Archive for février, 2020

Quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende *

jeudi, février 27th, 2020

Il ne s’agit pas d’un remake de l’Homme qui tua Liberty Valance* mais de l’un de ces textes mythologiques qui faisait partie, il n’y a pas encore si longtemps, des fondamentaux de l’enseignement scolaire. Si la Mythologie interroge, ce n’est pas en posant la question pourquoi, mais plutôt qu’est-ce que cela veut dire. La démarche est d’autant plus complexe qu’elle est quête d’une intelligibilité du monde humain tout en paraissant dans le même temps totalement dépourvue de rationalité et que s’y ajoute par ailleurs une richesse des sources telle que le lecteur se trouve en droit de choisir sa version. En ce qui concerne la fondation de Rome, si l’on choisit de suivre Tite-Live, le texte rapporte qu’Amulius élimina son neveu Lausus et consacra dans le même temps sa nièce Rhéa à la virginité de vestale. On n’est jamais trop précautionneux mais ce fut sans compter avec Mars qui conçut Romulus et Rémus. Le cycle se clot par le fratricide de Romulus par Rémus. La fondation de Rome est fixée en 753 av J.-C et Tite Live écrit le Ab Urbe condita libri entre approximativement 31 et 29 av J.-C. Même si selon la Mythologie latine, Romulus n’est pas mort, son tombeau n’a pas cesser de faire l’objet de recherches qui viennent d’écrire un nouvel épisode (Tomb of Rome’s mythical founder Romulus unearthed, https://www.livescience.com/sarcophagus-romulus-discovered.html?utm_source=Selligent&utm_medium=email&utm_campaign=9160&utm_content=LVS_newsletter+&utm_term=3192375&m_i=rEIqgVJDXEfT_CbUU_Bert71er_WdwdUv3C%2B7ZyojYtVw_sWGz2TEHQGcwbFo8HBI93PmQCHajePbFUBczXn5M5sydiD8%2BuKWKOYxfbrrJ ). Le sarcophage découvert étant vide ceux qui professent que Romulus n’est pas mort (mais qu’il a rejoint les dieux) s’en trouvent confortés tandis que ceux qui voulaient l’honorer le peuvent et savent où le faire !

Chercher l’erreur

dimanche, février 23rd, 2020

L’action (ou la non action) se situe en septembre 1928. Alexander Fleming rentre de vacances dans un laboratoire (le sien) dont le joyeux et habituel désordre ne déroge pas à son habitude. Fleming cultive des staphylocoques, son voisin de paillase des champignons or autour des champignons les staphylocoques ne se sont pas développés ! (https://www.herodote.net/3_septembre_1928-evenement-19280903.php).  Pourquoi Ernest Duchesne qui l’avait précédé sur cette voie, tomba-t-il dans l’oubli ? Comment douze ans plus tard, Ernst Boris Chain pressent-il l’intérêt de l’encore jeune pénicilline ? On pourrait croire que cette chaîne ininterrompue mêlant l’agir conscient, l’interprétation de l’inattendu et le raisonnement projeté doive laisser place au shaker scientifique (Powerful antibiotics discovered using AI, https://www.nature.com/articles/d41586-020-00018-3?utm_source=Nature+Briefing&utm_campaign=f680a1d26d-briefing-dy-20200221&utm_medium=email&utm_term=0_c9dfd39373-f680a1d26d-43241421 ) : soit dans un réceptacle (certes un peu particulier) une masse d’informations que le dit réceptacle est apte à traiter de la meilleure façon qui soit pour en sortir un gagnant ! Mais que l’on ne s’y trompe pas, l’homme n’y a pas perdu son âme. Il a comme d’habitude copié la nature : les circuits neuronaux artificiels qu’il a conçus s’ils ont la mémoire qu’il n’aura jamais sont là pour lui proposer plus rapidement un résultat que lui seul reste à même d’interpréter en vue d’une application raisonnée.

Chercher le bon côté des choses

mercredi, février 12th, 2020

A l’heure où les articles à charge concernant les effets délétères de la technologie numérique sur la santé mentale plus particulièrement celle des « jeunes têtes blondes », trouver un dossier à décharge n’est pas une mince affaire. Ce n’est pourtant pas mission impossible cf Scrutinizing the effects of digital technology on mental health ( https://www.nature.com/articles/d41586-020-00296-x?utm_source=Nature+Briefing&utm_campaign=bb8588fcdb-briefing-dy-20200211&utm_medium=email&utm_term=0_c9dfd39373-bb8588fcdb-43241421 ). Il s’agit en particulier d’explorer les méfaits de ces réseaux sociaux qui ne cessent d’être dénoncés à grand renfort d’exemples on ne peut plus convaincants. Pourtant la médaille aurait bel et bien une autre face qu’il est indispensable de connaître et ce pour deux raisons qu’il est difficile de différencier en terme de priorité. Donc non pas la première, mais l’une d’entre elle qui met en évidence l’effet contraire à celui qu’il est habituel de souligner. Quant à l’autre elle se réfère à la démarche adoptée par l’auteur : celle de ne pas se satisfaire du dossier à charge. Explorer l’intégralité d’un problème relève de la dialectique. En philosophie depuis Zénon d’Elée et Platon (plus connu !) c’est l’art du dialogue, de la discussion, mouvement de pensée qui autorise la confrontation et mène plus sûrement à la vérité. La vulgate populaire pratique parfaitement cet exercice et parle simplement du pour et du contre. Ce ne devrait pas être si difficile de faire pareil !

Le doute détourné

dimanche, février 9th, 2020

Pour faire simple, on peut schématiquement envisager deux faces au doute : celui de Pyrrhus d’Elis et celui de René Descartes. Le premier est un philosophe sceptique enseignant que l’homme ne peut atteindre la Vérité. Le second est un philosophe scientifique enseignant que l’homme atteint la Vérité en se basant sur le doute méthodique. Mais qu’est le doute qui trompe ? C’est ce dont traite l’article, Truth decay: when uncertainty is weaponized ( https://www.nature.com/articles/d41586-020-00273-4?utm_source=Nature+Briefing&utm_campaign=35053716f5-briefing-dy-20200207&utm_medium=email&utm_term=0_c9dfd39373-35053716f5-43241421 ) : rien de moins que la Double pensée, inventée par George Orwell et qui n’a d’autre but que de supprimer tout esprit critique. Les tenants de cette option ne manquent pas politiciens, économistes, scientifiques (liste non exhaustive). Leur travail est d’autant plus facile qu’ils sont naturellement servis par une prédisposition reconnue qu’a l’homme de croire plus volontiers ce qui conforte un a priori de ses opinions. Point n’est besoin de forcer le trait : que le doute aille dans le sens ou a rebours de ce que pense l’individu ciblé ce dernier se verra renforcer dans ses idées premières. On pourrait imaginer l’utilité et la bienveillance de cette « boîte à outils » dans le cadre d’une information qui éduque. Malheureusement les exemples sont plutôt en faveur de l’inverse, attitude d’autant plus malveillante qu’elle cible deux niveaux : la fausseté de la communication et la destruction de l’esprit critique. En vue l’anéantissement de l’exercice de la liberté ?

Le nouveau « Cogito »

dimanche, février 2nd, 2020

Sans doute ne sera-t-il « jamais » possible de quitter cet amour qu’a l’humanité pour la scientifisation. Si Aristote en fut l’un des premiers piliers, il n’en fut pas et de loin le dernier. La science du XVII° siècle est triomphante et Descartes appuie sa recherche de certitude sur le doute méthodique. Ce n’est pas un septique car c’est justement ce doute qui prouve son existence. Est-ce bien vrai ? Aujourd’hui certains pensent autrement et s’appuient pour ce faire sur la branche quantique de la physique (What is quantum cognition? Physics theory could predict human behavior. https://www.livescience.com/quantum-like-model-of-decision-making-proposed.html?utm_source=Selligent&utm_medium=email&utm_campaign=9160&utm_content=LVS_newsletter+&utm_term=3192375&m_i=5VZMgR5tnrzQ%2B0tkjsrJSol6er4NOTZ6m6hhsTJT1aueHvgtkXOZrjNIBN1u9a7KBOlX%2Bfrg13E7K3OTrKb4jp780rwxo8GZ1YBDT7o55G ). Pour aborder plus simplement la cognition quantique on se réfèrera au chat de Schrödinger dont on a bien compris qu’il peut être à la fois mort et vivant .. Si l’expérience montre combien la décision finale d’un individu est imprévisible et inconnue, la cognition quantique pourrait à terme être capable d’expliquer l’irrationalité du comportement humain ! C’est la raison pour laquelle il devient urgent de changer le « cogito ergo sum » pour le concept d’enchevêtrement (intrication) quantique !