Archive for août, 2015

Mais qui est-elle réellement ?

dimanche, août 30th, 2015

721493-une-main-venue-de-l-espaceElle pourrait être venue d’un autre monde, elle ne ferait pas plus parler d’elle qu’elle ne le fait depuis un siècle et demi ! Depuis sa découverte en 1857 par Köllinger dans le muscle du fait de son abondance, elle devient une véritable machinerie à combustion avec Krebs en 1937. Mais ce n’est pas fini :  en 1981, on lui attribue son autonomie génétique, il existe un ADN mitochondrial d’origine maternelle. Aujourd’hui, on reprend et utilise une découverte datant de dix ans ce qui ajoute encore une nouvelle étape à son épopée, son aptitude  à un transfert intercellulaire (Mitochondria Exchange, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/43835/title/Mitochondria-Exchange/). Quand on se souvient qu’on l’a dite être le résultat d’une symbiose entre procaryotes et eucaryotes, on pourrait tout autant se demander si elle ne vient pas d’un autre monde ? On s’est donc aperçu qu’entre deux colonies cellulaires différentes (rat vs homme), on retrouve dans la seconde des mitochondries de la première. On en revient donc à la proposition précédente : si elle est capable d’un échange intercellulaire, c’est peut-être effectivement qu’elle vient d’ailleurs ! Et comme ce processus serait un processus actif se manifestant dans des conditions de stress et de réparation, d’ici à ce que la mitochondrie soit également le pompier de service il n’y a pas loin. Ceci étant, il existe aussi un intérêt pratique dans le fait que ce nouveau rôle pourrait être appliqué à la  réparation de certains  dégats cellulaires ! Quoiqu’il en soit, la mitochondrie est l’exemple même de la vérité scientifique telle qu’en elle-même : relative, en construction perpétuelle  ce qui lui permet d’être plus que toutes les étapes qui la composent, puisque viennent s’y ajouter les processus qui mènent à cet édifice. Ce qui à chaque étape semble être continuité, cache les phases de ruptures indispensables à la progression.D’où, on ne le répètera jamais assez, l’importance de l’épidémiologie dans la connaissance puisqu’elle initie la complétude, par le biais d’une enquête policière dont ne sont pas exclus de plus ou moins nombreux  rebondissements . La connaissance c’est ne pas voir que le produit fini !

 

La climatologie urbaine en question

jeudi, août 27th, 2015

5bpt3-l_Art_Vegetal_St_SAVINE_006Murs végétaux, toits végétaux, le végétal en ville est à l’honneur. Grandement recommandé par les spécialistes en climatologie il est néanmoins peu fait état de la(les)différence(s) qui existe(nt) entre les canicules urbaines et les canicules rurales. De triste mémoire est la canicule vécue dans les grandes villes françaises en août 2003. Plus récemment, dans l’optique d’une nouvelle canicule, les conseils tirés de l’expérience précédente, n’ont pas manqué d’être réitérés. Des conseils de bon sens certes, mais qui pour certains ne vont pas dans le sens d’une diminution de la température ambiante (comme l’air conditionné) mais qui témoignent surtout d’une expérience de courte vue ce qui de ce fait, lui retire une grande partie de sa valeur ! Ainsi en est-il probablement aussi de l’émergence du végétal urbain dont on semble penser qu’il ne sera pas suffisant dans les années à venir (How cities can beat the heat, http://www.nature.com/news/how-cities-can-beat-the-heat-1.18228?WT.ec_id=NATURE-20150827&spMailingID=49408427&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=743993671&spReportId=NzQzOTkzNjcxS0). Des avantages existent néanmoins, ne serait-ce que l’esthétisme retrouvé des toitures ! Mais le végétal n’est pas l’alpha et l’oméga, les couleurs en raison du phénomène de l’absorption sont également à prendre en compte, ce qui fait que l’on différencie le toit vert du toit frais (green roofs et cool roofs, Looking Up: How Green Roofs and Cool Roofs Can Reduce Energy Use, Address Climate Change, and Protect Water Resources in Southern California, http://www.nrdc.org/water/pollution/files/greenroofsreport.pdf). Mais comme rien n’est fondamentalement parfait, on subodore qu’il existe des effets collatéraux encore mal connus, comme celui sur les phénomènes pluvieux qui s’ils s’avéraient diminués iraient à l’encontre de l’effet recherché ! Peut faire mieux !

 » Tistou les pouces verts »

mercredi, août 26th, 2015

multi02b-2 (1)Avoir la main verte comme le dit la vulgate, n’est pas donné à tout le monde, mais Tistou appartenait à la famille de ceux qui savent faire pousser les fleurs d’une façon que l’on peut qualifier de merveilleuse. Il n’est pas le seul à avoir défrayé la chronique dédiée au monde végétal : Jack et le haricot magique est un cousin. Pour le premier, ce sont les fleurs, en général, pour le second, plus précisément les papilionacées, aujourd’hui c’est des solénacees dont il est plus particulièrement question (Building Bigger Beefsteaks, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/43544/title/Building-Bigger-Beefsteaks/). Si l’on en croit Wikipedia, « L’espèce compte quelques variétés botaniques, dont la « tomate-cerise » (mais la « tomate-groseille » appartient à une espèce voisine, Solanum pimpinellifolium L.), et plusieurs milliers de variétés cultivées (cultivars).Compte tenu de son importance économique, elle est l’objet de nombreuses recherches scientifiques et est considérée comme une plante modèle en génétique. Elle a donné naissance à la première variété génétiquement modifiée autorisée à la consommation et vendue de façon éphémère aux Etats Unis dans les années 1990. L’homme a, de lui même, modifié le fruit par étapes successives de sélection naturelle, mais aujourd’hui il est capable de faire beaucoup plus en raison d’une participation directe. Vues de l’extérieur, c’est à peine si elles se ressemblent encore, vues de l’intérieur, c’est encore pire ! Normalement une tomate coupée selon l’axe perpendiculaire au pédoncule se montre biloculaire, mais aujourd’hui la tomate multiloculaire n’est pas une anomalie. La faute en revient (entre autres) à des gènes codant des enzymes agissant au niveau du méristème.  Et comme le méristème, lieu de croissance de la partie aérienne de la plante, est une structure constitutive des végétaux, il devient une cible privilégiée en agriculture dans le but d’une amélioration des conditions de nutrition dans le monde. Comme quoi les cellules indifférenciées sont tout aussi importantes chez les végétaux que chez les êtres vivants.

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Un nouveau citoyen est né

samedi, août 22nd, 2015

5199dfebe17c2Avoir accès dans l’heure (la minute) à des informations aux quelles on n’aurait pas pu prétendre sinon par le biais de revues spécialisées aux quelles il fallait être déjà abonné, est devenu une habitude. Un ordinateur et des mots clefs (le moins possible pour avoir une vue plus large) suffisent à faire du citoyen lambda un personnage averti qui évolue, peut-être pas dans le monde de la science mais tout au moins dans une orbite qui s’en rapproche au fil des ans. Mais ces connaissance acquises à peu de frais, si elles ne font pas croître le monde de la science, changent malgré tout ceux qui y sont exposés. Dés lors que deviennent-ils et que vont-ils faire de leur nouveau savoir, quelle pourra en être l’utilité. C’est de ce problème que traite l’article, Rise of the citizen scientist (http://www.nature.com/news/rise-of-the-citizen-scientist-1.18192?WT.ec_id=NATURE-20150820&spMailingID=49357355&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=743016620&spReportId=NzQzMDE2NjIwS0) tant il n’est pas anodin que tout se sache sans être expliqué. La soif de savoir est innée selon Aristote, il n’en reste pas moins vrai qu’elle réclame une mise en action, une application. Et c’est  là que réside le noeud du problème car un message émis est transmis pour être reçu : ce cheminement peut être sujet à de possibles distorsions (canal de transmission, bruits de fond etc. ). Mais l’optimisme des auteurs est total car sans envisager la question d’une possible éducation du lecteur, ils voient naître une nouvelle race, celle du citoyen scientifique, qui par la justesse de ses actions va contribuer au rayonnement de la science, puisqu’il en sera le fidèle serviteur ! Possible, impossible ? Encore une question pour les longues soirées d’hiver sans négliger par ailleurs, l’existence en amont de possibles commanditaires et surtout, la relativité des informations que ce nouveau citoyen scientifique devrait suivre mais sans savoir pour combien de temps  !

Irréfutable, vous avez dit irréfutable !

mercredi, août 19th, 2015

fit-mouseExiste-t-elle, n’existe-t-elle pas ? L’irisine, d’hormone prometteuse en 2012, est devenue mythe en 2015, ce qui, il faut le reconnaître, est un changement de statut aussi rapide que radical ! On peut se poser la question de savoir pourquoi une telle discordance. quand on sait que ces deux affirmations contradictoires reposent sur des tests dont les résultats s’opposent totalement. Il semble bien que, justement, se soit la méthode choisie qui pose problème (Irisin Redeemed, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/43738/title/Irisin-Redeemed/) puisque ce sont des tests identiques qui ont amené à des résultats aussi contradictoires (L’irisine, l’hormone du sport, est sans doute un mythe, http://www.bodyscience.fr/?L-irisine-l-hormone-du-sport-est). Aussi, pour mettre fin à la polémique, de nouveaux tests ont-ils été choisis à partir d’une nouvelle méthodologie. Ces derniers en effet ne seraient pas être entachés des mêmes doutes : anticorps contre chromatographie ! Non spécificité des anticorps  contre spécificité de la chromatographie, problème de l’irréfutabilité ! La méthode fondée  sur des anticorps, utilisés pour la description princeps, s’est révélée inadaptée,  parce qu’elle a été vérifiée : parce qu’elle était vérifiable, elle en est devenue réfutable ; ou encore, selon Raymond Poincaré,  » … ce qui est invérifiable est irréfutable ». Il reste néanmoins un doute sur la présence d’un contaminant à propos des résultats obtenus pas spectrométrie. Ce qui suggère qu’à son tour cette méthode doive être vérifiée pour devenir irréfutable, tandis que dans un même temps, il serait bon d’éliminer dans la première tout doute reposant sur l’utilisation des anticorps. Cet exemple montre que la discussion critique, témoin d’une démarche objective repose sur la répétition des tests, dont il faut user sans crainte d’en abuser. Mais il convient aussi, de ne pas oublier que le test porte en lui sa temporalité d’où la relativité de la vérification ! Heureusement, comme l’écrivait (aussi ) Raymond Poincaré   » … [ c’est] la science de demain [qui] confirme celle d’aujourd’hui … » !

Pourquoi il faut faire attention mais aussi comment !

mardi, août 11th, 2015

image003Qu’appelle-t-on solidarité et quel est son champ d’application ? Ne prend-elle en compte que la race humaine (ce serait déjà beaucoup si elle était efficace !) ou englobe-t-elle ceux des animaux qui ne sont pas les petits accompagnants chéris de la vie quotidienne. Car les premiers risquent leur vie et pas les seconds. Le maître protège son fidèle compagnon (enfin, presque tous les maîtres !), mais montre une certaine indifférence vis à vis de ceux qui lui sont inconnus, qu’ils volent ou qu’ils nagent (Drugging the Environment, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/43615/title/Drugging-the-Environment/). Or on se murmure aujourd’hui que si l’homme comprenait l’animal il lui serait peut-être difficile de s’en nourrir, il devrait alors lui être tout aussi difficile de savoir qu’il l’intoxique. De plus il sait bien qu’il existe une chaîne alimentaire, et s’il ne mange pas les vautours (directement), il mange des poissons ! Ce qui est tout aussi utile de rappeler, c’est que tout médicament est une substance chimique qui se doit d’avoir un effet biologique ! Il serait donc curieux d’imaginer que cet effet n’existe pas en dehors du traitement en propre. D’où l’idée, dont on se demande comment il se fait que l’on y ait pas penser avant, d’étudier le dit effet (le ou les) au regard de la nature en général. Et c’est alors que le chercheur s’inquiète à son tour. Comment va-t-il être en mesure de gérer dans l’ordre (?) au moins ces trois principes : principe du double effet, attribué à Thomas d’Aquin et repris par Philippa Foot (1967), principes de morale et de conviction selon Max Weber (Le savant et le politique, 1917-1919)), principe de précaution (constitution, février 2005) inspiré d’Hans Jonas. On conçoit volontiers ses difficultés ! D’où la question : comment faire pour continuer d’avance tout en regardant autour de soi ?

Et la suite, c’est pour quand ?

dimanche, août 9th, 2015

visage-imprimante-3DCette boîte noire qui ne sait pas qu’elle pense, n’en finit pas de chercher à savoir comment  elle est construite pour comprendre enfin comme elle fait penser. Le problème étant quand même de savoir si en sachant la reconstruire, on sera en mesure de savoir comme elle marche ? Mais pour l’instant ce n’est pas la première question qui demande à être résolue. La première c’est de chercher comment reconstruire cette boîte magique. Une première étape vient certainement d’être franchie (Crumb of mouse brain reconstructed in full detail, http://www.nature.com/news/crumb-of-mouse-brain-reconstructed-in-full-detail-1.18105?WT.ec_id=NATURE-20150806&spMailingID=49256879&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=740835078&spReportId=NzQwODM1MDc4S0). Bien sur, comme le soulignent les auteurs, si la réalisation est pharaonique, la construction obtenue ne l’est pas en terme de volume. Il s’agit d’une vraiment très petite chose, un grain (crumb) puisqu’elle ne renferme pas même un neurone dans son intégralité. Petit pas matériel, grand pas pour l’étude de cette structure « sortant de l’ordinaire » qu’est la synapse. Il n’est pas vraiment si loin le temps où la théorie de la continuité s’est vue balayée par celle de la contiguïté autorisant alors la mise en place d’un nombre « incalculable » de circuits. Ce que cette reconstruction matérielle, techniquement à l’ancienne va permettre, c’est le traitement des données selon les méthodes de l’informatique donnant aux images une autre dimension (sans jeu de mots !) :  soit la mise en chaîne de techniques qui se suivent dans le temps, prouvant que les nouvelles ne détruisent pas celles qui les ont précédées. Faire de l’épistémologie sans le savoir ou savoir faire de l’épistémologie ? L’un comme l’autre se dit ou se disent !

Le bon modèle

jeudi, août 6th, 2015

homme natureDe même que l’appareil photographique s’est approprié les caractéristiques de l’œil humain, de même l’ordinateur s’est-il approprié le concept de circuits. C’est ainsi que l’humanité peut utiliser ses caractéristiques après les avoir comprises pour faire avancer son domaine technique dans toutes les directions possibles. Mais ce n’est pas uniquement l’homme le modèle, c’est la nature elle même, qui donne des idées, à condition de ne pas hésiter à l’observer attentivement et, pourquoi ne pas oser le dire, avec un certain amour pour en tirer le meilleur. C’est ce qu’évoque l’article Inspired by Nature (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/43625/title/Inspired-by-Nature/) au travers de nombreux exemples du meilleur effet, d’où ce néologisme de « bio inspiration » qui semble particulièrement bien adapté quand on décline déjà depuis longtemps le préfixe bio sous toutes ses formes, à tel point qu « hors du bio, point de salut » ! Quoiqu’il en soit, la nature inspire : pour aller capturer  à distance, coller, percer, suturer, nettoyer, refouler, éviter, délivrer, « désadicter ». Il est vrai que chaque organisme est abouti et que de ce fait il est l’expression de milliers de siècles d’évolution. Pourquoi aller plus loin chercher ce que l’on a sous les yeux. Il n’y a qu’à se pencher pour recueillir ce dont on a besoin. L’homme n’invente pas il transcrit ce qu’il déchiffre. C’est pourquoi il n’est pas le plus grand prédateur de la nature mais son plus grand fan. Si l’on doit avoir peur de quelque chose c’est des détournements qui parfois surviennent.

Un pas en avant

lundi, août 3rd, 2015

imageIl peut être plus efficace de choisir un chemin de traverse pour avancer que de choisir l’affrontement  pur et dur, du type de celui qui mène droit dans le mur de l’incompréhension. C’est semble-t-il l’attitude qu’adopte l’autorité suprême de l’Eglise Catholique Apostolique et Romaine à propos d’un débat aussi vieux que ces deux protagonistes, Foi et Science. Comme cette aporie traitant de l’œuf et de la poule, Foi et Science, peuvent sembler parfaitement exclusives et l’ont été effectivement de façon particulièrement violente par le bûcher et l’excommunication, ou plus gentiment par une mise à l’index,  au cours des siècles plus ou moins éloignés. Si ces démonstrations ne sont plus de mise, il n’en reste pas moins vrai que la querelle n’est toujours pas enterrée et que régulièrement encore le clergé dénonce avec plus ou moins de virulence les avancées de la science. Mais François II semble un adepte de la série, « tout peut arriver » (NATURE | COLUMN: WORLD VIEW Sharing
Faith and science can find common ground,  http://www.nature.com/news/faith-and-science-can-find-common-ground-1.18083?WT.ec_id=NATURE-20150730&spMailingID=49207299&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=723870937&spReportId=NzIzODcwOTM3S0  ). Deux propositions sont particulièrement intéressantes dans cet article : le rapport qui s’établit entre l’homme et la nature, de telle  sorte que par rapport à l’image de Dieu, est-il en droit ou non d’exploiter la-dite nature, mais aussi la position adoptée vis à vis d’une interprétation dynamique ou statique des textes. Sans tout expliquer, il se pourrait que ces deux éléments puissent être retenus comme « accélérateurs » des incendies qui reprennent sans cesse entre ceux qui professent la foi et ceux qui professent la science !