Archive for juin, 2019

Le microbiome dans tous ses états !

samedi, juin 29th, 2019

Qu’il y a-t-il de commun entre les articles suivants ?
Why are elite athletes different than the rest of us? Take a look at their microbes (
https://www.statnews.com/2019/06/24/elite-athletes-different-microbes/?utm_source=Nature+Briefing&utm_campaign=1d9d6c9e30-briefing-dy-20190624_COPY_01&utm_medium=email&utm_term=0_c9dfd39373-1d9d6c9e30-43241421 ), Could Manipulating the Microbiome of Artworks Prevent Their Decay? (
https://www.the-scientist.com/notebook/could-manipulating-the-microbiome-of-artworks-prevent-their-decay–65888?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2019&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=74163663&_hsenc=p2ANqtz-_s4iaQvIvE3dnQe5kZIukzk1IALeeOfqKKh2ZWicazLB2Kugs5elXH1BBedqq9cIrLPe3BgRj2ooGEQbrzURqFKDTlSw&_hsmi=74163663 ). Et la réponse est : microbiome. Sous ce terme se cache une ancienne notion certes restreinte mais qui a largement fait ses preuves. Répondant primitivement au doux nom de « flore intestinale« , il s’agit maintenant d’un concept élargi et qui se réfère à un ensemble de microorganismes regroupés dans des espaces différents et variés (revêtement cutané, oeil, sphère génitale etc… ) mais qui interagissent à la fois entre eux et avec l’organisme dans lequel on les rencontre ; on parle de symbiose mutualiste et de commensalisme. Dans ces conditions que l’on reparle du microbiome intestinal n’est donc pas inattendu, ce qui l’est plus c’est son implication dans l’art de la peinture ! C’est alors qu’intervient un acteur qui n’est pas lui non plus né d’hier : le probiotique (Ilya Ilitch Metchnikov, prix Nobel de physiologie ou médecine, 1908 ) dont le rôle est d’agir sur l’équilibre des germes non pathogènes dans le milieu considéré, son utilisation ayant déjà été testée en milieu hospitalier (cf l’article précédemment cité). Après vérification, on aura donc peut-être un moyen d’agir sur les peintures détériorées. Mais ce qu’il faut peut-être plutôt retenir c’est la similitude des milieux dont chacun possède un environnement qui lui est spécifique quel que soit le règne auquel il appartient vivant ou non. A moins que la preuve ne soit ainsi faite que l’art est un domaine vivant !

L’autonomie en question

mercredi, juin 26th, 2019

Le sang est un mileu complexe dont l’existence n’a jamais pu être remise en question depuis les temps les plus anciens du fait même de sa visibilité comme c’est le cas lors d’un saignement. Il en a été tout autrement en ce qui concerne ses propriétés parmi lesquelles son trajet, sa composition et ses rôles, les explications venant au fil des ans. Depuis que les transfusions sont devenues réalisables et sans danger, un autre problème s’est fait jour celui de son obtention car le don de ce liquide biologique indispensable résulte de l’altruisme sociétal ce qui explique de facto sa pénurie endémique ! D’où cette idée déjà ancienne de mettre au point une forme synthétique de ce tissu. Que l’on ne s’y trompe pas, malheureusement ce n’est pas encore exactement ce dont il s’agit dans cet article ‘Robot blood’ powers machines for lengthy tasks (
https://www.sciencedaily.com/releases/2019/06/190620153437.htm ) dont le titre « robot blood » pourrait être source d’erreur. S’il s’agit bien de l’équivalement d’un système circulatoire, ce qui est en cause c’est l’amélioration de l’efficacité des tâches que le robot-poisson peut accomplir grâce à son « système sanguin ». Le « robot blood » est constitué d’électrolytes et le stockage d’énergie que permet ce système, qualité majeure, autorise une augmentation du temps de son travail. Il est évident que ce système sera appliquable moyennant adaptations à tout robot amené à travailler dans des conditions « extrêmes » : dépollution spatiale tout autant que maritime puisque la pollution est partout et comme de plus il sera infatigable il ne sera plus nécessaire de faire attention!

Le festin de pierre !

samedi, juin 22nd, 2019

La nourriture dans le règne animal étant on ne peut plus variée, les termes d’omnivore, granivore, insectivore, carnivore …, sont autant de réponses à la question : « Dis moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es ! ». Aujourd’hui, un animal étrange qu’une équipe aurait découverte (This Weird Animal Eats Rocks for Breakfast ( https://www.livescience.com/65739-newly-discovered-clam-eats-rocks.html?utm_source=ls newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20190620-ls ) fait la une de la revue Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences. Il s’agirait d’une créature différente du  taret (mollusque bivalve, famille des Teredinidae) répertorié depuis le XVIII° siècle (Teredo navalis, Linnaeus, 1758) et grand amateur de bois avec ses petites dents bien pointues  » … quelle grande bouche et quelles terribles dents tu as » pourrait parfaitement lui convenir ! Le Lithoredo abatanica lui, préfère la pierre, sans que l’on sache encore exactement comment il procède pour l’incorporer. Mais le pire est à venir ! Que le français Philippe Bouchet au Muséum d’histoire naturelle de Paris, ait oublié que Jules Vernes en avait déjà mentionné l’existence dans son oeuvre L’ile Mystérieuse parue en 1875. La transversalité entre Science et Littérature demande des ajustements !

Expériences

lundi, juin 17th, 2019

Même si certains assurent que d’autres peuvent avoir quelques difficultés à apprendre, on pourra toujours répondre « oui » à la question « apprend-on ? » Plus difficile est la question connexe « donc, comment apprend-on? » Car on le sait depuis Aristote : « … l’homme a naturellement la passion de connaître ; et la preuve que ce penchant existe en nous c’est le plaisir que nous prenons aux perceptions des sens … » Aujourd’hui quand par voie de campagnes d’information, il est demandé à la population de changer son comportement vis à vis de son environnement pour causes climatiques on fait appel à deux notions : enseignement et apprentissage. L’enseignement repose sur la comparaison entre les conditions passées et des conditions d’un avenir supposé, en retenant les conditions présentes comme marqueur. Pour l’apprentissage la démarche est différente : elle résulte de la peur du dit futur. Mais comme le souligne « malicieusement » (?) l’article Some Compelling Reasons Not to Give Up on Solving Climate Change (
https://www.vice.com/en_us/article/nea93d/actually-humans-probably-will-survive-the-climate-crisis?utm_source=Nature+Briefing&utm_campaign=5478ccdb07-briefing-dy-20190613&utm_medium=email&utm_term=0_c9dfd39373-5478ccdb07-43241421 ) « cela rappelle que chacun de nous aujourd’hui est un descendant de survivants« , ce qui d’une part est on ne peu plus exact et d’autre part assez réconfortant. L’homme n’a jamais fait autre chose que de modifier son environnement et on peut même postuler que ce phénomène a pris naissance avec l’apparition même de la vie ! Les exemples ne manquent pas comme l’exploitation du marbre de Carrare qui ayant débuté dès l’âge de bronze est devenue véritable extraction sous Jules César, soit 50 ans av JC ! Quoiquoi qu’il en soit, la peur n’étant pas bonne conseillère, garder en mémoire l’antériorité de plusieurs changements climatiques ainsi que l’adaptabilité du monde végétal et animal est certainement plus constructif pour échanger des matins qui chantent contre la crainte du lendemain.

Du nouveau en épigénétique

jeudi, juin 13th, 2019

L’épigenèse remonte à Aristote, le terme d’épigénétique à
 l’embryologiste Conrad Hal Waddington ( 1942). Mais voici une définition qui sans en être une ( in Valeurs de la vie, Frédéric Mathieur, 2014) rend plus compréhensible ce terme vieux de plus de soixante quinze ans et toujours porteur d’un certain degré d’obscurité « Si le génome était le texte l’épigénome en serait en quelque sorte la ponctuation » ( https://books.google.fr/books?id=IgmQAwAAQBAJ&pg=PA58&dq=Thomas+Jenuwein&hl=fr&sa=X&ei=7Sz4VOqRO4T7UMWCg6AO&ved=0CEgQ6AEwBQ#v=onepage&q=Thomas%20Jenuwein&f=false ). L’article Worm Parents Pass on Behaviors Epigenetically to Offspring (
https://www.the-scientist.com/news-opinion/worm-parents-pass-on-behaviors-epigenetically-to-offspring-65988?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2019&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=73557337&_hsenc=p2ANqtz–Jo-AzKjSHmskqQ0VQiTFYqlKPjE5wrGERhsTm2XwhnCT8xOPlA-U986ANZhqv-c9Wd2nkzqsovfmSCkB54saYzYGfYg&_hsmi=73557337 ) dévoile un nouvel aspect de l’implication des micro ARN régulateurs ce qui n’est pas sans poser question parce qu’il s’agit de la transmission d’informations du système nerveux aux cellules germinales. Cette découverte ajoute s’il en est besoin un nouvel élément à l’encontre de la théorie d’August Weismann (1834-1914). Ce biologiste plus darwinien que Darwin lui même excluait absolument toute hérédité des caractères acquis. Or comme rien n’est simple, et que tout est compliqué il est normal premièrement que les processus régissant l’hérédité se complexifient et que deuxièmement le degré ultime de cette complexification ne soit pas encore atteint.

Appel à témoignage

mardi, juin 11th, 2019

Qu’est-ce que la « trypophobie » ? Tout réponse indiquant qu’il s’agit d’une phobie ne serait pas la bonne puisque le trouble que le terme recouvre n’est pas répertorié comme tel dans la Classification internationale actuelle des maladies. Pourtant il s’agit bien de l’expression d’une peur irraisonnée : Phobos étant celui qui inspire une peur panique quoique peu irrationnelle à l’époque puisqu’il accompagne son père Arès, dieu de la guerre. Donc, dans le cas présent il ne s’agit ni plus ni moins que de la peur
qu’une simple photographie peut déclencher lorsqu’elle montre des trous (Why This Image of a Woodpecker Is Creeping People Out,
https://www.livescience.com/65667-woodpecker-image-trypophobia.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20190608-ls ). La particularité consiste en ce que celui qui en souffre n’a pas peur des trous mais de leur image ! Mise en jeu du Système nerveux sympathique ou parasympathique, là n’est pas réellement l’affaire quand on ne connaît pas encore à quoi renvoie l’image du trou ! Peur ou dégoût ne sont probablement pas les responables, aussi évoque-t-on le rôle de l’histoire évolutive de l’espèce. Si l’apprentissage est action, le terrain sous jacent pourrait être miné par des siècles d’humanisation que chacun en tant qu’individu ne peut maîtriser !

Envisager autrement !

mercredi, juin 5th, 2019

Où comment la tolérance est résistance (Could Tolerating Disease Be Better than Fighting It?,
https://www.the-scientist.com/features/could-tolerating-disease-be-better-than-fighting-it–65864?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2019&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=73282293&_hsenc=p2ANqtz-_6sYcoERuYh57NuckhV47cw0iQMvQcDR77H44aV1fD-mfsVIFkIIfBETOJTokm_OX8HnREL7ssxMLTCOSz5CcGzW_Jqw&_hsmi=73282293 ). Aulus Cornelieus Celsus (26 av JC-50 ap JC) écrivit dans le marbre les quatre signes cardinaux de l’inflammation : Rubor, Calor, Tumor, Dolor. C’est une façon qu’a l’organisme d’exprimer ses défenses à l’encontre d’un agent pathogène venu de l’extérieur. Tant que l’organisme reconnait le soi et le non soi, il n’y a aucun problème, mais c’est l’inverse qui se produit lorsque ce n’est pas le cas. Une nouvelle voie est en cours d’exploration qui utilise comme défense, la tolérance. Il ne s’agit pas vraiment d’une révolution, puisque le règne végétal était déjà connu pour utiliser cette stratégie. Pourquoi donc s’étonner qu’il puisse en être de même dans le règne animal ? Parce qu’il s’agit ni plus ni moins que d’accepter le concept selon lequel nourrir son ennemi pourrait le terrasser. Que ce processus soit rendu possible par le biais du métabolisme du glucose en particulier n’enlève rien à ce qui pourrait apparaitre comme un paradoxe. Il existera certainement un long cheminement avant que de transformer cette découverte en une thérapeutique, mais l’importance d’emprunter des chemins hors des sentiers battus n’échappera à personne.

Une affaire brûlante !

samedi, juin 1st, 2019

Lorsque les résultats d’une expérimentation ne peuvent être reproduits doit on faire appel à K. Popper et à son concept de réfutabilité. Dans le cas de la fusion froide il se peut comme il ne se peut pas en être question ce qui ne simplifie absolument pas le problème posé. D’une part c’est le terme même de fusion froide qui est loin d’être reconnu par l’ensemble de la communauté scientifique peu encline à accepter le concept même, d’où le recourt possible à la réfutabilité de Popper. Mais comme d’autre part l’expérience n’a pas pu être reproduite point n’est besoin de recourir au dit théorème, ce que l’on peut également exprimer par comment faire naître une aporie ! Trente ans plus tard, le problème toujours non résolu reste d’actualité : Google revives controversial cold-fusion experiments (
https://www.nature.com/articles/d41586-019-01683-9?utm_source=Nature+Briefing&utm_campaign=9689e5ff2e-briefing-dy-20190528&utm_medium=email&utm_term=0_c9dfd39373-9689e5ff2e-43241421 ), A Google programme failed to detect cold fusion — but is still a success (
https://www.nature.com/articles/d41586-019-01675-9?WT.ec_id=NATURE-20190530&utm_source=nature_etoc&utm_medium=email&utm_campaign=20190530&sap-outbound-id=E272D46A8FB0BD366D33D0FE1D4152157A1236C6&mkt-key=005056B0331B1EE888EF831BEF037191 ). Peut-on pour autant compter ces années comme inutiles voire de parler de victoire à la Pyrrhus, certes non. Les tests ont gagné en rigueur, les appareillages ont gagné en performance tant est si bien que c’est la science qui bénéficie de ces doutes et reste maîtresse du champ de bataille.