Archive for août, 2014

Pas d’aujourd’hui sans hier

mercredi, août 27th, 2014

Gravures_oiseaux_Buffon_680_-_colibri_de_saint_domingueRécemment Leonid Moroz invitait Ch. Darwin sur son bateau laboratoire (Sequencing on the seven seras, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/40556/title/Sequencing-on-the-Seven-Seas). Aujourd’hui pourquoi ne pas faire de même en faisant se rencontrer John Gould (Tiger Hunt, 1838–1840, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/40574/title/Tiger-Hunt–1838-1840/) et Stephen Liberles (How Hummingbirds Taste Nectar, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/40810/title/How-Hummingbirds-Taste-Nectar/). Le premier partit en 1838, avec femme, fils et neveu , pour étudier sur place (Australie) les espèces vivantes qu’il décrivait sur des spécimens morts, pensant, à juste titre, que le vivant est plus instructif que le mort. La curiosité n’ayant pas de limite, il eu également la bonne idée de s’intéresser à un animal aujourd’hui disparu, le tigre de Tasmanie (Thylacinus cynocephalus) dont il prédit l’extinction.  Ainsi ses descriptions des colibris ou oiseaux mouches (Trochilidae) pourraient-elles parfaitement se compléter des nouvelles connaissances sur les différents types de récepteurs sensoriels que les oiseaux ont développés et qui leur font pour les uns se nourrir de graines, pour les autres de nectar ou encore d’insectes. Nul doute que les sept volumes concernant les Oiseaux d’Australie (1840-1848) ainsi que sa Monographie des Trochilidae parue en 1861,  lui sembleraient tout à fait incomplets et qu’il lui aurait été agréable et profitable de coopérer avec les généticiens actuels mais qu’aurait-il pensé de ces chimères qu’ils construisent pour comprendre. En prédirait-il l’extinction ? 

Une hirondelle ne fait pas le printemps

lundi, août 25th, 2014

degas-repasseuses-orsay-martine-sonnetEt un article n’est pas nécessairement l’article princeps, celui qu’il est impossible de ne pas référencer quand on écrit soi-même un article sur le même sujet, celui que l’on attend, celui auquel on aimerait que ses écrits ressemblent, l’article au sens platonicien du terme. Quelles sont les qualités qu’un tel article doit posséder ? Apporter des réponses ou poser des questions ? Avoir été accepté pour parution dans une revue qui se targue d’un bon Impact Factor ? Si l’on prend comme exemple l’article “Are Apes as Empathetic as Humans? (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/40741/title/Are-Apes-as-Empathetic-as-Humans-/ )” paru sous la plume de Shreya Dasgupta mais également conduit par Elisabetta Palaggi (Yawn contagion in humans and bonobos: emotional affinity matters more than species, https://peerj.com/articles/519/), que convient-il de savoir ? La revue PerrJ est récente et s’apparente à la revue Plos One à peine plus ancienne . Toutes deux sont des journaux scientifiques (biologie et sciences médicales) en libre accès. Des conditions de publications sont de plusieurs types, par exemple, pour l’auteur, un coût de 99 $ pour une publication par an (PeerJ). Pas encore d’Impact factor, mais un nombre considérable d’articles proposés et acceptés. Le sujet, la comparaison entre l’homme et les bonobos d’un certain type d’état émotionnel, le bâillement. On dit qu’un bon bâilleur en fait bâiller sept, le sujet n’est donc pas original en soi, mais a donné lieu à de nombreuses théories depuis longtemps. Et justement à ce sujet, il existe un site (français) à consulter qui viendra heureusement compléter l’article précédemment cité (Le bâillement, http://baillement.com/Walusinski.html). Pour résumer, se faire une idée sur un article n’est pas chose aisée et mieux vaut s’entourer de précautions avant d’en parler !

Il était un petit navire …

dimanche, août 17th, 2014

ImpressionHeureux qui comme Ulysse …..,  qui ne fut pas le seul, mais qui reste peut-être le plus célèbre des marins, même s’il n’a navigué que sur la méditerranée. Les voyages maritimes restent un sujet abordé par tous les genres, la planète bleue n’est pas bleue sans raison, et qu’il s’agisse du passé, du présent, du futur, à l’eau s’attache irrémédiablement l’idée de vie. Si l´Odyssée est considérée à juste titre comme un voyage initiatique, l’expédition du Beagle (1831-1836)  offre à Darwin d’observer et de récolter nombre d’informations qui seront pour certaines d’entre elles envoyées à Cambridge tandis que d’autre seront ramenées à terre pour être étudiées plus tard à tête reposée. Mais aujourd’hui où il faut aller plus loin, plus vite et pour utiliser au mieux le temps qui passe, pourquoi ne pas reproduire le cheminement des explorateurs d’antan en usant sans en abuser, de la technologie moderne. C’est ce qu’a réalisé, au mieux semble-t-il, Leonid Moroz (Sequencing on the Seven Seas? http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/40556/title/Sequencing-on-the-Seven-Seas/, Sequencing at Sea, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/40654/title/Sequencing-at-Sea/)) en recréant  les meilleurs conditions de laboratoire possibles pour traiter “en temps réel”  les échantillons de la faune et de la flore qui peuvent être prélevés à tout instant et en tout lieu, là où le capitaine décidera de poser son navire expérimental. Il semble bien loin ce temps où les explorateurs de tous types recueillaient des échantillons qu’ils conservaient selon les méthodes de l’époque pour les étudier dans le secret de leur laboratoire. Parfois même celui qui recueillait n’était pas celui qui allait procéder à la suite des opérations. On peut se réjouir de ce qu’il n’y ait plus d’intermédiaire, que celui qui prélève sache exactement ce qu’il doit prélever. Mais la fièvre de la découverte est-elle identique ? Le temps bousculé permet-il là même sensation de satisfaction pleine et entière ? En fait, il faut se rendre compte que l’optique est différente. Il ne s’agit pas tant d’établir un descriptif d’espèces en voie de disparition que d’en tirer le plus rapidement possible des bienfaits pour l’homme. On a troqué la connaissance pour la connaissance par la réification de la connaissance !

Ciel mon armure !

jeudi, août 14th, 2014

imageL’exosquelette n’est pas plus une spécificité animalière qu’humaine. Quelque soit sa nature, chitine, kératine, os, cartilage, silice…, pour les premiers, cuir, fer, bronze, acier …, pour les seconds, il s’agit dans tous les cas d’améliorer la protection de l’organisme qui en est revêtu. Si la nature est la grande dispensatrice des différents types de matériaux utiles aux arthropodes, aux échinodermes etc. …, c’est la technique humaine qui a permis le passage du cuir aux métaux de plus en plus résistants en ce qui concerne l’homme et de plus en plus légers, ce qui aurait semblé paradoxal auparavant. Quoiqu’il en soit, dans ces deux exemples, l’exosquelette est essentiellement protecteur toujours pour les premiers, exclusivement protecteur pour les seconds. Le nouveau personnage affublé d’un exosquelette qui fait l’objet de l’article suivant n’est pas un personnage de fiction (http://click.e.newscientist.com/qs=abd28d954fa9615eec897291094e62a52a258d2e093cf2f24cc8d99b7f34d848682bc398a8199d83). Ce n’est pas un robot, ce n’est pas un cyborg, c’est un homme qui sans encore chercher à être capable de tenir le monde sur ses épaules comme Atlas, mais néanmoins qui aimerait bien se rapprocher d´Hercule, dont tout le monde sait qu’il était un demi dieu. On peut se poser la question de savoir si l’exosquelette qui permettra à un docker “normal” de soulever des charges x fois supérieures à celles qu’il transportait antérieurement est vraiment le seul but recherché ? Heureusement  il existe d’autres utilisations comme celle de permettre à un individu plus ou moins handicapé dans sa mobilité de se mouvoir de nouveau grâce à ce soutien venu de l’extérieur.

 

Vrais ou faux amis ?

dimanche, août 10th, 2014

imageLa thèse du DR Louis Ferdinand Destouches sous le titre “La Vie et l’Œuvre de Philippe Ignace Semmelweis”  avait pour sujet les efforts menés par un médecin accoucheur sur des précautions, peu suivies à l’époque, qu’auraient dû adopter les étudiants en médecine lorsqu’ils examinaient les femmes enceintes. Les constations étaient sans équivoques : mains sales et infections puerpérales, mains propres diminution significatives des dites infections. Pasteur exposait en 1861 ses réflexions réfutant la théorie de la génération spontanée et validait ainsi les travaux expérimentaux de Semmelweis datant de 1847. Les germes actuels n’ont pas tous aussi mauvaise réputation. Ils habitent tous les tissus de l’organisme humain, vivant avec lui, réalisant probablement un moyen de reconnaissance  d’un autre type que les empreintes digitales auxquelles Alphonse Bertillon s’est tardivement rallié. Aujourd’hui le microbiome humain (http://sm.labx.com/track?type=click&enid=ZWFzPTEmbWFpbGluZ2lkPTE5NjEwMiZtZXNzYWdlaWQ9MTM0NzAwJmRhdGFiYXNlaWQ9NTA3MDEmc2VyaWFsPTE2NzkzNDExJmVtYWlsaWQ9bWljaGVsZWt1amFzQGdtYWlsLmNvbSZ1c2VyaWQ9MV8yNzgyMyZ0YXJnZXRpZD0mZmw9JmV4dHJhPU11bHRpdmFyaWF0ZUlkPSYmJg==&&&2018&&&http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/40600/title/The-Body-s-Ecosystem/) est en pleine expansion. On n’en finit pas de trouver de nouveaux commensaux, saprophytes et autres parasites avec lequel chaque individu doit compter. Encore une preuve que l’anthropocentrisme était une énorme erreur, c’est que l’homme au sein de la nature est un écosystème à lui tout seul. Que ceux qui se réclament du titre d’écologiste sauveur de la nature ne l’oublient pas ! S’il n’est pas sans danger de modifier les écosystèmes naturels il n’est pas non plus sans danger de modifier son microbiome personnel !

A quoi ça sert ?

vendredi, août 8th, 2014

imageFaut-il nécessairement chercher pour trouver quand on sait que l’on peut trouver sans chercher, mais aussi que l’on peut chercher sans jamais trouver ! Ce qui revient à explorer deux propositions : l’idée préconçue est-elle préférable à la pêche  à la ligne ? Si  l’homme a la passion de savoir, il est aristotélicien quand le sensible est la première confrontation avec le questionnement, tandis qu’il est platonicien quand l’idée préconçue est l’expression d’une connaissance antérieure qu’il suffira de retrouver. Quoiqu’il en soit,  trouver c’est bien, mais ce n’est que le le tout début d’un très long processus au bout duquel le “trouveur“, sera en mesure soit de répondra à une question, soit d’en poser une nouvelle, ce qui constitue en soi la meilleure des éventualités. Aujourd’hui la démarche est facilitée par le fait qu’il existe un socle antérieur de connaissances et que le chercheur n’est plus le personnage du savant seul dans son laboratoire. Pourtant la construction de ce socle avec la mise en commun des connaissances aussi bien que des techniques représentent un long cheminement et il est encore mirabile visu que des découvertes puissent voir le jour dans des conditions pas si éloignées de celles de l’âge de pierre de la science. C’est pourtant le cas de ces micro structures cellulaires dites en voûte  (http://sm.labx.com/track?type=click&enid=ZWFzPTEmbWFpbGluZ2lkPTE5NjEwMiZtZXNzYWdlaWQ9MTM0NzAwJmRhdGFiYXNlaWQ9NTA3MDEmc2VyaWFsPTE2NzkzNDExJmVtYWlsaWQ9bWljaGVsZWt1amFzQGdtYWlsLmNvbSZ1c2VyaWQ9MV8yNzgyMyZ0YXJnZXRpZD0mZmw9JmV4dHJhPU11bHRpdmFyaWF0ZUlkPSYmJg==&&&2016&&&http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/40599/title/A-Vaulted-Mystery/). Dénommées selon leur forme, comme à l’ancienne, ces éléments doivent leur découverte à la microscopie électronique qui fut une grand pourvoyeuse de nouveautés structurelles au niveau de la cellule aussi tôt sa mise en service. S’il s’agit d’une technique parfaitement statique loin de la réalité dynamique de la biologie cellulaire, il n’en reste pas moins vrai qu’elle a mis et met encore en évidence  (cf l’article cité) des structures et l’on sait aujourd’hui combien il est  important d’en vérifier la véracité. Il ne reste plus qu’à savoir à quoi ça sert, même si on imagine déjà pouvoir s’en servir sans le savoir !

La nuit porte conseil

lundi, août 4th, 2014

imageSelon Hésiode ( La Théogonie), la Nuit et le Jour proviennent du Chaos, qui lui est vide, béance primordiale. Ses enfants sont Erèbe et Nuit. Tous deux se sont unis pour donner naissance à l’Ether et au Jour. Selon un cycle immuable, le Jour fait suite à la Nuit et inversement. Que ce rythme influe sur tout chose vivante ne semble donc pas si extraordinaire et c’est ce qu’explore la chronobiologie depuis au moins quatre siècles. En réalité on peut différencier deux types de rythmes biologiques : celui qui court sur une durée de 24 heures en moyenne, c’est le rythme circadien et celui qui joue sur l’alternance jour/nuit, le rythme nycthéméral. C’est du second dont il s’agit dans l’article Light´s dark side ( http://sm.labx.com/tracktype=click&enid=ZWFzPTEmbWFpbGluZ2lkPTE5MjIwMSZtZXNzYWdlaWQ9MTMxODAwJmRhdGFiYXNlaWQ9MzAxJnNlcmlhbD0xNjc5MzIyMCZlbWFpbGlkPW1pY2hlbGVrdWphc0BnbWFpbC5jb20mdXNlcmlkPTFfNjI2MSZ0YXJnZXRpZD0mZmw9JmV4dHJhPU11bHRpdmFyaWF0ZUlkPSYmJg==&&&2012&&&http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/40591/title/Light-s-Dark-Side/). En introduisant artificiellement la lumière au sein de la nuit, les chercheurs se sont aperçu du rôle néfaste de la première. L’interruption de la sécrétion nocturne de la mélatonine a une action sur la croissance tumorale (cancer du sein) et sur l’efficacité d’un médicament spécifique( le tamoxifène). S’il peut sembler ” astucieux” d’utiliser cette hormone comme adjuvant possible à la thérapeutique, il est néanmoins étonnant que les auteurs ne disent mot des autres constantes biologiques qui, dans le même temps doivent nécessairement montrer des modifications. Une action, un facteur en biologie semble tenir d’un raccourci pour le moins saisissant !