Archive for janvier, 2013

Dans la Science Fiction : science oui, fiction non !

vendredi, janvier 25th, 2013

Néo et The Matrix, larve de poisson zèbre et sa boite de Pétri (Mapping brain networks: Fish-bowl neuroscience, http://www.nature.com/news/mapping-brain-networks-fish-bowl-neuroscience-1.12272) même virtualité ! Ou, comment faire croire à un organisme vivant qu’il est libre ! Néo et la larve de poisson zèbre tirent leur similitude du fait que pour l’un comme pour l’autre la virtualité de leur monde n’existe qu’au regard du concret du monde de ceux qui les observent. Pour l’amateur de science fiction, on peut dire malheureusement que ce qui intéresse les auteurs ne concerne pas les rapports qui peuvent s’établir entre virtulaité et réalité,  mais plutôt la transparence de l’organisme qu’ils observent et ce avec d’autant plus de précision qu’un marquage calcique peut permetre de suivre l’allumage de chaque neurone isolément. On peut penser qu’il s’agit là d’un des rêves qu’aurait pu poursuivre Santiago Ramon y Cajal et qu’il serait tout autant attentif aux images des neurones marqués d’une lignée transgénique de poissons zèbres que nous à la virtualité vécue par le poisson zèbre ! Aujourd’hui qui s’étonne qu’un neurone puisse s’allumer sous l’oeil du chercheur,  qui même s’étonne que l’on puisse créer pour un poisson un univers virtuel !

On n’est pas à un paradoxe près !

jeudi, janvier 24th, 2013

Si l’on exclut le paradoxe du crétois Epiménide, qui connaît le paradoxe de Péto ou, pourrait-on penser plus près de nous, qui connaît même le paradoxe de Condorcet ? A lire l’article “Massive animals may hold secrets of cancer suppression”  (http://www.nature.com/news/massive-animals-may-hold-secrets-of-cancer-suppression-1.12258), il semble que si l’on compare  le volume corporel d’un animal (rapporté à la quantité de cellules) et le pourcentage de survenue d’un processus cancéreux, le paradoxe s’impose comme une évidence. Dans ce type de situation on se trouve confronté à l’apparition d’une fracture entre la vérité/réalité (ce que je constate) et le sens commun (rationalité commune/opinion). Mais ce qui est plus intéressant c’est : existe-t-il réellement un paradoxe entre les deux propositions sus dites ? Pourquoi faudrait-il choisir la doxa contre l’épistêmê ? Il n’existe aucune obligation raisonnable à un tel choix, bien au contraire ! Il n’en reste pas moins vrai que l’homme s’oblige à réfléchir quand il faut le choix du paradoxe, c’est à dire quand il privilégie la doxa à l’épistêmê !

Mais qu’est devenu le laboratoire d’antan ?

mardi, janvier 22nd, 2013

Le laboratoire par l’actualité de la technique qu’il abrite, est-il le primum movens de la démarche scientifique ? La démarche conceptuelle fait-elle naître et vivre le laboratoire d’aujourd’hui ? En d’autres termes, il est “devenu” parfaitement juste de se poser, à propos du laboratoire et de la pensée scientifique, la même question que celle que l’on se pose à propos de l’oeuf et de la poule. On imagine facilement à la lecture de l’article Limber LIMS (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/33758/title/Limber-LIMS/) que la technicité s’exprime par la technique mise en oeuvre dans ce laboratoire qui se doit de répondre à chaque demande spécifique de chacun des chercheurs. Même si la technique ne peut en aucun cas être en avance sur son temps (ce qui serait paradoxal !) il n’est pourtant pas certain qu’aujourd’hui la démarche se soit inversée entre le chercheur et son laboratoire depuis Claude Bernard. En effet il existe bel et bien un marché entre l’observation première des faits, leur construction seconde avant leur aboutissement en une loi normative qui transforme le statut de plusieurs singulatirés en celui d’une généralité. L’avancée, car il en existe une quand même, ce ne serait pas tant l’abandon des cahiers d’expériences que la rapidité d’obtention des résultats, d’où un profit en terme d’économie. Reste une question : cette haute technicité laisse-t-elle encore place au doute, donc à la critique sans laquelle on passe directement de l’a priori au dogme ! 

 

 

 

L’imagination au Pouvoir !

samedi, janvier 19th, 2013

Peut-on imaginer Steve Jobs donnant son accord à l’agence de communication TBWA\Chiat\Day pour le lancement de la campagne publicitaire Think Different parcequ’il connaissait parfaitement bien G.Bachelard et sa théorie de la rupture épistémologique. Ne doit-on pas plutôt voir Steve Jobs comme un de ceux qui vivent cette rupture épistémologique comme son auguste “inventeur” ? Il est réconfortant de voir que cette théorie ne prend pas une ride, et que de temps en temps certains ont le bon goût de le rappeler. Ainsi en est-il de cet article Physics not biology may be key to beating cancer (http://www.newscientist.com/topic/cancer, http://www.newscientist.com/article/mg21728970.200-physics-not-biology-may-be-key-to-beating-cancer.html ). Pourquoi en effet ne serait-il pas plus constructeur d’étudier les qualités physiques des cellules cancéreuses plutôt que leurs qualités biologiques quand on sait que ces dernières sont à peu près aussi fiables que des sables mouvants ! Peut-on également avoir une autre approche que l’éradication dans le traitement du cancer quand on sait aujourd’hui combien peut-être longue et silencieuse la période de dormance du processus ! Après tout, l’Imagination au Pouvoir ne faisait-elle pas partie des revendications de Mai 68 !

Inception : pas si loin !

lundi, janvier 14th, 2013

Un film qui a enthousiasmé certain, déplu à d’autres mais qui est sur le point de s’inscrire dans la réalité  si l’on en croit les propos de  l’article Decoding Dreams (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/33726/title/Decoding-Dreams/). Que faut-il en penser ? L’expérimentation est assez peu sophistiquée dans son ensemble : un sujet que l’on interroge, une IRM fonctionnelle des aires 1, 2 et 3 du cortex visuel, un algorithme dont on précise qu’il est simple. On peut néanmoins se poser plusieurs questions à propos de certaines affirmations (non testées), selon lesquelles par exemple, le cortex visuel n’étant soumis à aucune stimulation extérieure crée de toutes pièces les images du rêve.  On peut également se poser des questions sur la conduite de l’interrogatoire quand on sait combien un interrogatoire peut être tout sauf dépourvu de sens. Bien sûr, il ne s’agirait que de proposer un outil à la compréhension du mécanisme des rêves qui reste aujourd’hui encore terra ignorata. Il n’empêche qu’une incursion dans un domaine dont on ne peut fixer les limites puisqu’elles sont inconnues fait place à la perplexité !

Une bourse aux tests diagnostics !

samedi, janvier 12th, 2013

Les résultats de l’OMS dans l’éradication et la disparition de certains maladies (il en a été fait état très récemment) ne peuvent s’entendre sans son corollaire qu’est l’étape diagnostique. Il s’agit tout simplement, de la capacité ou mieux de l’incapacité devrait-on dire, dans laquelle sont plongés les pays émergents  concernant cette première et indispensable étape. Essentielle dans la mesure où sans elle on ne peut accéder à ce couple indissociable que constituent le traitement puis la prévention. Il semble bien que nombreux sont les pays où les tests diagnostics font cruellement défaut (Opinion: Diagnostics Needed,http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/33929/title/Opinion–Diagnostics-Needed/). Ce qui est en jeu ce sont la fiabilité, la reproductibilité, la rapidité d’accès aux tests diagnostics et il est évident que la question économique est au coeur de ce qui conditionne ces trois qualités : en deux mots, quel est le coût d’obtention des dits tests diagnostics. Ce qui revient à se poser la question de savoir comment obtenir de tels tests, soit encore se demander comment faire pour que la mise au point, puis la mise sur le marché de ces produits soient suffisamment rentables pour que des laboratoires s’y impliquent ! Dans ce domaine également, les raisons économiques sont majeures, mais dans ce domaine également les progrès passent par l’information qui ne peut aller sans l’éducation de tous !

Instinct maternel ?

jeudi, janvier 10th, 2013

L’instinct maternel, dont il a déjà été question sur ce site, reste une pomme de discorde, à propos duquel de nombreux auteurs se déchirent surtout depuis que la théorie du Genre a fait son apparition ! Pourtant chez nos amis les souris (famille des muridés) il semble bien que ce sentiment puisse exister et même se partager de la génitrice vers le géniteur  au profit des nouveaux nés. C’est le sujet de l’article “Mums Tell Dads to Care” (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/33885/title/Mums-Tell-Dads-to-Care/). Or si selon la théorie du Genre, les différences (hors sexe) constatées entre  mâles et femelles sont le résultat d’un conditionnement, on peut se poser la question de savoir comment une souris femelle peut spontanément faire la preuve de son instinct maternel et pire le faire partager au père de ses souriceaux, quand on sait que la monogamie n’est pas, et de loin la règle, de cette espèce ? Après avoir éliminé expérimentalement la possibilité d’un rôle des nouveaux-nés eux-mêmes dans le comportement “paternel”, il semble bien qu’il faille se résoudre à croire que chez la souris, au moins, l’instinct de protection est dévolu à la femelle, mais que par ailleurs elle n’hésite pas à le faire partager au mâle, père de ses “petits” !

Vœux de début d’année ?

lundi, janvier 7th, 2013

Éradiquer les maladies a toujours été l’objectif majeur de la profession médicale avec des résultats divers depuis l’antiquité. Parmi les pionniers, Jenner et Pasteur sont les noms les plus connus de tous, dans ce domaine. L’Organisation Mondiale de la Santé, institution spécialisée des Nations Unies pour la santé, a été fondée le 7 avril 1948. Comme il est précisé dans sa Constitution, l’OMS a pour but d’amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible. Dans ce même document, la santé est définie comme un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité.Sujet de critiques aussi nombreuses que variées, l’OMS n’en poursuit pas moins ce projet ambitieux d’universalité de la santé ayant investi en premier lieu dans la prévention, gage d’un meilleur avenir. Les objectifs que cet organisme s’était fixés n’ont pas toujours été tenu en temps et en heure comme il avait été prévu, tant sont nombreux les facteurs intervenant dans l’éradication d’une maladie parmi lesquels l’instruction n’est pas le moindre d’entre eux ! Qu’on se réfère par exemple à l’article Le Monde.fr | ,”Au Pakistan, des vaccinateurs pris pour cibles” (http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2012/12/21/au-pakistan-la-difficile-mission-des-vaccinateurs_1809257_3216.html). L’article du NEJM “Disease Eradication” (http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMra1200391?query=featured_home) vient à point pour rappeler qu’il existe des maladies de part le monde qui parlent peu aux pays sur-développés en terme de santé, mais qui constituent des défis majeurs pour la santé mondiale. Le salut ne réside pas dans une maîtrise totale du futur comme  le voulait le scientisme du XIX° siècle, mais il ne peut s’abstraire des progrès de la technique médicale soutenue par une information éclairée.

Apprentissage

samedi, janvier 5th, 2013

Un article refusé, dix acceptés ! Ce n’est pas exactement ce qu’il faut entendre dans l’article “The Benefits of Rejection” (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/32787/title/The-Benefits-of-Rejection/), mais enfin quand on apprend qu’un article refusé puis re-soumis a plus de chance d’être cité ultérieurement, il n’y a plus aucune raison de désespérer ! Subir un, parfois plusieurs échecs incite en effet le malheureux éconduit à choisir en seconde intention une revue pourvue d’un Impact Factor Inférieur, avec l’idée que l’article pourrait alors paraître moins mauvais si la revue est considére comme moins bonne ! Que les auteurs aient trouvé bon d’interroger un certain nombre de leurs collègues à propos du nombre de refus et d’en colliger les résultats est anecdotique. Ce qui est étrange c’est que personne n’évoque l’apprentissage par la méthode de l’essai-erreur. Il est vrai qu’il s’agit d’une construction proposée d’abord pour l’animal par Edward Lee Thorndike. Pourtant les enseignants lui reconnaissent une certaine valeur. Le rat apprend ainsi dans son labyrinthe, c’est peut-être ce qui gêne ?

Que faut-il penser du raisonnement par analogie ?

mardi, janvier 1st, 2013

Il est habituel en cette fin d’année de se livrer au jeu de la rétrospective-bilan de l’année écoulée, et la recherche médicale ne faut ( 3° personne du singulier, présent de l’indicatif du verbe faillir) pas à cette coutume. Ainsi l’article “Animal models of disease” (http://onlinelibrary.wiley.com/store/10.1002/(ISSN)1096-9896/asset/homepages/The_Journal_of_Pathology_2012_Virtual_Issue_

Dec.pdf;jsessionid=4C364F1329AD413E1672BD2241475EAA.d02t01?v=1&s=06c27164ab8668e589907ef23dbccc743f7f3aff) se livre-t-elle à une énumération, nécessairement non exhaustive, des animaux dont l’utilisation dans le domaine de la recherche a permis des avancées en terme de maladies humaines. Bien sûr, l’interprétation des résultats obtenus ne peut-elle être bénéfique à l’homme qu’à partir d’un raisonnement analogique, car la souris pas plus que le poisson zebra (Danio rerio) ne peuvent être dits une reproduction à l’identique de l’homme. Les arguments que l’on en tire expriment une probabilité, aujourd’hui quantifiée, permettant le passage à une autre espèce. C’est ainsi que tant que les autopsies se sont pratiquées dans l’illégalité, ce sont des descriptions d’anatomie animale qui ont été transposées à l’anatomie humaine.  Quelques modifications se sont avérées indispensables plus tard ! La question est de savoir si l’on peut se passer d’instrumentaliser l’animal pour le bénéfice de l’homme. Il est vrai également, des articles récents en font mention, que l’homme offre à l’animal pour son bien, certaines de ses techniques selon un juste retour. Il semble également que l’on puisse évoluer vers un laboratoire parfaitement virtuel, selon des procédés sophistiqués de modélisation  où tout devient alors parfaitement contrôlé. Alors en 2013,  quel objet pour quel sujet ?