
A l’instar de Simone de Beauvoir, peut-on défendre cette nouvelle citation « On ne naît pas grand-mère, on le devient ! ». L’hypothèse de la grand-mère est liée à l’existence de la ménopause qui n’est pas une généralité chez les mammifères. Elle reste une prérogative de l’humanité et de rares mammifères marins comme le globicéphale tropical, l’orque, le béluga et le narval. On peut donc qualifier cet état de troisième vie pour celles des espèces qui doivent l’affronter, car il y a un avant et un après à la période de fécondité. Dans la mesure où cette cessation de l’ovulation synonyme d’infertilité n’affecte pas tous les mammifères, on peut se poser la question de savoir à quoi a voulu jouer l’évolution dans ces quelques cas particuliers. Elle a en effet introduit dans les sociétés concernées un nouvel individu dont le rôle reste à déterminer puisqu’il ne sera ni chasseur/cueilleur, ni reproducteur. On aurait tendance à penser que le rôle de protecteur lui conviendrait fort bien et ce en dehors de tout conflit armé ! En tout cas c’est ce qui semble ressortir de l’étude menée par l’équipe de Daniel Franks Postreproductive killer whale grandmothers improve the survival of their grandoffsprin ( https://www.pnas.org/content/early/2019/12/03/1903844116, résumé in Grandmother Orcas Help Young Whales Survive and Thrive: Study, https://www.the-scientist.com/news-opinion/grandmother-orcas-help-young-whales-survive-and-thrive–study-66836 ). Il ne faudrait donc pas voir le désir de rajeunissement des grand mères comme un refus d’aide aux descendants mais au contraire comme une envie que cette aide dure encore plus longtemps qu’auparavant prouvant que passé et futur peuvent contribuer à un présent meilleur et non pas pire n’en déplaise aux pessimistes de toute obédience.