Pour ceux qui auraient besoin d’étayer ce principe, il n’est besoin que de se référer à Guillaume d’Ockham qu’il ne faut pas confondre avec Guillaume de Baskerville, le personnage fictif crée par Umberto Eco, même s’ils évoluent tous les deux au XIVème siècle. Si le second se situe plutôt dans la lignée des moines enquêteurs médiévaux, le premier est un moine philosophe reconnu, dont la devise « Pluralitas non est ponenda sine necessitate » soit encore « les multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité » sert de sujet à l’article What is Occam’s razor?. Beaucoup moins connue que la théorie du « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué », la théorie du « rasoir d’Occam/Ockham » est donc beaucoup moins suivie. Et pourtant ! Nombreux furent ceux qui vantèrent les bienfaits de la simplicité, toutes choses étant égales par ailleurs. Quelques siècles auparavant, Aristote et Ptolémée ne disaient pas autre chose, et quelques siècles plus tard, Einstein en était d’accord. Mais attention, rechercher la simplicité ne signifie pas nier la complexité ! En fait, ce qu’il faut c’est avoir conscience de la possible inutilité de la complexité, et ce n’est certainement pas le plus simple dans une démarche explicative d’un phénomène encore inconnu. Il convient donc d’utiliser le dit rasoir avec circonspection pour ne pas entraver la résolution de problèmes naturellement complexes. Ce que Wittgenstein a ainsi exprimé : « Si un signe n’a pas d’usage, il n’a pas de signification. Tel est le sens de la devise d’Occam ».
Archive for décembre, 2022
Un bon principe : celui de simplicité
samedi, décembre 24th, 2022Instructif !
samedi, décembre 17th, 2022Les nuages ont ceci de bien, c’est que leur nom reflète parfaitement leur aspect dans le ciel. Le cirrus évoque une boucle de cheveux, le stratus une étendue, le cumulus une boursouflure. S’ils peuvent sembler plus ou moins éloignés, c’est qu’ils se situent à des hauteurs différentes de la stratosphère. Pour les philosophes de l’Antiquité, la nature humide des nuages est acquise puisqu’ils émanent de la mer et des cours d’eau. Parce qu’il peut être plus ou moins vaporeux ou menaçant, il n’est pas vraiment incongru de se demander quel peut bien en être le poids ? Jusqu’à aujourd’hui il pouvait sembler difficile de répondre à la question à moins que de peser des millions de gouttelettes ! Mais ce n’est plus le cas puisque l’article How much does a cloud weigh? donne la solution. En assimilant, pour le cumulus par exemple, la forme du nuage à celle d’un cube et en tenant compte de la densité des gouttelettes d’eau, Margaret LeMone estime le poids à environ cinq cent cinquante tonnes , soit à peu près le poids correspondant à cent éléphants. on comprend que les gaulois aient eu peur que le ciel ne leur tombe sur la tête ! D’où la question corollaire : pourquoi ces cinq cent cinquante tonnent ne tombent-elles pas sur les épaules de la pauvre humanité au décours des épisodes pluvieux ? Pour ne pas être pris de panique, il n’y a qu’à penser à la taille des gouttelettes dans le nuage, aux courants des vents et à la convection thermique. Après quoi, toute inquiétude aura définitivement disparue …
Comme quoi !
dimanche, décembre 4th, 2022L’archéologie est un merveilleux domaine en ce qu’il offre à celui qui s’y consacre une lucarne sur le passé qui a conduit à l’homme d’aujourd’hui. Si la première étape consiste en des difficultés matérielles lors de la mise a jour de l’artefact, la seconde n’en est pas moins périlleuse. C’est celle de l’interprétation de la « chose découverte » et depuis que l’homme arpente son histoire, nombreuses furent les explications proposées, récusées, modifiées sans qu’il soit possible d’être certain que la dernière exégèse soit la bonne et donc garde sa place. En témoigne l’exemple suivant Ancient Egyptian mummification was never intended to preserve bodies, new exhibit reveals. Il était établi que l’homme était le « seul » du règne vivant reconnu pour enterrer ses morts. Certains animaux pourtant suivent des procédures spécifiques envers leurs congénères morts, comme les insectes, les éléphants, les chimpanzés. Pourtant ils ne suivent pas de processus rituels comme ceux dont l’homme fait preuve et dont il semble bien être le seul capable. Une manifestation de ces pratiques consiste dans le procédé de momification que l’on a retrouvé sous différents cieux. Le titre de l’article sus cité interroge d’emblée. Pourquoi expliquer la momification « uniquement » par le besoin de conserver les corps quand ceux-ci sont accompagnés à tout le moins d’objets de la vie courante du défunt ? Est-il difficile d’imaginer qu’une vie autre que terrestre est envisagée et que dans cette hypothèse, le mort a besoin de partir dans l’au delà avec une partie de ses biens. Peut-on vraiment croire que l’on procédait à la momification des corps comme on procédait à la conservation des poissons en se basant sur une similitude des produits utilisé pour ce faire ! D’où vient donc une telle interprétation, qui a jamais pu croire que l’on gardait les corps comme on conservait le poisson, sous entendu, pour le déguster plus tard ? Honte aux chercheurs victoriens. Par contre, la découverte de momies aux langues d’or (Gold tongues found in 2,000-year-old mummies in Egypt) peut-être parce que les temps sont autres propose d’emblée une interprétation plus conforme à l’idée de divin attaché au précieux métal. Que faut-il retenir ? Le poids de l’époque au regard de l’interprétation et/ou le rôle de l’origine de celui qui interprète ? Quoi qu’il en soit savoir ne pas se précipiter.