Posts Tagged ‘drosophila melanogaster’

Du Caenorhabditis elegans à la Drosophila melanogaster

mardi, mars 28th, 2023

Etablir une carte des circuits neuronaux du cerveau humain s’apparente à la quête du Graal à la façon des Chevaliers de la Table Ronde. Il renfermerait en effet plus de cent milliards de neurones et mille fois plus de synapses, d’où l’ampleur du travail. Aussi pour voir grand faut-il souvent commencer petit. C’est la raison pour laquelle le C. Elegans qui a déjà donné son corps à la science pour de nombreux et variés travaux de recherche a aussi été sollicité pour l’étude de son cerveau : il ne renfermerait que trois cents neurones et sept mille synapses ! Les formes neuronales y sont simples et l’étude de leurs synapses est tout à fait possible. Néanmoins même si l’étude de ce vers d’environ un millimètre de long montre au niveau moléculaire et cellulaire une physiologie neuronale conservée par rapport à celles de l’homme, les chercheurs sont à l’affut de résultats sur un organisme plus complexe. C’est le cas avec la Drosophila melanogaster (Gigantic map of fly brain is a first for a complex animal, https://www.nature.com/articles/d41586-023-00709-7), qui a un comportement déjà relativement plus sophistiqué que celui auquel pourrait penser l’humain non averti. De plus les conditions expérimentales sont facilitées par le corps transparent de leurs larves. Une carte d’un câblage complexe a ainsi pu être mise en évidence avec boucles et rétro boucles. Il sera désormais possible d’étudier des synapses autres que les axono-dendritiques classiquement plus accessibles mais qui sont loin d’être les seules mais aussi d’améliorer les modèles informatiques aujourd’hui utilisés.

La mouche et l’araignée ?

jeudi, novembre 28th, 2013

On ne le répétera jamais assez mais la Drosophila melanogaster n’est pas l’animal nuisible que l’on croit, tant s’en faut. Foin du papier tue-mouche de nos ancêtres, place à l’admiration sans borne que ce diptère devrait inspirer. Si le porc est proche de l’homme, la mouche l’est tout autant et il n’est que de voir l’utilisation qu’en font les différents laboratoires pour s’en persuader. C’est ainsi qu’elle semble tout indiquée pour précéder l’homme dans ses prochains voyages spatiaux et en particulier ceux à destination de Mars (How fruit flies will get us to Mars, http://www.csmonitor.com/layout/set/r14/Science/2013/1125/How-fruit-flies-will-get-us-to-Mars). En réalité la mouche n’en serait pas à son premier vol spatial puisque le premier a déjà eu lieu il y a 66 ans ! Et s’il leur est arrivé de ne pas rentrer de voyages en commun avec des araignées  ce ne sera pas le cas lors de leurs prochaines escapades car elles en apprennent plus à l’homme sur l’homme que ne le fait leurs prédateurs aranéides.

La mouche et l’homme

mardi, juillet 31st, 2012

La drosophila melanogaster elle aussi, partage avec l’homme une partie de son génome, environ les deux tiers ! Normal donc qu’elle fasse à ce point partie de l’arsenal dont se sert l’homme pour s’étudier, et ce d’autant plus qu’il s’agit d’un matériel à la fois bon marché et dont les générations se succèdent à un rythme tel qu’une seule génération de chercheurs pourra suivre de très nombreuses générations d’individus : une femelle peut pondre de 200 à 300 oeufs et on peut obtenir de 26 à 28 générations par an ! Cet animal est donc particulièrement bien adapté à l’étude de modifications génétiques dont on sait combien elles sont impliquées dans les processus néoplasiques ( Fruit Flies Light The Way For A*STAR Scientists To Pinpoint Genetic Changes That Spell Cancer, http://www.a-star.edu.sg/Media/News/PressReleases/tabid/828/articleType/ArticleView/articleId/1685/Default.aspx). Un des problèmes concerne le fait que les modifications génétiques ne cessent de se produire depuis le développement du cancer, puis durant sa progression et sa dissémination. On voit donc combien se modèle est adapté ! Autre attrait, de nombreuses voies de signalisation dans la formation tumorale sont conservées de la mouche à l’homme. Ainsi la drosophila melanogaster, par tout ce qu’elle partage avec l’homme, lui est indispensable ! La mouche pour l’homme n’est pas une mouche du coche …..