Posts Tagged ‘extinction’

La question et sa réponse !

vendredi, juin 16th, 2023

L’efficacité de la démarche dépend de la réponse à la question. Et la réponse à la question est tout sauf simple car la question est rien moins que simple ” Comment décide-t-on qu’une espèce a disparu” (How Do Scientists Decide a Species Has Gone Extinct?). En d’autres termes, comment prouver qu’une espèce a disparu, soit donc encore, sur quelles preuves peut-on affirmer qu’une espèce a disparu. Ce qui pose la question ô combien subtile : comment prouve-t-on l’absence ? En effet déclarer une espèce éteinte est aujourd’hui une préoccupation essentielle de ceux qui affirment que l’anthropocène, même si ses débuts sont encore incertains, pourrait être l’ère de la septième extinction de masse. Et donc, dans cette optique, il est ABSOLUMENT INDISPENSABLE de pouvoir/savoir affirmer une disparition. Pour ce faire, il existe plusieurs façons de procéder : s’appuyer sur des preuves logiques, des preuves empiriques, ou l’absence de preuves contraires. C’est majoritairement les secondes que les chercheurs documentent sans négliger le fait que l’exhaustivité n’est pas de ce monde ! Or la réponse est lourde de conséquences, en effet, déclarer qu’une espèce est éteinte entraine ipso facto son retrait de la liste des espèces à protéger, ce qui est on ne peut plus normal, puisqu’elle n’existe plus ! Mais attention, danger, si “par le plus grand des hasards” elle existait encore, elle risquerait l’extinction ! C’est ni plus ni moins le concept des sciences sociales et psychologiques dit “de prophétie autoréalisatrice”. On tourne en rond ! Que faut-il faire ? C’est alors que la démarche méthodologique prend toute sa valeur : comment estimer la probabilité d’extinction de l’espèce considérée. La rigueur d’une étude expérimentale reste un incontournable, aucun changement depuis Claude Bernard !

Coucou, les revoilà !

dimanche, septembre 6th, 2020
Holocene Extinction — RICKER STUDIO

Un chien (https://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-8683101/Ancient-breed-singing-dog-emerges-Indonesia-believed-extinct-50-years.html) et une tortue (https://www.nytimes.com/2020/09/03/science/burmese-roofed-turtle-myanmar-extinction.html) deux animaux dont Prévert n’a pas parlé dans son inventaire. Les aurait-il oubliés ? Pas impossible, puisque ces deux animaux étaient toujours de ce monde lorsque le dit poète exerçait son art. Leur disparition est donc récente, cinquante ans en ce qui concerne le chien et vingt ans pour la tortue, toutes deux s’inscrivant dans cette sixième extinction dite de l’holocène, ayant débuté avec l’apparition des hominidés et se poursuivant de façon accélérée (https://www.nationalgeographic.fr/environnement/la-sixieme-extinction-massive-deja-commence). Ce qui est remarquable, c’est que ces animaux seraient plutôt remarquables, il était donc dommage de les avoir perdus ! Le chien est dit chantant parce qu’il mélange le hurlement du loup au chant de la baleine, mais est-ce réellement mélodieux, tandis que la tortue sourit à tout jamais. La”réapparition” de ces deux espèces pose en réalité la question de la définition du terme “extinction”, parce qu’elle s’inscrit dans un contexte spatiotemporel qui resterait à déterminer pour chacune des espèces déclarées éteintes (https://www.science-et-vie.com/questions-reponses/comment-sait-on-qu-une-espece-a-disparu-55639) ! Mais peut-on déclarer une espèce éteinte avec la mention jusqu’à preuve du contraire ? L’absolu est toujours plus simple que le relatif !

La raison du plus fort

mercredi, août 19th, 2020
Biodiversité et crises biologiques
Evolution de la biodiversité

” … nous l’allons montrer tout à l’heure …”, Risk of Extinction Is Greatest for Large Herbivores: Study (https://www.the-scientist.com/news-opinion/risk-of-extinction-is-greatest-for-large-herbivores-study-67798?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2020&utm_medium=email&_hsmi=92750122&_hsenc=p2ANqtz-95rRO_AroXma8nlCaePsuh9GDcStQfG2PnDSj2itl4NG6hYm9CWQZse94a1spV7av2lNRRF77NAquoC9LhXAJ6gH4aSg&utm_content=92750122&utm_source=hs_email). La Terre comptabiliserait à ce jour, cinq grandes extinctions de masse et aborderait gaillardement sa sixième au grand dam de la nébuleuse écologique actuelle. On insiste très largement sur la disparition programmée des ursidés parmi lesquels ours polaires ou pandas, tout autant que sur celle des tigres ou des lynx. Or ce ne serait pas ces prédateurs les plus fragiles, puisque les insectes comme les hyménoptères dont les abeilles, les oiseaux dont les espèces nicheuses, et plus inattendus les gros herbivores qui paieraient également un lourd tribu ! En réalité ce qui est sujet d’inquiétude c’est l’accélération du phénomène d’extinction sur des espèces qui interagissent positivement avec celui qui interagit négativement avec elles. D’où cette idée selon laquelle la disparition de l’homme jouerait un rôle globalement positif. Mais que se passerait-il si ce but était atteint (What would happen to Earth if humans went extinct? https://www.livescience.com/earth-without-people.html?utm_source=Selligent&utm_medium=email&utm_campaign=9160&utm_content=LVS_newsletter+&utm_term=3192375&m_i=TknmStczyKyR84bxBGusFG5vxCECNdQrh1mkkEwcbGQp2x4c2CRA9fbkm5Vepl6rNidxgtm_P_bJxGTp5tbdqSwqFOzKFOizGitTCNTTTI) ? Il se pourrait que la nature reprenne effectivement le dessus après l’élimination d’effets néfastes comme ceux qu’elle a déjà connus puisque : “…pendant la période jurassique , il y avait cinq fois plus de dioxyde de carbone dans l’atmosphère qu’aujourd’hui…”. En résumé et pour conclure : la situation présente n’est que la énième de ce type, et son existence a précédé celle de l’homme. Ce n’est pas la disparition de l’humanité qui résoudra les problèmes puisque l’homme n’est pas seul responsable, la nature en propre a sa part !

Dépasser la finitude !

jeudi, décembre 22nd, 2016

k13201-2D’un côté les champs exceptionnels proposés par les avancées de la technique, de l’autre les espèces animales dont l’extinction serait (est) programmée ! Serait-ce un dilemme qui interroge ou l’expression d’un choix déjà dépassé ? Comment faut-il entendre ce titre : 3-D Models Capture Endangered Species Before They Go Extinct (http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/47708/title/3-D-Models-Capture-Endangered-Species-Before-They-Go-Extinct/) ? The Digital life program semble bien être la cheville ouvrière de ce débat (Digital Life project aims to create 3D models of all living animals, http://www.treehugger.com/gadgets/digital-life-project-aims-create-3d-models-all-living-organisms.html).  La démarche consiste premièrement à recenser par l’image et le commentaire l’intégralité des espèces animales existantes étant sous entendu que leur disparition de fait ne signera pas leur disparition imago. Quoi de plus noble que ce projet si ce n’est qu’il s’inscrit dans l’idée d’une disparition programmée qui donc en devient  inéluctable. On ne peut, à première vue, que se louer de cette bibliothèque qui va colliger, décrire, répertorier, classer toutes les espèces animales actuellement vivantes et ce d’autant plus qu’il est on ne peut plus probable que de nouvelles espèces vont été découvertes avec comme corollaire l’amélioration de la classification phylogénétique par rapport à la classification taxinomique. Enfin que ce labeur serve la science comme la connaissance est tout à son honneur et on ne peut que se féliciter de cette finalité. Malheureusement toutes les brillantes qualités de cette entreprise ne peuvent ni ne doivent cacher qu’elle repose sur la conscience d’extinctions que l’on anticipe sans y porter un remède efficace !  Telles les visites de sites millénaires disparus il sera donc possible de tourner autour d’un gecko comme le montre l’illustration de l’article. La dissection virtuelle n’est pas encore au programme comme pourrait le laisser penser certaines scènes de séries américaines mais tout espoir n’est pas perdu ! Enfin il reste la possibilité de préférer le modèle à son image en mettant au point le clonage à la demande pour ceux qui vont disparaître. Le choix des possibles est infini, mais pas le devenir du vivant !

L’extinction en question

vendredi, novembre 29th, 2013

Existe-t-il un programme d’extinction des espèces et si oui, est-il éthique de s’y opposer ? Aux causes anciennes et naturelles d’extinction sont venues s’ajouter des causes anthropiques plus récentes. Si l’on pense pouvoir remédier aux secondes on peut se poser la question de savoir si les premières étaient programmées en d’autres termes s’il existe un programme d’extinction. Après tout il existe bien une mort programmée des cellules (apoptose) qui correspond à un phénomène parfaitement normal. Encore incomplètement déchiffré au niveau cellulaire sur un temps défini, un tel programme peut-il l’être au niveau des espèces sur un temps mal défini ? Quoiqu’il en soit s’il est possible de venir au secours des espèces en voie de disparition du fait de l’homme, est-il judicieux de ressusciter des espèces disparues comme il devient possible de le réaliser (Testing De-extinction, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/38430/title/Testing-De-extinction/) ? En d’autres termes quand l’homme est le responsable de la disparition d’une espèce est-il moral qu’il soit aussi celui qui va réintroduire ladite espèce. D’autant que les espèces ainsi réintroduites ne jouissent pas de la même vie que leurs ancêtres,  mais plus souvent d’une vie abrégée et riche de souffrances comme celle de la pauvre et regrettée Dolly. Si le temps apporte la réussite, il n’en reste pas moins vrai que les débuts s’apparentent à de véritables expérimentations. La question posée en est d’autant plus riche et les réponses plus nombreuses ! Enfin, comment être certain que ne se mêle pas à cette démarche l’idée d’un passé meilleur que le présent ?