Archive for février, 2025

Une publicité ciblée

mercredi, février 26th, 2025

Se souvenir du double « effet Kiss cool » c’est un peu ce dont il est question dans l’article How stress warps decision-making. Ou bien encore, se faire du bien ne fait pas de mal, puisqu’à l’inverse, se faire du mal est loin de se faire du bien. Il serait en effet particulièrement bénéfique de pouvoir/savoir éviter le/les stress pour améliorer ses conditions de vie et en particulier les prises de décision auxquelles chaque individu est régulièrement confronté ! Encore faudra-t-il effectuer certaines adaptations puisqu’il s’agit comme souvent de souris, mais « Des souris et Des hommes », c’est une vieille histoire ! Dans l’étude proposée les résultats sont en faveur de l’action nocive du stress, qui en affectant le processus décisionnel entraine secondairement une rigidification des comportements qui semblent passer en commande automatique. L’observation des conduites humaines montre effectivement dans certaines circonstances, l’inadéquation de la réponse à un environnement agressif. Dans les groupes de souris étudiés, deux voies ont été mises en évidence de l’amygdale au noyau caudé, (comportement flexible) dans un cas et au putamen dans l’autre (comportement rigide/habituel). Quand ces résultats seront validés chez l’homme, on imagine pouvoir traiter en agissant sur l’une ou l’autre de ces voies pour diminuer à tout le moins l’effet néfaste du stress

Parlera, parlera pas ?

mardi, février 25th, 2025

« Tout le monde parle, c’est une évidence » (extrait de Chantons sous la pluie), sous entendu, tous les humains parlent. Si l’éthologie a montré qu’il existait chez différentes espèces des voies de communications sonores, si certains humains ont pu développer des systèmes de compréhension avec des non mammifères comme Konrad Lorenz qui « conversaient » avec ses oies, il n’existe chez aucun animal une locution comparable à celle de l’homme : le langage articulé, porteur de sens, dont les mots sont le support, est bien le propre de l’homme. Si l’on situe assez précisément l’apparition de l’écriture, il n’en est pas de même pour la parole articulée. On fait l’hypothèse qu’elle aurait pu apparaitre avec la « bipédisation ». On fait également l’hypothèse qu’elle a pu passer par le stade du gazouillis, par lequel passe le jeune enfant lors de son développement psychomoteur. Aujourd’hui, c’est la génétique qui vient apporter sa pierre à cette construction de façon inattendue (A human gene makes mice squeak differently — did it contribute to language?). A un point tel, que certains n’hésitent pas à parler du gène du langage ! Une mutation remplaçant une isoleucine par une valine entraine la modification d’une protéine, connue sous le nom de NOVA-1. Cette version distingue les humains des Néanderthaliens et des Dénisoviens. Les protéines de la famille NOVA ont été étudiées depuis plusieurs dizaines d’années dans le cadre de la carcinogénèse, mais « la protéine NOVA-1 se lie également à l’ARN des neurones et est essentielle au développement cérébral et au contrôle neuromusculaire ». Pourquoi les scientifiques ont-ils « créer des souris porteuses de la version humaine du gène  nova-1″? La question n’a ici pas de réponse par contre, ces souris génétiquement modifiées se distinguent par leur capacité à émettre des cris d’une sonorité différente, et donc un comportement vocal différent ! De là à imaginer avoir trouvé le gène de la parole chez les humains, il n’y avait plus qu’un pas franchi allègrement. Pourtant la compétition est déjà en marche puisque le gène foxp-2 a été détecté muté chez des individus incapables d’articuler. La solution est encore à venir !

A l’origine …

samedi, février 8th, 2025

Avant que d’être une discipline scientifique sous les auspices de Ferdinand de Saussure, des ressemblances plus ou moins évidentes entre les langues avaient initié des recherches de parentés. Au XVIIème siècle, un proto linguiste venu du Nord, répondant au doux nom de Marc Zuer van Boxhorn, avait soupçonné l’existence d‘une ancienne langue commune aux langues néerlandaise, grecque, latine, perse, germanique, slave, celte et balte, à laquelle il avait attribué le qualificatif de scythique. Il avait été lui-même précédé par un compatriote, un certain Iustus Lipsius qui avait déjà détecté des similitudes entre le persan et le flamand, ce qui peut sembler loin d’être évident à un non averti ! Un siècle plus tard, des linguistes à la vue tout aussi perçante percevaient des ressemblances entre les langues a priori aussi éloignées que le grec ancien, le latin et le sanscrit ! Que le grec ancien, le latin et plusieurs langues européennes partagent une communauté d’origine est une évidence, c’est l’antériorité qui posait problème. La génétique plus « scientifique » que la linguistique peut aujourd’hui apporter sa pierre à l’édifice (The origin of Indo-European languages). Si l’omniprésence des langues indo européennes était admise depuis au moins deux cents ans, c’est son point de départ qui prêtait encore à discussion. La génétique des populations (l’étude de la distribution et des changements de la fréquence des versions d’un gène) est un outil particulièrement performant : elle permet de définir les ascendances et de tracer les voies migratoires des populations étudiées. C’est ainsi que l’Anatolie est en passe de se voir dépossédée de sa primauté dans l’origine des langues indo européennes au profit du Caucase et de la Basse Volga. Si la guerre qui sévit dans ces zones a des effets délétères sans comparaison avec l’arrêt des recherches sur les origines des langues indo européennes, cette dernière n’en constitue pas moins une conséquence certes mineure mais néanmoins réelle qui s’intègre dans le vaste champ des dégâts inhérents aux conflits armés.

Candide ?

samedi, février 1st, 2025

Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, dixit Panglosse (qui parle toutes les langues) adepte inconditionnel de Leibniz ! Dieu étant parfait n’aurait pas créé un monde imparfait, d’où il s’en suit que ce monde est le meilleur qui soit ou plutôt, qui puisse être, ce qui permet déjà d’introduire comme un « bémol » sur la qualité de la sus dite perfection ! Mais qui, et ce n’est pas la moindre de ses qualités, tente une explication de l’existence du Mal ! Néanmoins la facétieux Voltaire n’a pas insisté sur le rôle propre à l’homme dont il doit être tenu compte pour que la perfection dans ce bas monde soit réalisable. Et c’est là qu’intervient personnellement Leibniz comme artisan du progrès et donc acteur indispensable d’un perfectionnement sans fin. C’est par ce que sa démarche mécanistique risque de porter atteinte, en ce XVIIème siècle, au sacré encore terriblement en vigueur, que le philosophe-mathématicien va tenter rationnellement de combiner les deux approches à la façon de la démarche d’un Louis de Broglie théoricien de la mécanique ondulatoire. On peut donc y voir le canevas d’une vie sur lequel il a brodé d’innombrables applications pratiques. C’est toujours par cette adhésion sans faille à l’idée du meilleur des mondes que Leibniz achèvera son système par son concept de « monade » : cette unité parfaite qui est le principe absolu ! Si l’on croit dans le meilleur des mondes, iI n’est pas de meilleur exemple que Leibniz qui y œuvra tout au long de sa vie (Leibniz: the ultimate optimist).