  la considère comme un objet de droit. On aurait donc toute raison de s’alarmer s’il ne se trouvait que la technique dédiée à un objet ne trouve un autre angle d’efficacité : en un mot trivial que l’on ne puisse pas utiliser un bâton pour autre chose que frapper. Or c’est bien ce qui est non seulement préconisé mais aussi réalisable comme le souligne l’article,  Planetariums — not just for kids (http://www.nature.com/news/planetariums-not-just-for-kids-1.21888?WT.ec_id=NATURE-20170427&spMailingID=53937339&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1144433736&spReportId=MTE0NDQzMzczNgS2). Il y est évident que la technique indispensable au voyage parmi les étoiles (pour les terriens qui s’y intéressent) peut servir (on aurait envie de dire, doit servir) d’autres buts. La vision que l’on porte sur la technique devient alors toute autre. Tel un éventail se déployant elle tend vers le général et ouvre à partir de chacun de ses  plis et contre plis un nouveau monde d’utilisations. Un seul problème, mais que l’histoire a démontré comme étant de taille : l’homme est aussi capable/coupable d’avoir déjà dévier pour les pervertir, de nombreuses avancées techniques !

Pourquoi devrait-elle s’arrêter ?

jeudi, août 4th, 2016

6a00e5500b4a64883301a3fd03256c970bL’évolution est un processus qui affecte de nombreux systèmes. Ne parle-t-on pas d’évolution des populations, du climat, de la société, des moeurs, des idées …. Les modifications caractéristiques de ces différents types d’évolution ne sont perceptibles que par rapport au temps et chacune ayant son échelle, la perception en est plus ou moins évidente. Quoiqu’il en soit une évolution ne se mesure qu’à l’aune d’une antériorité qui fixe un état dont on estime qu’il s’est modifié par rapport à un point que l’on estime de départ. Lamarckisme et darwinisme ont tous deux parlé d’évolution mais si la seconde théorie a supplanté la première c’est en raison des mécanismes proposés pour l’expliquer. La paléontologie humaine (paléoanthropologie) qui s’appuie sur l’étude des fossiles, émet des  hypothèses remises en question par la découverte de nouveaux spécimens ou nouveaux artefacts. A l’évidence ce domaine est lui-même en pleine évolution comme en témoigne ce récent article, Humans Never Stopped Evolving (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/46651/title/Humans-Never-Stopped-Evolving/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=32369516&_hsenc=p2ANqtz-8erZv28qDptwIs7dSxD8zDvJnF7j_oUQ7zsbp5fy2zDWfDMoSH88Id1gkDpe2u6Qmof8xD-ILPE31dLAVFV_vDbnz74Q&_hsmi=32369516). Première remarque, il faudrait professer une méconnaissance parfaite du concept d’évolution pour penser que l’homme y a échappé et alors depuis quand ! La seconde remarque concerne le laps de temps requis pour constater la survenue de certaines modifications. Quand les outils techniques permettent de saisir des avantages acquis il n’y a que quelques milliers d’années (cf articcle sus cité) on se dit que le préfixe paléo, s’il signifie ancien, s’inscrit dans un plus ou moins ancien ! C’est ainsi que ces mêmes outils sont en train de permettre le déchiffrage d’un segment de la population américaine de 1948 à nos jours. Ce ne sera peut-être pas plus facile que d’explorer un million d’années, car il se pourrait bien que la prise en compte des facteurs environnementaux soit particulièrement délicate. Néanmoins on pourrait presque imaginer que l’accélération d’une technicité multidisciplinaire transforme l’étude des temps anciens en une prospection des temps futurs, mais ceci est déjà le domaine de la science fiction  et et ce depuis bien longtemps, car l’homme joue aussi bien, et pas si mal, avec une technique virtuelle que réelle !

Une histoire pas si brêve !

mercredi, décembre 9th, 2015

gorilla inspecting human brainA paraître sous l’égide de l’American Cancer Society un numéro virtuel spécial intitulé « A NOTE FROM HISTORY:
LANDMARKS IN HISTORY OF CANCER »  dans la revue CANCER qualifiée de plus ancienne sur ce sujet. Six parties sont prévues reprenant des publications depuis 2010 jusqu’à la plus récente en 2015 ( Part 1, http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/cncr.25553/pdf, Part 2,http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/cncr.25825/pdf, Part 3,  http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/cncr.26320/pdf, Part4, http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/cncr.27509/pdf, part 5, http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/cncr.27889/pdf, Part 6, http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/cncr.28319/pdf, Part 7, http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25873516) . De 3000 av JC à 2000 ap JC, prennent place cinq mille ans d’histoire du processus cancéreux tant du point de vue clinique (diagnostic et étiologie) que thérapeutique. S’il est difficile de résumer chacun des articles, ce qui néanmoins est intéressant, c’est de suivre la progression des thématiques en ayant la curiosité d’établir un parallèle avec l’évolution de la technicité en général. La reconnaissance du « crabe » est ancienne comme en attestent le papyrus Edwin Smith (3000 ans avJC) tout autant que le papyrus d’Ebers pus récent (1500 ans avJC). Sans trace écrite mais néamoins certifié, le processus existait déjà chez l’animal quand l’homme n’était pas encore de ce monde. Au commencement, on ne sait pas grand chose, le sensible prévaut. L’observation directe est là pour décrire des anomalies de volume et de développement quelle que soit la topographie : on ouvre les cadavres depuis bien longtemps ! Il est tout aussi évident que la première des attitudes est d’enlever cette anomalie, d’où une chirurgie carcinologique très ancienne. Au fur et à mesure où l’observation change d’échelle en fonction des acquisitions techniques, on passe de la macroscopie à la microscopie, car la cellule change le point de vue de l’observateur. Aujourd’hui, la biologie moléculaire semble ne plus avoir de limites ! S’il semble bien que la technique soit devenu le bras armé du sensible, les questions sont restées les mêmes : pourquoi, comment. Est-ce une raison pour dire que l’art a été remplacé par la technique (ars vs tekhné), idée soulevée dans la conclusion de la dernière partie ( In conclusion, the 25 years from 1970 and 1995 are the high-water mark in clinical oncology, and this is the period when oncology turned from art to science) ? C’est adopter l’ambiguïté de ces deux termes. Joints à l’origine par l’identité de leur signification, l’ars latin et la tekhné grecque se sont progressivement éloignés l’un de l’autre et la technique moderne qui provient du second n’est plus ni l’un ni l’autre. Mieux vaudrait suivre Aristote pour lequel l’art est plus expérience de l’individuel, la tekhné plus affaire du général tandis que la sophia est la  science qui s’intéresse aux principes et causes premiers. Mais restent et resteront toujours les « pourquoi » et les « comment » !

C’est bien d’y avoir pensé !

mercredi, juillet 15th, 2015

Veille-technique-2-copie-1S’il est vrai que l’on ne saurait penser à tout, il n’est pas interdit d’essayer de penser plus loin. S’il est vrai que l’homme ne se sert de ses capacités que sur un mode mineur, il semble bien qu’il désire se servir au mieux des capacités de ses outils depuis qu’il est entré dans l’ère de l’homo faber. Ainsi en est-il du smartphone qui s’avère répondre de mieux en mieux aux critères requis pour être un  téléphone intelligent. Et c’est ce qu’il est en passe de devenir dans la pratique quand on essaie de passer en revue toutes les applications auxquelles il peut servir ( il en reste même certainement encore à découvrir !). Ainsi peut-on transformer un smartphone en microscope (http://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/20140418.OBS4465/comment-transformer-un-smartphone-en-microscope.html), en analyseur spectométrique de couleurs, d’où il appert que les joliment nommés, selfies du monde quantique, redorent le blason du selfy de base  (http://www.nature.com/news/light-detective-1.17872?WT.ec_id=NATURE-20150702&spMailingID=49005923&spUserID=MjA1NTExOTM5MgS2&spJobID=720119319&spReportId=NzIwMTE5MzE5S0), en acteur actif de l’éradication des  maladies du XXI° siècle (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/43308/title/Intelligence-Gathering/, . Ainsi peut-on voir coexister en parfaite intelligence (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/43380/title/Outbreak-Observatory/) un chef de village tanzanien et son téléphone cellulaire. On est alors parfaitement en droit de penser à d’autres interprétations que celle de Heidegger ou de Nietzsche à propos de la technique : ni dépossession ni domination de l’homme sur la nature par la technique, mais outil de compréhension pour une harmonie retrouvée !

La tête de l’autre

dimanche, mars 1st, 2015

100px-Platon_AristoteLa tête des autres, c’était au théâtre de l’Atelier en 1952, Marcel Aymé avait choisi le monde de la justice pour y parler de justice et le public dubitatif se demandait, tout en applaudissant, si le trait pouvait être forcé.  Aujourd’hui le public, tout aussi dubitatif  (voire plus) se demande si l’annonce ne pourrait pas être quelque peu forcée (First human head transplant could happen in two years, http://www.newscientist.com/article/mg22530103.700?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2015-0226-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.VPLe7105BYc), et ce d’autant plus qu’il ne faudrait attendre que deux ans pour passer à la réalisation pratique de l’évènement sus nommé. Mais l’accord ne semble pas être fait sur deux points : la faisabilité de l’intervention, et la question éthique consubstantielle à l’acte lui-même . On peut donc se poser les deux questions suivantes : faut-il commencer par résoudre les problèmes techniques de l’intervention, ou bien choisir de traiter le versant éthique, en sachant qu’une certaine réponse à la seconde de ces questions entrainerait nécessairement l’abandon de la première ? Quelle doit être la position des chercheurs ? Ou encore, l’éthique doit-elle précéder toute avancée technique ? Si c’est  la technique qui a permis à Icare de voler, elle fut aussi la cause de sa chute. Et pourtant les essais sur l’homme sont anciens, dont le plus rapporté, peut-être, celui de Pasteur sur le petit Joseph Meister. Aujourd’hui le sujet est d’autant plus délicat, qu’est venu se greffer un certain principe de précaution qui, pour certains, aurait tendance à occulter la recherche d’une éthique de l’action. Donc,  pour ne pas conclure,   Si Paris était tout petit…, Si la bouteille était très grande…

Science et Nature

mercredi, juin 25th, 2014

Natural-ScienceDepuis l’Homo Sapiens le bien nommé, Dame Nature ne cesse d’inspirer la Gente Humaine, et il ne se passe pas une semaine que de nouvelles applications ne voient le jour pour le plus grand plaisir du tandem théoricien/technicien. Tous les domaines peuvent être champs d’investigations ce qui ne surprendra personne étant donné l’infinité des modèles  proposés. Deux exemples parmi tant d’autres, apparemment sans rapport de prime abord, mais qui méritent plus qu’un simple regard. L’un concerne la microrobotique (Insect-Inspired Sensors Improve Tiny Robot’s Flight, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/40278/title/Insect-Inspired-Sensors-Improve-Tiny-Robot-s-Flight/) , l’autre les champignons (Re-examining Rots, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/40319/title/Re-examining-Rots/). Dans ce dernier, il s’agit de tirer tous les profits possibles de deux sous classes du règne des champignons lignolytiques (Botryobasidium botryosum, Agaricomycetidae).  Le premier s’intéresse à l’ocelle ( un œil simple de quelques arthropodes qui permet de capter les variations de luminosité) comme organe responsable de la stabilisation du vol rapide des insectes. Pourquoi les champignons lignolytiques : l’avenir de l’économie biotechnologique, mais pas uniquement, puisque l’étude s’ouvre une possible modification d’une classification  dont les débuts remontent au XVI° siècle. Pourquoi l’ocelle  : améliorer les performances de la macrorobotique grâce à la microrobotique en particulier en terme de cinétique, mais pas seulement, améliorer la compréhension de la stabilisation en vol de certains insectes comme le bourdon. Dans ces deux exemples, l’étude de la nature peut s’écrire dans un livre où le progrès humain profite à l’homme et à la nature.

Il y a image et image !

mercredi, mars 5th, 2014

image-synthèse-blocTout jeune latiniste qui cherche dans son Gaffiot la traduction du terme IMAGO devra choisir entre plusieurs définitions :  représentation, imitation, portrait, ombre d’un mort, écho, copie, reproduction (Gaffiot, ed, E. Pigelet, 1955). L´imago c’était surtout chez les latins, la représentation de l’ancêtre sous la forme d’un buste  à l’entrée de la demeure. L’image peut être matérielle aussi bien que mentale, elle peut être plus ou moins proche de la réalité, reproduction plus ou moins fidèle, elle peut aussi être porteuse de plus d’un sens et on la qualifie alors de polysémique. Parce que le domaine médical est friand d’images il n’est pas le dernier à chercher comment les construire  Mais comme toute construction expose à la malfaçon son grand problème est d´être au plus proche de la réalité, de la vérité. C’est pourquoi on est d’autant plus proche de cette réalité que le procédé utilisé ne s’appuie pas sur une reconstruction mais permet l’exposition même de l’objet observé. C’est le projet présenté dans l’article Next Generation: Seeing Brain Tumors,( http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/39302/title/Next-Generation–Seeing-Brain-Tumors/). Sera-t-on enfin capable de voir la tumeur in situ, telle qu’elle se localise au sein du parenchyme cérébral, sans déformation, sans possible erreur de parallaxe. L’excellence de cette avancée technologique tient à ce que ce nouveau type de caméra est capable de saisir, quelle qu’en soit la profondeur, le processus qui sera parfaitement dessiné grâce à la colorisation des cellules en place (Near-infrared imaging of brain tumors using the Tumor Paint BLZ-100 to achieve near-complete resection of brain tumors,http://thejns.org/doi/abs/10.3171/2013.11.FOCUS13497). En effet dans le cas des tumeurs cérébrales, l’importance tient à la fois au type de la tumeur et à sa topographie, et les efforts portent depuis quelques années déjà sur la délimitation exacte de cette localisation. Primum non nocere, est le principe intangible de tout acte médical, toute amélioration qui s’inscrit dans ce sens se doit être explorée.

Trahie par la technique !

vendredi, septembre 14th, 2012

A l’évidence, on peut admirer la technique, en tenter le décryptage en espérant imiter H. Poincaré quand il insistait sur la nécessité de parler du fait scientifique dans un langage compréhensible de tous, en relater les avancées positives sans s’en faire pour autant, une amie reconnaissante ! Dépourvue du moindre sentiment, elle n’hésite pas à trahir celui qui en parle avec chaleur, abandonnant au bord du chemin  le  laudateur, qui se prend alors pour le plus malchanceux des trahis quand il croyait parcourir en sa compagnie un chemin pavé de roses. Que faire en attendant le bout de ce tunnel, sinon réfléchir tout en n’oubliant pas de demander de l’aide aux plus compétents que vous. Le manque que l’on ressent témoigne de la dépendance que l’on s’est créé mais dont on ne prend conscience que lors de sa disparition, en somme ce que l’on pourrait  peut-être comparer à « cet obscur objet du désir ». Mais peut-être et surtout, de ce que la technique est faillible et restera faillible. En 1912, le naufrage du Titanic ne pouvait même pas être imaginable. Il représentait l’accomplissement même d’une technique parfaite. Restons conscients du fait que si la technique aide l’homme, elle n’est pas agissante, elle doit rester l’objet que l’homme s’est offert.