Au IVème siècle av. J.-C, Aristote fut un philosophe éclairé sur bien des points. Parce que ” naturellement tous les homme désirent savoir“, il se distingue de son maitre Platon par l’étendue de ses connaissances dans tous les domaines que son siècle était en mesure d’aborder. Il est pourtant à l’origine du concept de la génération spontanée qui ne devait rendre l’âme qu’au XIXème siècle grâce à Pasteur et à l’acceptation de la théorie cellulaire selon Virchow” omnis cellula e cellula” proposée en 1858. Reste encore aujourd’hui la théorie de l’abiogenèse selon laquelle la vie a pu émerger à partir de matière inorganique inanimée. Résumé dans la question “qui de l’œuf, ou de la poule ? ” le sens commun est plutôt d’accord avec l’idée que la création “ex nihilo” ne peut convenir qu’à un démiurge. Et donc pour aborder un thème beaucoup, vraiment beaucoup plus général, comment réfléchit-on à l’apparition du monde (est-on endroit de dire, la naissance du monde) ? Un énigme actuelle invite largement à se poser la question. L’expansion de l’univers n’ayant jamais été aussi importante qu’elle ne l’est constatée aujourd’hui (Dark energy could lead to a second (and third, and fourth) Big Bang, new research suggests), c’est l'”énergie noire“, dont la définition exacte reste encore problématique, qui est en passe de prendre les commandes d’un navire pas encore en perdition. Et comment ne pas tenter une comparaison avec l’inflation qui a suivi le Big Bang ? L’idée étant que s’il existe une entité expliquant ces deux “périodes d’inflation/expansion” il serait possible d’éviter la singularité du dit Big Bang. L’hypothèse du modèle cosmologique cyclique selon lequel effondrements et inflations, les Big Bounces se répèteraient pourrait donc être reprise en tenant compte de cette énergie noire citée précédemment. Alors point n’est besoin d’un “commencement”, celui qui demande nécessairement “une cause première“, ce “moteur qui n’est pas mu“, toujours selon Aristote. En effet comment le temps et de la matière ont-ils pu émerger du Rien ?
Archive for février, 2023
Passionnant !
samedi, février 25th, 2023Pensée magique !
mardi, février 14th, 2023Le développement personnel est à la mode et la “pensée magique” y participe. Il s’agit d’une forme de pensée reconnue en psychanalyse, qui s’attache à une appréhension irréaliste des circonstances personnelles d’un individu. Refusant “les dures lois de la réalité“, l’individu en cause s’attribue (plus souvent qu’à autrui) le pouvoir d’obtenir la satisfaction de ses désirs et le rejet de problèmes qu’il lui faudrait résoudre. La “pensée magique” puise ses sources dans la “mentalité primitive” selon l’ethnologue Lévy-Bruhl : elle participe par ailleurs largement des récits mythologiques qui brillent par leur irrationnalité. L’homme mythique habitait en effet un monde où les facteurs spatiotemporels étaient loin de correspondre aux connaissances actuelles, comme par exemple ce qui concerne une possible ubiquité et le principe de non contradiction acquis au fil des temps. Si aujourd’hui l’homme a intégré l’impossibilité de se trouver en même temps en deux lieux différents, s’il est d’accord avec le fait que deux énoncés contraires ne peuvent être vrais en même temps, il semble bien qu’il n’ait pas abandonné l’idée selon laquelle en répétant des pensées “positives”, leur matérialisation coule de source (‘Lucky girl syndrome’ trending on TikTok is just old-school magical thinking, psychologists say). Il s’agit tout simplement du syndrome de la fille chanceuse qui parce qu’il sévit sur certains réseaux sociaux se pare d’une auréole de vérité ! Vaut-il mieux voir le verre à moitié vide ou à moitié plein, le débat est lancé mais le problème vient surtout de la question que pose la possibilité qu’aurait un individu de le remplir par la seule force de sa pensée ! L’illusion causale étant souvent cause de prises de décision inadaptées, mieux vaut asseoir ses résultats sur une vraie appréciation de ses capacités, mais c’est sans doute là que réside toute la difficulté !
On n’est plus à une différence près !
jeudi, février 9th, 2023N’en déplaise à tous ceux qui aujourd’hui nient l’existence d’une identité de genre, voici encore une preuve qu’il faut porter à leur connaissance. Il n’est jamais inutile ni trop tard pour s’instruire ! L’organisme est sous la domination d’un certain nombre d’horloges biologiques qui s’inscrivent dans l’horloge universelle, celle qui règle l’alternance des jours et des nuits, qui mesure le temps. La technique de mesure a évolué parallèlement aux instruments dédiés, et que l’humanité met au point depuis la “nuit des temps”. Actuellement c’est l’horloge atomique au césium qui est retenue comme la plus performante. On estime qu’il se produit un décalage d’une seconde tous les 3 millions d’années. La chronobiologie, qui s’intéresse aux modifications de pratiquement toutes les fonctions de l’organisme se tourne aujourd’hui vers les rythmes quotidiens d’expression de gènes (Daily Gene Expression Rhythms Vary with Sex and Age: Study). Ainsi l’expression tissulaire de ces gènes est-elle différente selon le sexe : chez la femme, il existe deux fois plus de gènes qui expriment cette rythmicité, propriété qui diminue avec l’âge. Elle est donc liée également au temps qui passe et donc aux mécanismes de vieillissement de l’organisme. Certes cette étude peut déboucher sur des conséquences thérapeutiques qui utiliseront cette rythmicité dans le but d’une amélioration d’efficacité, mais elle a aussi l’intérêt de montrer qu’il existe bel et bien des différences profondes entre les sexes biologiques qui doivent être reconnus comme une réalité et ce serait signe d’une réelle ignorance que d’y rattacher une quelconque connotation !
Gagnant/gagnant !
dimanche, février 5th, 2023Le loup et l’homme partagent des territoires communs depuis des millénaires et la possibilité/ la probabilité d’une commensalité entre les deux espèces a du permettre sa domestication. Le chien serait issu de deux apprivoisements indépendants de loups : l’une en Europe il a au moins quinze mille ans et l’autre en Asie il y a au moins douze mille cinq cents ans. Des analyses d’os incinérés dans des tumulus funéraires en Angleterre et datant du IX ème siècle ap. J.-C (Viking warriors sailed the seas with their pets, bone analysis finds) ont montré que les guerriers étaient accompagnés de certains de leurs animaux. Si les chevaux retrouvés accompagnaient les cavaliers et si les cochons devaient servir de nourriture, il est peu probable que les chiens n’aient pas été là en tant que compagnons. Ce qui laisse à penser que même un viking pouvait vouloir que son animal de compagnie l’escorte !Quoiqu’il en soit, ce compagnonnage déjà ancien a fait du chien le meilleur ami de l’homme, un ami peu avare de son aide. Ils travaillent souvent ensemble, mais si le gardiennage ou la chasse rapportent au maitre, ce n’est pas le cas pour celui qui l’aide. Il en est bien autrement entre l’homme et le dauphin à tel point qu’il n’y a ni maitre ni esclave dans cette association à but nettement lucratif (How dolphins and people fish together). En effet les dauphins font bel et bien équipe avec les pêcheurs dans le sud est du Brésil, : ils y gagnent une nourriture plus abondante et prolonge leur durée de vie dans le même temps où la pêche s’avère plus rentable pour l’homme. Cette façon de faire est ancestrale et c’est sur cette base que par analogie peut être confortée l’hypothèse selon laquelle la coopération loup/homme a permis sa domestication seconde. Comme les auteurs le soulignent, il serait dommage que cette action couplée homme/animal disparaisse dans la mesure où elle laisse ouverte la fenêtre qui permet de prendre la pleine mesure de l’antique proximité entre l’humanité et l’animalité.