L’optimisme leibnizien n’était pas pour plaire à Voltaire comme en témoigne son Candide très largement commenté dès sa parution au XVIII° siècle. Ce compte philosophique qui fait osciller son héros entre Pangloss et Martin conclut à la vertu d’un sien jardin qu’il convient de cultiver. Cette chute toujours matière à réflexion(s) et à discussion(s) comporte plusieurs volets dont un peut se résumer par le syllogisme suivant : Dieu est parfait, il est le créateur du monde, le monde est donc parfait ! Point n’est besoin d’insister sur le fait que Voltaire n’adhère pas à cette façon de voir. Ne conseille-t-il pas d’abandonner le stérile d’un optimisme béat aux profits d’un optimisme raisonnable par le jeu de la réflexion personnelle ? Ne pourrait-on pas rapprocher ce conte philosophique de l’article suivant, Doom and gloom won’t save the world (http://www.nature.com/news/doom-and-gloom-won-t-save-the-world-1.21850?WT.ec_id=NATURE-20170420&spMailingID=53886296&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1143171486&spReportId=MTE0MzE3MTQ4NgS2) où il est question (tel un titre de chapitre) de choisir entre l’inefficacité et son contraire. Dans l’exemple choisi, l’auteur invite à adopter un optimisme raisonnable dont le côté positif peut par une possible transmission induire un agir qu’une réflexion morbide serait bien en peine d’obtenir. Si l’optimisme béat est parfaitement inactif, il en est de même d’un pessimisme de même type que l’on pourrait fort bien assimiler à une constatation stérile parce que dépourvue de solution.
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Qui de Voltaire ou de Leibnitz ?
dimanche, avril 23rd, 2017IA
jeudi, avril 13th, 2017IA ou l’AI de Steven Spielberg, film paru sur les écrans en 2001, doit être associé tout autant à Stanley Kubrick qu’à Brian Aldiss. Si le second comme le premier sont (est/était) reconnus pour leur implication dans une vision du futur, le troisième, sans doute moins connu en France que les précédents, s’inscrit également dans une vision humaniste du monde futur. A l’évidence ces trois personnages, aujourd’hui, sont loin d’être des habitants de l’Utopie de Thomas More puisqu’on peut sans difficulté les citer (mais les auteurs ne l’ont pas fait !) en exergue de cette publication éminemment sérieuse : Learning through ferroelectric domain dynamics in solid-state synapses (https://www.nature.com/articles/ncomms14736) commentée, sobrement, dans les médias français sous le titre : Une première synapse artificielle (https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/0211930224978-une-premiere-synapse-artificielle-2078571.php) : pour plus de facilité on se rapportera à : Synapse artificielle : “Le memristor permettra des architectures neuromorphiques radicalement nouvelles” (https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/intelligence-artificielle/synapse-artificielle-le-memristor-chainon-manquant-vers-le-cerveau-electronique_112009). Point n’est besoin, étant donnée la difficulté du sujet de s’appesantir sur le procédé en lui-même : effet tunnel (Ferroélectricité de couches minces nanométriques, http://iramis.cea.fr/Phocea/Vie_des_labos/Ast/ast.php?t=fait_marquant&id_ast=2093) et ferroélectricité (matériau possédant une polarisation électrique à l’état spontané, polarisation qui peut être renversée par l’application d’un champ électrique extérieur) pour plutôt parler du memristor. Comme son nom l’indique (?) il ne s’agit ni plus ni moins que d’une mémoire/résistance ce qui signifie, tout simplement, qu’il s’agit d’une résistance variable à l’inverse d’une résistance classique dont la valeur est stable. C’est cette capacité de variation qui permettra à la synapse artificielle d’apprendre ! Dans ce cas particulier, il y a donc, une zone de contact spécifique qui assure le passage d’une information, mais une zone qui, parce qu’elle garde en mémoire, est douée de la capacité d’apprendre du fait de la variabilité de sa résistance ! C’est réellement l’IA à portée de main et bientôt, pourquoi pas, l’IA pour les nuls.
Elles n’ont pas fini de faire parler d’elles !
lundi, avril 10th, 2017Elles ne datent pas de leur découverte il y a 160 ans mais proviennent probablement de l’endosymbiose d’une alpha-protéobactérie il y a environ 2 milliards d’années selon la théorie développée et argumentée par Lynn Margulis dès 1966. En 1980, on les voient s’enrichir d’un ADN spécifique d’origine maternelle puisque la quasi totalité des mitochondries après fécondation provient de la mère ; les mitochondries paternelles étant pour la plus part d’entre elles localisées au flagelle qui lui, ne pénètre pas l’ovocyte. Ce qui entraîne une certaine part de responsabilité maternelle : côté pile de la médaille le concept d‘Eve mitochondriale (il y aurait cent cinquante mille ans …), côté face ce que l’on a appelé les mitochondropathies dont le dénominateur commun est un déficit de la chaîne respiratoire mitochondriale (Maladies mitochondriales, http://campus.cerimes.fr/genetique-medicale/enseignement/genetique9/site/html/1.html). La presse s’est récemment intéressée à une nouvelle manipulation ayant donné lieu à des publications au titre provocateur que l’on pourrait résumer par “Un bébé, trois parents“. Cet enfant, maintenant âgé de un an, continue (et risque de continuer) de poser des questions certaines ayant été provisoirement résolues, d’autres auxquelles on croyait avoir répondues, d’autres enfin auxquelles on n’aurait pas pensé ! (Genetic details of controversial ‘three-parent baby’ revealed, http://www.nature.com/news/genetic-details-of-controversial-three-parent-baby-revealed, http://www.nature.com/news/genetic-details-of-controversial-three-parent-baby-revealed-1.21761?WT.ec_id=NATURE-20170406&spMailingID=53784341&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1140784154&spReportId=MTE0MDc4NDE1NAS2). Il est certain que si l’on excepte la description du procédé employé (Live birth derived from oocyte spindle transfer to prevent mitochondrial disease, http://www.rbmojournal.com/article/S1472-6483(17)30041-X/fulltext) qui s’adresse à la communauté scientifique, l’horizon n’est pas nécessairement dégagé en particulier en raison de ce problème essentiel qu’est le refus des parents de faire suivre leur enfant. Si l’on veut établir une comparaison avec la définition du “consentement éclairé” sensé effacer l’asymétrie entre le médecin qui sait et le patient qui ignore on se trouve devant une situation bien plus angoissante puisqu’aucune des deux parties en présence ne sait quoi que ce soit ! A quelle aune devient-il aujourd’hui possible de juger le savant ?
Où il est beaucoup question d’entropie
vendredi, avril 7th, 2017Même si l’on n’entretient pas de relations familières avec les lois de la thermodynamique tout autant qu’avec le monde de l’infiniment petit, on ne risque pourtant rien à lire l’article, Battle between quantum and thermodynamic laws heats up (http://links.ealert.nature.com/ctt?kn=96&ms=NTM3MzMzNDgS1&r=MTUyNTcxOTczMTcwS0&b=0&j=MTEyNDk5MzE5NgS2&mt=1&rt=0) dans la mesure où il est sujet à réflexion. Il y est question de loi scientifique et donc de fait scientifique c’est à dire aussi de la façon qu’a l’homme d’organiser le monde qui l’entoure en fonction du regard qu’il lui porte. La recherche d’une harmonie du cosmos est un moteur puissant qui a pu s’exprimer de diverses façons mais qui sous tend le concept de loi scientifique : cette dernière en effet ne peut-elle pas être définie comme l’expression de la soumission de faits observés à des calculs mathématiques ? En effet il devient alors possible de proposer une grille de lecture à l’observation ce qui permet dans un premier temps de remettre à plus tard l’explication sans exiger la vérité mais instaure une vraisemblance relative qui a pour principale qualité sa possible remise en question perpétuelle. Cette approche n’est pourtant pas idyllique dans la mesure où l’homme quand il aborde des domaines comme les échelles différentes dont il est ici question, n’a d’autre aspiration que de tenter d’unifier les lois qu’il a lui même définies : harmonie toujours ….. Et c’est pourquoi on peut ( on devrait pouvoir….) lire et relire Henri Poincaré et La valeur de la science !