« Ils ne mouroient pas tous, mais tous eſtoient frappez», quelle meilleure image que celle utilisée par MR de La Fontaine pour parler d’une pandémie ! Mais ce que décrivait cet auteur au XVIIème ne reflétait en aucun cas une nouveauté dans la vie de l’humanité comme en témoignaient déjà des récits plus anciens. Dans la Rome antique de Marc Aurèle et Commode, entre 165 et 190, alors que Galien officie en tant que médecin, on parle de la peste antonine, ou en référence de peste galénique dans la littérature anglaise. Le trajet que l’on peut faire de sa diffusion évoque déjà plus une pandémie qu’une simple épidémie. Il est néanmoins peu probable qu’il se soit agit de la peste telle que celle de Justinien entre les VIème et VIIIème siècles après J.-C, mais plutôt d’une épidémie de variole. Quoiqu’il en soit on rencontre toujours les mêmes étapes quand on s’intéresse au phénomène dit de pandémie : le responsable, son mode de propagation, sa disparition. En 1546, Jérôme Fracastor écrit dans son De contagione et contagiosis
morbis et curatione « que les maladies contagieuses
sont portées par des semences vivantes- invisibles, les seminaria. Il reprenait en cela le romain Terrentius Varron (116-27 av. J.-G.) avait compris que des animaux infiniment petits, donc invisibles, les animalia minuta,étaient susceptibles de transmettre des maladies ». Ces deux exemples de spéculations, car ces animalia minuta n’auraient pu en aucun cas être observés, furent balayées en raison du manque de preuves expérimentales (https://www.persee.fr/doc/comm_0588-8018_1998_num_66_1_2000#:~:text=S’installe%20ainsi%2C%20pour%20pr%C3%A8s,une%20d%C3%A9sorganisation%20de%20l’organisme). Sans remonter aussi loin dans le temps, l’exemple, lui documenté, de la grippe espagnole est là pour appuyer la réflexion que l’on se doit de faire sur la pandémie actuelle (Looking Back, Looking Ahead, https://www.the-scientist.com/editorial/looking-back-looking-ahead-67790?utm_campaign=TS_DAILY%20NEWSLETTER_2020&utm_medium=email&_hsmi=93963191&_hsenc=p2ANqtz-_bpl6wnXjDv-ziVLqwFpBwwhVLS_OIT71iYTUWrrlxruh9zAzU4GPQR-skz_X8f3CeX6pT8NQkrpaD8NfZodjnCn5lCw&utm_content=93963191&utm_source=hs_email). Depuis le IIème siècle après J.-C tout a changé et rien n’a changé. Les pandémies n’ont pas disparu, la contagiosité non plus sans que l’on sache la caractériser avec exactitude et il en est de même pour l’acteur responsable dont on ne sait pas quels seront les termes de sa disparition. Par contre, l’information circule mais si rapidement que la vérifier est devenue impossible, quand par ailleurs l’incertitude n’est plus acceptable. Ainsi cette énième répétition d’un même événement n’est-elle pas mieux gérée alors que les moyens mis à disposition en seraient capables !
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Peut mieux faire
jeudi, août 27th, 2020L’ Homme et Le Chien
mardi, janvier 28th, 2014S’il existe des caractères partagés entre l’homme et le chien, il en est d’autres qui ne le sont pas et c’est aussi bien . Ainsi le chien ne partage-t-il pas avec l’homme une néoplasie d’un type particulier : un cancer contagieux (Contagious Dog Cancer Sequenced, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/38975/title/Contagious-Dog-Cancer-Sequenced/, How a contagious dog tumour went global, http://www.nature.com/news/how-a-contagious-dog-tumour-went-global-1.14580, Le plus vieux cancer du monde livre ses secrets, http://www.maxisciences.com/cancer/le-plus-vieux-cancer-du-monde-livre-ses-secrets_art31845.html). On enseigne en effet qu’il n’existe pas de tumeurs malignes humaines qui soient contagieuses. La tumeur canine dont il s’agit est d’un type particulier et le fait qu’elle soit sexuellement transmissible n’en constitue pas le caractère le plus notable. Quelle soit le propre du chien, comme la tumeur faciale est le propre du diable de Tasmanie ( How Contagious Tasmanian Devil Cancer Goes Invisible, http://www.livescience.com/27804-contagious-devil-tumor-disease.html) est certes intéressant pour les espèces considérées, mais n’est pas non plus sans intérêt pour l’homme. En ce qui concerne le diable de Tasmanie, il s’agit même d’une urgence, puisque cet animal est menacé de disparition à brève échéance. Pour le chien, l’urgence est moindre puisqu’il n’en meurt pas et l’intérêt de son étude se situe même dans le passé de l’espèce par rapport au présent . Il s’agit de comprendre d’une part, cette possibilité d’échappement au système immunitaire, d’autre part la présence de gènes provenant de l’hôte originel dans les tumeurs actuelles. Des réponses à ces deux questions seraient certainement du plus grand intérêt pour l’homme.