Archive for septembre, 2014

L’imagination au pouvoir

mardi, septembre 30th, 2014

women_legs_object_chairSi le concept de la chaise contient nécessairement tous les éléments communs à l’ensemble des chaises comment faut-il envisager l’expérimentation rapportée par Yao-Hua Law, à propos des travaux de l’écologiste Peter Becker (Six-Legged Syringes, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/40845/title/Six-Legged-Syringes/). Quels sont les éléments en présence : un œuf factice, un insecte hématophage (Triatominae). En ce qui concerne l’œuf, on peut lui reconnaître certaines des propriétés inhérentes à l’œuf tel qu’on le voit en pensée, ce qui peut être assimilé au concept de l’œuf. Ainsi cet œuf a-t-il bien la forme d’un œuf  et se trouve-t-il dans un nid, lieu habituel de l’œuf. Le fait qu’il soit lesté et perforé pourrait l’apparenter à un œuf de Paques mais n’en fait pas un non œuf. Par contre si l’insecte hématophage joue bien son rôle de piqueur professionnel, il n’est en l’occurrence qu’un vulgaire intermédiaire et s’apparente réellement à la seringue dont le chercheur a besoin pour prélever l’échantillon sanguin qu’il doit analyser dans les meilleures conditions pour ne pas introduire de modifications comme celles dues aux situations de stress. Et si l’on pense, insecte hématophage, on ne pense pas nécessairement à seringue. Ce nouvel utilisateur du dit insecte a bel et bien transformé la destinée d’un être vivant en le  chosifiant à son avantage, processus que l’humain affectionne tout particulièrement. Il faudra néanmoins qu’il fasse très attention à cette nouvelle utilisation : que la nature ne reprenne pas le dessus et que la seringue à six pattes ne reprenne pas à son compte en le majorant, son pouvoir néfaste de vecteur !

Pour muscler son cerveau

dimanche, septembre 28th, 2014

_mens_sanaA tous ceux qui croient combien il est utile de « muscler son cerveau » par des exercices que proposent les différents sites qui se sentent responsables de la santé mentale d’autrui, voici enfin la preuve qu’ils attendaient ! Oui, il est possible à la souris d’améliorer ses performances en situation de stress grâce à la pratique d’une activité musculaire antérieure  (Muscle to Mind, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/41091/title/Muscle-to-Mind/). Aucune difficulté particulière, il suffit d’activer le gène PGC-1α1, dont chacun sait parfaitement qu’il est impliqué dans le transport d’un métabolite qui au niveau du cerveau entraine un processus inflammatoire, un des facteurs parmi les responsables du phénomène de la dépression. Ce que l’on savait déjà c’est que l’exercice physique était susceptible d’améliorer in certain nombre de processus physiologiques. C’est pourquoi pour résumer.  La découverte des cascades d’évènements mis en cause aurait pleinement satisfait Spinoza et conforté Montaigne qui garde le privilège d’avoir écrit : « Mens sana in corpore sano« 

A lire pour réfléchir

lundi, septembre 22nd, 2014

2010-09-21_091559Voici un article peut-être un peu long, mais à lire, voire peut-être à relire pour se poser des questions, de bonnes questions évidemment (Diversity: Pride in science, http://www.nature.com/news/diversity-pride-in-science-1.15924) . L’auteur, M. Mitchell Waldrop est actuellement reporter/ éditeur de la revue Nature (   https://plus.google.com/117836940450633501050/about). Un certain nombre de ses publications concerne l’Intelligence Articielle, au sens large, mais il semble s’interesser dans le présent article à un tout autre sujet, sujet qui étonne quand l’époque devrait être de ne pas relever l’appartenance à un quelconque groupe. L’idée n’est aucunement la banalisation mais la disparition de ce qui s’apparente réellement à une catégorisation d’individus. Parler de la communauté gay/lesbienne/bisexuelle/transsexuelle dans une niche sociétale particulière à savoir le laboratoire semble relever d’une vision inattendue. En fait il ne s’agirait ni plus ni moins que de répertorier une nouvelle forme de ghettoïsation, de dénonciation d’un rassemblement qui aurait le bonheur de pouvoir se cacher pour vivre normalement au sein d’une structure définie et finalement assez peu représentée. Pourtant il se pourrait aussi que ce bonheur puisse ne pas être aussi complet qu’espéré. Quelle est alors la différence avec la vie au quotidien ?  On est réellement en droit de se poser la question de savoir pourquoi un reporter/éditeur d’une revue aussi prestigieuse que Nature (IF le plus élevé : 42.351 en 2013/2014) choisit de faire un gros plan sur le genre !  Se défendre de stigmatiser en commettant un tel article s’apparente à l’expression bien connue : « Je ne suis pas superstitieux, ça porte malheur » !

Éthique et robotique

lundi, septembre 22nd, 2014

westworld (2)En 1942, Isaac Asimov élaborait les trois lois de la robotique : 1 : Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger, 2 : Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la Première loi, 3 : Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la Première ou la Deuxième loi. On peut se poser la question de savoir où se situent aujourd’hui les rapports qui unissent l’homme et sa créature le robot, à la lecture du récent article,  Ethical trap: robot paralysed by choice of who to save (http://www.newscientist.com/article/mg22329863.700?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2014-0918-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.VB_Lc11xlYc), écrit par Alan Winfield (http://www.ias.uwe.ac.uk/~a-winfie/) . Le problème est celui de la prise de conscience d’un processus tout à fait particulier, celui d’un choix entre deux situations identiques mais qui peuvent s’exclure l’une l’autre ? Si le robot dans près de la moitié des cas, prend tellement de temps pour faire son choix que l’action lui échappe, qu’en est-il lorsque la même expérimentation est  proposée à l’homme ? Dans quelle mesure ce dernier réussira-t-il  cent fois sur cent sa mission : effectuer le sauvetage des deux individus en position dangereuse ? Le particularité du problème posé par la situation décrite, est  d’insister sur le faire, pour lequel  l’homme,  ne peut faire l’économie du  jugement puis de la justification. Se pourrait-il que ce qui est encore une spécificité humaine, devienne par le miracle des algorithmes une qualité supplémentaire des robots ? Où comment on peut retrouver cette question engendrée par le scientisme du  XIX° siècle :  le progrès est-il synonyme d’amélioration du futur ?

Comment savoir ?

lundi, septembre 15th, 2014

arithm4298Peut-on choisir sans avoir en main tous les éléments impliqués dans le processus du choix, mais aussi de façon concomitante comment avoir en sa possession tous ces éléments ? Dans la mesure où le choix a pour finalité l’acte décisionnel, celui-ci s’appuie sur le degré de certitude/d’incertitude que celui qui doit décider est en mesure d’acquérir. Dans l’exemple du choix qui doit intervenir sur le devenir politique de l’Ecosse (Scientists split over Scottish independence vote, http://www.nature.com/news/scientists-split-over-scottish-independence-vote-1.15882), c’est le point de vue de la communauté scientifique qui fait l’objet du débat. Ainsi s’agit-il de la prise en compte de l’avenir de l’Ecosse en considérant dans un premier temps, ce qui a été obtenu dans le sein du Royaume Uni, puis en imaginant ce qui ne serait plus ou ce qui pourrait advenir en mieux en dehors du Royaume Uni. Les auteurs  insistent sur le poids économique au regard de la situation politique, sans oublier le maintien de l’appartenance ou non  à l’Union Européenne. Il s’agit dans l’exemple présenté d’un seul domaine, celui de la recherche, mais il n’est pas douteux que tous les domaines de la société sont mis en face du même choix. Chaque électeur (ou presque) va donc, par rapport à son appartenance, faire face à ce choix, ainsi se rapproche-t-on de la théorie des jeux dans laquelle l’analyse de la situation menant  à l’action optimale dépend des anticipations portées à propos du résultat de la décision.  S’il est difficile d’invoquer le pari de Pascal, on peut néanmoins penser au célèbre film de Truffaut (Une belle fille comme moi), et à son pari sur la fatalité, référence constante de son héroïne !

La parité en tout !

dimanche, septembre 14th, 2014

pariteAujourd’hui il n’est plus question de former un gouvernement où les hommes seraient plus nombreux que les femmes, et l’on montre volontiers du doigt ces chefs d’entreprise masculins très sensiblement plus nombreux que leurs consoeurs d’autant plus qu’ils émargent  à des hauteurs hors de portée de la gente féminine. Et bien que l’on se rassure, il n’y a pas que dans ces domaines que le masculin prévaut puisqu’il va se nicher jusque dans la recherche clinique ! On sait depuis toujours que le chapitre  Matériel et Méthodes décrit l’origine ethnique des individus inclus, leur sexe et les courbes d’âges. Et bien si l’on se penche en général sur la répartition des sujets présents dans différents types détude, on s’aperçoit que l’échantillonnage mâle supplante largement l’échantillonnage féminin ! Comment une telle discrimination est-elle encore possible comme par exemple dans le domaine de la chirurgie dans la mesure où il y a toujours un relecteur compétent et nécessairement bien intentionné pour mettre le doigt sur le biais de recrutement ! (Surgery Studies Rarely Use Females, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/40897/title/Surgery-Studies-Rarely-Use-Females/). Pas de réponse ….., les auteurs sont simplement invités à expliquer la raison pour laquelle le choix de l’échantillonnage s’est porter sur la population mâle ! Peut-on imaginer que tous ces auteurs se soient mis d’accord pour ne plus jamais faire de la femme un objet ?

Qu’est-ce que ça peut faire ?

lundi, septembre 8th, 2014

terre-planete-fragileQu’est-ce que la contradiction ? Logiquement c’est affirmer dans une même proposition que A et non A sont compatibles à condition que A et non A se situent dans un même temps. Mais si l’on transforme cette proposition figée dans le temps en une proposition qui utilise le temps, la dynamique ainsi créée  permet de tirer profit de cette incompatibilité qui devient dés lors particulièrement féconde. Ainsi doit-il en être des conclusions apparemment opposées en ce qui concerne l’accélération ou la non accélération des plaques tectoniques (Earth’s tectonic plates have doubled their speed, http://www.newscientist.com/article/mg22329843.000?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2014-0903-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.VA1ukl3lpYc). C’est parce que les côtes américaines et africaines semblaient pouvoir s’emboîter telles les pièces d’un puzzle, que la théorie de la dérive des continents, améliorée en tectonique des plaques avait vu le jour ! Il s’en était passé des choses depuis la Pangée, et à l’évidence, ce n’est pas terminé ! Aujourd’hui la question n’est plus de savoir si le phénomène existe mais d’en apprécier la vitesse qui se serait (ou non) accélérée depuis le cambrien, soit deux milliards d’années ! Est-ce si important que la Terre continue de se modeler ? Il s’agit certes d’une question importante mais dans la mesure où l’homme n’en est pas le premier responsable, la question est peut-être moins importante que celle qui concerne le réchauffement climatique, à propos duquel les nouvelles ne sont pas bonnes  (No more pause: Warming will be non-stop from now on, http://www.newscientist.com/article/dn26122?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2014-0903-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.VA3Jal3lpYc) ! On ne peut pas choisir entre Charybde et Scylla, Ulysse n’a eu la vie sauve qu’en se faufilant entre les deux. Si l’on imagine que cette eau souterraine méconnue jusqu’alors pourrait jouer un rôle dans l’accélération du phénomène de la tectonique des plaques et si l’on imagine conjointement que la vie en générale participe pour une certaine part à sa présence, que l’on y ajoute l’impact du réchauffement, on comprend mieux pourquoi les scientifiques s’intéressent à la vitesse de ces phénomènes !

Mauvais sang ne saurait mentir

mardi, septembre 2nd, 2014

6531369986776Si Bram Stoker a fixé l’archétype du vampire en 1897, sous le nom du conte Dracula, si Murnau lui a donné le visage de Nosferatu, le vampire,  en 1922, le sang fait parti d’un domaine polysémique qui englobe aussi bien le religieux que le sociétal. En ce qui concerne la médecine, pour Hippocrate, le sang fait partie des humeurs par analogie avec la théorie des quatre éléments. Depuis toujours le sujet est matière à de nombreuses questions et les articles se succèdent au fil des années. Il peut s’agir des bienfaits du sang neuf, Blood Protein as Youth Rejuvenator (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/39899/title/Blood-Protein-as-Youth-Rejuvenator/), Blood Protein Rejuvenates Aging Heart ((http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/35526/title/Blood-Protein-Rejuvenates-Aging-Heart/), aussi bien que des réponses que l’on peut chercher dans son étude,  Blood’s Role in the Aging Brain ((http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/31127/title/Blood-s-Role-in-the-Aging-Brain/), In Old Blood (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/40567/title/In-Old-Blood/). Aujourd’hui les informations sont nombreuses mais doivent être partagées en deux groupes : celles obtenues à partir des expérimentations animales, celles obtenues à partir de l’humain. Dans le premier cas, on peut les considérer comme dynamiques, dans le second, comme statiques. Et tout le problème vient comme toujours de la validité du raisonnement analogique. Que peut-on appliquer à l’homme des résultats obtenus chez l’animal de laboratoire ? Dans ce domaine, il ne semble pas que l’on se soit réellement éloigné de l’anatomie exclusivement descriptive acceptée avec difficulté quand elle reposait sur les dissections humaines. Et pourtant l’imagination continue d’aller  bon train. D’une certaine façon, le vampire n’a pas fini de faire parler de lui !