Horace McCoy a fait danser ses personnages sans répit dans l’époque qui suivit la grande crise du crack de 1929. Astor Piazzolla, grand maitre du tango argentin, préféra les faire danser au son de son bandonéon. Aujourd´hui ses danseurs enchainent toujours des figures à la fois compliquées et suggestives dans lesquelles les corps des deux protagonistes doivent parfaitement se comprendre. Et c’est justement la question que se sont posés les auteurs de l’article Ballroom Brainwaves (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/39584/title/Ballroom-Brainwaves/) : comment un certain type d’entente peut-il se produire entre deux individus ? La danse est en effet un cas particulier où doit exister entre les deux protagonistes un partage de sensations tel que l’accord, au minimum, de leurs pas se fait parfaitement entre eux. C’est là où intervient une technique relativement ancienne, l’électro encéphalogramme (R. Caton, 1875) à la recherche d’une synchronisation entre deux enregistrements. Même si les auteurs signalent qu’il faut être attentif à la possibilité d’un parasitage du tracé par des mouvements du sujet enregistré, il n’en est pas réellement tenu compte et tout électro-encéphalo-graphiste averti ne peut que se poser des questions sur les difficultés de l’interprétation. Il semble peu étonnant que les résultats ne soient pas les mêmes entre des individus qui se connaissent et ceux qui ne se connaissent, ou diffèrent entre ceux qui se connaissent depuis peu de temps et d’autres qui se connaissent depuis plus longtemps. De ce fait la conclusion de cette étude a peu de chance de bouleverser le champ de la neurophysiologie. Peut-être aurait elle du être qualifiée de préliminaire, peut-être aurait elle du être complétée de dosages hormonaux, même s’il est difficile de danser tout en étant prélevé, peut-être tout simplement n’existe-t-il pas de possible mesure du ressenti, donc du pur sensoriel ? Reste toutefois le plaisir de la danse que l’on ne pourra pas enlever aux cobayes de l’expérience !