Archive for juillet, 2020

Qui dit mieux ?

jeudi, juillet 30th, 2020
BACTERIES DES ABYSSES

Ce n’est pas à proprement parler le qualificatif de belle endormie qui conviendrait le mieux. Celle à laquelle on pense en premier lieu, n’aurait dormi que cent ans ce qui est bien peu, on en conviendra, au regard des cents millions d’années pendant lesquelles ont reposé des bactéries qui viennent tout juste d’être réveillées (Scientists Awaken Deep Sea Bacteria After 100 Million Years). Contemporaines des dinosaures elles ont repris goût à la vie en se nourrissant comme si de rien n’était et en reprenant le cours normal de leur renouvellement ! Vieux rêve de l’homme que de s’endormir pour se réveiller quelques siècles plus tard, Edmond About en 1862 avait déjà imaginé qu’un processus de dessication bien conduit permettrait à un organisme y ayant été soumis, de revenir à la vie. Ce n’est pas ce qui est advenu à ces bactéries mais un processus physiologique exceptionnel, celui de survivre dans un milieu aux conditions extrêmes. D’où, une fois encore, cette idée que la nature est plus capable que l’homme de mettre en place des modes de survie exceptionnels. On peut également faire une autre remarque : à l’évidence son temps ne lui est pas compté puisqu’un million d’années de sédimentation est une durée qui convient à la réalisation de son projet. Enfin, at last but not least, toute surface planétaire ne pourra plus d’emblée être déclarée stérile … tant que ses profondeurs n’auront pas livré tous leurs secrets !

La beauté de dame Nature

dimanche, juillet 26th, 2020
pluie-piranhabouille - Manque Évident de motivation

Que sont les artefacts si ce n’est une preuve de l’activité humaine et la possibilité de sa datation. Mais quel est le poids de sa faculté d’ inventivité au regard de son immense faculté d’imitation. Cette dernière s’exprime depuis …, dans la mesure où l’homme n’invente rien d’autre que ce qu’il perçoit grâce à l’un de ses cinq sens. Dès qu’il a compris l’utilité de ce que la nature lui propose, il l’analyse, le reproduit et depuis peu tente même de dépasser le cadre d’une simple amélioration. Son activité en tant qu’artiste en propre est un peu différente en raison de la finalité qu’il lui applique puisqu’il s’agit, quelque soit le domaine choisi, de côtoyer le beau. Pourtant là encore, il ne peut s’affranchit de Dame nature dont les oeuvres n’ont rien à lui envier. Un exemple parmi tant d’autres cette savante construction, Strange, spiral bee combs look like fantastical crystal palaces. Now we know why (https://www.livescience.com/tetragonula-spiral-bee-comb-grow-like-crystals.html?utm_source=Selligent&utm_medium=email&utm_campaign=9160&utm_content=LVS_newsletter+&utm_term=3192375&m_i=6BJ1%2BZFxMRt2VsdK5gVErKO85X0sExFfVDwgL3ECEKLPZH1LqObPC49Omqmt8kHaXEaC2tCGznDT4KCBs7t_X1FlP50PhSBg0wtqwYJ66e). Découverte des auteurs cette construction en spirale se retrouve également dans des structures en spirale de mollusques à coquilles de nacre. Aujourd’hui rien de plus simple que de retrouver l’algorithme auquel répond cette construction. Avec cet exemple on aborde le problème du fait scientifique. L’épistémologie se pose donc depuis qu’elle existe cette question : « Comment est-il possible que la nature obéisse à nos conventions et à nos décrets« . Selon Poincaré, la loi naturelle est le fait du savant quand la loi objective ne peut être connue et il ne convient pas de s’en préoccuper. La loi naturelle est-elle immuable, la réponse est non ce qui ne l’invalide aucunement puisque elle sera incluse dans la loi qui la remplacera. Quand on en revient à cette merveilleuse construction naturelle, on connaît la loi de sa construction mais toujours sans pouvoir répondre au pourquoi de la dite loi !

Anachorète

lundi, juillet 20th, 2020
L'homme S'est Relié Aux Disciples Sur Le Réseau Social De Media ...

L’anachorète est un ermite et la solitude qu’il a volontairement choisie le différencie du cénobite qui partage sa solitude avec un groupe qu’il a reconstruit. Il est à parier que les expériences vécues par le premier diffèrent largement de celles vécues par le second. Si l’on ne connaît rien du vécu d’Antoine le Grand qui se retira treize ans enfermé dans un des anciens tombeaux égyptiens de la montagne on en sait plus sur le vécu de Michel Siffre enfermé dans une grotte au Texas pendant plus de six mois, qui selon ses dires « aurait été tenté au bout de cinq mois de se lier d’amitié avec une souris », sans résultat, faut-il le préciser ! On sait par ailleurs que la cellule disciplinaire est une option à visée punitive où l’isolement est limité dans le temps. Il est certain que les mesures de confinement prises récemment de par le monde s’apparentent dans une certaine mesure au différentes expériences d’isolement rapportées ci-dessus même si la décision et les conditions ne sont pas totalement comparables aux situations évoquées plus haut. Elles font néanmoins l’objet d’études comportementales car il y aura un après qu’il était impossible d’évaluer lors de la prise décisionnelle (How Social Isolation Affects the Brain, https://www.the-scientist.com/features/how-social-isolation-affects-the-brain-67701?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2020&utm_medium=email&_hsmi=91419245&_hsenc=p2ANqtz-9ZQcct3TsSUMkldBavv0z98nwBSM9T411Bl35IeLa6pdoBDdwPo7ZyY4EwQ5RdmIW0KKhxeiKpQbaYLe3Sog0lPQE38w&utm_content=91419245&utm_source=hs_email). Ce qui est particulièrement paradoxal dans cet état de fait c’est la connaissance des méfaits de l’isolement sur la santé et le choix d’un isolement à visée thérapeutique en imaginant une rupture de la chaîne de contamination. Il s’agit d’un véritable cas d’école concernant la prise décisionnelle. En effet dans un climat de méconnaissance totale du responsable d’une pandémie, a été prise une décision dont les effets néfastes étaient connus. Les termes de la comparaison qui ont présidé à ce choix pourraient sembler inadaptés, et on peut se demander de quel type de balance on est en droit de se servir. Mais en fait le débat ne fait que s’inscrire dans le domaine de la philosophie de l’action.

Parler pour ne rien dire

mardi, juillet 14th, 2020

Qui connaît l’effet Dunning-Kruger, étudié par les sus-dits et qui publièrent leurs résultats en ligne en décembre 2009 (https://www.researchgate.net/publication/12688660_Unskilled_and_Unaware_of_It_How_Difficulties_in_Recognizing_One’s_Own_Incompetence_Lead_to_Inflated_Self-Assessments) ? A coup sûr peu nombreux sont ceux capables d’en expliquer le principe alors que très nombreux sont ceux qui pareils à MR Jourdain le pratique en toute méconnaissance. Il s’inscrit pourtant dans la même optique que celle de la morale de la fable de  Florian Le vacher et le garde-chasse « chacun son métier, les vaches seront bien gardées » en d’autres mots celui dont ce n’est pas le métier n’est pas habilité à le pratiquer, en d’autres mots, ne pas parler de ce que l’on ne connaît pas (What is the Dunning-Kruger effect? https://www.livescience.com/dunning-kruger-effect.html?utm_source=Selligent&utm_medium=email&utm_campaign=9160&utm_content=LVS_newsletter+&utm_term=3192375&m_i=QtSH%2B4y7Iod7XjVIaJQIQE7m5nWV7Xs6OZ78TxcNQEdMNS2fZTFn6x7XTQtQt75Gudj5Ou9IIOcANI8cyx4ZROUvJPVinCX3BrzOQPSQQ2) . Or ce principe, a priori extrêmement simple, se trouve foulé aux pieds avec une constance digne d’éloges. Il s’agit ni plus ni moins d’un biais cognitif qui correspond à une surestimation de soi-même. Si un nom a été mis récemment sur cet effet, il s’agit bel et bien d’une attitude humaine décrite depuis longtemps et auquel on avait aussi attribué un mot particulièrement ésotérique, l’ultracrépidarianisme ! D’où vient-il que ses manifestations soient en constante augmentation ? D’où vient-il que ceux qui ne savent pas prennent le pas sur ceux qui savent ? Quelle est donc l’image que l’individu a de lui-même et qu’il désire renvoyer à l’autre, quelle est donc l’image qu’il a de l’autre pour qu’il veuille lui renvoyer celle qu’il croit être la la sienne ? Biais cognitif primitivement performant devenu délétère !

L’histoire en image

samedi, juillet 4th, 2020
Comment trouver des preuves de la loi d'attraction | Réussir avec ...

Les premières images de l’histoire de l’homme quand il ne s’agissait pas encore d’histoire sont des mains pariétales, positives ou négatives qui restent difficiles de dater. Ces mains doivent avoir pour certaines d’entre elles, une signification. Il est peu probable que toutes celles auxquelles il manque un doigt figurent des blessures. De même toutes celles dont un ou plusieurs doigts sont repliés sont probablement porteuse d’une signification particulière comme l’indication d’une direction ou la nature d’un animal. Il existe encore des écritures non déchiffrées, ces mains le sont également pour partie. Quoi qu’il en soit l’image fait partie de l’humanité depuis la nuit des temps. Aujourd’hui à l’inverse d’hier, de par la rapidité de son acquisition elle traque l’instant et sa richesse occupe l’espace-temps rendant encore plus vrai le slogan imaginé par Jean Cau en 1978 «  Le choc des mots, le poids des photos ». Justement, c’est de photos dont il sera question puisque la technique permet d’en prendre sans compter (How the Digital Camera Transformed Our Concept of History, https://spectrum.ieee.org/tech-history/silicon-revolution/how-the-digital-camera-transformed-our-concept-of-history?utm_source=Nature+Briefing&utm_campaign=1af892beb9-briefing-dy-20200701&utm_medium=email&utm_term=0_c9dfd39373-1af892beb9-43241421). Sur le 1,4 billion de photographies qui seront probablement prises au cours de l’année 2020, combien peuvent être considérées comme pouvant/devant appartenir à l’Histoire dans la mesure où un grand nombre d’entre elles vont se retrouver sur les réseaux sociaux ou sur les sites de recherche d’ancêtres. Mais dans la grande Histoire se niche aussi la petite histoire, celle que chacun(e) regarde ou montre à ses proches. Ainsi les traces peuvent-elles devenir innombrables cachant le mémorable. Les prochains historiens auront-ils plus de difficulté à démêler l’important de l’accessoire quand leurs aînés traquaient la preuve ?

On n’arrête pas le progrès

mercredi, juillet 1st, 2020
Rang Taxonomique | Activités de Classification Taxonomique

On ne peut nier que les premières représentations animalières ne datent pas d’hier puisque les plus anciennes de celles qui ornent les parois de quelques célèbres cavernes datent probablement du paléolithique supérieur. Au cours des siècles les représentations se sont succédé empruntant différents domaines artistiques Il n’y a pas, il ne peut pas y avoir d’identité parfaite entre l’image et le modèle chez Platon, sinon on ne pourrait pas distinguer l’oeuvre de son modèle. Si l’on excepte le rôle des Propénides dans l’interpétation symbolique de la statue de Pygmalion, la possibilité d’une représentation parfaite existerait néanmoins. Depuis l’avènement de la photographie puis du film ce problème n’est plus à l’ordre du jour : la photographie animalière vivante date de 1870 (problème de temps de pose) et le premier film animalier probablement de 1927/1928. Il s’agissait d’un documentaire de Jean Painlevé, fils du célèbre mathématisien) sur la pieuvre ; depuis les concours de photos animalières se succèdent dans tous les domaines. Le monde des arachnides étant d’une richesse incomparable il n’est pas presque pas d’année pour qu’un nouveau représentant ne trouve sa place dans le monde du vivant. Une fois découvert, reste son baptème. C’est Linné au XVIII° siècle qui inventa la nomenclature binominale basée sur le genre et l’épithète spécifique. Il fallut environ un siècle pour que cette méthode s’impose. A l’évidence la temporalité a dû changer puisque une nouvelle araignée s’est vue affublée du nom de Loureedia phoenixi (Scientists discover spider wearing ‘Joker’ makeup, name it after Joaquin Phoenix) en référence à l’acteur Joaquin Phoenix incarnant le Joker dans le Batman, de 2019 !