Le caecotrophe est celui qui ingère des » excréments mous entourés de mucus ». Ainsi les léporidés récupèrent-ils des nutriments mais aussi des microorganismes aussi bien bactériens que fungiques qui y sont contenus et ils vont utiliser cette deuxième ingestion pour une deuxième traversée du tube digestif. Il convient de rappeler que ces animaux possèdent un volumineux caecum particulièrement riche en enzymes et microorganismes. Le coprophage est celui qui ingère les fèces définitives. Il s’agit d’un processus de recyclage de la matière organique que réalisent certains animaux comme les diptères, coléoptères ou les lombrics. Mais il existe également dans certaines conditions une coprophagie complémentaire qui permet de rétablir une flore intestinale en cas de désordre digestif, une thérapeutique adaptée en quelque sorte. L’essai thérapeutique décrit dans l’article de Ilan Youngster et col, Oral, Capsulized, Frozen Fecal Microbiota Transplantation for Relapsing Clostridium difficile Infection (http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=1916296) ne semble pas très éloigné de cet exemple naturel. En effet il s’agit pour des patients souffrant d’infections récidivantes à Clostridium d’ingérer sous forme de capsules des matières fécales de volontaires sains. Si la méthode peut paraître « rebutante » les résultats semblent « prometteurs« . Observer la nature pour la comprendre puis la copier semble vérifier l’adage selon lequel « la nature, il n’y a que cela de vrai » !