Le blob, organisme unicellulaire ni animal ni végétal, pourrait aisément passer pour une entité pensante dès qu’on lui attribue quelques qualités en usant du vocabulaire anthropomorphe dont raffole cette société qui l’admire. Ainsi est-il capable d’apprendre et de transmettre ses connaissances à d’autres blobs voisins ! Et pourtant personne n’ignore qu’il est dépourvu du moindre gramme de cerveau. De là à imaginer que le cerveau n’est en rien indispensable à tout le moins pour apprendre et transmettre il n’y a qu’un petit pas. Mais que serait ce cerveau livré à lui-même, dépourvu de ses connexions, de toutes ces liaisons avec l’extérieur tout autant qu’avec l’intérieur, émettrices tout autant que réceptrices ? De ce fait qualifié par certains de Boîte noire, cet organe reste un mystère aux confins de la morphologie macroscopique et microscopique, de la biochimie et de la biologie moléculaire, tout autant que de l’imagerie. Or le blob est capable de certaines des fonctions qu’on lui attribue, ce qui pose la question de savoir si le cerveau doit toujours être considéré comme l’indispensable TOUT. Le livre d’Antonio Damasio,Feeling & knowing: Making minds conscious dont il est fait un court rapport (Being, Feeling, and Knowing: Our Path to Consciousness) devrait apporter quelques éléments de réflexion dans la mesure où sans démystifier l’organe en tant que tel, il le replace dans une dimension spatio-temporelle qui peut expliquer l’acquisition depuis la simple conscience d’être à la connaissance. L’être nait à la conscience qu’il est, et acquiert la faculté d’envisager son intériorité dans l’extériorité de son environnement. Dès lors les termes utilisés pour les qualités du blob, apprentissage et de transmission, ne devraient-ils pas être accompagnés de certaines précisions ?
Archive for novembre, 2021
Mais pas que …
dimanche, novembre 21st, 2021Quand le passé devient avenir !
lundi, novembre 15th, 2021En 1991, Les U. Knight fonde le VHEMT, mouvement pour l’extinction volontaire de l’humanité : trente ans plus tard, il est temps de revenir sur cette utopie ou dystopie pour certains, mais qui quoiqu’il en soit ignore l’uchronie qui s’y rattache. Alors pourquoi ne pas lire l’article du Live Science, How would Earth be different if modern humans never existed? puisqu’il imagine en utilisant la méthode déductive ce qui aurait pu se passer si l‘Homo sapiens n’avait pas peuplé la terre. En fait les auteurs ne peuvent pas reconstituer exactement la situation d’une terre vierge d’humains puisqu’ils ne suppriment pas la présence des ancêtres du dit homo sapiens, pourtant quelques retro-projections (oxymore ?) sont proposées à la réflexion de chacun. Même en compagnie des néandertaliens, la nature et ses habitants auraient néanmoins été différents. Les animaux auraient pu conserver leur grande taille et leur impact sur la végétation en aurait été accrue ce qui aurait permis une biodiversité plus riche. Mais des changements climatiques se seraient malgré tout produits et les Dénisoviens, mieux adaptés que les Néanderthaliens, n’auraient pas été sans influencer cette nature encore primitive. Par ailleurs on ne peut pas ignorer la possibilité (quelle horreur !) qu’ils aient eu le temps d’évoluer pour emprunter un cheminement similaire à celui suivi par homo sapiens. Sur le papier, les plans étaient fort beaux mais tout à fait incomplets. Car comment imaginer qu’une nature rendue à elle-même pourrait mettre fin aux processus de l’évolution ? Que l’homme soit responsable de disparitions et de modifications climatiques est une certitude mais plusieurs extinctions de masse se sont déjà produites sans qu’il en soit aucunement responsable : chute d’astéroïde et dinosaures, glaciation et trilobites par hypo-oxygénation océanique. Il semblerait presque logique d’envisager des torts partagés …..
Quid novi de “cellula”
samedi, novembre 6th, 2021En 1665, le microscope de Hooke grossit cinquante fois les structures observées et dix ans plus tard, le microscope de Leeuwenhoek atteint déjà un grandissement de soixante dix à deux cent cinquante fois, ce qui représente une amélioration subséquente et rapide quand on considère qu’il s’agit du XVII ème siècle ! L’utilisation de plusieurs lentilles provoquant des aberrations chromatiques en périphérie des objets étudiés, on lui préféra une seule lentille ce qui permit de décrire la brique indispensable à la théorie éponyme, à savoir la CELLULE. Mais c’est essentiellement la cellule végétale qui fut objet de description en raison de la “rigidité” de sa membrane externe. Le noyau est décrit en 1831 chez l’orchidée : son diamètre est de 5 à 10 microns. Golgi décrit en 1898 une nouvelle structure intra cellulaire, un empilement de sacs membraneux, de 100 nanomètres de diamètre, les dictyosomes auxquels sera attaché le nom de son “inventeur” en 1908. En 1969, Rambourg utilise les images de microscopie électronique tridimensionnelle pour préciser la structure en individualisant face trans et face cis. En 2021, c’est la microscopie cryo-électronique (Cells as you’ve never seen them before) qui porte un nouveau regard sur l’intimité cellulaire. Et les connaissances ne s’arrêtent pas là puisqu’il est possible d’associer microscopie électronique en 2D, modélisation en 3D et cerise sur le gâteau ajouter la 4D en répétant le processus à différents moments (New Studies Enable a Clearer View Inside Cells). Ainsi en trois siècles et demi, l’optique a-t-elle laissé place à l’électronique, la 2D à la 4D, la réalité simplifiée à la réalité augmentée, la statique à une modélisation dynamique ! Même si la progression technologique approche la vérité, il ne faut pas croire qu’elle l’a atteinte !
L’alien dans la nature
mardi, novembre 2nd, 2021Nombreux sont les films alliant épouvante et science-fiction depuis le premier en 1910 paru sous le titre A trip to Mars. Alliant la technique de G. Melliès aux idées de H.G. Wells, Ashley Miller met en scène un scientifique qui échappant à l’attraction terrestre, est projeté sur un rocher de la planète Mars, rocher qui s’avère être la lèvre d’un Martien, à moitié humain, et attrape le voyageur par son immense main. Même si le retour dans son laboratoire n’est pas de tout repos, le Martien n’est pas totalement agressif. Mais progressivement ces créatures le deviennent et le sort qu’elles réservent aux humains ayant eu le malheur de les croiser est particulièrement peu enviable, tout ceci relèvant de la fiction. En 1979 Ridley Scott crée un alien particulièrement terrifiant et en 2012, Barry Levinson sous la forme d’un faux documentaire met en scène un être microscopique mais qui possède lui aussi la capacité de s’introduire dans le corps humain. Pour ce faire, il n’a eu qu’à explorer la nature qui propose un parasite pénétrant dans la bouche des poissons pour les dévorer, c’est le Cymothoa exigua, ou crustacé mangeur de langue ! Cet être vivant existe bel et bien et s’introduisant dans la cavité buccale du poisson, il prend la place de sa langue (‘Tongue-eating’ lice invade fish’s mouth in this year’s creepiest Halloween photo). Donc point n’est besoin d’inventer, la nature a déjà mis au point tout le matériel nécessaire quand l’homme veut faire peur à l’homme. La liste de parasites, plus terrifiants les uns que les autres surtout quand on considère toutes les voies qu’ils peuvent emprunter pour s’immiscer dans l’organisme laisse encore ouvertes de nombreuses portes aux aliens réels ! Autre exemple que le poisson qui n’est pas le seul à vivre des situations aussi catastrophiques, certains oiseaux “parasites” (Parasitic birds ‘exercise’ in their eggs, hatch … and then pulverize their nestmates) seraient particulièrement robustes dès leur éclosion pour éliminer rapidement leurs frères et soeurs “adoptifs”. Si l’homme est un loup pour l’homme, il en est de même dans le monde animal et végétal pour tous ceux qui y habitent. Et donc si la Nature n’est pas bonne elle n’en est pas mauvaise pour autant et ne mérite aucun qualificatif !