Pourquoi ne pas commencer par regarder la vidéo de l’article Spew, Fly, Don’t Bother Me (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/37780/title/Spew–Fly–Don-t-Bother-Me/) voire même de la faire dérouler en marche arrière. Il n’est en effet pas indifférent de prendre connaissance progressivement de qui a et comment, réalisé ce que le lecteur découvre. Des mouches sont-elles capables de produire une oeuvre d’art ou bien peut-on qualifier d’oeuvre d’art ce que des animaux, diptères en l’occurrence, fabriquent journellement depuis des millénaires ? Un exemple de plus dans l’intemporelle discussion sur « qu’est-ce que l’art ». Qu’a-t-on pensé en effet de l’oeuvre controversée de Marcel Duchamp, Fontaine. Que pense-t-on de l’oeuvre plus moderne encore de Merde d’Artiste de Piero Manzoni, influencée certainement par la précédente, et ce d’autant plus que ces deux réalisations peuvent parfaitement être comparées à celles de nos mouches ! Un faire dont le but pourrait rester à définir dans un cas, l’agir d’une physiologie incontournable dans l’autre. Les spectateurs apprécieront différemment mais on peut s’attendre à ce que certains soient sensibles aux couleurs déposées sur les toiles et les figures réalisées par cet autre type « d’artistes » ailés. Si selon Kant » l’art est un faire (facere) dont les productions ou les résultats sont des oeuvres (opus), la nature est un agir (agere) ou un effectuer, dont les produits sont considérés en tant qu’effets « , il n’en reste pas moins vrai, que les produits de ces mouches peuvent toucher au sensible plus que certaines oeuvres humaines !