Les techniques d’imagerie du corps humain vont se succédant et se complétant de telle sorte que l’une ne disparait jamais au profit d’une seule autre. Néamoins il en est une qui fait rêver tous ceux qui ne l’utilisent pas, à tel point même qu’on serait tenté de lui prêter des qualités qu’elle ne possède peut-être pas. L’Imagerie par Résonnace Magnétique (IRM) puisque c’est d’elle dont il s’agit, est en train de devenir l’appareillage de référence dans la mesure de la douleur. S’il s’agit là d’un sujet éminemment médical, son domaine en est néanmoins étendu, puisqu’il couvre également celui du législateur, du juge, et de l’éthique. Si l’on prête beaucoup plus attention à la douleur aujourd’hui qu’hier, si l’on n’est pas forcement adepte du “tu enfanteras de la douleur”, ou de la rédemption dans les mêmes conditions, il n’en reste pas moins vrai qu’il n’est pas toujours facile de savoir quoi faire devant celui qui se plaint, d’où l’Idée de mesurer la douleur. Si de petites reglettes de mesure ont fait leur apparition et sont déjà utilisées, on sent combien il serait préférable d’obtenir une mesure qui reflète l’objectivité et élimine la subjectivité. Et c’est là où intervient l’IRM en majesté, (A sore thing, http://www.nature.com/news/a-sore-thing-1.16975?WT.ec_id=NATURE-20150226, Neuroscience in court: The painful truth, http://www.nature.com/news/neuroscience-in-court-the-painful-truth-1.16985). Ces deux articles sont à lire avec attention, le second complétant le premier surtout en ce qui concerne l’importance d’une attitude circonspecte devant des résultats non publiés, des échantillons insuffisants. Et même si l’on pense qu’une image obtenue fait fi de l’environnement psychologique du sujet, on a pu démontrer qu’il n’en est rien. Que la société sache attendre et ne veuille pas aller plus vite que les violons en l’occurence les spécialistes des neurosciencces.
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Une impossible mesure
jeudi, février 26th, 2015Qu’est-ce qu’une redécouverte ?
lundi, novembre 24th, 2014“Relire les classiques, c’est les lire pour la première fois” aurait dit Jean Cocteau. Alors quel sens faut-il rechercher au titre de l’article, Major brain pathway rediscovered, récemment paru(http://www.theguardian.com/science/neurophilosophy/2014/nov/17/major-brain-pathway-rediscovered). Dans un premier temps, aucune découverte ou redécouverte, le terrain est connu car les noms cités sont ceux de la neuro-anatomie du XIX° siècle et de certains des grands syndromes neurologiques ayant toujours pignon sur rue aujourd’hui, avec par ordre d’entrée en scène : Maynert (neuro-anatomiste), Wernicke (neuro-physiologiste), Korsakoff ( neuropsychiatre). En 1895, Déjerine le cite dans son travail sur l’Anatomie des centres nerveux, ainsi que le livre Gray’sAnatomy en 1918 (ne pas confondre avec la série américaine de 2005 !). Est-ce par ce que ce sont leurs élèves, respectivement Obersteiner pour Maynert et Sachs pour Wernicke, que la description du faisceau occipito vertical ou latéral ou encore faisceau de Wernicke sombre progressivement dans l’oubli, toujours est-il que c’est une nouvelle technique qui va reprendre le flambeau. Les descriptions macroscopiques d’anatomie, puis les descriptions microscopiques d’histologie, se voient magnifiquement complétées par les images obtenues en IRM, examen qui revisite comme on l’écrit aujourd’hui les données obtenues il y a deux siècles. Et c’est essentiellement la neuroradiologie qui remet à l’honneur en les visualisant parfaitement ces faisceaux d’association. Il est donc juste que les auteurs de l’article insistent sur l’apport de cette technique qui date maintenant de quarante ans (Paul Lauterbur et Peter Mansfield le prix Nobel de physiologie ou médecine en 2003). Alors “redécouverte” oui, si l’on considère qu’il y a eu découverte par d’autres moyens mais à ce titre, pas d’étonnement, tout est redécouverte et il en sera de même au fil des siècles à venir ! Mais comme aussi on ne découvre que ce qui existe, c’est le seul dévoilement qui importe pour atteindre la vérité.
Travailler en s’amusant !
lundi, mai 13th, 2013Le choix du conte peut être difficile, mais une fois trouvé, il est rare qu’un enfant n’écoute pas avec attention ce qu’on lui lit ou qu’on lui raconte. Aussi ne semble-t-il pas si extraordinaire d’obtenir d’eux un moment d’immobilité alors qu’ils regardent un programme qu’ils affectionnent (Big-Bird Brain, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/35245/title/Big-Bird-Brain/). Que la qualité des résultats obtenus conduisent à une meilleure interprétation du fait même de l’attention soutenue du sujet est déjà un point positif. La suite semble plus du domaine de la spéculation quand en comparant l’activité de zones connues comme le sillon intrapariétal ou l’aire de Broca chez l’adulte et chez l’enfant, on imagine en fonction des résultats être en droit de faire des prédictions en ce qui concerne les mathématiques ou le QI ! Le rôle de Thyrésias était de prédire, celui d’Esculape de soigner. Dans la scientifisation de la médecine un tel type de prédiction ne peut prendre le dessus par rapport aux avancées dans les domaine du diagnostic et des soins. D’autant que dans l’article relaté, reste cette question majeure : comment mettre en relation l’activation cérébrale et la performance ?