N’en déplaise à tous ceux qui aujourd’hui nient l’existence d’une identité de genre, voici encore une preuve qu’il faut porter à leur connaissance. Il n’est jamais inutile ni trop tard pour s’instruire ! L’organisme est sous la domination d’un certain nombre d’horloges biologiques qui s’inscrivent dans l’horloge universelle, celle qui règle l’alternance des jours et des nuits, qui mesure le temps. La technique de mesure a évolué parallèlement aux instruments dédiés, et que l’humanité met au point depuis la “nuit des temps”. Actuellement c’est l’horloge atomique au césium qui est retenue comme la plus performante. On estime qu’il se produit un décalage d’une seconde tous les 3 millions d’années. La chronobiologie, qui s’intéresse aux modifications de pratiquement toutes les fonctions de l’organisme se tourne aujourd’hui vers les rythmes quotidiens d’expression de gènes (Daily Gene Expression Rhythms Vary with Sex and Age: Study). Ainsi l’expression tissulaire de ces gènes est-elle différente selon le sexe : chez la femme, il existe deux fois plus de gènes qui expriment cette rythmicité, propriété qui diminue avec l’âge. Elle est donc liée également au temps qui passe et donc aux mécanismes de vieillissement de l’organisme. Certes cette étude peut déboucher sur des conséquences thérapeutiques qui utiliseront cette rythmicité dans le but d’une amélioration d’efficacité, mais elle a aussi l’intérêt de montrer qu’il existe bel et bien des différences profondes entre les sexes biologiques qui doivent être reconnus comme une réalité et ce serait signe d’une réelle ignorance que d’y rattacher une quelconque connotation !
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On n’est plus à une différence près !
jeudi, février 9th, 2023Il préside aux choses du temps ….
samedi, juillet 2nd, 2022“Mais c’est un dieu fort inquiétant” dont, quoique l’on en dise, on pourrait se servir sans pour autant l’asservir ! En 2017 le prix Nobel de Médecine fut attribuer à deux chercheurs américains pour leurs travaux portant sur les mécanismes moléculaires régulant les rythmes circadiens, communément appelés horloge biologique. Il existe une horloge maitresse qui régule des horloges secondaires. “Les lauréats ont isolé un gène qui contrôle le rythme biologique quotidien. Ils ont montré que ce gène, qu’ils ont appelé « period », code pour une protéine (PER) qui s’accumule dans le noyau de la cellule pendant la nuit, puis se dégrade pendant le jour. Ils ont ensuite montré, en précisant l’intervention d’autres gènes et d’autres protéines, que la protéine PER bloque l’activité du gène Period au moyen d’une boucle de rétroaction inhibitrice et régule ainsi sa propre synthèse dans un rythme continu et cyclique“. Déjà connue antérieurement la biologie dite circadienne a pris un essor considérable à partir de cette date et la publication Cancer cells wake up when people sleep en est un exemple particulièrement intéressant. Non seulement la démonstration explique des erreurs qui ont pu/du se produire mais elle constitue le point de départ de thérapeutiques ciblées. Passer du prêt à porter en thérapeutique à du sur mesure a tout été le graal de la médecine curative, la médecine préventive en étant l’autre versant !
Un paradoxe à moitié résolu est-il encore un paradoxe ?
mercredi, mai 4th, 2022Le paradoxe dit encore plus familièrement “casse tête” était déjà à l’honneur cinq siècles av. J.-C comme en témoigne l’habile dialecticien pré socratique, Zénon d’Elée qui, à son actif, en a proposé un certain nombre dont le plus connu peut-être est celui d’Achille et de la tortue. Le paradoxe dont il est question ici est du à un certain Richard PETO, statisticien et épidémiologiste anglais contemporain. Selon ce paradoxe l’incidence du cancer ne paraît pas être en corrélation avec le nombre de cellules de l’organisme. En effet il est logique de penser que premièrement : plus un organisme est de grande taille plus les cellules qui le constituent sont nombreuses, que deuxièmement : plus les cellules sont nombreuses, plus nombreuses seront les mutations responsables de cancers, que troisièmement : plus la durée de vie de l’organisme sera grand, plus les mutations auront de possibilités de se produire. Ce qui n’étant pas le cas est le paradoxe dont traite l’article, Ticking time bombs of DNA mutation may dictate when animals die. D’où il apert qu’Il ne peut donc être question “seulement” de la quantité des cellules de l’organisme considéré. Si les animaux de grande taille ont une durée de vie largement supérieure à celle des animaux de petite taille, et que le taux de mutations est le même c’est qu’il doit exister un rythme de survenue des dites mutations : à croissance lente, rythme lent, à croissance rapide, rythme rapide. D’où il s’en suit que la baleine n’aura pas plus de mutations génétiques que l’homme ! Il existerait donc une nouvelle horloge biologique qualifiée d’horloge mutationnelle. Les mutations se font à un rythme constant chez un individu mais à un autre rythme, tout aussi constant, chez un autre et pour tous leur taux diminue tout au long de la vie. Pas encore de conclusion à ce stade car trop peu de cellules ont à ce jour pu être étudiées, mais quid du déclenchement de l’horloge mutationnelle, quid du rapport entre mutations et vieillissement avec en supplément l’idée, plus ou moins cachée mais très ancienne, d’une action possible sur ce “naufrage”. Comme quoi un paradoxe à moitié résolu en posant de nouvelles questions garde toute sa jeunesse surtout quand il débouche sur une nouvelle échelle de temps des organismes vivants !
Midi, sept heure, l’heure du Berger !
vendredi, novembre 23rd, 2012Il n’y a pas à se tromper la publicité l’avait bien compris : “Quand c’est l’heure, c’est l’heure : avant l’heure c’est pas l’heure, après l’heure c’est plus l’heure ! Ainsi en est-il de la prise d’aliments It’s Not Just What You Eat, But When You Eat It: Penn Study Shows Link Between Fat Cell and Brain Clock Molecules. Si la chronobiologie, relativement ancienne, a progressivement conquis la biologie, elle rend aussi de plus en plus difficile la définition d’une horloge biologique unique. Le Système nerveux Central semble bien y perdre ses prérogatives. De kapellmeister incontesté, il semble bien que de simples tissus périphériques puissent le reléguer à un rôle subalterne où il obéirait sans faire entendre la moindre contestation ! Quels pourraient donc être les responsables d’une telle atteinte à la suprématie de celui que l’on a pris longtemps pour le chef d’orchestre : les gènes toujours les gènes, encore les gènes ! On a toujours besoin d’un plus petit que soi !
Le rat des villes et le rat des champs
vendredi, avril 6th, 2012Comment n’y a-t-on pas pensé plus tôt ! Pour l’animal de laboratoire la fluence du temps ne serait pas la même que pour un animal en liberté. Autrement dit, nos chercheurs viennent de trouver la “chronobiologie”. On reste admiratif devant cette découverte d’importance. Pauvre drosophila melanogaster qui ne s’y retrouverait pas dans son laboratoire, empêchée qu’elle est de suivre son horloge naturelle. En somme, perturbée, souffrant d’un véritable “jet lag”, elle ne nous aurait pas correctement renseignés (Lab Studies Lie about the Clock, http://the-scientist.com/2012/04/04/lab-studies-lie-about-the-clock/). Par contre, bonne nouvelle, elle deviendrait, de ce fait, encore plus proche de l’homme qu’on ne l’aurait cru. Donc, gardons la mouche dans son bocal, elle gagne en ressemblance avec l’homme !!