Pour continuer de poser/de se poser des questions à propos de l’IA, en voici une, parmi tant d’autres non encore formulées. Il s’agit d’une activité humaine qui a été, est et sera à jamais, sujet de réflexion, de discussion, de philosophie pour MR Jourdain. Depuis des décennies, quand on demandait de définir l’ART, les réponses étaient légion d’autant plus variées que le mot est particulièrement polysémique. On pouvait néanmoins s’entendre sur le fait qu’il s’agissait d’une activité humaine pouvant être dépourvue d’intérêt pratique, mais parée d’un appel aux sens. En sera-t-il de même demain : When computers make art ? (https://pursuit.unimelb.edu.au/articles/when-computers-make-art?utm_source=newscientist&utm_medium=edm&utm_content=computerart_mar26&cmpid). Quand on prête attention aux différentes illustrations proposées dans l’article sus dit, la confusion est consternante ; il est réellement impossible de distinguer l’œuvre humaine et l’œuvre machine. C’est dans cette occurrence qu’il faut penser CAN ce qui équivaut pour chacun et pour tous, à penser GAN ( CANs are GANs that can think creatively, https://hackernoon.com/what-are-creative-adversarial-networks-cans-bb81d09aa235). Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un système basé sur deux réseaux de neurones en compétition, générateur et discriminateur pour les GANs auxquels viendra s’ajouter pour le générateur des CANs la capacité de penser la créativité. Pour ceux que ce sujet intéresse, ils pourront lire, mais alors avec beaucoup d’attention, l’article suivant qui étant en français devient nettement plus compréhensible, Existe-t-il des IA créatives ( https://weave.eu/ia-creative/) ! On pourrait béatement se rassurer en se disant que les œuvres ainsi créées sont œuvres humaines du fait des algorithmes eux mêmes “ suite finie et non ambiguë d’opérations ou d’instructions permettant d’obtenir un résultat” à savoir l’image choisie, malheureusement la propriété de ces machines étant leur capacité à apprendre, elles seront rapidement capables de créer ces œuvres uniques qui étaient jusqu’à aujourd’hui le propre de l’homme
Archive for mars, 2018
Pour une nouvelle définition ?
vendredi, mars 30th, 2018Quel avenir pour l’asymétrie
mardi, mars 20th, 2018On ne sait pas grand chose concernant l’asymétrie que l’on constate sans pouvoir l’expliquer. Contraire non contestable de la symétrie, la tendance première serait de ne l’envisager qu’en terme de représentation visuelle alors qu’en réalité l’asymétrie se retrouve dans de nombreux domaines aussi éloignés les uns des autres que l’art, la biologie, la société, la physique, la chimie à laquelle appartient la chiralité de Pasteur. En Mars 2018, s’est tenu à Nice le premier symposium européen sur l’asymétrie (Asymmetry symposium unites economists, physicists and artists, https://www.nature.com/articles/d41586-018-03254-w?utm_source=briefing-dy&utm_medium=email&utm_campaign=briefing&utm_content=20180319) qui “visait à réunir nombre d’experts afin de faire progresser notre compréhension transdisciplinaire des phénomènes liés à l’asymétrie” donnant lieu dans la presse au commentaire suivant “L’occasion était donc donnée à cette communauté de se rencontrer, d’échanger autour de préceptes qui demandent à être affinés par une approche transdisciplinaire. Biologistes, physiciens, informaticiens, chimistes, mathématiciens… et même artiste ! Tous ont pu appréhender avec intérêt les présentations données sur des thèmes vastes tels que l’origine et l’évolution de la vie asymétrique, l’amplification asymétrique, les structures asymétriques, l’asymétrie économique et artistique…”. Ainsi l’asymétrie pourrait elle être dite fondamentale puisque présente voire indispensable (?) depuis l’univers primordial. Si pour Pascal ” … la symétrie plait à l’âme, c’est qu’elle lui épargne de la peine, qu’elle la soulage”, l’asymétrie, quant à elle, c’est l’étrangeté, la vie, c’est “La beauté du diable” pour le physicien Franck Close en référence à un univers qui aurait du être parfait ! Est-on en droit de proposer que l’introduction de l’asymétrie dans l’art a permis une dynamique qui explose dans l’Op Art où la dissociation entre l’objet et sa vision revisitée par le cerveau crée une illusion visuelle pouvant aller jusqu’au malaise ? Que vive donc l’asymétrie !
Question de fonctionnement
dimanche, mars 18th, 2018Comment ça fonctionne est une question fréquente quelque soit l’âge de celui qui la pose. Il n’y a pour y répondre que deux possibilités : soit le désassemblage des parties de l’ensemble est possible soit il ne l’est pas. Dans l’arbre décisionnel cette seconde option éteint la poursuite tandis que la possibilité d’un réassemblage ouvre un autre champ celui de la conformité de l’ensemble réassemblé à l’ensemble natif. Chez l’homme l’intrication structures/rôles relève du défi, c’est la raison pour laquelle les études ont depuis longtemps requis de nombreuses entités vivantes à partir desquelles on pratique avec constance le raisonnement analogique selon lequel : A est à B ce que C est à D. Même si ce raisonnement ne peut être adopté pour toutes les situations, il est évident qu’il a été largement exploité chez l’homme, en particulier en ce qui concerne l’étude des fonctions supérieures. Il est vrai qu’il existe une autre possibilité, celle de constater la responsabilité d’une structure dans la disparition d’une fonction comme il peut en exister dans certains processus pathologiques ou traumatiques. Mais la relation une structure/une fonction s’est souvent avérée simpliste et il reste bon nombre de zones d’ombre. L’article Stressed Rodents Make Different Choices (https://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/51905/title/Stressed-Rodents-Make-Different-Choices/&articles.view/articleNo/51905/title/Stressed-Rodents-Make-Different-Choices&utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2018&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=61280131&_hsenc=p2ANqtz-_un8j2dNq4IcobMPiLBYd82NAbdVKcn34X16KyhHG6kC_w7FZGaFLMdLgWCOl73MvDczjymruooYzEgzL19zqXxGTCOw&_hsmi=61280131) tente de répondre à une question sans frontière, celle du choix quand on se réfère à la définition des psychologues celui du «conflit coûts-avantages». C’est la gente murine, déjà bien connue de l’homme qui la met depuis longtemps dans des situations qu’il éviterait de s’imposer à lui même, qui a été mis à la tâche. Un rat/une souris en situation de stress chronique prendra (prendront) ultérieurement des décisions plus risquées que normalement. L’étude expérimentale se double de l’étude de syndromes déficitaires humains et d’imageries fonctionnelles plus modernes. Les bonne vieilles recettes sont donc encore d’actualité, ce qui valide les plus anciennes conduites selon le même protocole tandis que les questions restent les mêmes, les résultats pourront-ils être secondairement appliqués à l’homme ?
Mais pourquoi donc ?
mardi, mars 13th, 2018Il est loin d’être anodin de se poser la question suivante : “Pourquoi les fausses nouvelles se propagent-elles plus rapidement que leurs contraires ” ? ( ‘News’ spreads faster and more widely when it’s false, https://www.nature.com/articles/d41586-018-02934-x?utm_source=briefing-dy&utm_medium=email&utm_campaign=20180309). C’est le sujet de l’article sus cité, “…Une analyse récente des nouvelles sur Twitter a montré que les fausses informations peuvent toucher jusqu’à dix mille individus tandis que de vraies informations n’en toucheraient que mille. Par ailleurs cette étude montre également que la vitesse de propagation des premières est six fois plus rapide que celle des secondes“. Son auteur, Philip Ball y reprend un thème qui lui est cher, l’interaction individu/société, encore appelée effet de paire, pour lequel on peut adopter la définition utilisée dans le monde de l’éducation à savoir : pairs : agents avec lesquels un individu est en interaction. Il est question de cette interaction sociétale dans son livre intitulé “La masse critique: comment une chose mène à l’autre” où l’auteur interprète la société comme un matériau régi par les lois de la physique. Dans cette optique les individus peuvent être assimilés à des molécules/des atomes qui s’entrechoquent ce qui permet alors leur traitement selon des modèles statistiques. Cette façon d’envisager la société n’est pas à proprement parler nouvelle, puisque l’auteur convoque à charge et à décharge de cette théorie plusieurs penseurs dont les plus connus comme Hobbes et Comte. En 2015, un article Information Is Contagious Among Social Connections parait dans Association for Psychological (https://www.psychologicalscience.org/news/releases/information-is-contagious-among-social-connections.html, et https://actualite.housseniawriting.com/science/2015/11/16/linformation-est-contagieuse-parmi-les-connexions-sociales/10552/).Il en ressort bel et bien que l’on peut comparer la propagation des informations au sein des groupes sociaux à celle de la contagiosité qui caractérise le phénomène épidémique. Mais si l’on adhère à une telle hypothèse on ne peut que chercher à en identifier le(s) germe(s) responsables. Et si ce sont effectivement les sentiments de peur, de dégoût et de surprise qui sont à l’origine du succès des fausses nouvelles, on a toute raison d’être inquiet !
Robot trop humain vs humain trop robot !
samedi, mars 10th, 2018La distinction entre robot humanoïde et androïde n’est pas rigoureusement claire quand il peut être question aussi bien de l’un que de l’autre en particulier dans la littérature de science fiction. On pourrait dire que : le robot humanoïde est une machine dont l’apparence se rapproche de celle de l’homme, tandis que l’androïde est un robot à forme humaine comme l’atteste le qualificatif “androïde” quand l’enveloppe est masculine, et “gynoïde” quand l’enveloppe est féminine (Humanoïdes et androïdes : Définitions, http://ia-2011tpe.e-monsite.com/pages/les-robots/humanoides-et-androides-definitions.html). En réalité le problème ne vient pas tant de la forme que du fond de ces presque nouveaux personnages et en particulier de la présence ou de l’absence d’une qualité, si peu partagée qu’elle ne peut être qualifiée de commune, l’empathie. Les androïdes de Ph K. Dick ont-ils la capacité de “se mettre à la place de l’autre ” : c’est ce que Rick Deckard recherche dans sa quête destructrice. S’il utilise le test imaginaire dit de VOIGT-KAMPFF, ce denier repose néanmoins sur un test lui bien réel, le test de TURING (1950) utilisé dans un débat prémonitoire, à cette date, de la possibilité d’une Intelligence Artificielle (IA). Si ce test “simple” a été depuis sa description largement critiqué (http://www.artificiel.net/test-de-turing), il n’en reste pas moins le témoin d’une question majeure concernant dualisme et matérialisme de l’esprit humain. C’est pourquoi cette question se pose aujourd’hui avec d’autant plus d’acuité que l’IA en envahissant la société crée une nouvelle interface entre deux entités ontologiquement différentes, homme vs machine. C’est aussi la raison pour laquelle l’article Where Blade Runner began: 50 years of Do Androids Dream of Electric Sheep? (http://www.nature.com/articles/d41586-018-02695-7?WT.ec_id=NATURE-20180309&spMailingID=56151484&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1361248578&spReportId=MTM2MTI0ODU3OAS2) mérite d’être lu. Il introduit en effet une nouvelle dimension : celle qui considère ces nouveaux liens que l’homme pourrait tisser avec sa machine pouvant modifier le statut de chacun des protagonistes. Ce qui se traduit in fine par le problème de la robotisation humaine, problème évoqué en son temps et à sa façon par Chaplin !
Mythes, Fables et Légendes
mardi, mars 6th, 2018Difficile d’établir une réelle frontière entre mythes, fables et légendes. Ainsi en est-il de l’Atlantide, cette île si extraordinaire décrite par Platon. Si l’on peut, la concernant, ne pas à proprement parler la qualifier de fable, quels sont les éléments en présence qui permettent de choisir entre mythe et légende ? Si chacun d’eux s’empare du merveilleux chacun le traite différemment bien que tous deux reposant sur une transmission orale. Il existe pourtant une différence fondamentale : la légende est un récit fictif, le mythe s’appuie sur une réalité inexplicable qu’il tente de rationnaliser dans le but d’une signification à l’échelle humaine. Enfin si la légende est âgée, le mythe, plus âgé encore, se situe dans les temps primordiaux, dans le temps des commencements. L’Atlantide qui s’est vue qualifiée tout autant de mythe que de légende appartient à deux des dialogues de Platon, le Timée puis le Critias. Il s’agit en fait d’une construction de la pensée destinée à la démonstration que l’âge d’or d’une humanité vertueuse peut par dérives successives sombrer dans la malfaisance appelant/nécessitant la punition divine. Elle jouit certainement d’un statut à part puisqu’elle a donné lieu à tout autant de questions d’ordre philosophique que d’expéditions maritimes en vue de situer ses vestiges. L’article de https://www.livescience.com/23217-lost-city-of-atlantis.html#?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=03012018-ls) est-il en mesure de tordre le cou à une construction intellectuelle si riche qu’elle alimente spiritualité comme matérialité depuis si longtemps ? Il faut espérer que non, pour garder intact tout thème qui induit l’homme à se poser des questions intemporelles, comme celle de savoir si l’ile de l’Atlantide correspond à une légende ou à un mythe (L’Atlantide a-t-elle existé ? https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/030432579494-latlantide-a-t-elle-existe-2104338.php).
(‘Lost’ City of Atlantis: Fact & Fable,