L’autophagie n’est pas que ce processus d’autodestruction auquel on l’associe d’emblée. C’est au contraire au départ, un processus indispensable au métabolisme cellulaire. Mais des dérèglements de la machine sont toujours possibles et lorsque ce processus dépasse les limites imparties à la vie de la cellule, cette qualité se mue en une arme redoutable pouvant conduire aussi bien aux maladies auto-immunes qu’aux processus néoplasiques en passsant par les maladies dégénératives. Aussi l’étude de l’organite transitoire qui lui est rattaché à savoir l’autophagosome, est-elle d’une importance toute particulière . On imagine en effet qu’une action ciblée sur sa membrane pourrait faire dévier le cours des maladies dont il est responsable. Plus facile à dire qu’à faire, car tout le problème réside dans la membrane elle-même dont on ne connait toujours pas avec précision l’origine, de nombreux organites intracellulaires pouvant en effet participer à sa construction (The Enigmatic Membrane , http://the-scientist.com/2012/02/01/the-enigmatic-membrane/). Les questions soulevées sont multiples : la membrane de l’autophagosome est-elle une mosaïque de membranes provenant d’organites in situ. Ou bien au contraire, un organite va-t-il donner la membrane d’un autophagosome spécifique … ? Les réponses sont à venir. Restons confiants : premièrement il est bon que la recherche sache toujours poser des questions, démontrant ainsi que l’incrémentation est une démarche féconde, et deuxièmement, qu’il est tout aussi bon de se méfier des a priori comme des réponses définitives.
Archive for février, 2012
L’autophagie à l’honneur
mercredi, février 29th, 2012L’empathie et la survie
dimanche, février 26th, 2012Parmi les mythes fondateurs grecs, celui qui en apprend le plus sur les débuts de la condition humaine concerne le mythe de Prométhée “celui qui pense avant“. Ce titan, qui créa l’homme en a aussi été son fidèle protecteur, lui qui souffrit mille morts du fait de son frère Epiméthée, “celui qui pense après”. Pour être fragile, l’homme l’est depuis toujours et c’est aussi depuis toujours qu’il se demande ce qui le différencie de l’animal. L’homme n’est-il pas qu’un animal à deux pattes dépourvues de plumes selon Platon ! Sur quoi l’homme croit-il pouvoir fonder sa différence : la cuisson de sa nourriture, sa finitude à laquelle s’attache nécessairement le culte des morts, la faculté de conceptualisation … Dernière en date , la notion d’empathie que l’animal ne connaîtrait pas ( Killing with Kindness |http://the-scientist.com/2012/02/01/killing-with-kindness/). D’après les auteurs ce serait elle la responsable de l’amour porté aux enfants, à la famille, voire à l’étranger pouvant permettre le dépassement ayant pour but ultime la survie. Cette qualité n’étant une vertu que dans la mesure où elle s’exerce dans le cadre de la phronesis , en dehors de laquelle, il ne s’agit plus d’une vertu mais d’un défaut. Cette théorie doit inviter à la discussion en raison de l’axiome de base : est-on en droit de faire se correspondre empathie et amour. Le ressenti de l’autre, empathie, peut-il aller de paire avec l’effacement de soi, amour, car que peut-on ressentir si l’on s’est effacé ?
Souvenirs, souvenirs !
samedi, février 25th, 2012Enfin un téléphone pour faire autre chose ! On connaissait le téléphone pour téléphoner, pour photographier, pour filmer, pour blogger, twitter, pour se faire voir de la société en général. Aujourd’hui le téléphone est en passe de devenir plus utile encore : sa nouvelle fonction étant celle d’un microscope. Nos anciens ont connu de charmants petits microscopes “de poche” tenant dans une non moins charmante boîte en bois des îles dans laquelle se logeaient sur le côté, quelques fines “plaques ” de verre renfermant fragments d’ailes de mouches ou de papillons. Aujourdhui, c’est le téléphone mobile qui peut tenir ce rôle (VTT transform phone into microscope, http://www.goodnewsfinland.com ). On pourrait se poser la question de savoir à quoi cette avancée technique va pouvoir servir, mais sans aucun doute elle permettra déjà au promeneur d’observer une feuille, un brin d’herbe au décours de ses promenades. Pourtant ne s’agirait-t-il pas plutôt d’un détournement d’activité d’un appareil dont les propriétés actuelles perdraient tout sens en regard d’une application enfin adaptée à cette époque qui se veut écologique ?
Rechauffement climatique !
dimanche, février 19th, 2012Soit l’article de Jeff Tollefson
(Human evolution: Cultural roots http://www.nature.com/nature/journal/v482/n7385/), que nos lointains descendants tireront-ils comme enseignement de cette période dite de “réchauffement climatique” en examinant les objets de notre vie sociétale ? Il ne s’agit plus comme antérieurement de prendre simplement en compte les “artefacts humains” découverts au gré des fouilles. L’archéologie s’est enrichie de la paléo climatologie à laquelle sont conviés les modélisateurs de climat. Tant il est vrai qu’un évènement résulte toujours d’une conjonction d’évènements successivement fondateurs, il est devenu impossible d’extrapoler de la seule présence de certains types d’outils, la date de l’appartion de l’homo sapiens. Ainsi l’époque attribuée de 40 000 ans pour son l’émergence en Afrique et en Europe est-elle en train de reculer jusqu’à 70 000 voire 100 000 ans. Ces résultats doivent beaucoup à F. d’Errico qui utilise les corrélations entre la fréquence des sités datés et les indicateurs climatiques d’une part avec l’algorithme GARP d’autre part. Ce dernier permet de reconstituer la niche écologique d’une espèce à partir de données archéologiques, géographiques et des modèles climatiques. Première conséquence de cette méthodologie : la dispartion de l’homme de Néandertal ne serait pas due à des modifications climatologiques mais à une compétition avec l’homo sapiens ! On ne dira jamais assez, qu’un effet ne résulte pas d’une cause, ni combien l’approche par modélisation est devenue omniprésente.
Qu’est ce que la vie ?
samedi, février 18th, 2012Si la célèbre question “Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? ” demeure encore loin d’être résolue, certains auteurs semblent prêts à en résoudre une autre non moins épineuse : ” Qu’est ce que la vie ? ” Quand on se remémore que le PGCD est le plus grand nombre qui peut diviser deux nombres en même temps et le PPCM, le plus petit multiple de deux nombres à la fois, on pourrait imaginer une démarche analogique dans la recherche d’une définition à la question précédente. En d’autres termes, doit-on choisir celle qui comportera le plus grand nombre d’attributs en commun ou bien celle qui, au contraire, tendra vers la réduction ultime ? C’est cette option que choisirait plus volontiers cet article centré sur la recherche de l’origine de la vie (Opinion: What Is Life ? http://the-scientist.com/2012/02/16/opinion-what-is-life/). Les auteurs y explorent en effet l’infiniment petit des virus et viroïdes. Quoi de plus simple en effet que l’ARN avec ou sans capside, avec ses replications et les possibilités d’erreurs qui s’y rattachent. Ainsi cheminerait-on du concept de la force vitale, vers celui de la warm little pond, pour aboutir à la théorie de l’évolution moléculaire précoce. Regrettons cependant que les auteurs n’aient pas trouvé bon de citer J. Monod et sa théorie de l’invariant biologique.
Qu’il y a-t-il dans son assiette ?
jeudi, février 16th, 2012Il existe quatre sensations élémentaires du goût : sucré, salé, acide et amer, aux quelles on ajoute aujourd’hui le glutamate (Umami des japonais). Les récepteurs sensibles, situés au niveau de certains des bourgeons du goût n’ont pas révélé tous leurs secrets et les études de neurophysiologie dans ce domaine sont encore incomplètes. Le Synsepalum dulcificum, qualifié aussi de “fruit miracle” est en passe de devenir un acteur d’importance pour une meilleure compréhension ( Sweet and Sour Science, http://the-scientist.com/2012/02/01/sweet-and-sour-science/). Le fruit est connu depuis longtemps, mais ce qui intriguait, c’est bien sûr le mécanisme par lequel après son absorption, une sensation d’acidité se transformait en une sensation de sucré. En raison de cette transformation “radicale”, la protéine responsable s’est vue affublée en toute simplicité, du nom de “miraculine“. Il semble aujourd’hui acquis que la présence de molécules acides modifie la forme du récepteur concerné de telle sorte que la liaison de la miraculine à ce récepteur devienne possible ; c’est cette modification qui va transformer le goût acide en sucré. Deux conséquences dont on jugera de l’importance relative : étudier spécifiquement la neurophysiologie des récepteurs responsables de la sensation de sucré, faire avancer la cuisine moléculaire !
Les organites cellulaires communiquent aussi !
vendredi, février 10th, 2012Dans les années 1960, les étudiants en médecine apprenaient que la mitochondrie faisait partie d’un ensemble, le chondriome. En chapelet, elle répondait au doux nom de chondriomite, en batonnet, elle devenait chondrioconte. Une coloration spécifique lui était dédiée. Elle devenait la cheville ouvrière de la chaîne respiratoire. Puis elle serait venue sinon de l’au-delà, tout au moins de la recontre, il y a plusieurs milliards d’années d’une archéobactérie avec une protobactérie pour donner naissance à une cellule eucaryote. Enfin en possession d’un génome en propre, l’ADN mitochondrial, il lui devint possible de traquer les origines d’ethnies rares ! At last but not least, certainement (Give Me a Hug , http://the-scientist.com/2012/02/01/give-me-a-hug/), elle dévoile aujourd’hui ses rapport avec un autre système membranaire, le réticulum endoplasmique (RE). Pour se diviser, elle a besoin d’une protéine hautement conservée, la Drp1, et c’est en s’enroulant autour de la mitochondrie que le RE lui offre ce dont elle a besoin. La mitochondrie n’a pas fini de faire parler d’elle !
Complexe Majeur d’Histocompatibilité
vendredi, février 10th, 2012Pourquoi les gènes impliqués dans le système du CMH persistent-ils lorsqu’ils sont néfastes à l’homme ? Pourquoi les millions d’années de l’évolution n’ont-ils pas réussi à les éliminer ? Ce ne serait que l’expression de la “coévolution antagoniste”. Ainsi par exemple, un seul oiseau peut-il être devenu le seul pollinisateur d’une fleur donnée (Why Bad Immunity Genes Survive, http://www.nsf.gov/news/newsroom.jsp) (taper News ). Selon cet article, trois théories pourraient expliquer la/les raison(s) pour la(les)quelle(quelles) il existe autant de variétés en ce qui concerne les gènes du CMH. En effet si chaque homme ne porte pas plus de 12 types des 6 gènes du CMH (en général 1 à 2 allèles par gène pour les vertébrés), la population humaine en possèderait de 100 à 2300 variétés. Qu’est-ce que cette exception ? Les auteurs proposent au lecteur 3 théories dont la dernière plus particulièrement exploitée : 1) à meilleure réponse, meilleure survie, 2) à meilleure sélection, meilleure survie, 3) coévolution antagoniste. Voilà un argument de poids pour les tenants de la Deep Ecology, l’évolution de l’homme se fait toujours en accord avec celle la nature. L’homme ne peut pas voyager seul !
Faux en tous genres
mardi, février 7th, 2012Une très courte note (Publishers Strong Arm for Impact Factors?). Il n’est pratiquement pas de semaine où différentes revues ne fassent état de fraudes à l’article de la part de chercheurs de tous horizons. C’est la raison pour laquelle, les éditeurs se sont dotés de logiciels capables de détecter les “copié-collé” intempestifs. Que l’on se rassure, les revues ne sont pas exemptes de telles malversations ! Il est bon qu’elles soient aussi relevées (http://the-scientist.com/2012/02/06/publishers-strong-arm-for-impact-factors/). Ainsi les deux auteurs ont-ils recensé les chercheurs aux quels il avait été demandé que soient majorées dans la bibliographie, les références se rapportant à la revue dans laquelle l’article proposé devait être publié. On n’est jamais mieux servi que par soi-même, mais il va devenir de plus en plus difficile de croire l’Impact Factor !
Gender studies
dimanche, février 5th, 2012Une conduite sociale complexe pourrait donc être détruite génétiquement (Sex, Deconstructed |
http://the-scientist.com/2012/02/02/sex-deconstructed/) !! L’étude porte sur 16 gènes sélectionnés à partir d’une liste de 84 exprimés de façon différente au niveau de l’hypothlamus de souris mâles et femelles. Il avait déjà été montré que les hormones sexuelles en général pouvaient avoir un impact comportemental, mais il s’agissait d’une approche globale. La méthode des souris “knock out” permet en invalidant un gène, d’en étudier son impact, de même qu’une approche “knock in” pourrait en étudier la surexpression. L’intérêt de la méthode est donc d’isoler l’implication du gène étudié dans la modification comportementale, selon une approche plus ciblée. Les résultats obtenus pourront-ils être extrapolés au comportement humain ? Rejeter d’emblée cette hypothèse, serait ignorer qu’il a été parfaitement démontré qu’une situation de stress chez la souris gestante se transmet à son nouveau né, qui souffre en outre de lésions de son système immunitaire : ces altérations étant en rapport avec un facteur identifié, le facteur Ikaros également présent chez l’homme ! Quelles conséquences pourait-on tirer de l’étude et de ses résultats ? Du grain à moudre pour les Gender Studies et la French Theory ? Plus sérieusement, les auteurs envisagent une approche de troubles comportementaux qui pourraient être liés au sexe, comme l’autisme.