Archive for avril, 2020

L’homme de l’Atlantide

mardi, avril 28th, 2020
Les Sirènes modernes

Comme un addendum à l’hypothèse concernant le passage par une vie semi aquatique dans l’évolution du genre homo, voici l’analyse d’un nouveau livre, Book Excerpt from The Waterside Ape dont le chapitre 11 fournit des données supplémentaires étayant les propos précédents. Que l’on se souvienne, dans la série mythique (1977) « L’homme de l’Atlantide », le héros possédait des mains palmées, aujourd’hui on décrit « l’oreille du surfeur ». Chez certains de ces sportifs on a trouvé une modification du conduit auditif externe sous la forme d’une discrète exostose. Cette modification avait déjà été relevée il y a une centaine d’années (L’homme de Neandertal avait développé « l’oreille du surfeur » pour pêcher, https://www.sciencesetavenir.fr/sciences/l-homme-de-neandertal-avait-developpe-l-oreille-du-surfeur-pour-pecher_136344) par Marcellin Boule, à qui l’on attribue en raison de ses recherches, cette merveilleuse phrase parue dans Le Matin de l’époque « N’est il pas infiniment plus honorable de descendre d’un singe perfectionné que d’un ange déchu ? ». L’étiologie de ce processus a été discuté mais « il est désormais généralement admis que l’exposition à l’eau froide est le principal facteur étiologique« . Quoiqu’il en soit, cette exostose prend sa place dans le déchiffrement de l’évolution du genre humain : un petit os pour un grand pas ?

C’est quoi l’abiogenèse ?

jeudi, avril 23rd, 2020
Félix-Archimède Pouchet, professeur de sciences naturelles de Flaubert

Plusieurs modèles ont été proposés concernant l’apparition de la vie sur terre qui font toujours débat au moins pour l’un d’entre eux : l’abiogenèse. Contrairement à ce que l’on serait tenté de croire, il ne s’agit pas d’un néologisme « récent », puisque Littré en donne déjà une définition à la fin du XIX° siècle : άλφα privatif,  βίος, vie, γένεσις, création : apparition de la vie à partir de matière inanimée. A cette époque vivait encore un autre concept, celui de génération spontanée. Thomas Huxley avait pourtant voulu signer son arrêt de mort en 1871 dans la langue universelle que les hommes normalement instruits (dont les scientifiques) pratiquaient, à savoir le latin : omne vivum ex vivo. Pasteur avait ausi en son temps dès 1859, féraillé contre Félix Archimède Pouchet et un jeune journaliste, Georges Clemenceau, pour défendre cette même théorie. On ne peut nier que le concept de génération spontanée était éminemment supérieur en terme de simplicité par rapport à celui qui exige que la vie provienne toujours d’une vie préexistante. Car dans ces conditions s’élève immédiatement ce mur infranchissable de la question : qui le premier de la poule ou de l’oeuf ? Il existerait bien une réponse pour clore le débat la vie serait née de la matière non vivante mais alors, et ce n’est pas la moindre des questions, ne faudrait-il pas faire intervenir le hasard ? Un article s’est emparé du sujet , Is life a gamble? Scientist models universe to find out (https://www.livescience.com/origin-of-life-rna-universe-model.html?utm_source=Selligent&utm_medium=email&utm_campaign=9160&utm_content=LVS_newsletter+&utm_term=3192375&m_i=fM1eq4vVO0q7%2BITUoj0RAAGiN3%2BVQiE7Z_QxwaXFrSHGvK6x14ZDHNadJAgTjfKwkm8pz_i1OP%2BS9xjq8JhN0srFrQGp8nPCk9oC%2Ba1ffx). Bien sûr l’étude de Tomonori Totani n’apporte pas de réponse sinon d’émettre des doutes sur l’existence d’une vie extra terrestre ce qui autorise des doutes sur l’origine extra terrestre de la vie terrestre, autre théorie toujours proposée. Peut-on considérer cette accumulation de doutes comme expression du doute philosophique ?

Celui qui n’est pas celui que l’on croit ?

mercredi, avril 15th, 2020
30 Meilleurs Homme De Néandertal illustrations, cliparts, dessins ...

Néanderthal a été affublé d’un qualificatif dont le sens est devenu familièrement synonyme de « assez peu intelligent » terme ayant également valeur de litote. Quelques rappels sont néanmoins nécessaires. L’homme de Néanderthal a pris place dans la société en 1856, mais a d’abord été considéré comme une sous espèce de l’homo sapiens, c’est probablement ce qui lui a porté un réel préjudice. Il est aujourd’hui considéré comme une espèce à part l’Homo neanderthalensis. Les plus anciens d’entre eux remontent probablement à 430 000 ans. Si l’on n’est pas en possession d’artéfacts datant de cette époque, on vient néanmoins de retrouver et d’étudier « un fragment de cordon à trois plis attaché à un outil en pierre » dont la date approximative se situe entre 41 000 et 52 000 ans (Image of the Day: Ancient Fiber Technology, Direct evidence of Neanderthal fibre technology and its cognitive and behavioral implications, https://www.nature.com/articles/s41598-020-61839-w). Or fabriquer une corde nécessite au moins de savoir utiliser un matériau dont on a évalué les possibilités et de posséder dans le même temps une vision téléologique de l’outil en tant que projection de la main. Pas si frustre ! Si d’autres découvertes sont encore à venir sur ses facultés de conceptualisation, il fait également parler de lui en raison d’un hypothèse hardie concernant sa possible vie semi aquatique (Did Human Evolution Include a Semi-Aquatic Phase?) ? Peu probable néanmoins que l’on retrouve un masque de plongée datant de cette époque ! Si la corde est conclusive, la vie semi aquatique manque de preuves matérielles.

C’était donc vrai !

dimanche, avril 12th, 2020
La ruche parrainée

Aphrodite et Hermès auront un enfant, il s’appellera … Hermaphrodite ! Si cet état est fréquent dans le monde végétal, il l’est moins dans le monde animal. Ceci étant, il existe plusieurs types d’hermaphrodismes puisque ces deux états peuvent être soit successifs soit simultanés. Le poisson clown, bien connu des enfants depuis Le monde de Némo, appartient au premier, l’escargot mieux connu des jardiniers appartient au second. Auquel de ces deux exemples appartient la Megalopta amoena ? Selon Ovide, qui ne connaissait pas cet hyménoptère, c’est parce que la naïade Salmacis voulu s’unir à Hermaphrodite, mais sans son accord que les dieux sur la prière de la première procédèrent à une union tout a fait originale ! Ainsi ce nouvel être devint-il possesseur conjointement des attributs externes de la virilité et de la féminité. Pour Megalopta amoena c’est un peu différent mais sans l’être complétement (Découverte d’une abeille qui a une moitié du corps mâle et l’autre femelle, https://dailygeekshow.com/abeille-gynandromorphisme/?utm_source=newsletter&utm_medium=e-mail&utm_campaign=Newsletter_Journaliere_2020-04-10, The first gynandromorph of the Neotropical bee Megalopta amoena (Spinola, 1853) (Halictidae) with notes on its circadian rhythm, https://jhr.pensoft.net/article/47828/element/4/415//). Ce type d’abeille, décrit et classé par Spinola en 1851, habite le Brésil et le Panama ; peu représentée elle n’avait jusqu’à présent pas été étudiée de son vivant. Elle présente donc un hémi corps male et un hémi corps femelle. Bien que le cerveau n’ait pas été disséqué et que l’observation se résume à un seul sujet (on connait l’importance de l’échantillonage ! ), ce qui est plus fascinant que l’aspect en lui-même c’est son comportement et donc les voies de signalisation au niveau de son cerveau, l’étude portant ici sur le rythme circadien. La question est la suivante : que ferait un cerveau divisé bilatéralement dans le cas d’une signalisation sexospécifique conflictuelle ?

Une souris verte !

samedi, avril 4th, 2020
Facial Expressions Decoded in Mice

Si l’on connait depuis le fin du XVII° siècle de nombreuses variantes, esssentiellement finales, à cette comptine enfantine, personne n’a jamais pris en compte ce qu’exprimait la dite souris. Quand « Je la prends par la queue » si l’on en croit l’article, Facial Expressions Decoded in Mice (https://www.the-scientist.com/news-opinion/facial-expressions-decoded-in-mice-67370?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2020&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=85706789&_hsenc=p2ANqtz-9oazO-L6JBoIRaV-L-4Z2qkH85V4eWNBm37A5JPeBO2k39KzZH23zu-RvgCw1zel9_-Lvw-35MlDFMp3Dm8j5W3_5M4g&_hsmi=85706789), elle ne devrait pas être aussi détendue que lorsqu’elle a plaisir à déguster quelques copeaux de fromage. L’éthologie s’intéresse depuis longtemps au comportements des animaux et l’étude des expressions faciales en fait partie, Charles Darwin en avait déjà fait mention en 1872 (The Expression of the Emotions in Man and Animals) . On connaissait celles des grands singes, plus récemment celles des chiens et des chats, la souris exprime donc également des états émotionnels dont l’étude montre les corrélations avec des circuits neuronaux. Communiquer c’est porter une information à la connaissance de l’autre et ce sont la gestuelle et la voix qui en sont les premiers acteurs. On sait que les animaux, surtout ceux vivant en société, ont la possibilité de s’exprimer en appelant, avertissant leurs congénères. La science a donc mis en évidence l’existence d’un large spectre d’émotions chez la souris qui comporte un versant expressionnel au niveau de sa face et un circuit neuronal qui lui est rattaché. L’animal machine de Descartes n’était pas une machine dépourvu de sensations, mais c’était bien une machine puisque l’auteur interprétait l’action comme n’étant que le résulttat d’une boucle de type stimulus/réflexe. L’étude actuelle prouve bien que la souris peut s’exprimer mais une suite indispensable serait de montrer que la souris qui lui fait face l’a comprise !