Posts Tagged ‘règne animal’

La question et sa réponse !

vendredi, juin 16th, 2023

L’efficacité de la démarche dépend de la réponse à la question. Et la réponse à la question est tout sauf simple car la question est rien moins que simple  » Comment décide-t-on qu’une espèce a disparu » (How Do Scientists Decide a Species Has Gone Extinct?). En d’autres termes, comment prouver qu’une espèce a disparu, soit donc encore, sur quelles preuves peut-on affirmer qu’une espèce a disparu. Ce qui pose la question ô combien subtile : comment prouve-t-on l’absence ? En effet déclarer une espèce éteinte est aujourd’hui une préoccupation essentielle de ceux qui affirment que l’anthropocène, même si ses débuts sont encore incertains, pourrait être l’ère de la septième extinction de masse. Et donc, dans cette optique, il est ABSOLUMENT INDISPENSABLE de pouvoir/savoir affirmer une disparition. Pour ce faire, il existe plusieurs façons de procéder : s’appuyer sur des preuves logiques, des preuves empiriques, ou l’absence de preuves contraires. C’est majoritairement les secondes que les chercheurs documentent sans négliger le fait que l’exhaustivité n’est pas de ce monde ! Or la réponse est lourde de conséquences, en effet, déclarer qu’une espèce est éteinte entraine ipso facto son retrait de la liste des espèces à protéger, ce qui est on ne peut plus normal, puisqu’elle n’existe plus ! Mais attention, danger, si « par le plus grand des hasards » elle existait encore, elle risquerait l’extinction ! C’est ni plus ni moins le concept des sciences sociales et psychologiques dit « de prophétie autoréalisatrice ». On tourne en rond ! Que faut-il faire ? C’est alors que la démarche méthodologique prend toute sa valeur : comment estimer la probabilité d’extinction de l’espèce considérée. La rigueur d’une étude expérimentale reste un incontournable, aucun changement depuis Claude Bernard !

Il y a monogamie et monogamie !

mardi, juin 7th, 2022
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Monogamie animale : État des animaux qui forment un couple exclusif, au moins pendant la période du rut. Le récent article, Time for divorce (https://www.the-scientist.com/features/animal-divorce-when-and-why-pairs-break-up-70035) apporte un éclairage tout autant nouveau qu’inattendu sur les ménages aviaires dont il était néanmoins connu qu’ils étaient globalement monogames en comparaison des mammifères globalement polygames. Mais qu’en est-il de la monogamie aviaire, est-elle intemporelle et si ce n’est pas le cas à quels critères ce non respect répond-il ? Quand le mâle choisit l’appartement, c’est l’accord du couple qui confirme le choix, mais en cas de conflit, la quête reprend. S’il n’y a pas de possibilité pour une garde partagée en cas de progéniture, la séparation devient inévitable. Mais ce qui est peut-être plus intéressant c’est la distinction que les auteurs font quand ils identifient une monogamie génétique et une monogamie sociale ! Ainsi confirme-t-on le rôle et le poids de l’environnement sur la stabilité du couple. D’une façon générale, la polygamie assure un meilleur brassage génétique que la monogamie. Il n’est donc pas impossible de voir dans la diminution des performances reproductrices, pour causes extérieures entre autres, l’explication de certains des divorces constatés. A l’évidence il est d’autres facteurs plus ou moins faciles à déterminer mais on ne peut nier qu’il existe des airs de ressemblance entre les diverses sociétés dans le règne animal dont l’homme fait partie !

Rien d’extraordinaire !

lundi, février 20th, 2017

Le premier d’entre eux se nommait Cronos. Averti par la prédiction de Gaïa et d’Ouranos, il décida que le vide autour de lui serait la meilleure des assurances vie. Pour ce faire, non seulement il enferma sous terre cyclopes et géants mais dévora ses enfants au fur et à mesure où ils sortaient du ventre de Rhéa, épouse et soeur. Ce cannibalisme mythologique est relativement complexe. Il s’adresse à la fois à la préservation de l’individu qui le pratique mais se réfère aussi à la situation dans laquelle ce dernier se trouve. De quoi traite l’article Cannibalism: Not That Weird (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/48071/title/Cannibalism–Not-That-Weird/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=42477998&_hsenc=p2ANqtz–gh5J6XC_WBVaWlTywob_iI616m14eZ7KgNPzoF3wdAqfdVLo3hnFUpEE8TLUW9XjR77MqqqhGiw-pp1J8Vm43hRPKJw&_hsmi=42477998) de cannibalisme chez différentes espèces animales et il semble bien que l’on puisse envisager une certaine similitude en ce qui concerne situation de stress et survie de l’individu en y ajoutant une touche d’altruisme envers l’espèce. L’anthropophagie est ancienne et comporte certainement différentes motivations dont la recherche de survie n’est pas exclusive. Faisant horreur elle a été l’objet d’un courant artistique protéiforme. Il n’en reste pas moins vrai qu’elle est profondément inscrite non seulement dans l’imaginaire mais aussi dans la réalité de l’espèce humaine comme en témoigne à tout le moins la symbolique de l’eucharistie catholique ! Mais la question qui se pose reste celle concernant le socle des récits mythologiques : observation transcendée reposant sur une extrême appréhension du sensible ?