Si le cerveau a pu être qualifié de « boite noire » depuis longtemps, ce n’est pas tant, parce qu’il était inaccessible à l’imagerie, (ce qui n’est plus le cas !), mais parce qu’il était comparé à un système dont le fonctionnement interne restait parfaitement inconnu. Si le schéma behavioriste repose sur la formule stimulus—->réponse, la psychologie cognitive introduit l’analogie entre cerveau et « centrale de traitement de l’information ». Néanmoins il est devenu évident que le fonctionnement du cerveau et de l’ordinateur diffère sur plusieurs points, dont un particulièrement important à savoir que l’homme peut être à la fois sujet et objet tandis que l’ordinateur restera exclusivement objet : « Si deux humain posent le même question à un ordinateur, ils obtiendront la même réponse. Si deux humains posent la même question à un humain, ils obtiendront généralement deux réponses différentes« . C’est alors que se faufile le concept de « conscience », à propos duquel les définitions s’entrechoquent (The consciousness wars). L’article est d’autant plus d’actualité que pour Mark Zuckerberg « L’intelligence artificielle générale – lorsque l’IA deviendra plus performante que les humains – n’est plus qu’à quelques instants » (Artificial general intelligence — when AI becomes more capable than humans — is just moments away, Meta’s Mark Zuckerberg declares). Et donc revient le temps de chercher à définir la « conscience« , quête qui s’apparente à celle du Saint Graal dans la mesure où les divisions au sein du monde scientifique sont telles qu’elles mettent un frein à une collaboration qui s’avère indispensable. C’est dans ces conditions que s’impose le concept de « collaboration contradictoire » reposant sur une indispensable écoute de l’autre ce que doit appliquer chacun des participants. Car en effet, même au sein de la communauté scientifique nombreux parmi ses membres sont ceux qui partagent cette altération du jugement qu’est le biais cognitif transformant de possibles collaborateurs en adversaires irréductibles. La difficulté du sujet s’accroit avec le fait que les écoles Française et Américaine diffèrent, égalité et autonomie pour la première et non pour la seconde ! La question devient donc la suivante : une unique solution peut-elle être apportée à un problème posé en utilisant des outils différents ?
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Collaboration contradictoire
mercredi, janvier 24th, 2024B, A, BA
samedi, août 3rd, 2013
C’est en lisant l’article Kindergarten coders can program before they can read, (http://www.newscientist.com/article/mg21929275.800?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2013-0108-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&) que l’on voit s’éloigner à grands pas le temps de l’apprentissage classique de la lecture . Et l’on comprend alors aisément que dans ces conditions, la chanson de l’alphabet selon Mozart ne sera plus à l’ordre du jour : alphabet ou pictogramme il va falloir choisir. L’étude menée à la Tufts University in Medford, Massachusetts, semble montrer que c’est l’image qui prime en raison de la simplicité de compréhension qu’elle propose. S’il est vrai que l’avenir de l’homme est déjà inscrit dans un programme on peut affirmer qu’il n’y aura point de salut en l’absence de l’ordinateur et que seuls pourront survivre ceux qui parleront ordinateur ! Mais alors, à quels résultats pourra-t -on s’attendre ? Que l’on n’ait aucune inquiétude, tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes n’en déplaise à Aldous Huxley. Si l’on apprend à programmer entre 8 et 11 ans, on sera plus tard un meilleur programmateur. On peut néanmoins se poser la question de savoir ce que fera celui qui par hasard, ne voudrait pas être programmateur. Heureusement il se pourrait bien que l’on soit aussi mieux armé dans des matières plus classiques comme les mathématiques ou les sciences en raison d’une meilleure organisation des « pensées ». En revanche, aucune indication sur d’autres sujets comme par exemple la littérature. Ce qui est certain c’est que mens sana in corpore sano, devrait devenir mens sana in instrumento computatorio sano !
