Archive for juillet, 2014

Il y a toujours quelque chose à faire !

mercredi, juillet 30th, 2014

imageLire l’article « Opinion: A Role for Community Science Clubs » (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/40608/title/Opinion–A-Role-for-Community-Science-Clubs/) , c’est aussi s’étonner qu’il puisse avoir été écrit ! Que faire quand il n’y a plus rien a faire  n’est certainement pas la bonne question. Il y a en effet toujours quelque chose à faire et la retraite n’est pas synonyme de cessation d’activité mais poursuite d’une activité que l’on adapte. Bien sur ces remarques valent pour certaines classes de la société, essentiellement celles qui ont eu la chance d’exercer l’activité qui leur convenait, qu’elles avaient choisie en connaissance (ou non) de cause, et il s’agit bien d’un monde privilégié, celui des scientifiques, dans l’article cité. Pourquoi donc la question ne se pose-t-elle pas ? Parce que la suite logique, normale à laquelle personne ne devrait se dérober, est la transmission. Toute acquisition doit être transmise. Que serait devenue l’humanité s’il n’y avait pas eu des passeurs de tous styles, de tous genres et dans tous les domaines. L’expression  » Mourir le plus riche du cimetière » n’est pas réservée à l’aspect pécuniaire de la richesse, le savoir est tout autant richesse et ne mérite pas d’être enterré avec son propriétaire ! La transmission orale à précédé la transmission écrite mais ne s’est pas éteinte avec l’avènement de l’écriture. L’un et l’autre sont indissociables. Il y a certainement un premier et un deuxième mais pas un second car le premier revient sans cesse. L’important c’est de savoir qu’il y aura toujours quelqu’un pour enseigner et que ce quelqu’un peut parfaitement être soi ! Cet article doit donc être compris comme une piqûre de rappel !

Un nouveau type de génie ?

vendredi, juillet 25th, 2014

Stele_Sol_Invictus_TermeLe génie latin était « un dieu particulier à chaque homme qui veillait sur lui dés sa naissance, partageait toute sa destinée et disparaissait avec lui « (Gaffiot, 1934, p 708). Evidemment le génie biomédical (terme qui doit être largement préféré à celui de bioengeneering !) n’est pas destiné à disparaître avec l’ingénieur (du même nom, dans la même discipline) mais qui, au contraire, est destiné à  suivre de plus en plus d’hommes dans un temps qui devrait être sans fin. Peut-être ne s’agit-il pas du même génie que celui décrit dans la définition, mais il est réconfortant de savoir que ces génies ont traversé les siècles et ont su s’adapter. Parfois, il semble s’être glissée une étape intermédiaire entre l’homme et son génie, mais ce n’est que pour mieux le servir et dans l’exemple choisi, l’heureux élu est le porc, qui du reste, n’en est pas à son coup d’essai.Grâce à cet animal oh combien complaisant du fait de sa proximité avec l’homme ! il est possible de reprogrammer , pour une durée limitée, des cellules myocardiques en cellules nodales (Next Generation: Biological Pacemakers, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/40505/title/Next-Generation–Biological-Pacemakers/). Il s’agit donc d’une reprogrammation à court terme mais qui permettra de prendre le relais d’un dispositif médical de type « pace maker » défaillant chez un malade nécessairement fragile. Mais là où l’on voit que la machine (telle quelle est aujourd’hui) reste moins performante que le vivant, c’est que ce biodispositif à une capacité d’adaptation .Un vrai génie !

Histoire de carburant

mercredi, juillet 23rd, 2014

electricite-generaleComment le docteur Frankenstien insuffla-t-il la vie à sa créature ? Mary Shelley imagina déjà que l’étincelle de vie pouvait avoir pour origine l’électricité d’un éclair au décours d’un orage. Plus sérieux sans doute fut la question posée par un physicien de renom, dont le chat n’en fini pas de faire parler de lui. La question était la suivante : qu’est-ce que la vie.  Schrodïnger, puisque c’est de lui dont il s’agit, cherchait en effet à savoir « comment la physique et la chimie pouvaient rendre compte des événements spatio-temporels qui se déroulent à l’intérieur des frontières d’un organisme vivant ». Aujourd’hui, c’est d’une famille de  protéobactéries dont il est question les Desulfobulbaceae, strictement anaérobies qui réduisent les sulfates en sulfites. Découvertes récemment (2012) elles sont responsables de petits courants électriques dans la couche sédimentaire supérieure du plancher des océans. (Meet the electric life forms that live on pure energy, http://www.newscientist.com/article/dn25894?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2014-0707-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.U9Afs-N_uSo). Comme le souligne l’auteur de l’article, il s’agit d’une forme ahurissante de vie puisque ces bactéries se nourrissent directement d’électrons provenant de roches et de métaux. Dans le monde que l’on pourrait qualifié d’habituel, l’énergie passe par la molécule d’ATP, ce qui (très) schématiquement fait appel au  métabolisme des sucres et à l’oxygénation. Ainsi existe-t-il une forme de vie d’une simplicité extrême qui se nourrit d’électrons et qui les excrètent ! Mais ce type d’être est déjà un classique de la science fiction, qui n’étonnerait certainement aucun des lecteurs fanatiques de ce genre de littérature ! Etant donnée l’importance de cette découverte, ne serait-il pas intéressant de reprendre les différents types d‘aliens imaginés pour vérifier qu’ils n’existent pas réellement !

Le Naturalisme en question ……..

samedi, juillet 19th, 2014

imageSoit une première réflexion de tous les jours (ou presque) : deux jumeaux homozygotes, élevés dans des milieux différents vont progressivement acquérir des caractères qui leurs sont propres au fil du temps, soit une seconde réflexion plus sophistiquée sous forme de métaphore (explicite) : la génétique renvoie à l’écriture des gènes, l’épigénétique à leur lecture. Alors, armés de ces deux entrées en matière, on entreprend la lecture de l’article : Gestational Malnutrition Affects Offspring´s sperm (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/40465/title/Gestational-Malnutrition-Affects-Offspring-s-Sperm/). Après quoi on se dit que, sans le savoir évidemment, la théorie dite du « Naturalisme » dont Zola fut l’un des tenants, trouve un exemple de poids. Peut-être aujourd’hui pourrait-il sembler plus intéressant, dans un premier temps, de se pencher sur certaines des questions posées par l’article, en particulier celle soulevée par la non transmission de la modification qu’a subie le processus de méthylation. Mais dans un second temps, une autre lecture permet de constater qu’une fois encore des idées apparues à l’aube de la révolution technologique trouvent aujourd’hui une part d’explcation. Cl Bernard, A. Comte et H. Poincaré ont oeuvré sinon dans le même sens tout au moins vers un but commun : que tout phénomène puisse être gouverné par des lois invariables, des lois qui sont la façon que le scientifique a d’exprimer le fait scientifique. A la fin du XIX° siècle, du fait de leur nombre encore restreint, on pouvait croire que dans un proche avenir tout phénomène serait à tout le moins en voie de solution. Qu’en est-il aujourd’hui ? Les faits scientifiques se bousculent, les facteurs se somment, les questions soulevées sont devenues plus nombreuses que celles qui ont été résolues mais c’est aussi la seule façon que l’homme a de survivre.

On en a froid dans le dos !

dimanche, juillet 13th, 2014

wwwRécemment un article insistait sur les dérives possibles auxquels des admirateurs inconditionnels de la toile pouvaient être confrontés (Opinion: Thwarting Medical Tourism, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/40262/title/Opinion–Thwarting-Medical-Tourism/). En effet, ne pouvait-on pas se procurer comme au marché, certes d’un nouveau type mais un marché quand même, les cellules souches dont on pensait avoir besoin dans le cadre d’une thérapeutique plus efficace ! Rien ne semble s’arranger quand aujourd’hui, il ne s’agit pas d’un particulier dont on imagine qu’il n’est pas en possession des connaissances requises, mais d’un centre hospitalier qui lui, a été reconnu comme apte à appliquer cette thérapeutique (Stem cell treatment causes nasal growth in woman’s back, http://www.newscientist.com/article/dn25859?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2014-0709-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.U8LwsJR_uSo) ! Il n’est pas inutile de rappeler que l’on connaît depuis « toujours » l’existence des kystes épidermoïdes dits iatrogènes. Rien de plus simple à réaliser : prendre une aiguille d’un certain calibre, piquer au même endroit et à plusieurs reprises, de préférence dans la région lombaire, des ponctions lombaires a répétition feront très bien l’affaire, au bout d’un certain temps, on aura permis la « fabrication » d’un kyste épidermoïde. Dans le cas clinique présenté, on a simplement permis à l’équivalent d’un tératome de se développer ! Il serait pire d’imaginer que la patiente était porteuse de ce type de tumeur bénigne, qui aurait été méconnue parceque cliniquement silencieuse ! Finalement à qui faire confiance si la nature n’en fait qu’à sa tête !

Faute avouée …..

jeudi, juillet 10th, 2014

le-plagiat-pratique-honteuse-mais-contagieuse,M59440Ne pas tout jeter au panier systématiquement, la faute est humaine et peut-être pardonnée. C’est ce que l’article :  Not all plagiarism requires a retraction (http://www.nature.com/news/not-all-plagiarism-requires-a-retraction-1.15517) semble sous entendre. L’époque est à la vérification tout azimut, tant il est vrai qu’il se manifeste régulièrement ce que l’on regroupe pudiquement sous le terme général d’absence d’éthique. Mais les conduites aux quelles il est fait référence, ne sont pas identiques. Fausser des résultats est-il à mettre sur le même niveau que la pratique du plagiat, même si bien évidemment dans les deux situations, il y a vol intellectuel. Ce qui est intéressant dans  l’article de Praveen Chaddah, c’est la position bienveillante qu’il adopte par rapport à une catégorie de plagiaires dont on ne parle jamais ou très peu. Il s’agit de tous ceux (ils sont encore nombreux !) qui ne parlent qu’imparfaitement la langue dans laquelle ils veulent être publiés. La prérogative (ne parlons pas de terrorisme linguistique) de la langue anglaise dans la reconnaissance internationale reste une réalité. Faire appel à un traducteur n’est pas toujours la meilleure des solutions, pour de multiples raisons, et il peut  sembler plus approprié de reprendre la phraséologie d’un article comparable en y apportant quelques modifications mineures espérant ainsi ne pas recevoir des relecteurs  le refus tant redouté argumenté d’un « bad English ! ». Quand il ne s’git pas d’un vol d’idées ou d’un vol de résultats, c’est à dire d’une démarche d’appropriation d’une propriété intellectuelle, soyez pédagogues, Messieurs les relecteurs. Expliquez aux contrevenants les fautes relevées et corrigez-les. La démarche aura le mérite d’être éducative et n’entravera en rien la carrière du chercheur concerné, bien au contraire !

Un peu excessif !

mardi, juillet 8th, 2014

enquete-terrainS’agit-il vraiment d’un pas de plus-en avant à propos de cet endroit magique qu’est la conscience, celui que scientifiques aussi bien que philosophes cherchent, pour les premiers à localiser pendant que  les seconds aimeraient bien définir exactement ce que ce terme recouvre. Le cerveau est une telle machine, que l’homme a toujours cherché à y dessiner les aires impliquées dans ses différentes activités en allant des plus simples aux plus complexes et c’est bien à cette dernière catégorie qu’appartient la conscience et dont parle l’article » Consciousness on-off switch discovered deep in brain » (http://www.newscientist.com/article/mg22329762.700-consciousness-onoff-switch-discovered-deep-in-brain.html?full=true#.U7q-ol3lpYc). Il est certes intéressant de montrer du doigt une structure particulière, le claustrum, pour ne pas le nommer, comme étant le lieu où la conscience pourrait se faire jour. Il s’agit d’une fine lame de substance grise, située entre la capsule extrême et la capsule externe,   faisant ou non partie, selon les auteurs, du système des corps striés. Cette structure est déjà rapportée comme servant de relais entre les régions corticales dans l’ouvrage  » Psychopathologie et Neurosciences » au chapitre 2 traitant de la neurophysiologie clinique et au chapitre  7 traitant des processus intégratifs (De Boeck Supérieur, 2008) Mais en ce qui concerne le présent article, le résultat présenté provient d’une seule et unique expérimentation. On a connu mieux comme échantillon ! Par ailleurs, le sujet n’est pas à proprement parler un sujet représentatif de la population en général, dans la mesure où il souffre d’épilepsie, ce qui on en conviendra, laisse planer un doute sur la reproductibilité, sans parler de l’absence partielle d’une autre structure, non moins importante l’hippocampe ! Si l’on est en droit de se poser des questions sur la fiabilité d’un résultat obtenu à partir d’un seul test, on doit également faire un arrêt sur le choix du terme utilisé.  Considérer la conscience comme un chef d’orchestre est une façon restrictive de définir le terme, ne prenant en compte que l’état de perception qu’a le sujet vis à vis du monde sans que l’on sache exactement s’il s’agit de l’extériorité et/ou de l’intériorité du dit monde en excluant totalement toute notion d’éthique qui peut également lui être  rattachée. Beaucoup de bruit pour rien ?

Pour bientôt ?

dimanche, juillet 6th, 2014

72287235Quand il est toujours question d’une certaine inégalité dans la façon de traiter la gente féminine qu’il s’agisse de la parité en terme de représentativité aussi bien qu’ en terme d’accès aux postes de responsabilité avec comme corollaire le traitement qui y est affecté, il n’est pas inintéressant de prendre connaissance de l’article : Women in science: A temporary liberation (http://www.nature.com/news/women-in-science-a-temporary-liberation-1.15477?WT.ec_id=NATURE-20140703).  L’auteur Patricia Fara est senior tutor au Clare College de l’Université de Cambridge au Royaume Uni (A Four Thousand Year History and Scientists Anonymous: Great Stories of Women in Science). Si certains des faits rapportés peuvent prêter à sourire, l’article dans son ensemble arbore des couleurs peu chatoyantes au regard de la société de ce début du XX° siècle. Réformer les institutions, comme celle d’instaurer l’égalité entre les hommes et les femmes est un thème ancien dont la révolution française ne s’est pas vraiment emparé. En ce qui concerne le simple droit de vote, Olympe de Gouges avait bien tenté « Les droits de la femme et de la citoyenne » à l’exemple « Des droits de l’homme et du citoyen » mais sans succès (!).  Avant 1900 quelques états américains avaient néanmoins franchi ce pas, chemin suivi après par la majorité des pays : 1918, pour le Royaume Uni, 1919 pour l’ensemble des Etats Unis d’Amérique, et bien plus tard, puisqu’il fallut attendre 1944 pour la France. La femme avait pourtant entre baillé la porte de son entrée dans le monde des diplômes, avec le premier baccalauréat féminin en 1861. Qu’il ait fallu attendre l’absence des hommes (partis à la guerre), dans la société civile pour que la femme se glisse dans l’espace ainsi laissé libre, mais qu’elle n’ait pas pu garder cette place définitivement après leur retour pourrait faire accroire l’idée que remplacement ne vaut pas placement. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui, si l’on se pose la question de savoir pourquoi le ministre de l’Education Nationale fait semblant d’interrompre l’expérimentation des ABCD, la question primordiale reste en fait de comprendre pourquoi cette expérimentation a été initiée !