
Etablir une carte des circuits neuronaux du cerveau humain s’apparente à la quête du Graal à la façon des Chevaliers de la Table Ronde. Il renfermerait en effet plus de cent milliards de neurones et mille fois plus de synapses, d’où l’ampleur du travail. Aussi pour voir grand faut-il souvent commencer petit. C’est la raison pour laquelle le C. Elegans qui a déjà donné son corps à la science pour de nombreux et variés travaux de recherche a aussi été sollicité pour l’étude de son cerveau : il ne renfermerait que trois cents neurones et sept mille synapses ! Les formes neuronales y sont simples et l’étude de leurs synapses est tout à fait possible. Néanmoins même si l’étude de ce vers d’environ un millimètre de long montre au niveau moléculaire et cellulaire une physiologie neuronale conservée par rapport à celles de l’homme, les chercheurs sont à l’affut de résultats sur un organisme plus complexe. C’est le cas avec la Drosophila melanogaster (Gigantic map of fly brain is a first for a complex animal, https://www.nature.com/articles/d41586-023-00709-7), qui a un comportement déjà relativement plus sophistiqué que celui auquel pourrait penser l’humain non averti. De plus les conditions expérimentales sont facilitées par le corps transparent de leurs larves. Une carte d’un câblage complexe a ainsi pu être mise en évidence avec boucles et rétro boucles. Il sera désormais possible d’étudier des synapses autres que les axono-dendritiques classiquement plus accessibles mais qui sont loin d’être les seules mais aussi d’améliorer les modèles informatiques aujourd’hui utilisés.