Le 30 juin 1840, l’anarchiste Pierre Joseph Proudhon publie Qu’est-ce que la propriété ? ou Recherche sur le principe du Droit et du Gouvernement, considéré comme le premier ouvrage majeur de son auteur. Or qu’est-ce qu’un brevet sinon un titre de propriété industrielle qui date de 1791. C’est alors que l’assemblée révolutionnaire crèe un système de protection des inventions dans le but de protéger les inventeurs et leurs techniques : le système des brevets est né. Il remplace privilèges et monopoles antérieurs et comporte un volet économique non négligeable à savoir la revente du dit brevet permettant à son « inventeur » de se financer pour promouvoir par exemple des avancées techniques ultérieures. L’invention brevetée doit être un produit, un procédé, un objet. Ainsi est-il possible de breveter la structure chimique d’un gène, mais pas ce gène, celle de la protéine qui en découle, l’activité de cette protéine et l’utilisation médicale proposée par son découvreur. Aujourd’hui se profile un conflit d’intérêt entre utilisation et protection de la richesse des fonds marins, menant à ce que certains qualifient de biopiratage. C’est ce que développe l’article High-seas treaty could stymie some research au moment où vont s’intensifier les négociations sur la protection et l’utilisation durable de la biodiversité marine de la haute mer (https://www.un.org/press/fr/2019/mer2093.doc.hrm) à la suite du protocole de Nagoya de 2014 ( https://www.cbd.int/abs/infokit/revised/web/factsheet-nagoya-fr.pdf ). Si la question concernant le partage de possibles revenus à partir de l’exploitation est de première importance pour les pays en voie de développement, l’autre question peut-être plus importante concerne la notion de patrimoine commun concernant les fonds marins quand on sait que l’élément liquide qui représente 75 % de la surface totale du globe, permet de qualifier la terre de planète bleue ! D’où cette question irrésolvable : la terre a-t-elle un propriétaire ?
Archive for mars, 2020
La propriété, c’est le vol !
mardi, mars 31st, 2020Pour éviter le dégagisme !
lundi, mars 23rd, 2020Néologisme politique récemment à l’honneur, le dégagisme pourrait-il être évité si l’on supprime la sénescence ? Question qui mérite d’être posée en ces termes : la suppression de la sénescence abolira-t-elle le dégagisme ? Mais qui pose à son tour la question : peut-on abolir la sénescence ? Il s’agit en effet d’un processus physiologique consubstantiel au monde vivant. Or contrairement à ce que l’on pense volontiers, tout ne serait pas mauvais dans le phénomène du vieillissement, ce qui consituerait une nouvelle plutôt bonne. Etudier ce processus et s’arrêter sur ses bons côtés sont les sujets de l’article Can Destroying Senescent Cells Treat Age-Related Disease?( https://www.the-scientist.com/features/can-destroying-senescent-cells-treat-age-related-disease–67136?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2020&utm_medium=email&_hsmi=85028530&_hsenc=p2ANqtz–MVFtoAm7NzaurxFWv3aHYVpbSTKxZ8xozMT7mGTvPeGfqXnaw-dFOBRhUNiLTzMxDY8Hu&utm_content=85028530&utm_source=hs_email). Mais ce qui est intéressant c’est la notion de la double action possible des cellules entrées en sénescence, c’est à dire schématiquement dont le cycle cellulaire s’arrête au stade G1. Car si l’accumulation de ces cellules au fil du temps est porteuse d’effets délétères, leur présence dans les débuts du développement de même que dans les phénomènes de réparation a un rôle positif. Le concept de la sénolyse, vieux déjà de quelques années, non seulement continue d’être étudier, mais aurait le vent en poupe, ce dont peuvent témoigner la gente murine qui n’en finit pas de voir ses prouesses se jouer du temps. Attention néanmoins, les cellules sénescentes sont également utiles dans la protection contre la prolifération tumorale ! Il va falloir faire preuve de modération, refuser de jouer à l’apprenti sorcier car la difficulté sera de faire pencher la balance en sélectionnant exclusivement leurs effets bénéfiques !
Ordre et chaos
vendredi, mars 20th, 2020Vaut-il mieux débuter le propos en évoquant Ludwig Boltzmann en 1871 et « La théorie ergodique » ou Hésiode au VIII° siècle av J.-C et « la Théogonie » quand on veut tout simplement aborder le sujet de l’ordre et du chaos ? Selon l’hypothèse du premier, les particules qui constituent un gaz peuvent être considérées comme des copies les unes des autres ayant toutes le même comportement aléatoire. La vitesse moyenne des particules se calcule en sommant les vitesses de toutes les particules à un instant donné mais sous l’hypothèse ergodique on pourrait aussi calculer cette moyenne en mesurant les vitesses à différents instants d’une seule particule. Ainsi, les deux méthodes de calcul sont équivalentes, et sous l’hypothèse d’ergodicité : les moyennes temporelles coïncident avec les moyennes spatiales ( https://www.ceremade.dauphine.fr/~vigeral/Memoire%20SMADJA.pdf ). Pour le second, Chaos précède/engendre Gaïa. C’est un gouffre sans fond, sans orientation ! Progressivement Chaos disparaîtra au profit de l’ordre du cosmos. Une des deux plus prestigieuses récompenses en mathématiques vient d’être attribuée à deux mathématiciens pour avoir trouvé l’ordre dans le chaos (Mathematics pioneers who found order in chaos win Abel prize, https://www.nature.com/articles/d41586-020-00799-7?utm_source=Nature+Briefing&utm_campaign=2033dfb840-briefing-dy-20200318&utm_medium=email&utm_term=0_c9dfd39373-2033dfb840-43241421 ). La sphère armillaire, modélisation de la sphère céleste, des babyloniens démontrait déjà qu’il possédait le concept d’une organisation de ce chaos primitif. Aujourd’hui on sait que Chaos primitif n’ a pas attendu pour s’ordonner !
De l’utilité de se faire comprendre !
mardi, mars 17th, 2020Nombreux sont les problèmes concernant la communication et même en ne tenant pas compte du mode de transmission, orale, verbale ou corporelle, on distingue schématiquement trois postes : l’émetteur, le message, le récepteur. On s’intéressera ici à un des deux volets du terme message : son expression dans son environnement et très partiellement au récepteur. Il faudra donc chercher à définir comment se faire comprendre dans un espace, toujours parasité, par un récepteur lambda. Il semblerait que la première étape doive être dominée par l’accessibilité au message délivré. Malheureusement cette étape première est déjà en elle-même loin d’être simple puisque entrent en ligne de compte le contenu du message et le véhicule employé. Qu’ils soit oraux ou verbaux, les outils que tout émetteur utilise sont des mots, en gardant en mémoire que leur signification est loin d’être univoque et dépend à la fois de celui qui les émet et de celui qui les reçoit, ce qui on en sera volontiers d’accord est très loin de simplifier la situation et ce d’autant plus que l’on peut y ajouter un coefficient de variabilité fonction de l’environnement ! Les mots expriment le message mais sa réception continue d’être parasitée par le récepteur qui connaît ou non les mots employés. C’est alors qu’intervient l’article, Words matter: jargon alienates readers ( https://www.nature.com/articles/d41586-020-00580-w?WT.ec_id=NATURE-20200312&utm_source=nature_etoc&utm_medium=email&utm_campaign=20200312&sap-outbound-id=4EC919763C340692A3EF16288FE4F981755C1F54&mkt-key=005056B0331B1EE888EF831BEF037191 ). Que l’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas du « néoparler » dit encore novlangue que G. Orwell utilise en 1949 dans son pays fictif l’Océania. Ici ce n’est pas d’une langue réduite dont il est question mais d’un language abscons. En 1905, La valeur de la science reprend des articles que H. Poincaré a fait paraître depuis 1897 pour le plus ancien et repris pour certains : ils abordent les sciences mathématiques et les sciences physiques dont on conviendra qu’elles sont spontanément difficiles à comprendre sans une culture adaptée ce dont est parfaitement conscient celui que l’on considère comme le dernier savant « universel ». C’est sans doute ce statut qui lui fit écrire » Le fait scientifique n’est que le fait brut traduit dans un langage commode » (La valeur de la science, Champs, Flammarion, 2003, p 161)
Hans,le malin
mercredi, mars 11th, 2020On est en 1910 et en Allemagne un cheval défie le monde scientifique. En tapant du sabot, celui que l’on dénomme Hans le Malin, semble capable de répondre à toutes les questions posées. Son propriétaire l’a éduqué pendant quatre ans à la lecture et au calcul. Si les résultats sont matière à controverse ils donnent aussi lieu à la création d’une commission d’étude qui teste l’animal. Si les polémiques sont nombreuses, une des questions soulevées concerne la conscience animale à propos de laquelle les débats ne se sont toujours pas éteints. Aujourd’hui c’est le perroquet qui est à l’honneur : Kea show three signatures of domain-general statistical inference ( https://www.nature.com/articles/s41467-020-14695-1 ), il semblerait dépasser les capacités des grands singes. Selon les auteurs « Nos résultats montrent que le kéa présente trois signatures d’inférence statistique, et peut donc intégrer les connaissances dans différents domaines cognitifs pour ajuster de manière flexible leurs prédictions d’événements d’échantillonnage. Ce résultat fournit la preuve qu’une véritable inférence statistique se trouve en dehors des grands singes, et que des aspects de la pensée générale peuvent évoluer de manière convergente dans des cerveaux avec une structure très différente de celle des primates » ( https://trustmyscience.com/perroquets-capables-comprendre-utiliser-probabilites/ Or l’inférence statistique met en jeu une démarche d’une grande complexité puisqu’il s’agit de la possibilité d’induire à partir d’un échantillonnage les caractéristiques d’une population. S’il ne s’agit pas à proprement parler du problème de la conscience animale, ces résultats abordent néanmoins un volet de ce tout qu’est intelligence. Sera-ce un pas pour comprendre le comment de l’acquisition de cette capacité qu’est l’intelligence ou bien une aide à sa définition ?
Espace es-tu là ?
samedi, mars 7th, 2020Pourquoi la nouvelle n’a-t-elle pas été plus relayée dans les médias ? Sans réponse à cettte question, il est à penser que seuls les spécialistes en ce domaine en avait eu connaissance ! Pourtant déjà en 1969 au Mexique et en 1990 en Algérie, une première protéine extraterrestre avait été mise en évidence dans deux échantillons de météorite « Allende et Acfer 086 » ( https://dailygeekshow.com/proteine-extraterrestre-meteorite/?utm_source=newsletter&utm_medium=e-mail&utm_campaign=Newsletter_Journaliere_2020-03-04 ). En fait il s’agissait plus d’acides aminés que d’une protéine ce qui n’est pas le cas aujourd’hui puisque la molécule comporte des chaînes de glycine et d’hydoxyglycine terminées par des atomes de fer, d’oxygène et de lithium (Protein discovered inside a meteorite, https://phys.org/news/2020-03-protein-meteorite.html ) et répondra dorénavant au doux nom d’hémolithine. Ce que l’on sait : les protéines sont des structures de base indispensables. Ce que l’on ne sait pas : comment se réalise la chaîne des évènements pour réaliser cette synthèse. Ce que l’on postule : l’intervention du hazard ? S’il est certain que la terre n’est plus au centre de l’univers, on ne sait toujours pas comment l’homme y est-il apparu, d’où le rôle que peut jouer un ailleurs suffisamment mal connu pour offrir une grande richesse de possibilités. Ainsi (jusqu’à vérification) cette hémolithine pourrait-elle être un (vrai) pas en direction de l’origine extra terrestre de la vie. Le hazard serait alors en voie de disparition mais seulement en voie !
Jean qui rit/Jean qui pleure
lundi, mars 2nd, 2020Ou encore « Tel qui rit Vendredi, dimanche pleurera ». Point n’est besoin de recourir à ces grands littérateurs que sont Racine ou Voltaire pour que le commun des mortels soit d’accord avec ce qu’ils écrivaient à savoir que l’homme est capable d’exprimer au moins deux sentiments extrêmes que sont joie et peine. L’article, Why faces don’t always tell the truth about feelings (https://www.nature.com/articles/d41586-020-00507-5?utm_source=Nature+Briefing&utm_campaign=af77def3c7-briefing-dy-20200227&utm_medium=email&utm_term=0_c9dfd39373-af77def3c7-43241421 ) en est une illustration qui questionne : existe-t-il une universalité des expressions émotionnelles, et subséquemment qu’en est-il de la réalisation d’un programme de surveillance basé sur la reconnaissance faciale ? Si le second point relève de l’éthique, le premier se réfère au problème général qu’est la communication selon le schéma suivant : émetteur/message/récepteur. Entre le premier et le troisième facteur de la relation la culture est primordiale tandis que le brouillage par différents types de parasites affecte le terme moyen. Ce problème n’étant pas résolu, qu’en est-il du second volet ? Quand on apprend qu’au XIX° siècle Darwin s’était déjà intéréssé à la même problématique on se dit que le temps ne fait rien à l’affaire puisqu’aucun accord n’existe à ce jour entre les différentes équipes qui explorent ce sujet. Il existe pourtant une référence incontestable, celle de Bip, le personnage créé en 1947, par le mime Marcel Marceau, dont le langage corporel n’a jamais été une énigme pour personne.