Archive for octobre, 2020

Mon petit doigt m’a dit !

samedi, octobre 31st, 2020
Vive la dissidence dans l'art! | Le Devoir

Un polytechnicien attrape une puce. Il la pose sur la table en lui disant : « saute ». La puce saute. Il la rattrape et vérifie plusieurs fois la reproductibilité de son expérience. Puis, il lui coupe les pattes et la pose a nouveau sur la table en lui disant : « saute ». La puce ne saute pas. Il sort son carnet et écrit : « Quand on coupe les pattes à une puce , la puce devient sourde « . Si l’expérience semble bien menée, le résultat en est pourtant parfaitement loufoque puisqu’il établit une relation de cause à effet entre la disparition des pattes et la perception auditive : pour note, c’est ce qui caractériserait le raisonnement abscons des polytechniciens ! POURTANT des études récentes montrent que l’on obtiendrait des résultats identiques à ceux de cet  insecte ptérygote holométabole si on réalisait une expérience identique chez des Araneae de la classe des Arachnides (This Ogre-Faced Spider Can Hear Prey Through Its Legs). En réalité, que les défenseurs des animaux ne s’émeuvent pas : aucun expérimentateur n’acceptera d’arracher les pattes d’une araignée même s’il s’agit de « l’araignée à face d’ogre ». En réalité le sujet abordé est loin d’être une plaisanterie : il y est question d’organe métatarsien, de trichobothria, de fréquences perçues, hautes et basses. Mais on serait pourtant tenté de dire qu’il s’agit surtout d’une question primordiale d’éthologie : l’araignée et son environnement ? En d’autres termes, ses perceptions sensorielles appartiennent-elles à des domaines différents ou bien s’inscrivent-elles dans un continuum de perceptions ? Si tel est le cas, l’homme est-il capable d’appréhender cette physiologie sensorielle exceptionnelle et il y a-t-il matière à réflexion ?

Indestructible !

lundi, octobre 26th, 2020
Régénération du Phénix, Créatures Fantastiques

Pour Hésiode, le phénix aurait vécu neuf âges du corbeau, ce qui reste assez imprécis si l’on ne connaît pas la durée de vie du dit corbeau. Pour Hérodote, il s’agit d’un des oiseaux sacrés d’Egypte. Ses plumes auraient été d’un rouge flamboyant ce qui pourrait s’expliquer par l’un des sens du mot grec φοῖνιξ. Quoiqu’il en soit, l’animal aurait été remarquable en raison de la durée de sa vie et peut-être et surtout par sa capacité à renaître de ses cendres, ce qui on ne le dira jamais assez, est assez peu fréquent. Toujours peu fréquent mais plus fréquent néanmoins, parce que qualité confirmée d’un coléoptère qui n’a rien d’un animal mythique (You can’t squish this ‘iron’ beetle. Now, scientists know why. https://www.livescience.com/unbreakable-beetle.html?utm_source=Selligent&utm_medium=email&utm_campaign=9160&utm_content=LVS_newsletter+&utm_term=3192375&m_i=y_jDDyn%2BjgbE%2B2dS7QnCT2_vXNHcVTZWqowGkt3tmE96IjzsNQszGKtmNTuo2fyl9Q3QXPO06z9xkIN7Ehesb74mZJs%2Bg3P_WXqFAMmyym), la qualité d’indestructibilité du Phloeodes diabolicus. Appelé également le scarabée cuirassé, ce petit animal de deux centimètres de long résiste à des pressions d’écrasement trente neuf mille fois supérieures à son poids mais contrairement à ses cousins coléoptères, ne sait pas voler. Il est pourtant pourvu de deux paires d’ailes, mais il se trouve que ses élytres lui servent à se protéger et non pas à équilibrer son vol. Et pour se faire les pièces qui les composent, disposées en puzzle et rattachées à l’abdomen, peuvent s’écarter sous la pression en conservant leur intégrité structurelle. La nature toujours imitée mais jamais (?) égalée est appelée à servir une fois encore de modèle à la technique humaine.

Le monde intérieur

mardi, octobre 20th, 2020
La gare de Perpignan par Dali

Il y a une vie dans la vie et l’infiniment petit mène sa vie qui bien sûr a toute sa place dans la vie de l’hôte qu’il habite mais auquel également il donne vie ! Ce n’est pas pour ajouter à la complexité du vivant mais il est probable que la machine n’ayant pas encore affiché tous ses secrets, cette complexité se révèle encore plus complexe. Aujourd’hui il sera question de l’organite intra cellulaire qui n’est indispensable que chez les eucaryotes, à savoir le noyau. Dès 1674, Leeuwenhoek décrit de minuscules animalcules aquatiques et peut-être a-t-il même vu les noyaux des hématies de poissons (elles sont en effet nucléées) sous forme d’une petite structure sphérique intra cellulaire. Le noyau en tant qu’entité, ne fut décrit qu’en 1810 par un botaniste R. Brown et sa reconnaissance vint à point pour consolider la théorie cellulaire portée encore par un botaniste, MJ. Schleiden en 1838. Si une de ses grandes époques fut celle de la découverte de l’ADN, il s’y passe encore et toujours quelque chose puisqu’aujourd’hui le voilà impliqué dans  « la cascade de signalisation qui conduit les cellules à se déplacer » (Nucleus Is Key to How Cells Sense Personal Space). Il s’agit d’une réponse adaptée à un stimulus perçu par le noyau permettant la mise en jeu de protéines contractiles du cortex cellulaire. Ces protéines étaient connues, mais on ne connaissait pas « le pourquoi du comment » ! Ce qui est montre/démontre que l’homme ne s’est toujours pas résolu à abandonner sa position centrale dans le monde, c’est le recours à une phraséologie du type « la cellule comprend et protège » . Ainsi les découvertes scientifiques les plus pointues restent elles associées à un besoin persistant d’anthropocentrisme dans une vision téléologique.

Attention, danger !

dimanche, octobre 18th, 2020
La lignée humaine

On ne le dira jamais assez, mais l’homme se doit de faire très attention aux conditions climatiques ! Il se pourrait bien que ce concept de « collapsologie », n’en déplaise au néologisme, ne date pas de 2015 ! L’extinction des espèces Homo ayant précédé chronologiquement l’Homo sapiens, seul représentant actuel du genre, est probablement selon les résultats les plus récents, le fruit de refroidissements climatiques successifs (Climate Change Helped Drive Homo sapiens’ Cousins Extinct: Study). Cette redoutable participation des conditions climatiques interroge et « inquiète » sur le devenir de l’espèce humaine dans un environnement qui lui, se réchauffe. L’Homo a induit le réchauffement climatique depuis qu’il arpente la terre, et la découverte de la machine à vapeur a été considérée comme un point hypothétique de non retour absolu. Un tel réchauffement climatique, depuis cette époque, a conduit à qualifier d’anthropocène ce nouvel espace temps de l’holocène, pour bien insister sur le rôle prééminent de l’homme dans cette détérioration. Les résultats ne sont certainement pas fiables à 100% mais ils tendraient néanmoins à pointer du doigt une interrogation en ce qui concerne les capacités cognitives des espèces. Attention, danger, ce n’est pas parce que l’on est plus intelligent que l’on a plus de chance de traverser les époques pour arriver à bon port !

Voyage à Lilliput

jeudi, octobre 15th, 2020
Les Voyages de Gulliver.

C’est en 1727 que le capitaine Lemuel Gulliver aborde à Lilliput située dans l’océan Indien, au sud de l’Australie. Ses habitants y mesurent environ quinze centimètres ce qui fait que Gulliver est un géant quand bien même il n’aurait pas mesuré plus de un mètre cinquante. Qualifié d’utopie le roman de J. Swift est à l’origine du terme lilliputien ce qui convient parfaitement au monde décrit dans l’article Pipsqueak animals show off Marvel-like superpowers in ‘Tiny World’ docuseries tout autant qu’à un article plus ancien Photos of the world’s smallest (and cutest) owl. Pas de découverte scientifique dans ces deux articles mais une vision très anthropomorphique de ce microcosme qui reste néanmoins visible à l’oeil nu. Comparaisons avec les animations récréatives dédiées aux enfants, analogies entre les performances animalières et humaines, qualificatifs féériques des acteurs de cette faune etc … Voici donc une nouvelle formulation de la phrase : « L’homme est la mesure de toute chose ». Protagoras ne l’a probablement pas pensé en ce sens , pourtant elle aurait fort bien pu faire partie du  Théétète de Platon dans le regard qu’il portait sur la science !

Minority report

dimanche, octobre 11th, 2020
Qui est la pythie ? [Partie1] | The temple of Apollo

En 1956, Ph.K.Dick situe la dystopie de sa nouvelle en 2054 à Washington : des humains mutants sont capables de prédire des actions délictueuses en particulier criminelles. Il devient donc facile de remédier à ce non acte par l’arrestation réelle du criminel potentiel. Or il est parfois difficile d’expliquer les raisons de ses actes car de longues chaînes d’évènements, branchées les unes sur les autres, aboutissent à un résultat « rationnellement imprévisible ». Ce que l’on peut considérer comme faux depuis ce mois-ci puisque le monde de l’auteur précédemment cité est en passe de devenir réalité : Feature: Neurological Correlates Allow Us to Predict Human Behavior. Ce ne sont pas des « précogs », (https://fr.wikipedia.org/wiki/Minority_Report), mais une conjonction de facteurs hormonaux parmi lesquels l’ocytocine joue un rôle prépondérant. Cette hormone est connue depuis plus d’un siècle, et a même été qualifiée d’hormone des amoureux, ce qui prouve assez que son implication dans le comportement humain (et des mammifères) est connu en dehors de la sphère scientifique. La prédiction est une qualité recherchée de tous temps : les pythies en sont l’exemple parfait. Epouse du dieu Apollon, elle se doit d’être chaste durant sa vie terrestre. La pythie ne fait pas toujours l’unanimité, certaines mêmes comme Cassandre prêchent dans le désert. Leurs prédictions sont par ailleurs parfois difficiles à décrypter ce qui sera peut-être aussi le cas avec les prédictions basées sur les indicateurs hormonaux de l’investissement émotionnel !